PARTIE I: LYCÉE - 4 -
Bonsoir :)
Voilà un nouveau chapitre ~
Vérifiez à bien avoir lu le chapitre 3 avant celui-ci !
Je vous souhaite une bonne lecture ♡
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Mauvais Timing & Séparation
Je me suis un peu calmée après avoir pleuré comme une madeleine et avoir reniflé dix mille fois.
Je peux reprendre mon récit. D’ailleurs j’aime les madeleines marbrées au chocolat ou les natures, pour les remplir de Nutella.
Je m’égare.
Tout ce qui suit se déroule durant ma courte période au lycée.
Je n’y suis restée que quelques mois avant de partir en France.
J’avais réussi mes examens du collège et voilà que je me retrouvais au lycée.
Sans chercher après Namjoon cette fois-ci. Nous, n’étions d’ailleurs pas dans la même école, et cela importait peu : nous nous croisions plus vraiment.
Nous nous étions parfois reparlés après qu’il ait quitté le collège, tel de simple connaissances à se saluer lorsque nous nous croisions quelque part. Ni plus, ni moins.
Autant vous dire que c’était toujours aussi douloureux, et je ne comprends pas pourquoi nous n’avons pas agis avant. Afin d’éviter tout ce qui allait suivre.
Je n’aimais pas cette première année de lycée, je ne m’y sentais pas vraiment à ma place. J’étais devenue un peu plus timide au fil du temps et je n’appréciais guère les gens de ma classe.
Fort heureusement, Rajaa et moi nous nous étions retrouvées dans la même classe, cela m’aidait énormément à ne pas lâcher. J’enchaînais les sale notes et je stagnais à la moyenne bien que je donnais de mon âme pour comprendre les cours et étudier.
Peut-être que c’était le lycée, peut-être que c’était moi, mais il y avait quelque chose qui clochait.
Je n’arrivais plus tellement à étudier comme je le faisais au collège, peut-être parce que j’avais perdue une partie de moi durant ces années.
Il était vrai que quelque part au fond de moi, au fond de mon cœur, je me sentais vide.
Je savais d’où cela venait mais je ne voulais guère y penser, ni inquiéter mes parents.
Et puis, parfois il y a des soucis que nous ne pouvons pas expliquer avec des mots.
On a cette impression qu’on ne sera pas compris, ou que nous ne le sommes pas. Que personne peut y faire. C’est si douloureux, si frustrant de ne pas pouvoir se confier à nos parents ou un proche.
Les adultes ne comprennent pas toujours tout de toute manière.
Et les enfants non plus d’ailleurs.
Il y a toujours un fossé entre eux, mais la peur de se confier aux plus grand est tellement angoissante et créée de nombreux blocage qu’on fini par se renfermer sur soi-même.
Peut-être qu’il en était ainsi pour lui aussi. Qu’il n’avait personne vers qui se tourner.
Il est vrai que je voulais être cette personne, mais peut-être que je n’étais pas qualifié pour cela, pas assez forte pour épauler ses soucis ou le réconforter. Il avait sûrement besoin de quelqu’un de plus rassurant, quelqu’un de plus tenace.
J’ai sûrement mis du temps à le comprendre, mais j’essaie parfois d’imaginer sa souffrance qui l’a tant rongé de l’intérieur au point qu’il en finisse ainsi. Il est compliqué parfois de se confier, d’attraper la main qu’on nous tend. De simples mots ne font pas toujours l’affaire, il en faut parfois plus. Et même si on aime une personne, il se peut que nous ne soyons pas la bonne à chaque situation. Ce qui me rassure c’est de savoir que nous ne sommes pas seuls à être ainsi, beaucoup le sont également. C’est à la fois peinant.
Si chacun pouvait trouver réconfort chez autrui ou dans quelque chose de bien, le monde irait mieux. Mais la vie n’est pas toujours rose.
Et comme mon petit monde en couleur qui se fissurait de jour en jour, la suite n’en fut pas moins différente. Je me disais que cette première année de lycée était définitivement celle que je détestais le plus. Sans savoir que la suivante allait être pire. Je la détestais de tout mon être, et rien que d’y penser je sens les larmes me monter.
Après ces quelques années loin de la Corée, je devrais savoir gérer mes émotions vis-à-vis de tout cela. Cependant, lorsque j’y pense, j’ai l’impression de revivre l’instant présent et je revois tout défiler devant mes yeux, m’arrachant des douleurs fulgurantes au niveau de la poitrine.
Mon passé ne cesse de me poignarder. Cette année a été bien trop douloureuse, qu’une fois en France j’ai du aller chez une psychologue afin de me libérer de tout cela.
Je me souviens que la première chose qui m’a profondément marqué cette année fut mon hospitalisation. Étant de naissance assez fragile, la grippe m’avait particulièrement touché cette année. Tout avait commencé en biologie, un vendredi après-midi. Je me souviens que nous avions ce cours juste après avoir mangé, et quand bien même j’adorais la bio, je piquais toujours du nez. Seulement, ce jour-là je ne me sentais pas très bien, je sentais que mon corps semblait assez fatigué et que je voulais juste rentrer me reposer. Petit à petit, les symptômes de ce fichu virus s’attaquaient à mon immunologie déjà défaillante.
Lorsque j’étais rentrée chez moi, je me sentais encore plus mal mais puisque j’étais à la maison, il ne pouvais rien m’arriver de grave. C’est ce que je m’étais dis.
Pour finir inconsciente dans mon couloir aux alentours de 22 heures.
Je n’avais rien venu venir, sans comprendre quoique ce soit, j’étais prise de nausées, mon corps balançait entre le chaud et le froid comme température ambiante, ma vue s’était brouillée, mon ouïe avait disparu tout comme ma voix et mon corps s’était mis à faire quelques pas dans le couloirs sans que je ne vois quoique ce soit : je ne voyais plus rien.
Je m’étais évanouie ce soir-là. J’avais bien entendu quelqu’un se cogner. Je m’étais même cogner la tête et je m’étais moqué. Je m’en souviens très bien.
« Haha, y a quelqu’un qui s’est cogné ! »
Mais il s’agissait de moi-même. J’avais repris connaissance en entendant ma mère me criait après.
La suite fut d’autant plus divertissante…
Je ne tenais plus debout, je me souviens même être allée aux toilettes, j’avais l’impression que mon corps fondait, qu’on était en train d’arracher mon âme. Même sur les toilettes j’étais en train de perdre connaissance. Je ne tenais plus debout, j’ai été conduite aux urgences.
Cette fichue grippe m’a foutu la peur de ma vie. Je n’y comprenais rien.
Le petit trajet en ambulance était assez sympa. Mais la suite moins rigolote.
Entre les infirmiers et médecins qui viennent vous rendre visite alors que le soleil n’a même pas pointé le bout de son nez ; et mon corps qui m’abandonnait d’heures en heures sans aucune force, j’ai bien cru y passait.
Sans oublier le cathéter. Je ne vous recommande pas.
Je me souviens avoir pleuré à l’hôpital en pensant que j’allais mourir.
La grippe : 1 et Sunhee : 0.
Mais ce n’étais pas la seule annonce peu joyeuse de mon séjour à l’hôpital.
On m’a découvert des valves défectueuses au cœur. Alors bonjour les examens horribles par la suite.
J’ai aussi pleuré parce que j’ai pensé que je ne pourrais pas voir Namjoon et que je pensais que c’était la fin, et qu’il n’était pas au courant. Je voulais le voir, terriblement le voir à ce moment.
Je ne pouvais pas le contacter puisque je n’avais pas son numéro de téléphone mais, lorsque je me suis réveillée au dimanche matin, j’ai trouvé un bouquet de Camélias sur la petite table à côté de mon lit. Ma fleur préférée et un petit mot pour l’accompagner.
Fais attention à toi.
Je suis désolé.
Nj
Ma mère m’avait confirmé qu’il était passé la veille au soir, qu’on l’avait prévenu de je ne sais où et il était venu. J’ai à nouveau pleuré et me disant qu’il s’agissait là du plus beau jour de ma vie.
Mais je ne suis pas une pleurnicharde d’accord ? Et pour la peine j’avais mes règles.
Après cela, j’ai du me reposer une semaine à la maison pour récupérer et pouvoir retourner à l’école. J’avais pris le temps de prendre soin des fleurs pour mon plus grand bonheur.
Durant la semaine, j’avais eu la bonne surprise de le voir m’attendre à la sortie des cours. Certainement qu’il s’était à nouveau renseigné pour trouver mon lycée. Étant surprise de le voir, j’ai d’abord cru qu’il était venu m’annoncer une mauvaise nouvelle.
Mais rien de cela, nous étions allés dans un café proche du lycée pour discuter un peu.
« T’as toujours la même tête. » M’avait-il dit tout en sirotant son café. Berk.
« Heu. Oui. J’aime bien tes cheveux moi… ça donne du charme. »
Il avait rit suite à mes compliments, mais j’étais sincère. J’aimais réellement sa coupe de cheveux avec son dégradé et sa frange droite coupée ultra courte, le tout teint en turquoise-vert. Ça lui allait bien. Il avait beau changer de coiffure, il avait toujours la même tête lui aussi…
« Sinon, ça va mieux depuis l’hôpital ? »
Je hochais la tête puis les épaule.
« Plus de peur que de mal, mais je fais attention. »
« J’espère bien oui. Et les cours ? »
Ah. Il venait d’avoir 18 ans de son côté, il n’était plus au lycée d’ailleurs et je n’avais aucune idée de ce qu’il faisait à ce moment là. Il semblait d’ailleurs assez fatigué mais même ainsi, les cernes sous ses yeux de draguons n’enlevaient rien à sa beauté. Je remarquais aussi qu’il portait beaucoup de marques sur le corps, sur ses bras ou dans le cou ainsi que sur sa pommette droite et sa lèvre inférieure. Je ne lui avais rien demandé à ce sujet.
« Oui, j’aime bien. Ce n’est pas comme la seconde… Ça va. »
Je l’observais hocher la tête longuement et on se fixa ainsi sans rien dire durant quelques secondes, peut-être des minutes. Je ne sais plus. Mais je sais que mon cœur me suppliait de détourner le regard. Et ce fut bien après que j’osais poser les questions qui me brûlaient les lèvres.
« Et toi… ? » Je murmurais presque de manière inaudible. « Comment tu vas… ? »
Mon cœur tambourinait dans ma poitrine tellement j’avais peur de le froisser ou de sa réponse, simplement.
« Ça peut aller. Je fais de mon mieux. »
J’ai vu l’ombre d’un sourire sur ses lèvres. Il semble si loin le mignon petit Joonie qui adorait lire les livres d’images.
Je me souviens avoir pleuré après ses mots, j’ai sangloté sans faire attention aux personnes autour de nous. Je n’arrivais tout simplement pas à y croire.
« Tu m’as tellement manqué… »
Il y eut un petit silence avant qu’il ne prenne la parole à son tour.
« Je suis désolé… »
« Ne t’excuse pas ! »
Je n’ai pas réfléchis une seconde de plus et je me suis précipitée pour le prendre dans mes bras, cherchant lui transmettre chaque moment où j’ai voulu l’étreindre ainsi mais que je n’ai pas pu.
« S’il te plaît ne t’excuse pas… »
Nous sommes restés là, entrelacés durant un long moment, aucun de nous ne prononçait mot, seulement une étreinte douce et réconfortante. Témoignant de la présence de l’un pour l’autre même après tout ce temps séparés.
« Si tu es d’accord pour qu’on se revoit, je t’attendrai. » Je lui avais dis alors qu’il m’avait raccompagné chez moi.
« Je reviendrai à la sortie de ton lycée alors. »
« Oui… et… tu pourras m’en parler quand tu seras prêt et si tu le veux. »
Je l’ai revu sourire, un peu mais assez pour me rassurer. Je lui ai lâché la main et je suis rentrée chez moi à contre cœur. On pourrait croire à l’un de ces k-drama où la protagoniste passe un moment avec son crush. On avait même échangé nos numéros.
Que nenni, la réalité en est autrement.
Ce petit bonheur me fut arraché quelques jours plus tard. Même pas le temps de me réjouir, de profiter de mes retrouvailles avec Namjoon, que je devais à nouveau être séparée de lui.
« Ton père souhaite aller travailler en France, il a trouvé un travail là-bas. »
Ma mère m’a annoncé cela alors que je rentrais des cours. J’ai cru à une mauvaise blague sur le coup. Elle ne plaisantais guère et je voyais la déjà remplir quelques cartons. Certainement qu’ils avaient déjà préparé tout cela à l’avance et s’étaient caché de me le dire.
Ai-je omis de vous dire que mon père était français ? C’était là, la première raison de notre départ.
Il avait eu le mal du pays et avait donc décidé que nous irions quelques années en France. Ma mère m’a annoncé que je serais suivie médicalement en France pour mes problèmes de santé récents.
Je me souviens être restée figée face à elle alors qu’elle me disait qu’il fallait que je range mes affaires. Mon cœur était en miette. Mon sang n’avait fait qu’un tour et je m’étais énervée. Et quand j’étais énervée contre quelqu’un, je devenais silence radio et très rancunière.
« Je ne veux pas partir ! On ne peut pas partir !! »
« Ce n’est pas toi qui décide Sunhee. »
« Mais c’est même pas juste !! J’ai mes copines ici, j’ai Namjoon ! Comment tu veux que je parte ? »
« Tu pourras lui écrire ou l’appeler ma puce. » Avait alors dit mon père en nous rejoignant.
« Je ne veux pas ! Vous ne comprenez pas !! »
J’étais alors partie pleurer dans ma chambre, dévastée. Je n’en croyais pas mes oreilles et je ne voulais pas y croire. Je ne voulais pas qu’on nous sépare une nouvelle fois, nous venions de nous retrouver. Je ne pouvais imaginer partir ailleurs, j’avais ma vie ici. Je n’avais personne en France.
J’étais inconsolable, je ne leur adressais que brièvement la parole. Heureusement que j’avais Rajaa et Gwen à mes côtés. Mêmes si elles étaient tristes de me voir partir, elles faisaient de leur mieux pour me réconforter et on s’était promis de garder contacte. Ce qu’on avait bien entendu fait.
Il restait une dernière épreuve à surmonter.
L’annoncer à Namjoon.
Je ne savais pas comment il allait réagir, ni comment j’allais lui dire.
Je m’étais torturer l’esprit durant quelques jours, d’ailleurs je n’avais pas eu de nouvelles de sa part depuis la fois où nous nous étions vus au café. Je ne m’en étais pas inquiété, je m’étais dit qu’il viendrait à la sortie me chercher comme on se l’était convenu.
Malheureusement, j’aurais du.
Un soir, c’était Yoongi qui m’attendait à la sortie des cours.
Je n’étais pas proche de lui. Mais en le voyant, j’ai directement compris qu’il n’était pas là pour rien. Et l’expression fermée sur son visage n’annonçait rien de bon.
« Viens. » Qu’il m’a alors dit.
Et sans ajouter quoique ce soit, je l’ai suivit.
Nous courrions sous la pluie comme des fous.
Pourquoi la pluie était toujours là pour nous accompagner dans les moments difficiles ?
J’étais bien contente que le ciel pleure avec moi ce jour-là. Pour camoufler la peine immense qui habitait mon cœur et les larmes qui ne cessaient de couler sur mes joues.
Nous étions arrivés sur les lieux. J'ai senti mon cœur s'affoler comme s'il allait exploser. Encore un peu et ça ne m'aurait pas étonné de le voir battre à mes pieds, expulsé de sa cage thoracique tellement ses battements s'étaient accélérés.
Je ne comprenais rien à ce qu'il se passait.
La police se trouvait sur les lieux.
La maison de Namjoon était délimitée par des banderoles jaunes qui empêchait la foule curieuse d'approcher davantage.
L'ambulance était là aussi.
Je suivais la scène, sans un mot, les jambes figées dans le béton et Min Yoongi se tenant à côté de moi.
Les ambulanciers emmenèrent quelqu'un sur un brancard. La police emmena un homme menotté.
Sûrement son père. Je ne l'avais encore jamais vu.
Puis Namjoon sortit à son tour de chez lui.
Le visage absent d'émotion, il semblait vide et cette vision me brisa le cœur. Il semblait dans un piteux état, son visage défiguré témoignait d'une précédente bagarre de survie.
Entre lui et son géniteur.
Tout ce que j'avais imaginé semblait à des années lumières de de la réelle situation.
Je n'attendis pas plus longtemps pour me précipiter vers lui.
« Namjoon !!»
Il sembla sortir de sa transe en m'entendant hurler son prénom. Lorsqu'il releva la tête, son regard se figea avant qu'il n'éclate en sanglot.
Ce fut la première fois que je le voyais pleurer.
Si on ne comptait pas notre enfance.
Lorsque je le pris dans mes bras, son corps se mit à trembler à un point que j'ai cru qu'il allait se briser, là dans mon étreinte.
Ses sanglots furent comme un supplice au creux de mon oreille, une atroce mélodie que pour rien au monde je ne voudrais entendre à nouveau.
« Je suis là...»
Piètre mensonge. J'allais devoir le quitter d'ici quelques temps.
Je me souviens qu'il avait longuement pleuré, je l'avais accompagné dans sa peine et peut-être Yoongi aussi. Il était resté un peu retrait mais assez proche pour réconforter son meilleur ami.
Nous étions ensuite allés à l'hôpital.
J'avais prévenu mes parents que je rentrerai tard, je ne pouvais pas le laisser seul ce soir.
Et seul au monde il devait se sentir à présent.
Lorsqu'on fut arrivés à l'hôpital, nous avions attendu d'interminables heures devant le bloc opératoire. Je ne sais plus combien de temps mais assez pour voir la souffrance et la tristesse creuser son visage au fil des secondes.
Ma mère était venue nous rejoindre, inquiète.
Après tout son amie, la maman de Namjoon, s'était fait poignarder par son mari après s'être fait battre par ce dernier.
Triste quotidien de la famille Kim.
Voilà d'où venaient une partie des coups que j'apercevais sur le corps de mon ami d'enfance.
Triste réalité que j'ignorais.
Une fois l'opération terminée, un des chirurgien était venu nous voir pour annoncer son verdict.
Namjoon me tenait la main si fort que je pensais qu'il m'avait brisé un os, mais je m'en fichais, rien n'égalait la douleur qui l'habitait.
« Ses jours ne sont pas en dangers mais nous ne savons pas si elle va se réveiller maintenant. Nous allons la garder quelques temps pour surveillance et pour qu'elle se repose. »
J'ai entendu Namjoon pleurer à nouveau.
Je ne sais pas s'il était soulagé ou simplement, s'il relâchait tout ce qu'il avait gardé en lui jusqu'à maintenant.
Il ne me restait que très peu de temps avant mon départ pour la France. Il est resté chaque jour au chevet de sa mère afin de veiller sur elle. Pour ma part, je lui rendais visite quasi tous les jours afin de m’assurer qu'il mange et qu'il ne se laisse pas aller.
Heureusement je n'étais pas seule, la bande habituelle et même les filles sont venus pour le soutenir.
C'était si douloureux de le voir ainsi, détruit sous mes yeux. Je culpabilisais de ne pas avoir été là pour lui souvent ou d'avoir deviné ce qu'il se passait.
Mais je n'y pouvais rien.
Je n'étais au courant de rien et qu'aurais-je pu faire du haut de mes seize ans ?
Je ne pouvais faire que de mon mieux pour le soutenir.
Je lui ai caché mon départ jusqu'à la veille de ce dernier.
J'allais lui faire du mal alors qu'il était au plus bas.
Mais je ne le voulais pas.
Mes parents n'ont pas changé d'avis.
«Tu lui téléphoneras. »
Ils ne comprenaient pas à quel point cet homme était important à mes yeux.
Je leur en ai voulu.
Pourquoi on devait encore nous séparer ?
Pourquoi notre relation n'était fait que de mauvais timing ?
Et la vie nous réservait toujours autant de surprise et d'épreuves à surmonter.
Je m'étais alors rendu chez lui ce jour-là.
J'avais apporté de quoi manger parce que le connaissant, il avait passé la journée avec le ventre vide.
Il était installé sur les marches de sa maison à attendre que le temps passe. Il devait sûrement penser à sa mère. À sa vie.
Je me suis alors installée à côté de lui sans un mot et j'ai posé la tête sur son épaule.
Je ne sais plus combien de temps nous sommes restés ainsi, sans rien dire, juste à profiter de la présence de l'autre.
Une dernière fois.
«Il faut que tu manges. »
«J'ai pas faim...»
"Ta mère a besoin de toi. Et je ne serais plus là pour t'apporter à manger."
Je l'avais dis. De but en blanc. Mon cœur tambourinait si fort dans ma poitrine tellement j'avais peur de sa réaction.
Le silence m'a répondu un moment.
« Ne plaisante pas avec ce genre de chose, s'il te plaît.»
J'ai senti une boule me monter à la gorge et j'ai retenu un sanglot. C'était encore plus difficile de lui annoncer. Je ne voulais pas.
« Mon père veut aller travailler en France... nous partons demain.» J'avais murmuré.
« Sunhee. » Il avait tenté de me rappeler à l'ordre. Me répétant à nouveau que ma blague n'était pas drôle. C'était si douloureux.
« C'est la vérité ! »
J'ai éclaté en sanglot, lui faisant face pour lui faire comprendre qu'il n'y avait aucune blague derrière ma piteuse nouvelle.
« Je veux rester avec toi mais ils ne veulent pas... »
Il m'a longuement regarder, cherchant encore et encore une once d'espoir sur mon visage, espérant une dernière fois que je plaisantais.
Déçu, il lâcha un rire amère qui me glaça le cœur. Son visage se tordu d'une grimace horrible bien qu'il souriait. Un sourire à la fois triste et méprisant.
« Tu vas partir. »
Je n'ai rien dit. Seules mes larmes ont parlé pour moi. Je l'ai vu se lever et souffler longuement.
Il m'a regardé une nouvelle fois avant de donner un énorme coup de pied dans la poubelle à côté de lui.
« C'est une blague hein ?! Dis moi que c'est une blague Sunhee !! »
J'aurais aimé.
« Tu pars ?! Tu oses partir au moment où j'ai le plus besoin de toi ? »
Lorsqu'il s'est retourné, j'ai vu toute la colère dans son regard. Je ne sais pas vers qui elle était tourné cette colère mais j'ai toujours espéré qu'elle ne m'était pas destinée.
Il faisait tellement si peur ce jour-là.
Pour la première fois, j'ai cru qu'il allait lever la main sur moi.
« J'ai essayé de négocié...»
« Ça m'est égal. De toute manière... ça ne changera rien.»
J'ai espéré avoir mal entendu. J'ai espéré qu'il n'insinuait pas ce à quoi je pensais. J'ai mis cela sur le dos de la colère et de tout ce qu'il traversait en ce moment.
« Tu n'as jamais été là pour moi Sunhee.»
Le sol s'est dérobé sous mes pieds et j'ai flanché avant de me retenir au petit muret de sa maison. Ses mots eurent l'effet d'un coup de poignard.
Les hommes n'étaient-ils bon qu'à cela ?
Mon cœur saignait. Je n'avais qu'une seule envie, remonter le temps et empêcher ses mots de sortir.
« Tu n'es qu'un menteur... »
Je me souviens avoir craqué après cela.
Il n'était pas le seul à avoir canaliser toutes ces années et, s'il y avait bien une chose que je ne supportais pas c'était bien le mensonge.
Je n'aimais pas le mensonge.
« Espèce de menteur. Toutes ces fois où je t'ai tendu la main et que tu m'as envoyé balader. Ça compte pour du beurre? Tu m'as toujours envoyé chier chaque fois que j'ai tenté de faire un pas vers toi !!»
J'ai à nouveau pleurer. Mais j'ai tout laissé sortir puisque monsieur jouait les têtus.
J'aurais aimé qu'on se promette qu'on s'attendrait encore dans quelques années.
Je ne voulais pas qu'on se tue à petit feu à cause des non-dit.
« J'ai attendu et attendu que tu viennes te confier ! J'ai cherché à comprendre ce qui n'allait pas de ton côté ! Mais tu n'as fait que me repousser. Tu t'es éloigné , tu m'as fais comprendre que je comptais si peu à tes yeux toutes ces années... puis tu reviens comme une fleur.»
J'aurais réellement aimé que tout se passe autrement. Il a pleuré à nouveau.
« Tu crois que ça me fait plaisir de partir loin de toi ? De te laisser traverser tout ça tout seul ? Tu ne comprends rien Namjoon ! C'est toi qui m'a chassé de ta vie alors que j'ai espéré chaque jour en faire partie à par entière...»
Cette relation n'est réellement faite que de mauvais timing. Cette année s'est acharné sur nous. J'ai fini par croire que nous n’étions pas destinés à être ensemble.
Que peut être nos vies n'étaient pas faite pour se croiser.
« J'étais prête à te laisser tout le temps qu'il te faudrait pour que tu sois prêt à te confier. À m'expliquer tout ce qui t'est arrivé... alors pourquoi est-ce que tu me traite ainsi ? Je n'ai pas choisi de partir !»
Il n'a rien dit. Il ne parlait plus.
Le silence s'est installé à nouveau.
Cette situation était si angoissante et pénible.
Rien ne s'était déroulé comme je l'avais souhaité, je n'avais pas souhaité une fin pareil.
Je voulais lui dire que ce n'était qu'un au revoir, que nous pourrons garder contact et se revoir.
Je voulais réellement lui faire cette promesse.
Alors j'ai tenté.
Une dernière fois. Une toute dernière fois de sauver cette amitié qui me tenait tellement à cœur.
« Je t'aime... je t'aime depuis longtemps et... »
Mais j'ai lamentablement échoué.
Je m'en fichais que ce n'était pas réciproque.
Je voulais simplement qu'il comprenne que je ne l'abandonnais pas.
« Pars je t'en prie." Il a murmuré sans me regarder. « Je ne veux plus te voir Sunhee.»
Ses yeux larmoyants ont plongé dans les miens et il a alors murmuré « c'est trop douloureux.»
Puis il a tourné les talons en premier.
Ce fut notre là la fin de notre amitié.
Une séparation douloureuse qui, encore aujourd'hui tiraille mon pauvre petit cœur.
Tu es celui qui n'a pas voulu croire en notre amitié, un possible futur pour nous deux.
Tu es resté secret jusqu'à la fin.
Tu es celui qui m'a tourné le dos, tu n'a pas cherché à me retenir plus ce que cela.
Je t'en veux pour ça.
Je t'aimais tellement fort.
Peut-être encore aujourd'hui.
Tu étais tout pour moi mais je n'étais finalement pas si importante pour toi.
C'est ce que tu as tenté de me faire croire.
Malgré tout, je me suis relevée.
Après des années de silence radio, à n'avoir des nouvelles de ta part que par nos amis, je reviens. J'ai poursuivi ma vie et j'ai grandi.
Mais...
Je ne peux pas oublier aussi facilement celui qui a volé mon cœur.
À présent, je ne sais point ce que la vie me réserve. Pleine de surprise, elle peut être à la fois excitante qu'effrayante.
Ô Namjoon.
Nous sera t-il permis de nous recroiser à nouveau ?
À suivre ~
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Woah ce chapitre m'a épuisée.
Je veux aller dormir.
Désolée que ce soit un peu - trop - triste ! :')
La vie n'est pas toujours rose.
Le prochain chapitre est le dernier de la première partie !
J'espère que ça vous plaît toujours autant , je vous réserve d'autres surprises pour la suite ~
À bientôt !
Cam ♡
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