• CHAPITRE VINGT-DEUX •
La salle-de-bain dans laquelle je me prépare depuis maintenant une heure est à la hauteur du maître des lieux. Une douche à l'italienne, vêtue de marbre, jonche le fond de la pièce tandis qu'un immense tapis blanc nous mène jusqu'à son entrée. À sa gauche, un miroir s'étend sur l'ensemble du mur, laissant ainsi percevoir le moindre de mes mouvements. Sam m'a également indiqué qu'un des nombreux tiroirs comportait une immensité de produits de beauté féminin, sans omettre de me dire que cela provenait des cadeaux que nous recevions au siège. Cette excuse sent le mauvais mensonge à plein nez mais après tout, il n'a aucun compte à me rendre, si ? En tout cas, il faut que je me convainc de cela ; l'heure n'est pas aux sentiments.
Bien que tout semble avoir été prévu pour m'accueillir, il a toutefois omis un léger détail...
- Sam !, hurlé-je à plein poumons.
N'ayant pas remarqué sa présence dans le couloir, celui-ci se précipite immédiatement dans l'enceinte de la pièce, s'attendant à tout sauf à me percevoir enroulée d'une simple serviette, les cheveux encore mouillés dégoulinant le long de mon dos. De son côté, un pantalon de costume gris recouvre le bas de son corps, dévoilant ainsi son oblique externe en forme de « V » au bas de ses abdominaux saillants. Je le détaille de ce fait de la tête aux pieds, me délectant de la moindre parcelle de son corps encore ruisselant. Ses bras ne présentent pas un millimètre de graisse, travaillés à tel point que le contour de chacun de ses muscles ressort dans une harmonie époustouflante.
- Je m'habille avec quoi ?, bafouillé-je sans détourner les yeux de la vue se présentant à moi.
Il dépose alors délicatement sa main sur ma nuque, me conduisant sans rompre le contact jusqu'à une penderie encastrée dans le mur du fond. Avant même de prendre la peine de l'ouvrir, je sens son bassin délicatement se coller contre mes fesses. Ses mains puissantes dégagent lentement les mèches de cheveux retombant sur la naissance de ma poitrine. Il finit par poser son menton sur mon épaule droite, tout en baissant ses mains le long de mes hanches.
- Je préfère te voir dans cette position avec moi, murmure-t-il au creux de mon oreille.
À cet instant précis, un frisson s'étend le long de mon échine. Ayant le souffle coupé, je ne parviens pas à lui dire de s'arrêter. Je n'en ai en réalité pas envie. Pourquoi continuer à se faire tant de mal ? Les barrières peuvent bien être fracassées le temps d'un soir, nous les reconstruirons le lendemain, comme si rien ne s'était passé.
Un bruit fracassant vient toutefois interrompre le brouillard de nos pensées. Je m'éloigne immédiatement, me raclant la gorge comme pour tenter d'oublier ce que j'étais prête à faire. Sam ramasse alors la brosse à cheveux étalée sur le sol, auparavant posée en équilibre sur le rebord de l'évier.
Contre toute attente, celui-ci s'approche à nouveau de moi, attirant cette fois-ci brutalement mon corps contre le sien. Je panique instantanément, ne sachant comment réagir. Enfin si, je sais pertinemment comment cela se passe et surtout où nous allons finir si nous continuons sur cette lancée.
- C'est une mauvaise idée..., soupiré-je tandis qu'il commençait à caresser l'extérieur de mes cuisses de ses deux mains.
- Laisse-toi aller, Jones. Je te veux depuis maintenant trop longtemps, réplique-t-il avec une lenteur insoutenable.
À la seconde où je laisse mon corps se détendre, ce dernier me soulève avec une aisance ne le rendant que plus sexy. Ses mains agrippent fermement mon fessier, jusqu'à ce qu'il me pose sans plus attendre sur le meuble le plus proche, dos au miroir. Sans toucher mes lèvres, mon patron entame une danse enflammée sur ma joue, jusqu'à mon lobe qu'il mordille avec frénésie.
- On ne devrait pas, continué-je bien que mon corps exprime nettement le contraire.
Il bloque alors mes paroles de sa main, tout en collant son front au mien afin de pénétrer mes yeux bien plus intimement que personne ne le fut auparavant. Il la décolle enfin, sans pour autant désunir nos visages perlant de sueurs. Nos regards apprennent à se connaitre durant ce qui me semble être une éternité, tandis que le sien virevolte du mien à ma bouche légèrement entrouverte, laissant échapper une respiration trahissant mes sentiments à l'égard de cette situation.
- Tu es de loin la femme la plus époustouflante qu'il m'ait été permis de rencontrer, Chloé. Alors je t'en conjure, cesse de me tourmenter de tes mots vains et laisse-moi découvrir ton corps comme nul autre ne saurait le faire.
La profondeur de ses paroles me frappent violemment le coeur. Je devrais tout sauf m'emballer ; Sam Miller ne représente qu'un obstacle à évincer, l'objet de tous les désirs que je ne devrais que me contenter de contempler. Mais rien n'y fait, les battements de mon coeur se font de plus en plus ressentir, à tel point que j'ai l'impression que ma poitrine sera transpercée d'une minute à l'autre.
Ainsi, la main qui retenait délicatement mon visage se retrouve en un instant contre l'intérieur de ma cuisse gauche. Sans détacher ses yeux des miens, il continue ses douces caresses, celles-ci faisant connaissance avec la chair de poule naissante de ma pâle peau. Cette dernière se rapproche de plus en plus dangereusement de mon entre-jambes, qu'il finit par caresser à la surface. De légers gémissements m'échappent de façon inexorable lorsque ses longs doigts fins finissent par me pénétrer avec toujours autant de douceur. Son excitation est aussi visible que la mienne, se frottant délicatement contre mes jambes nues.
Nous avons maintenant pleinement commencé la partie et il est hors de question que je le laisse mener la danse. Je le regarde à mon tour de façon aussi insistante que lui ne s'est amusé à le faire, m'emparant de son pantalon afin de l'entrainer davantage contre moi. Une fois déboutonné, celui-ci ne perd pas de temps pour se glisser le long des jambes de son modèle, le présentant face à moi presque aussi nu que je risque de bientôt l'être.
Ses yeux s'emplissent tout-à-coup d'un épais voile noir, tandis que son érection ne durcit que davantage à travers son boxer aux couleurs foncées. Sans hésitation, celui-ci s'empare de mes mains qui s'apprêtaient à le lui arracher, afin de brusquement me retourner face au miroir.
- Je t'ai dit de me laisser faire, aboie-t-il tout en maintenant mes poignées derrière mon dos.
J'aperçois ses sourcils froncés, tandis qu'il semble réunir toutes ses forces afin de contrôler je ne sais quelle pulsion étrange. L'espace d'un instant, je me sens effrayée. Ses yeux finissent toutefois par s'ouvrirent à nouveau, laissant transparaitre le simple désir du début. Il s'empare alors de l'extrémité de la serviette m'enroulant encore afin de la faire virevolter d'un coup habile. Son aisance me déstabilise quelques secondes. Ce geste résonne de façon mécanique chez lui et cela ne me plait que moyennement. Va-t-il se venter d'avoir donné du plaisir à la fille de Monsieur Jones, l'une de ses conquêtes parmi tant d'autres ?
Ses mains s'emparant soudainement de mes seins me font oublier toute pensée vagabonde. Je me colle davantage à son sexe rempli de plaisir, profitant de l'instant qu'il m'ait donné pour ne penser qu'à l'homme et la femme que nous sommes, envahis d'une envie d'évasion ardente. Il pince alors mes tétons durcis sous le poids du plaisir, ne m'encourageant que davantage à pousser des cris aiguës raisonnant dans l'enceinte de l'appartement.
Il se baisse alors, jusqu'à se mettre à genoux entre mes cuisses, laissant ses mains parcourir mon ventre avant de trouver leur place sur mes hanches. Sa langue résonne comme une douce mélodie contre mon clitoris gonflé, tournant encore et encore dans le but de m'entrainer dans les abysses de la jouissance.
Sans plus attendre, plus d'un millier de fourmillements s'empare de mon intimité, ne laissant à mes jambes qu'une faible force pour faire face aux tremblements les envahissant. L'excitation monte encore et encore, jusqu'à exploser en une centaine de feux d'artifices dans l'ensemble de mon corps. Ma bouche reste grande ouverte, laissant échapper des sons stridents ainsi que l'agitation de mon essoufflement.
Sam se retire soudainement, aussi vite qu'il est venu, me laissant seule face à mes émotions se bousculant en claquant la porte de la salle-de-bain.
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