Épilogue

- Harry !

Je me retourne, reconnaissant la voix de ma meilleure amie qui m'avait tellement manquée. Elle court jusqu'à moi et saute sur moi, en passant ses petits bras autour de mon cou et ses petites jambes autour de ma taille. Rapidement, je sens quelque chose mouiller mon cou et je ressers mon étreinte en humant son parfum printannier.

- Tu m'as tellement manqué...
- Tu m'as manqué aussi Elly.

Elle retire ses jambes et les repose sur le sol, restant quelques secondes de plus enfouie dans mon cou avant de se décoller de moi pour de bon. En plongeant mon regard dans le sien, je demande :

- Où sont les autres ?
- Ils ont raté leur avion, répond-elle en levant les yeux au ciel. Ils arriveront pile à l'heure.
- Mais je ne les verrai pas ?
- Après le show.

Un fin sourire étire ses lèvres roses et je le lui rends, essayant d'imprimer dans mon esprit chaque centimètre carré d'elle, ne sachant pas pour combien de temps je l'aurai près de moi ni combien de temps je devrai passer à nouveau sans elle.

- Tu restes combien de temps ?
- Deux jours. On repart en Argentine.

Je hoche lentement la tête en essayant de me faire à cette idée de distance entre elle, Louis et moi. Il y a un an, ils ont décidé de se marier. Ils se sont mariés et sont partis à la découverte du monde. Quant à Liam, il a rencontré Sophia, un célèbre mannequin. Elle est magnifique, drôle et adorable avec tout le monde. Zayn est toujours un tombeur. Niall, lui, s'est lancé dans la musique et son album sortira dans quelques semaines. Il m'en a fait écouté des extraits, et j'en ai été bouche-bée. Ses chansons sont tellement authentiques, sa voix tellement douce.

Eleanor me prend la main et caresse doucement la peau avec son pouce.

- Allez viens, lançai-je, il faut y aller.

Je me dirige à travers les dédales de couloirs jusqu'à finalement arriver dans une petite salle où se trouvent un photographe et une porte battante fermée. Je discute quelques minutes avec le photographe, comme d'habitude, puis je me mets face à l'objective et devant le grand panneau gris, Eleanor dans l'ombre quelques pas à gauche de l'appareil. Elle me sourit et je le lui rends, lorsqu'un agent de sécurité ouvre la porte, s'enfonce dans le couloir et donne quelques informations ou ordres, je ne saurais vraiment dire, en russe. Tout et silencieux, à ma plus grande surprise. Aucun cri, aucun bruit. Il revient quelques secondes plus tard avec deux jeunes filles, un grand sourire sur le visage et les yeux brillants. Elles ralentissent à quelques pas de moi, et je leur offre un sourire qui se veut rassurant. Elles sont adorables. Elles s'avancent alors et la première, une rousse qui doit avoir entre 11 et 13 ans, semble hésiter quelques instants. Je m'avance vers elle et sans réfléchir, la prends dans mes bras plusieurs secondes en essayant de la serrer comme si elle était la fille qui comptait le plus pour moi sur cette Terre. J'essaie toujours de faire ça, de montrer que je me préoccupe de ce qu'elles ressentent, que je les aime plus qu'elles ne m'aiment.

- Hey. Tu vas bien ? je lui demande avec un petit sourire en m'éloignant d'elle.

Elle hoche timidement la tête, les larmes aux yeux.

- Tu t'appelles comment ?
- Irina.
- Enchanté Irina.

Je m'avance alors vers la deuxième fille, une grande blonde aux yeux bleus qui doit avoir deux ans de plus qu'elle peut-être. Elle est vraiment jolie, d'une beauté douce, pure, comme un ange. Une boule se forme dans ma gorge et je perds mon sourire pendant une ou deux secondes, mais je me ressaisis très vite. Elle semble blessée et la culpabilité s'empare de moi. Je la prends dans mes bras et assez bas pour que ma meilleure amie ne puisse pas m'entendre, je lui murmure :

- Je suis vraiment désolé, je ne voulais pas. C'est juste que tu ressembles vraiment à quelqu'un que j'ai connu il y a des années...

Ma voix est tremblante vers la fin, et je la sens hocher la tête doucement, enfouie dans mon cou. Je la relâche, sachant que je ne pourrai pas passer autant de temps avec tout le monde et que je dois me dépêcher un peu plus, même si j'aimerais rester ici avec elles toutes pour des heures et des heures.

On se place au centre du tapis noir, où une petite croix blanche à été dessiné avec du scotch. Je leur demande quelle position elles veulent prendre pour la photo, et elles me disent qu'elles aimeraient une photo mignonne, du style qu'on regarde dix ans pls tard en souriant avec les larmes aux yeux. Je ris doucement lorsqu'elles me le disent, et on se positionne pour la photo. Je me mets au milieu, penché en avant et les mains derrière le dos. Je souris jusqu'aux oreilles en fermant les yeux alors qu'elles se mettent chacune d'un côté pour m'embrasser la joue. Le photographe appuie et prend le cliché.

- Merci beaucoup Harry, on t'aime.
- Je vous aime aussi, très très fort.

Je les reprends une seconde fois dans mes bras pour leur dire au revoir et elles sont obligées de partir.
Les fans défilent, toutes plus adorables les unes que les autres. Les câlins, les mots gentils, les prénoms, les remerciements et les "je t'aime" passent la barrière de mes lèvres toutes les minutes.
Ça me tue que ça aille aussi vite et que je ne puisse pas profiter d'elles, les fans sont sans doute la meilleure chose qui puisse arriver à un artiste.

Au bout d'au moins deux heures et demie, le vigil me prévient que c'est terminé, et je soupire de soulagement, exténué. Même si j'aurais pu continuer des heures entières et rencontrer toujours plus de fans. Eleanor me prend rapidement dans ses bras, et elle dit en riant :

- Pourrais-je moi aussi avoir une photo Mr Styles ?
- Évidemment.

Elle l'a dit en riant, mais ma réponse ne semble pas la surprendre plus que ça. Elle se contente de rire légèrement en secouant la tête alors que j'interpelle le photographe qui avait déjà commencé à remballer.

- Eh ! On va en faire une de plus.

Il sourit en hochant la tête et se remet en condition, alors que je regarde Elly dans les yeux quelques secondes.

- Monte.

Elle fronce les sourcils et je lui montre mon dos, sur lequel elle grimpe en riant. Elle murmure d'un ton nostalgique dans mon oreille :

- Comme avant.

Je souris tristement et fais face à l'objectif en souriant, mais au dernier moment je fais une grimace et elle s'en aperçoit. Le déclic de l'appareil photo se fait entendre, alors que je fais le pitre et que j'entends le rire apaisant d'Eleanor près de mon oreille.

***

Trois heures s'écoulent, que je passe à faire une petite sieste dans ma loge avec Eleanor.
C'est mon manager qui vient nous réveiller, et je grogne un peu avant de finir par me lever, sachant que je n'ai pas vraiment le choix de toute façon. Je suis un peu fatiguée, mais je suis plus qu'heureux de monter sur scène.

Je dis à Eleanor de rester dormir un peu, le show n'étant que dans deux heures. Je bois un café et mange un peu, prends une douche, met les vêtements que le styliste m'a préparés (une chemise blanche transparente et un jean noir) puis laisse ma maquilleuse et coiffeuse s'occuper de moi. Elle me sèche les cheveux et me met juste un peu de fond de teint, ce qui est assez rapide en soi, mais je déteste ne pas parler avec elle alors qu'elle me bichonne. Je ne suis pas une diva, je suis son ami.

- Comment va ta fille, Lou ?
- Très bien, merci. Elle est chez son père jusque demain.

Je souris et lui demande :

- Quand est-ce que je la reverrai ?

Elle rit faiblement et répond en m'appliquant un peu de gel pour relever mes cheveux :

- Quand elle, elle voudra te voir.

Je fais mine de bouder puis on finit par éclater de rire avant qu'elle ne me dise que c'est terminé. Je jette un coup d'oeil à ma montre et constate que je monte sur scène dans une quarantaine de minutes.

Je réveille Eleanor et elle me dit qu'elle va se repomponner un peu avant de me rejoindre et que je serai probablement déjà sur scène quand elle arrivera en coulisses. Je ris.

- Tu en mets du temps pour te "repomponner".
- Oh ça va.

Je lui souris et la prends une fois de plus dans mes bras avant de partir pour les coulisses. Je veux la prendre dans mes bras autant de fois que possible tant que je le peux. La routine des coulisses reprend et je n'y fais même plus attention. Ils me préparent mon micro, vérifient le son, les fils, tout.

Rapidement, le moment fatidique arrive et sans même y réfléchir, je cours sur scène en prenant soin à revoir dans ma tête les répétitions, les paroles, tout ce qui est important pour un artiste lorsqu'il monte sur scène. Les éclairages m'éblouissent et je ne vois presque pas le public. Je lance quelques blagues, remercie les fans de Moscou, leur dis que j'adore le pays. Ça peut paraître faux tant j'ai répété tout ça dans ma tête auparavant, mais tout ce que je dis à chacune des personnes présentes pour moi est la stricte vérité et ce ne sont que des choses que je décide de dire, et je pense que c'est important.

Je chante mes chansons, fais des high-notes non prévues au départ, parle à certaines fans du public, ris avec tout le monde. Le concert passe à une vitesse folle, et rapidement il prend fin. Je chante ma dernière chanson, celle qui me tient le plus à coeur et que mes fans aiment probablement le plus aussi. C'est celle que j'ai écrit en laissant le plus parler mon coeur, et j'en ai vu des retours très positifs sur twitter notamment. Elle est douce, et je dois me concentrer pour retenir mes larmes à chaque fois que je la chante ou l'écoute. Elle s'appelle "Black Tearful Heart".

J'achève mon concert par la dernière note de cette chanson, sous les cris et les applaudissements. Les fans m'ont accompagné sur la plupart des chansons, mais lorsqu'elles chantent celle-ci avec moi, c'est comme si le monde s'arrêtait de tourner, tous les souvenirs remontant à la surface tellement subitement que je me prends une énorme claque.
Je demande dans mon micro à ce qu'on éclaire la salle pour que je puisse voir les fans, chose que j'adore faire à la fin de tous mes concerts avant de les quitter. Les lumières s'allument sur tout ce monde, toutes ces personnes venues ici pour moi, pour me soutenir, sur tous ces panneaux "we love you" ou "sushi date ?". Un énorme sourire éclaire mon visage alors que je parcoure la salle du regard, m'arrêtant quelques secondes sur le premier rang pour voir le visage éclairé de tous mes meilleurs amis venus spécialement pour moi comme tout le monde ici.

- Merci à tous, vous avez été un public incroyable, je n'en espérais pas moins de vous. Je vous aime très fort, vous avez fait de ma vie un rêve et tout ça c'est grâce à vous. Peu importe ce que vous diront les gens au sujet de mon amour pour vous, n'écoutez pas. N'arrêtez pas de croire que vous êtes tout pour moi, n'oubliez jamais que vous êtes la seule chose qui me maintient en vie aujourd'hui. Je vous aime fort, vous êtes la plus belle chose qui me soit jamais arrivée, tous autant que vous êtes.

Je m'interromps, les laissant me crier leur réponse en applaudissant alors que je leur souris sincèrement. Mon regard parcourt à nouveau la salle, et s'arrête sur un visage au fond de l'assemblée, sans comprendre pourquoi. Je plisse les yeux en m'avançant un peu, essayant de distinguer quelque chose. Tout le public est éclairé, mais cette personne est un peu dans la pénombre, presque volontairement. Je me tourne d'un coup vers les coulisses, mon regard se posant sur Eleanor, qui elle aussi a comme instinctivement perdu son sourire, ses bras retombant contre son flanc. Elle semble figée, mais avant que je n'ai le temps de faire quoi que ce soit, elle se retourne et s'enfuit en courant.

Je me tourne à nouveau vers la personne au fond de la salle, qui s'est soudainement mise dans la lumière. Même si elle est loin, je distingue ses traits tellement familiers, ses longs cheveux bruns retombant en fines ondulations sur sa poitrine, ses grands yeux verts et ses pommettes roses et saillantes.
Elle n'a pas changé, ses traits sont toujours aussi fins, ses cils toujours aussi longs, ses formes toujours aussi prononcées malgré sa taille de guêpe.

Elle me fait un petit sourire triste et je le lui rends.
Je fais un petit hochement de tête, toujours plongé dans son regard malgré la distance. Elle le fait à son tour, et sans expliquer comment ni pourquoi, quelques mots se mettent à résonner dans ma tête.

"Je suis fière de toi."

Je prends une grande inspiration en fermant les yeux, et lorsque je les ouvre à nouveau, elle n'est plus là.

Elle a disparu à nouveau, comme un mystère, comme elle adore tant le faire depuis toujours.

***

voilà c'est fini...
😭
j'espère que l'histoire entière vous a plu, en tout cas pour moi c'était des montagnes russes d'émotion, j'ai adoré l'écrire même si c'est vrai j'ai eu quelques coups de mou parfois.
j'en suis quand même extrêmement fière et heureuse, heureuse de tourner encore une fois cette page de ma vie pour en commencer une nouvelle !
merci pour tout 💗

lots of love,
- n

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