CHAPITRE III - 20 : A cœur ouvert
Abel m'a encore donné son jour d'appel. Je ne suis pas sûre de pourquoi c'est encore à moi qu'il l'a donné, vu qu'il a l'air de bien s'entendre avec d'autres personnes ici. Je lui ai même dit avoir de nouveau mon propre jour d'appel. Mais Monokuma m'a de nouveau réveillée ce matin, et j'ai pu parler à Thal.
Pas grand chose à dire. Il avait l'air en forme, pas trop épuisé. Je lui ai parlé de la fête, et si j'ai préféré passer sous silence mon baiser avec Eleanor, j'ai bien senti qu'il avait compris que quelque chose s'était passé. De son côté, pas beaucoup d'informations, juste qu'il continue de travailler. Qu'il a reprit le dessin, comme promis. Qu'il a hâte de nous revoir avec Achroma.
Quand Observateur à reprit le téléphone, j'ai fais de mon mieux pour ignorer la douleur dans mon torse. La peur qui me saisit à chaque fois que ce sera peut-être la dernière fois que j'entendrai sa voix.
C'est fou, comment un lieu aussi grand peut paraître si ennuyeux après deux mois enfermés là. J'ai l'impression d'avoir tout vu, de ne plus rien découvrir. Peut-être que ce n'est que moi, cependant, d'autres comme Ife ou Émile semblent toujours plein d'énergie et près a faire et découvrir des choses.
J'arrive dans le bâtiment secondaire avec en tête de continuer d'écrire avec de la musique quand je vois l'eau de la piscine être percée par Văn Kim, qui me fait coucou quand il me remarque à travers le verre. Je lui souris et lui fait coucou aussi, et hoche la tête quand il pointe vers la surface de l'eau.
Je monte les escaliers sans me presser pour autant, et fait de mon mieux pour épargner mon pauvre jean de l'eau du pédiluve. Il est encore en train de sécher ses cheveux, sa serviette en partie sur ses épaules quand je me dirige vers lui.
« Hey Héloïse ! » il me fait coucou de nouveau, visiblement il ne tient pas à me mouiller et grand bien m'en fait. « Tu es réveillée tôt aujourd'hui, même pour toi.
– Car tu fais attention à quand je me réveille.
– Pas plus que ça, mais j'ai fini par capter des trucs. » il hausse les épaules et me signe de le suivre sur les bancs. « En général j'ai au moins deux bonnes heures avant que quelqu'un passe par là, c'est tranquille pour s'entraîner ou se détendre. Et là, ça fait à peine une heure et quart.
– Tu as vraiment une excellente horloge interne, uh. » il rigole et je souris aussi. « Monokuma m'a réveillée, aujourd'hui.
– C'était déjà ton tour ? » Je secoue la tête et me retiens de rigoler devant sa mine confuse.
« Abel m'a donné son jour d'appel. Je ne suis pas trop sûre de pourquoi, mais du coup j'ai pu appeler aujourd'hui.
– Ooooh... Cool. » il sourit et récupère une bouteille d'eau de sous le banc et en boit plusieurs gorgées. « Profites-en alors, 'kay ?
– Je peux proposer à Abel de te donner son jour si tu veux ? » il secoue la tête et je vois ses joues rougir un peu, comme s'il était gêné d'avoir été compris. « Tu es sûr ?
– Ouais, ça inquiéterait plus qu'autre chose mes parents, si je les appelais trois jours en avance. Donc t'inquiète pas pour moi !
– Tu es proche d'eux ?
– Eh. » il a une grimace, ni positive ni négative. « Y a pire, y a mieux. J'suis pas renié, c'est déjà beaucoup pour eux.
– Parce que tu es...
– Trans ? Ouais. Ils comprennent pas vraiment exactement ce que c'est, mais en même temps ils sont pas sur mon dos et ils respectent mon prénom. Même si ça a prit un moment pour qu'on le choisisse.
– Tu as fais ça avec tes parents ?
– Ouais, pas toi ? » je secoue la tête, et s'il a l'air vraiment surpris il me laisse parler.
« J'ai cherché des prénoms qui me plaisaient, et j'ai choisi comme ça. J'ai officiellement changé de nom y a pas très longtemps par contre.
– C'est déjà cool que t'ai pu. » il me sourit et s'étire. « C'est bizarre, que les filles de mon équipe me manquent plus que mes propres parents ?
– Pourquoi tu me poses la question ?
– Je sais pas trop. » il rigole et boit de nouveau. « Avoir l'avis de quelqu'un qui soit pas de ma culture, peut-être. Et qui soit pas avec une relation comme celle d'Ife avec eux.
– Je vois... Honnêtement je sais pas trop. Je suis pas à ta place, après tout et... Ouais, ma famille à moi me manque, mais mes amis et ma copine me manquent aussi, d'une manière différente. Plus, moins, je sais pas, je saurai sans doute jamais. Je pense pas que Ife te manquerait de la même manière dont ton équipe te manque, nan ?
– ... Si. T'as raison, mais je sais pas... J'ai déjà l'impression d'être une déception pour eux en temps normal, alors si en plus je mets d'autres personnes au dessus d'eux, j'suis quel genre de fils, exactement ? » Le silence s'étire un peu, et il secoue la tête. « Désolé, je sais pas pourquoi j'ai dis ça.
– Ne t'excuse pas. C'est... C'est dur, j'imagine, d'être fils unique. Et tu te mets déjà une pression de fou tout seul. Je l'ai vu, avec la fête. Tu es peut-être pas le fils parfait, mais tu restes toi. C'est comme moi, j'veux dire ! Je suis loin d'être parfaite, et parfois je me dis que je dois l'être quand ce n'est pas le cas. Je... Je dois être moi avant tout.
– T'as pensé à faire des discours de motivation ? Car t'as un vrai truc pour.
– Ne t'y habitue pas, j'ai juste parlé à ma copine aujourd'hui alors je suis de meilleure humeur. » il explose de rire et se plie en deux, et si je ne comprends pas ce qu'il y a de si drôle, je me sens rigoler à mon tour.
« Wow, j'avais pas rigolé comme ça depuis un bail ! » il dit ça, mais ses épaules sont encore secouées de gloussements. « Merci Héloïse.
– De rien, je suppose ? »
Il me tend sa main, paume vers le haut et après quelques secondes de confusion me fait comprendre de frapper ma main sur la sienne pour un check improvisé alors qu'il rigole toujours.
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