• CHAPITRE TRENTE-ET-UN •
Nos langues s'entremêlent frénétiquement. Les aiguilles de l'horloge semblent s'être arrêtées. Plus rien ne peut à présent nous freiner. Ses mains posées sur mes hanches m'empoignent de plus en plus fort, à mesure que sa bouche s'ouvre davantage. Le souffle haletant, Sam marque une courte pause, appuyant son front contre le mien. Alors que je m'apprête à reprendre là où nous nous étions arrêtés, ce dernier me porte soudainement tout en maintenant mon corps contre le sien, mes jambes enroulées autour de son bassin.
- Direction le septième ciel, ma belle.
Je desserre instantanément mon étreinte, tandis que lui, ressert davantage la pression qu'il exerce sur mes cuisses. Bien que la situation n'y soit pas propice, je ne peux m'empêcher d'étouffer un rire. Cette phrase est si absurde que j'ai l'impression d'être l'une de ces protagonistes d'un feuilleton à l'eau de rose. Rien de tout cela n'est cohérent. L'homme que je tiens dans mes bras est loin de se montrer romantique. Seul le désir brûle dans ses yeux et la force de son étreinte en témoigne.
- Ne dis plus jamais ça, prononcé-je en balançant ma tête en arrière afin de laisser s'échapper le rire chatouillant mon palais.
- Râleuse, réplique-t-il dans un soupir, un tant soit peu vexé.
En représailles, ce dernier me jette brutalement sur son lit. Tandis que je me relève pour défaire les boutons de sa chemise, il se penche à son tour afin d'à nouveau plaquer mon corps de tout son long sur la surface plane.
- Ton insolence, mes règles.
Pour la première fois depuis que je l'ai rencontré, le regard noir accompagnant ses paroles ne fait qu'amplifier la passion me consumant. J'angoisse toutefois à l'idée de ce qu'il pourrait bien me faire. Sam semble avoir l'habitude des aventures de ce genre alors que moi, je n'ai connu que douceur et gestes tremblants. Lui n'affiche rien de tout cela. L'habileté de ses doigts de l'autre soir me revient alors en mémoire. Aucun homme n'avait jamais su me procurer autant de plaisir aussi rapidement.
- N'ai pas peur, je ne ferai rien de ce que tu ne voudrais pas, souffle-t-il au creux de mon oreille tout en tenant la ceinture, qu'il vient de défaire, dans ses mains.
Je hoche délicatement la tête, lui offrant de ce fait mes bras en guise d'acquiescement. Je me souviens de la dernière fois, lorsqu'il a refusé que je le touche à mon tour. Le traumatisme de son enfance en est probablement la cause. Je n'ose toutefois lui demander, au risque de gâcher ce que mon corps réclame depuis maintenant trop longtemps.
Sam attrape alors délicatement mes poignets afin de les lier entre eux, les resserrant l'un contre l'autre à l'aide de la boucle de sa ceinture.
- Je ne te fais pas mal ?
Son intention me va droit au coeur. Cela devrait certes être la norme mais les coups d'un soir que j'ai pu avoir n'ont jamais réellement pris la peine de me poser cette question. J'ai heureusement eu la chance de ne rien connaitre de traumatisant. Nous ne sommes toutefois jamais à l'abris d'une mauvaise surprise.
- Absolument pas. Au contraire, chuchoté-je à mon tour.
Sans plus attendre, il déboutonne progressivement ma chemise avant de faire glisser ma jupe le long de mes jambes. Ses doigts parcourent ma peau à présent nue d'une extrême lenteur. Le mélange exquis entre torture et plaisir se fait d'autant plus ressentir que mes extrémités ne peuvent à leur tour plus riposter, liées entre elles et reposant sur mon nombril.
Ses lèvres s'approchent alors dangereusement des miennes, laissant échapper un souffle chaud parcourant mon visage. Sam marque une courte pause, tout laissant ses yeux vert émeraudes pénétrer ma couleur brune sans aucune pudeur. Soudainement, tout en stoppant le moindre de ses gestes, il secoue légèrement sa tête de droite à gauche en fermant les paupières.
- Qu'es-tu en train de me faire Chloé ?, affirme-t-il plus qu'il ne me questionne, passant délicatement sa main dans mes cheveux.
Je l'embrasse à mon tour, prenant les devants d'une scène statique depuis bien trop longtemps. Je ressens ce qui est en train de se passer en lui car le même chaos s'empare de moi à cet instant précis. Nous sommes sur le point de franchir le cap qui nous désarmera de tout contrôle. Je dois cependant lâcher prise. Je ne me sens plus de lutter avec autant de frénésie qu'au début. Apprendre à faire la part des choses est un processus difficile mais j'y parviendrai. Rien, ni personne, ne saurait me détourner de mon objectif. Ce soir, nous ne sommes que tous les deux : sans travail, sans collègue, sans dispute puérile.
À mesure que nos bouches dansent l'une contre l'autre, son érection se fait d'autant plus ressentir. À l'entente de mes gémissements, l'homme qui se tient à présent sur moi s'accapare du dernier bout de tissu me recouvrant. Sa paume balaye délicatement mon ventre, avant de descendre au creux de mes hanches. Je brûle plus que jamais d'envie de le toucher à mon tour, de contrôler mes gestes de façon aussi sensuelle qu'il sait le faire mais je demeure prisonnière d'un bout de cuire, prisonnière de ses envies.
Tandis que ses doigts rencontrent mon entre-jambes, sa langue vacille jusqu'à mon cou. Un sentiment de bien-être parcoure instantanément mon bas ventre et je ne peux m'empêcher de me cambrer sous l'effet que me procure le désir.
Il me retourne soudainement, de sorte que je me retrouve sur le ventre en l'espace d'une seconde tout en prenant le soin de placer mes bras au-dessus de ma tête. La force de ses mains se fait sentir lorsqu'il s'empare de la chaire de mes fesses tout en poussant un soupir trahissant le réel état de son excitation. Il tire alors le tiroir de sa commode afin de s'accaparer d'un préservatif. Le fait de ne pas disposer de la vue que son corps m'offre me frustre en tant soit peu mais uniquement disposer de mon ouïe me permet d'imaginer l'habileté dont ses gestes font preuves.
Il agrippe alors mon bassin afin de le relever, ma joue reposant encore et toujours sur les coussins. Il vient lentement jusqu'à moi, contrôlant ses va-et-viens tout en effleurant mon dos de ses lèvres humides. Le plaisir que ses mouvements me procurent est tel que j'étouffe mes cris dans la parure en soie, comme si ce que nous faisions était interdit. Ce sentiment de goûter au fruit défendu me fait bien plus d'effet que je n'aurais pu l'imaginer. Je me sens enfin libérée d'un poids que je trainais depuis trop longtemps. Pour la première fois, je me laisse aller au gré de mes envies, sans refouler la passion me consumant.
Son corps commence à percuter le mien à une vitesse affolante, tandis que ma bouche se pince au moindre bruit de nos parcelles de peau s'entrechoquant. C'en est trop. Je ne pourrai pas rester dans cette position plus longtemps. L'envie de le voir, de le toucher, de sentir sa peau mouillé contre la mienne devient plus forte que tout. Je l'envoie alors légèrement valser derrière moi dans le but de me retourner à nouveau.
- Enlève-moi ça, lui ordonné-je en tendant mes mains encore liées.
Un faible sourire apparait sur son visage tandis qu'il s'exécute avant de lever les mains au ciel, l'air coupable. Je décide de rentrer dans son jeu car ce soir, je suis d'humeur à reprendre les rennes. Lui et moi savons pertinemment que ce qui est en train de se passer signifie bien plus que ce que nous pourrions imaginer de prime abord. Cela se lit dans son regard, sur la fermeté des traits de son visage. Tout est question de domination et quitte à rafler la première place, autant lui montrer l'avant première de ce qui l'attend.
Je plaque soudainement mes paumes contre son torse, jusqu'à ce que son dos rencontre la surface du matelas. Sans se faire davantage prier, sa bouche se plaque contre la mienne, m'embrasant avec plus de passion que je ne l'aurais voulu. Il vient une nouvelle fois à ma rencontre, de façon cette fois-ci beaucoup plus tendre. L'entremêlement de nos doigts au-dessus de nos têtes assiste au spectacle de deux corps refusant de se quitter, passionnément liés l'un à l'autre. Ses jambes se contractent instantanément.
Sam se libère du plaisir se propageant de la même manière qu'une vague de frisson parcoure ma colonne vertébrale, avant que cette sensation ne prenne possession de mon bas ventre. Nos perles de sueurs fusionnent de la même manière que notre souffle haletant.
Je place alors délicatement ma tête au creux de son cou, tandis qu'il me serre dans ses bras. Sans véritablement le vouloir, mes yeux se posent sur les marques de brûlures présentes sur sa cuisse. À peine remarque-t-il où mon attention se porte à présent que mon patron se relève immédiatement afin d'enfiler son pantalon de costume en quatrième vitesse. Il me lance sa chemise de la même façon, un regard malicieux scrutant mon corps encore nu de haut en bas.
- Tu étais venue pour un verre, non ?, me questionne-t-il tout en me tournant les talons, ne me laissant qu'avec mon sourire niais au bord des lèvres.
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