12

Avery 19 ans, Kyle 18 ans

KYLE

— Kyle, chéri, es-tu prêt ? demande ma mère en entrant dans ma chambre.

Je secoue la tête sans la relever, incapable de détacher mon regard de ce bout de papier.

Ce soir, c'est mon dernier bal de promo, le point final de mes années de lycée, de mon adolescence. La semaine prochaine, je monterai sur l'estrade pour recevoir ce diplôme tant attendu. J'ai l'impression qu'hier encore, je m'habillais pour mon premier jour dans cette académie que je pensais détester. Pourtant, parmi tous ces riches coincés, j'ai vécu mes meilleurs moments. J'ai découvert une passion, rencontré des gens incroyables. Surtout, j'ai vu ma personne préférée devenir cette femme forte et déterminée, une actrice phénoménale prête à conquérir Hollywood.

La nostalgie s'installe depuis quelques jours. J'ai toujours rêvé de quitter le lycée pour rejoindre l'université et devenir l'adulte que je veux être. Pourtant, dire au revoir à tout ce que je connais me terrifie. Mais pas autant que de plonger dans l'inconnu, loin de ma zone de confort et de tous mes repères.

La lettre que je tiens entre mes mains va bouleverser mon quotidien.

Lorsque j'ai candidaté aux universités il y a quelques mois, je croyais mon avenir tracé : finir le lycée, commencer mes études à UCLA, rester près de chez moi, de ma famille, de l'océan. Et surtout, rester auprès de ma meilleure amie, Avery, la femme que j'aime plus que tout.

Un seul voyage a suffi pour que tous mes plans volent en éclats. Depuis des mois, je n'y pensais plus. Tant qu'aucune confirmation ne m'était parvenue, ce n'était pas réel. Aujourd'hui, ça l'est, et ma décision ne plaira pas à tout le monde.

— Kyle, tu m'as entendu ? Que tiens-tu entre tes mains ? demande à nouveau ma mère en s'asseyant à mes côtés.

Elle prend la feuille de mes mains et commence à lire. Son visage exprime d'abord la surprise, puis la fierté.

— Tu as été accepté à Boston University, c'est génial, mon cœur ! s'exclame-t-elle en me serrant contre elle.

Voyant mon manque d'enthousiasme, elle s'écarte et me sonde.

— Tu n'as pas l'air ravi. C'est une bonne nouvelle, non ? C'est la réponse que tu attendais ?

Je hoche la tête.

— Oui. Lors de ce voyage, je suis tombé amoureux de la ville et des conférences des professeurs de médecine. En quelques heures, j'ai su que je voulais y passer mes prochaines années...

— Mais cet endroit se trouve à plus de quatre mille kilomètres de la seule personne dont tu ne pensais jamais être séparé, devine-t-elle aisément.

J'acquiesce à nouveau, luttant pour contenir mes larmes. Je connais Avery depuis ma naissance, et en dix-huit ans, nous n'avons jamais été séparés un seul jour. Nous avons toujours été scolarisés ensemble, fréquenté les mêmes écoles, les mêmes camps d'été. Nous sommes partis en vacances ensemble, que ce soit avec nos parents ou chez nos grands-parents. J'ai même découvert l'Australie et la France grâce à elle. Je ne connais aucun monde sans Avery Cooper, et je n'avais jamais envisagé qu'un jour pareil puisse arriver. Tout était tracé, réfléchi à l'avance... Puis la vie m'a rappelé qu'elle était imprévisible et que tout pouvait changer en un instant.

Aujourd'hui, j'ai un choix à faire : renoncer à l'université de mes rêves ou passer les prochaines années loin de la fille de mes rêves. Quel que soit mon choix, mon cœur en souffrira.

— Je ne pensais jamais me retrouver dans une telle situation. Comment choisir entre ces deux rêves ?

Je ne peux plus lutter et m'effondre dans les bras de ma mère.

— Oh mon cœur, murmure-t-elle en me serrant fort. Je sais à quel point ce choix est difficile, et j'en suis en partie responsable. En souhaitant qu'Avery et toi soyez inséparables, j'ai oublié à quel point il serait difficile de vous séparer. Et pourtant, j'aurais dû anticiper ce jour.

Malgré le dilemme auquel je suis confronté à cause de cette décision, je ne regretterai jamais que ma mère ait favorisé notre lien. Mon monde serait totalement différent sans Avery Cooper. Moins compliqué, certes, parce que cette fille m'en a fait voir de toutes les couleurs. Mais ce lien que nous partageons, cet amour que je ressens pour elle, est unique et indestructible. Peu importe ce que l'avenir nous réserve, je sais que mon cœur ne battra jamais pour quelqu'un d'autre.

— Cette connexion entre Avery et toi est unique, elle dépasse la simple amitié ou l'amour. Il n'y a pas de relation comme la vôtre, alors je ne peux pas prétendre savoir ce que tu ressens. Ce que je peux te dire, c'est que la vie est pleine de mystères et d'incertitudes. Oui, tu as grandi dans cette bulle que nous avons créée, entouré de ta famille, de tes repères, d'Avery. Mais elle ne pouvait pas durer éternellement. La vie n'est pas un conte de fées. En entrant dans l'âge adulte, tu devras apprendre à faire tes propres choix, à prendre des décisions difficiles, mais nécessaires à ton développement. Tu tomberas souvent, tu feras des erreurs, mais c'est ce qui t'aidera à grandir et à devenir la meilleure version de toi-même.

Elle prend mes mains dans les siennes.

— Aujourd'hui, cette nouvelle vie commence et la décision que tu prendras ne sera que la première parmi des milliers. Personne ne fera ce choix à ta place, Kyle. Nous pouvons t'aider, t'aiguiller, te conseiller, mais c'est ta vie et personne d'autre ne doit prendre tes décisions pour toi.

— Et si Avery me supplie de rester... Tu sais que je ne pourrai jamais rien lui refuser...

— Alors, ce sera tout de même un choix. Peut-être pas celui que tu aurais fait sans facteurs externes, mais ça restera ta décision, mon trésor. Suis ton cœur, il te guidera mieux que personne.

Elle repose la lettre sur mon lit en se levant.

— Mais ce choix attendra la fin de cette soirée qui s'annonce magique. Je veux que tu oublies demain le temps d'une soirée, que tu danses avec la fille que tu aimes et que tu clôtures tes années de lycée en beauté. Compris ?

J'essuie mes yeux mouillés en hochant la tête. Satisfaite, elle embrasse mon front avant de quitter la chambre.

Ma mère a raison. Aujourd'hui, je vais faire vivre à Avery sa plus belle soirée. Je vais l'admirer dans sa robe magnifique, ne pas quitter des yeux son sourire éclatant, et la faire danser jusqu'au bout de la nuit.

Quoi qu'il arrive demain, je veux que rien ne vienne entacher nos souvenirs de cette dernière soirée au lycée.

Je me dépêche de finir de me préparer. Avery est déjà chez moi, ma mère ayant insisté pour faire tout le nécessaire afin qu'elle soit la plus belle ce soir. Quand on lance Lexie Jennings, on ne l'arrête pas. Elle m'a interdit d'entrer dans sa chambre, car je ne suis pas censé voir Avery avant qu'elle ne soit totalement prête. J'ai essayé de rappeler à ma mère que ce n'était que notre bal de promo et non notre mariage. Sa réponse fut un grognement suivi d'un regard furieux, ce qui nous a bien fait rire, Amber et moi.

Je rejoins mon père et oncle Liam au pied des escaliers pour attendre que notre princesse soit prête.

— Regardez le digne fils de son père, s'exclame mon père lorsque j'apparais à leurs côtés.

Je souris fièrement en accueillant son accolade avec enthousiasme.

— Je n'aurais imaginé personne d'autre emmener ma fille à son dernier bal de promo, ajoute Liam, tout sourire.

Liam et moi avons une très bonne relation. Il a toujours eu du mal à voir sa petite fille grandir, surtout qu'Avery lui en a fait voir de toutes les couleurs. Mais il n'a jamais douté de la force de notre relation. Bien qu'il ait du mal à accepter nos gestes tendres l'un envers l'autre, il sait qu'Avery sera toujours en sécurité avec moi. Un sentiment que je partage, car je ne laisserai jamais personne blesser cette fille extraordinaire, et sûrement pas moi.

— Cela ne veut pas dire que le couvre-feu est suspendu. Je la veux à la maison à minuit, compris ? reprend-il sur un ton qui se veut menaçant.

Mon père et moi rions jusqu'à ce qu'une voix nous fasse sursauter.

— Papa, on est tous les deux majeurs et vaccinés, il va falloir te faire une raison et oublier ce stupide couvre-feu.

Mon regard accroche celui d'Avery à la seconde où elle termine sa phrase. Je reste complètement bouche bée face à la beauté de cette femme. Avery est naturellement belle. Et je ne dis pas ça parce que je suis complètement fou d'elle. Bien qu'elle n'ait pas hérité des gènes parfaits des Cooper, elle a tout de même récolté de leur charisme légendaire. Des cheveux marron longs et soyeux, ce soir en chignon tressé. Des yeux de la même couleur, et bien qu'Avery passe son temps à se croire trop simple et banale, moi, je me noie chaque jour dans ses prunelles envoûtantes. Mais sa vraie beauté, c'est ce qu'elle dégage : un joyeux bordel entre assurance et manque de confiance. Elle peut paraître si forte et si vulnérable à la fois. Elle ne cessera jamais de me fasciner.

Pour cette soirée spéciale, elle a troqué ses vêtements de tous les jours contre une robe bleu pailleté dont les bretelles en voile tombent sur ses bras, mettant sa poitrine en valeur. Et bien que je me retienne souvent d'avoir ce genre de pensées, je ne peux pas empêcher mon corps d'être attiré par la beauté du sien.

Elle et moi ne sommes jamais allés plus loin que de simples baisers et caresses occasionnelles. Elle n'était pas prête à se mettre complètement à nu devant moi, ce que j'ai respecté. Avery est bourrée de complexes, et bien que je lui répète chaque jour à quel point elle est sensationnelle, rien ne change. Et tant que ça ne viendra pas d'elle, ça restera ainsi. De mon côté, il n'y a aucune pression, aucune obligation. Elle est maîtresse de son corps et j'avancerai toujours à son rythme.

— On dirait que tout le monde a perdu sa langue soudainement, ricane Amber en apparaissant derrière sa fille aux côtés de ma mère.

— Tu vois ma puce, s'exclame cette dernière, je t'avais dit que cette robe allait faire fureur. Mon œil suprême ne se trompe jamais.

C'est cette dernière remarque qui nous sort de la transe dans laquelle Avery nous avait plongés. Nous rions en chœur tandis que je m'approche de ma cavalière pour lui remettre son bracelet de fleur et pour l'admirer de plus près.

— Tu es rayonnante, Coop.

— Tu n'es pas mal non plus, Jennings.

Nous échangeons un sourire complice avant que la chef de maison se remette à aboyer.

— C'est l'heure des photos !! Que tout le monde se pousse !

Avery et moi prenons la pose tandis que ma mère nous mitraille de photos.

— Elle va en faire tout un album, chuchoté-je à l'oreille de ma cavalière.

— Je n'en doute pas un instant. Tu aimes ma robe ?

— Comment ne pas l'aimer. Et ce bleu, il est tout bonnement envoûtant.

Son regard pétille.

— Je sais, c'est dans ce même bleu que je me noie chaque jour. Bleu océan, comme tes prunelles.

Mon cœur s'emballe à l'entente de ces quelques mots. Je n'avais pas réalisé que le choix de la couleur avait une signification, et surtout pas celle-là. Et encore une fois, je tombe un peu plus amoureux de cette femme.

***

— Maintenant qu'on est seul, tu vas enfin me dire ce qui te tracasse ? lance Avery lorsque nous arrivons sur la plage.

Cacher quelque chose à la personne qui vous connaît le mieux ? Pas la meilleure des idées. J'ai tenté d'oublier Boston le temps d'une soirée, afin qu'Avery se souvienne à jamais de son bal de promo. Chose réussie, car nous avons tous les deux étés élus roi et reine. Avery a eu du mal à se faire accepter et à trouver sa place au sein de cette académie. Puis, au fil des années, elle est sortie de sa coquille, s'est dévoilée, a brillé lors de ses représentations et a montré au monde ce que je savais déjà : qu'elle est une personne exceptionnelle.

Pour en revenir à ce que je disais, j'ai essayé de cacher mes émotions, de vivre le moment présent et de garder les nouvelles délicates pour un autre jour.

Jour qui est enfin arrivé, si j'en crois le regard inquiet de la fille à mes côtés. L'été approche, ma rentrée universitaire aussi, alors cette conversation ne peut plus attendre. Peu importe le dénouement, elle a le droit d'être au courant. Il est rare que je cache des choses à Avery aussi longtemps, et je dois avouer que ça me ronge plus que je ne l'aurais voulu.

— J'ai été accepté dans l'université que je convoite depuis des mois, commencé-je après avoir pris une longue inspiration.

Le visage d'Avery s'illumine tandis qu'un sourire se dessine sur ses lèvres. Un sourire qui ne va sûrement pas durer.

— Mais Kyle, c'est génial ! Félicitations, c'est une sacrée nouvelle, s'exclame-t-elle, enjouée.

Elle voit cependant la grimace que je tire et son regard confus vient déformer ses traits.

— C'est une bonne nouvelle, n'est-ce pas ? Pourquoi tu tires cette tête ?

J'évite son regard en posant le mien sur l'océan qui s'étend face à nous. Je sais que partir à Boston n'est pas la fin du monde. Les avions existent, avec nos moyens, ce ne sera sûrement pas ça qui bloquera. Il y a aussi le téléphone, les appels vidéo... De nos jours, tellement de technologies ont été inventées pour les relations à distance, et pourtant, rien de tout ça ne semble me remonter le moral. Au fond de moi, j'avais espéré qu'après le lycée, j'aurais enfin demandé à Avery de sortir avec moi, en bonne et due forme. Je sais que j'ai toujours refusé de mettre un nom sur notre relation, ne sachant donc jamais si nous étions un couple ou pas. Je voulais attendre le bon moment, que l'on soit assez matures pour prendre une telle décision, peut-être même avoir notre propre appartement et faire les choses correctement. Ne pas avoir à se cacher de nos parents pour avoir de l'intimité. Je sais que c'est très vieux jeu, pas du tout à la hauteur des lycéens immatures qui doivent tous avoir leurs lots de conneries. Et pourtant, cette vie-là ne m'a jamais attiré. Pas quand il s'agit d'Avery et de tout ce que je ressens pour elle. Elle est bien plus qu'un premier amour, bien plus qu'une aventure entre adolescents.

Et pourtant, je vais devoir encore attendre quelques années avant que tout cela soit possible.

— C'est à Boston, finis-je par lui avouer tandis que mon cœur s'emballe suite au stress de cette confession.

Comme je m'en doutais, son sourire se fane instantanément, laissant place à l'incompréhension la plus totale. Je ne lui ai jamais fait part de mon envie d'étudier à la Boston University. Je ne lui ai pas montré la joie que j'ai ressentie en revenant de ma visite des locaux. J'ai caché ce que mon cœur désirait réellement, parce que cela n'était pas en accord avec ses attentes ni avec nos plans communs. C'était imprévu, quelque chose que mon foutu cerveau organisé n'a pas vu venir. Quelque chose qui risque de nous séparer pour la première fois en dix-huit ans.

— Boston, comme Boston, Massachusetts. Côte est. À l'autre bout du pays. Ce Boston là ?

Je confirme d'un simple hochement de tête, lui laissant le temps d'assimiler et de digérer l'information.

— Comment ? Quand ? Je... Tu ne m'en as jamais parlé. D'où est-ce que ça sort ? Je pensais que tu avais toujours visé UCLA. Aide-moi à comprendre, car j'ai l'impression d'avoir raté une étape là.

Il est temps de lui expliquer, de la mettre dans la confidence en balayant mes peurs. J'ai eu le temps de penser à Boston, à ce que je voulais et aux options que j'avais. Pour Avery, c'est la première fois qu'elle entend cela, et c'est à moi de la rassurer si je veux qu'elle me soutienne.

— Te souviens-tu de notre voyage à Boston en début d'année ? On est passé par Harvard et par la Boston University. C'est de cette dernière dont je suis tombé follement amoureux. Je sais que comparé à d'autres, elle est considérée comme inférieure, que d'autres programmes semblent plus attirants ailleurs. Et pourtant, lorsque ces professeurs ont commencé à parler, à expliquer leur vision de la médecine, j'ai su que je ne voulais être nulle part ailleurs. Je ne sais pas comment l'expliquer clairement, mais mon cœur a ressenti quelque chose qu'il n'avait encore jamais ressenti. Une connexion inhabituelle. C'est à ce moment-là que j'ai réalisé que j'avais besoin d'étudier ici.

Je marque une pause pour reprendre mes esprits et faire redescendre l'adrénaline en moi. J'attrape la main d'Avery pour la serrer entre les miennes. Puis, je plonge enfin mes prunelles dans ses billes marron.

— Je ne t'en ai pas parlé parce que j'étais terrifié. D'une part, je ne savais pas si cette université m'accepterait, alors je ne voulais pas causer de dispute inutile, surtout si le refus avait été la réponse finale. Mais contre toute attente, j'ai reçu cette fameuse lettre et tout est devenu soudainement réel. J'essaie de digérer cette nouvelle depuis quelques jours, tout en essayant de trouver les mots justes pour que tu comprennes ma décision. La dernière chose que je souhaite, c'est que tu me détestes...

— Jamais, je ne pourrais te détester, Kyle. Pas même si je le souhaitais de tout mon cœur, me coupe-t-elle.

L'envie de sourire est tentante, mais son visage apeuré et la tristesse au fond de ses yeux m'en dissuadent. Avery est terrifiée par l'abandon, en grande partie à cause de sa mère biologique. C'est quelque chose qu'elle ne m'a jamais caché, et que j'essaie de comprendre chaque jour. La dernière chose que je veux, c'est que ce sentiment soit exacerbé par mon départ. Mais je veux qu'elle comprenne que peu importe où je suis, je serai toujours à ses côtés.

— Je sais que tu as peur, crois-moi, je suis le premier terrifié par cette aventure. Nous n'avons jamais été séparés depuis que nos regards se sont croisés. Nous avons traversé tant d'épreuves ensemble, et à chaque fois, nous nous sommes soutenus. Je t'ai promis de ne jamais te quitter, et je ne compte pas briser cette promesse, Avery. Peu importe où nous nous trouvons sur Terre, nos cœurs seront toujours ensemble.

Je marque une pause pour reprendre mon souffle.

— J'ai besoin de ton soutien. J'ai besoin que tu comprennes et que tu ne m'abandonnes pas. J'ai besoin que tu croies en nous malgré la distance. Je dois savoir que tu es à cent pour cent avec moi dans cette décision. Sans ça, je serai incapable de partir. Peu importe mes rêves les plus fous, si tu penses que tu n'y survivras pas, j'abandonnerai tout en un claquement de doigts. Aucune université n'est à la hauteur de ce que je ressens pour toi, Avery.

Les larmes montent dans ses yeux, son corps tremble sous mon toucher. Mon cœur bat de plus en plus vite, en attente de sa réponse. Je maintiens mes paroles : Boston est un rêve, mais pas sans elle.

— Je serai la personne la plus égoïste au monde si je t'empêche de poursuivre tes rêves. Oui, j'ai peur de ne pas te voir tous les jours, de ne pas avoir mon océan pour apaiser l'agitation en moi. Mais te garder ici de force ne me rendra pas plus heureuse. Tu as fait tellement pour moi qu'il m'est impossible de te rendre la pareille en une vie. Je ne te promets pas que tout ira pour le mieux, ce serait te mentir. Mais oui, je te soutiens. Je suis à cent pour cent avec toi dans cette décision, et je continuerai de t'aimer d'où je suis.

Pour la première fois depuis que nous sommes arrivés sur cette plage, je respire. Une larme coule, mes lèvres s'étirent, puis ma bouche trouve enfin celle de la fille que j'aime. Je l'embrasse comme si c'était la fin du monde, comme si ma vie en dépendait. Nos langues dansent en rythme, nos corps s'unissent dans une parfaite harmonie. Je la serre comme si elle risquait de m'échapper, comme si c'était la dernière fois. Mais je ne laisserai jamais cela se produire.

C'est quand ses mains se glissent à l'intérieur de mon short que je lui fais comprendre.

— Non, Avery...

— Je suis prête, Kyle. Je sais que j'ai toujours dit que j'avais besoin de plus de temps, mais c'est fini. Je sais ce que je veux.

J'ai toujours rêvé d'entendre ces mots, de découvrir son corps dans sa totalité, de me donner complètement à elle. De ne faire plus qu'un, aussi bien spirituellement que physiquement. Mais pas aujourd'hui, pas comme ça.

— Alors, c'est moi qui te demande plus de temps cette fois. Je ne t'ai jamais caché que j'en avais envie. Pourtant, ce départ va retarder les choses. Même si on peut se voir plusieurs fois par mois, ce ne sera pas suffisant. Et si j'ai enfin l'occasion de connaître le plaisir que ton corps nu peut me procurer, je ne pourrai plus m'en passer. Cette distance sera déjà assez difficile. Alors, je te demande une chose : attends-moi. Aimons-nous sans étiquette, sans aller plus loin, jusqu'à ce que le moment soit venu. Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien entre nous pour nous aimer sans limites.

Elle prend quelques instants pour assimiler mes paroles, puis finit par acquiescer.

— J'attendrai ce moment. Quoi qu'il arrive, je te promets qu'aucun homme ne verra mon corps si son nom n'est pas Kyle Warren Jennings.

— Et je te promets qu'aucune autre fille qu'Avery Alexandra Cooper ne verra le mien.

🎞️🏄🌊🏒🩺

Nous entrons enfin dans la tête de Kyle.

Une nouvelle aventure l'attend. Une aventure qui va complètement boulverser sa vie, en bien comme en mal.

Pourra-t-il tenir sa promesse à Avery ?

A mes lecteurs de fucking roomie, les prochains chapitres sont pour vous 🙈🙈

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top