3.1 : Vigilance octarienne.
Octoboy n'aimait pas l'idée de laisser EvilSquid partir seul. Il avait un mauvais pressentiment. Depuis que cet Inkling était arrivé à Octapolis, tout dérapait. Les Inklings se faisaient de plus en plus dangereux et attaquaient la ville à fréquences plus rapprochées. Bon, d'accord, EvilSquid n'avait rien à voir avec ce problème, c'est vrai... mais pour Clau... Ils ne s'étaient jamais disputés de la sorte avant qu'il ne débarque de nulle part. Octoboy ne comprenait pas pourquoi il se sentait si agressif envers Clau.
Il devait le reconnaître, ces histoires de voyage dans le temps et de réécriture de l'histoire le fascinaient. Il avait envie d'en savoir plus, de passer des heures en compagnie de l'Inkling à partager leurs histoires. Une fois cette mission terminée, ils devraient avoir les renseignements nécessaires pour court-circuiter les plans des Inklings et enrayer la menace d'une guerre imminente.
Le Général avait été très clair avec Octoboy : s'ils réussissaient la mission, le reste serait géré par lui et Octoboy pourrait prendre un peu de repos bien mérité. Étrangement, il imaginait ce repos auprès d'EvilSquid, à percer les mystères du temps. Cette pensée le mit mal à l'aise... Il ne connaissait pas du tout cet Inkling, et pourtant il se projetait déjà dans le futur avec lui. Une force indescriptible et presque divine le liait à lui, il pouvait le sentir. Oui, une fois cette mission menée à terme, il allait démêler tout cela...
Mais il y avait une priorité beaucoup plus pressante, la menace Inkling. Il n'eut pas le temps de réfléchir très longtemps quand EvilSquid se fit capturer par deux soldats qui semblaient l'attendre.
Cela ne sentait pas bon du tout. Le lieu choisi devait justement être vierge de toute force armée... Il s'agissait bien d'un village militaire, mais dans lequel les soldats vivent au repos, pas armés jusqu'aux dents... Cela voulait donc dire qu'ils savaient qu'EvilSquid arrivait...
"Alors cela signifie qu'ils vont venir pour moi également. Une taupe nous a balancé. Je vais être obligé de prendre les devants si je veux garder l'avantage, ainsi que l'effet de surprise." Réfléchit l'Octarien.
Il s'avança discrètement, mais tout en rapidité. Le village semblait anormalement calme. Les habitants devaient certainement être prêts à attaquer en cas de complications. Ils devaient tous s'attendre à ce qu'Octoboy patiente à l'endroit convenu. L'Octarien se planqua derrière une maison après avoir entendu des cris au loin : lorsqu'il se retourna, il aperçut deux Inklings à l'endroit où il se trouvait quelques instants plus tôt.
Il en était désormais certain, ils avaient été trahis, et on leur avait tendu un piège. Il ne bénéficiait que de quelques secondes pour avoir encore l'avantage sur les Inklings. Alors il fonça dans la direction vers laquelle s'étaient dirigés les deux soldats. Mais cela était vain car il n'avait pas la moindre idée de la maison dans laquelle avait été emmené Evil. Il espérait juste qu'il ne serait pas tué.
Un premier homme sortit de chez lui en entendant les cris des autres Inklings, alors Octoboy sut qu'il n'y avait qu'une seule alternative possible : le combat. C'était exactement ce qu'ils devaient à tout prix éviter avec cette mission, mais il n'avait pas d'autre choix. Il prit une profonde inspiration, et se jeta à corps perdu dans la direction de son assaillant. Celui-ci ne s'attendait pas à le voir débarquer et fut pris au dépourvu.
Très rapidement, les autres Inklings parés au combat sortirent. Octoboy devait à tout prix bouger et se trouver un endroit stratégique sans quoi il n'aurait absolument aucune chance de survivre. Il se mit en mouvement et s'engouffra dans les quelques rues du village dans l'espoir de semer ses assaillants.
Durant sa relative fuite, il se dit qu'il était assez idiot de croire qu'il pourrait prendre l'avantage sur des autochtones qui vivent quotidiennement dans ces lieux qui n'ont plus aucun secret pour eux. Au détour d'une rue, une idée lui vint pourtant : il allait escalader la maison la plus haute et, une fois sur le toit, cela lui offrirait un léger ascendant sur eux.
Il s'exécuta, non sans mal car ses poursuivants lui tiraient dessus. Mais ils ne savaient pas à qui ils avaient à faire, car l'Octarien était si rapide, et si vif, qu'ils ne l'effleurèrent que légèrement au niveau de l'épaule. Dans le feu de l'action, Octoboy ne sentit même-pas le projectile le caresser. Il était en transe, galvanisé par la peur de mourir et faire disparaître tout espoir de victoire pour son peuple, mais également par la colère que la traîtrise d'une personne d'en haut suscitait en lui.
Les Inklings décidèrent de monter également, mais pas seulement sur ce toit, mais sur plusieurs toits. Il allait devoir être extrêmement réactif et faire preuve d'une analyse fine et efficace pour survivre. Il commença par écarter le danger immédiat des Inklings qui l'avaient en joue directement. Heureusement pour lui, même avec la hauteur, les toitures étaient très rapprochées, ainsi il n'était pas handicapé par la courte portée de son arme.
Un Inkling, puis deux, puis trois. Cinq. Neuf. Douze. Animé par une rage féroce, c'était comme s'il n'était plus maître de son corps. Une force surpuissante tirait les ficelles, et il s'exécutait dans une danse macabre où seule la mort l'acceptait comme cavalier.
C'était un carnage. Tout cela n'avait pris que quelques minutes, à peine. Et tous ces corps, inertes, il ne pouvait que regretter cette situation. Il ne devait y avoir aucun blessé, excepté en cas d'extrême urgence, c'était le plan. Au lieu de cela, des hommes, des femmes, et mêmes des enfants... Ils devaient avoir, allez, dans les quinze ans, et venaient de perdre la vie inutilement.
"Quel gâchis..." se dit-il, consterné.
Puis une pensée le frappa subitement : EvilSquid ! Il devait le retrouver absolument. Vivant, ou mort... Il dévala la gouttière par laquelle il était arrivé, et regarda frénétiquement aux fenêtres lorsqu'il vit la chevelure écarlate de l'Inkling dans une cabane. Il était tenu en joue par un autre Inkling.
Il n'hésita pas une seule seconde et ouvrit la porte. Il allait prononcer quelque chose lorsque le coup partit...
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