PROLOGUE, Partie 1 - Cold Stone, Working brain
Vous savez, le genre de situations où vous vous dites, « Ah ! Je sais que je vais jamais me faire avoir par un truc aussi simpliste que ça ! Qui pourrait ? » quand vous regardez une vidéo d'horreur sur Youtube ? Bah c'est un peu ce qui m'est arrivé, sauf que je pensais aussi être dans ceux qui pouvaient pas se faire avoir. Il se trouve qu'en réalité, il est très très, TRÈS facile de faire parti des idiots dans le monde. Pas que se soit vraiment une découverte incroyable, on est d'accord. C'est pas genre, Big foot ou Nessie.C'est même une chose plutôt connue, un peu un truc normal à savoir, quand j'y pense, que c'est facile d'être un crétin, mais j'imagine que ça prouve un peu plus que j'en suis une, pour autant en parler, nan ?
A vrai dire, je sais pas trop comment je me suis retrouvée ici. « Ici » étant une pièce avec un mur recouvert de fissures et une seule fenêtre en son centre, ce que je crois était une table et une demi-douzaine de chaises en tout aussi mauvais état pour aller avec, pas très décoré l'endroit dis donc. Je sais, par contre, que j'ai très très, très mal au crâne.Je crois pas qu'on m'ait droguée, je suis pas allée à la moindre soirée depuis des siècles et j'ai pas laissé de gens rentrer dans mon appart' depuis une éternité. Quoi que, je l'ai jamais été,droguée, alors je peux pas en être absolument certaine.
Je me relève de là où mon visage était en doux contact avec le sol froid et carrelé. J'ai les jambes qui tremblotent et la tête qui tourne en plus maintenant, c'est bien ma veine ! Je prends appui sur un morceau de table, priant pour éviter une écharde mal venue et vais à petit pas vers la fenêtre,prenant mon temps et évitant de tomber. Je viens de me réveiller,je ne vais pas faire l'idiote et m'éclater la tronche au sol pour retourner dormir comme ça !
La fenêtre est, elle aussi sans surprise, en mauvais état. Le verre est cassé et les morceaux de bois qui lui servent d'encadrement sont à moitié moisis et mangés par des termites, berk. Je suis pas une grande fan des insectes, je ne vais pas mentir, alors j'enlève vite ma main avant qu'une bestiole à six pattes ne décide de s'en servir de pont vers le reste de la fenêtre. La fenêtre est un peu haute pour moi - et je vous interdit de vous en moquer - alors je dois me mettre sur la pointe des pieds.
Pour une fenêtre en si mauvais état,elle me renvoie très bien ma peau noire et mes yeux verts, mais elle me permet également de voir une longue barrière de fil barbelés,dehors et ce que je crois être... La mer ? Oulà, où est-ce que j'ai encore atterri moi ? C'est pas hyper normal de s'endormir dans son appartement étudiant au Japon et de se réveiller dans une pièce en ruine près de la mer. Je remarque dans un coin de la pièce... Mon sac à dos ? Je l'ouvre et, après inspection il n'y a pas le moindre doute il s'agit du sac qui m'accompagne toujours, avec ses patchs et ses morceaux de tissus cousus un peu partout. C'est étrange, mais autant le prendre avec moi, son poids a fini par ne plus me déranger avec le temps.
Je claque ma langue, comme si je venais de finir d'investiguer un endroit très important avant de me diriger vers le seul autre truc à peu près en état ici : Une porte en bois noire. Je réajuste les lunettes sur mon nez - quiconque m'a laissée dormir avec des lunettes devrait être puni de ma colère éternelle - avant d'ouvrir la porte qui donne sur... Un couloir. Uh. Un long, et très étroit couloir, mais c'en est bien un, avec une sorte de baie vitrée sur le mur en face de la porte, me laissant voir un jardin intérieur ? Ah, nan, pas intérieur, je vois le ciel au dessus.
Je vois une porte sur ma droite qui donne sur le jardin, et j'ai à peine le temps de faire un pas qu'une porte à l'autre bout du couloir claque pour révéler... Je ne sais pas qui. Ce qui est sûr, c'est que cette personne à l'air très énervée, avec sa canne et son petit uniforme violet. Ses yeux se posent sur moi et iel approche très vite pour me chopper par le col et me tirer vers son visage, si violemment que j'ai peur que mes lunettes tombent au sol et se cassent.
La personne hurle quelques mots en ce que je crois est de l'espagnol avant de grogner quand je ne la comprends de tout évidence pas. Ses yeux violets seraient déjà entrain de me tuer s'ils avaient été des éclairs et c'est en baissant les yeux pour l'examiner que je remarque enfin sa prothèse à la place de sa jambe gauche. Sa gauche, pas la mienne.
« J'ai pas le temps de jouer. »iel a un fort accent hispanique, rien d'étonnant. « Pourquoi je suis là et qu'est ce que tu veux ?
- Alors, je sais pas et rien du tout.Je sais pas où on est non plus. Tu... Peux me lâcher ? Tu vas déchirer ma chemise à ce stade. » c'est tout bête, mais une chemise hawaïenne comme la mienne on en fait pas tous les jours et j'y tiens ! « S'il te plaît.
- ... » ses yeux se plissent un peu plus avant qu'enfin sa poigne de fer ne me relâche. Ouf !« Okay. T'es qui toi ?
- On m'appelle Sam. Et toi... ?
- Je suis Génésis. Génésis Saez,aussi connu sous le nom de l'Ultime pianiste ou « le nouveau Mozart ».
- Oh, tu es un Ultime aussi ! Je suis l'Ultime cryptozoologue moi, Sam Carter ! »
Les Ultimes, ou la « crème de la crème ». On est tous des experts dans un domaine en particuliers, voir les meilleurs. Art, sports, sciences, exploration,rien ne nous échappe ! Mais ça rapporte aussi son lot de dangers, dans le monde où on vit. C'est pas rare que des Ultimes disparaissent, et la sortie d'un livre écrit par Wen Xiang Monogatari a permit de mettre à jour une histoire de Tuerie entre Ultimes, organisé par des « Monokuma », d'autres Ultimes. Et rien que le fait que deux Ultimes se retrouvent au même endroit sans savoir pourquoi, cette année ? C'est pas bon, pas bon du tout même. Mais je suis sans doute parano, pas vrai.. ?
« Crypto-quoi ?
- Cryptozoologue ! C'est l'étude des créatures dont l'existence n'a jamais été prouvée ! »Génésis n'a pas l'air très convaincu alors je me contente d'enchaîner « Mais du coup, tu disais ne pas savoir ce que tu faisais là ?
- Ouais, hier soir j'étais en train de réviser pour un concert et maintenant me voilà dans un truc en ruines ! » il grogne de nouveau en frappant la poussière de sa jambe valide et je ne peux pas m'empêcher de me demander s'il sait à quoi point il ressemble à un enfant. Enfin, si on oublie sa mâchoire assez bien dessinée, c'est bien la seule chose qui ne fasse pas « adulte » chez lui. « On est censés faire quoi, hein ?
- Et bien, j'ai vu une porte derrière toi, pour le jardin juste là. On peut y jeter un œil si tu veux ? »
Génésis semble hésiter avant de soupirer et hocher la tête, partant le premier. Je souris un peu et lui emboîte le pas rapidement, autant ne pas perdre de temps, pas vrai ? Le couloir n'a pas plus de porte qui s'ouvrent de manière violente et l'air frisquet de l'extérieur caresse mon visage une fois dehors. Le ciel est assez gris, on dirait presque qu'il va pleuvoir. Je regarde autour et compte trois structures en bois que je ne reconnais pas, deux tables de picnic avec leurs bancs et beaucoup,beaucoup de fleurs. Heureusement que je suis pas allergique au pollen, hein.
Je fois une forme bouger à ma droite,derrière une des constructions en bois et une tête surprise dépasse, de grands yeux surpris puis rassurés se posant sur Génésis- qui ne semble pas avoir remarqué la personne - et moi. Iel s'avance vers nous, trottant avant de soupirer et de s'exprimer en français. Mon français n'est pas excellent mais ça me suffit pour comprendre ce qu'iel me dit.
« Oh dieu merci je pensais être seule ! Je me suis réveillée il n'y a pas longtemps et j'ai cru être complètement isolée !
- Oh, erm, bonjour ! »Oui, vu sa tête, mon accent bien américain doit se sentir, et Génésis a l'air complètement perdu. « Je... Suis Sam, et c'est Génésis. On vient de se réveiller. Et toi ?
- Je suis Mélissa, Mélissa Moulin !Je viens de me réveiller aussi, et, erm... Désolée, vous n'êtes pas français, pas vrai ?
- Non, je suis américaine et elle... » je me tourne vers Génésis, je n'ai pas pensé à lui demander plus tôt. « Elle nous demande d'où on vient.
- Oh, euh... Chili.
- Wow, je n'ai jamais parlé à des étrangers avant... Désolée, mon anglais n'est pas bon du tout !
- C'est pas grave, je peux traduire ! » je lui souris et la regarde un peu mieux.Elle a de très longs cheveux blonds, et une petite frange, ça lui donne un côté très mignon mais elle a l'air d'avoir mon âge. Sa tenue est complètement blanche si ce n'est pour des traces d'herbes sur ses genoux, sans doute car elle était agenouillée. « Dis,je peux te poser une question un peu idiote ? Est-ce que tu es une Ultime ?
- Oh ! Et bien, oui, je suis l'Ultime apicultrice... J'imagine que vous deux êtes des Ultimes aussi pour que tu me poses la question ?
- Exact ! Je suis l'Ultime cryptozoologue, et il est l'Ultime pianiste ! »
Elle hoche la tête, et même si j'aimerai pouvoir me réjouir de ne pas être seule ici, je me retrouve avec deux Ultimes dans un lieu inconnu et qu'aucun de nous ne connaît. Ça sent extrêmement mauvais, je ne vais pas mentir.Genre, bouse de dahu mauvais. Et j'en ai senti, alors vous pouvez me croire !
Je regarde de nouveau les installations qui doivent être des ruches maintenant que j'y pense et essaie de réfléchir à toute vitesse. Deux solutions, ou c'est « juste »un kidnapping et on va demander une rançon à nos proches, ou c'est une Tuerie. Et ça, je ne peux pas le savoir avec seulement quatre personnes ici.
Attendez, quatre ?
Je sursaute en voyant la personne se tenant à côté de moi, digne d'un véritable fantôme avec ses cheveux blancs, ses yeux noirs d'encre et son teint cadavérique. Je commence à me sentir un peu à part, même si Génésis est loin d'être blanc, ici. La personne aux cheveux blancs baille un peu avant de se tourner vers moi, ignorant royalement les deux autres à côté de nous. Je lui fais un petit signe de la main mais je dois avouer ne pas être à l'aise, on dirait que je fais face à un cadavre...
« Sa... Lut ? Erm, pardon,je ne t'avais pas vu.e, tu es... ?
- Un fantôme.
- Ah. Ah. Très drôle. » Génésis a l'air encore plus sur les nerfs qu'avant, c'est pas bon... « Pour de vrai, t'es qui ? Ton nom, tout ça ?!
- Je ne sais pas. Je suis juste un fantôme... Mais j'ai entendu des gens m'appeler l'Ultime fantôme. Si ça vous intéresse.
- Mouais... J'vais t'appeler« Fantôme » jusqu'à ce qu'on ait ton nom, capiche ? »
Fantôme hoche simplement la tête avant de se tourner vers Mélissa, à qui je résume l'interaction.Elle hoche la tête, l'air peu convaincue mais fais un petit signe de politesse à Fantôme et lui dit un petit « I do not talk english » assez mignon.
Donc, quatre Ultimes, ensembles au même endroit... Je regarde autour de nous, et je vois des gens bouger derrière des fenêtres à l'étage du dessus, au moins cinq ou six même, et ça a beau ne pas me rassurer, au moins j'ai une idée de comment faire, contrairement à certains... Je soupire légèrement,remonte mes lunettes sur mon front et vais de nouveau dans le couloir.
Je me prépare à monter un escalier bien trop fin avant de me faire tirer en arrière par une... Jeune fille, je crois ? Elle me serre très, très fort le bras avec sa main et je dois lui sourire pour qu'elle comprenne qu'elle a mon intention. Elle réajuste son hijab de la main qui vient de me lâcher et je remarque donc qu'une de ses manches est nouée sous le coude.
« Hey, erm, salut ?
- Hey, je peux t'aider... ? Tu viens de te réveiller, quelque chose comme ça ?
- Yep, t'as tout compris, on est où.. ?
- Pas la moindre idée pour être honnête, ça doit pas faire une heure que je suis réveillée... Je suis Sam au fait, Sam Carter. Je suis l'Ultime Zoologue, et toi ?
- Oh ! Je suis Isla King !Ultime surfeuse ! Ça fait du bien de voir une autre Ultime ici ahah...
- Je suis bien d'accord. Il y en a d'autres dans le jardin, si tu veux aller les voir, je pense que toutes les personnes ici sont des Ultimes, je ne vais pas te mentir.
- Oh, d'accord... Oh, avant que je parte, tu utilises quels pronoms ?
- Elle et iel ! Et toi ?
- Elle, merci beaucoup de m'avoir aidée !
- Un plaisir ! »
Et sans plus attendre, la petite -enfin, elle devait faire ma taille je pense - part vers le jardin,et moi je monte les marches vers l'étage de ce bâtiment en ruines.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top