CHAPITRE III - 13 : Que faire ?

J'ai envoyé Ringo se reposer un peu, je préfère qu'il puisse dormir ou du moins rester dans sa chambre sans la peur de se faire juger dès qu'il a le dos tourné. Il n'a pas essayé de protester, et m'a juste demandé s'il devait aller chercher quelqu'un.

J'ai refusé. Je préfère rester seule un petit moment.

J'ai juste demandé à Observateur où je peux jeter le contenu de la bouteille empoisonnée, et il m'a guidée vers l'un des lavabos des vestiaires. Il n'a pas fait de remarques sur la tentative avortée de Ringo, s'étant contenté de récupérer la bouteille vide ensuite.

Je soupire légèrement, ma tête me fait mal, comme si des tambours et des cymbales avaient décidé de jouer un canon ensemble aujourd'hui. Je suis restée assise sur un banc trop longtemps pour ce que je dois faire, et je sens déjà que je vais le regretter...

Je me lève enfin malgré les protestations des partitions dans mon crâne, et reprends mon travail. On arrive vers la fin de la préparation, et je n'ai toujours pas vu la moindre trace des tenues que Monokuma nous a promises. Je m'inquiète un peu de ce que ça peut bien être, vu le passif de ce genre d'événements dans des Tueries.

C'est le moment idéal de jouer sur les insécurités de chacun, pas vrai ? Une tentative évitée ne veut pas dire qu'une autre ne sera pas faite après tout... Il faudra que je reste sur mes gardes toute la journée.

Je porte ma main au collier autour de mon cou sans réfléchir, un moyen comme un autre de relâcher la pression, en l'absence de mes vrais dés. Je ne tiens pas vraiment à risquer d'en perdre un dans l'eau alors que je préfère très sincèrement éviter de devoir plonger toute habillée.

Je reprends les décorations, coincée dans un silence brisé uniquement par mes pas et un fredonnement que je n'essaie pas de garder silencieux maintenant que je n'ai personne à embêter avec ma voix. Le sol est de nouveau sec, les larmes de Ringo ont eu le temps de sécher.

Je corrige un peu les décorations qui ont été posées sur la table, remettant en place les serviettes pliées en origami et en petits animaux divers et variés. C'est mignon tout ça, vraiment, mais je n'arrive pas à me dire que tout ira bien.

Je secoue ma tête, essayant de sortir ces pensées de ma tête. On va tous se surveiller les uns les autres, ça va le faire, forcément. Je ne peux pas laisser quelque chose arriver dès maintenant.

Je m'étire un peu, l'envie de juste retrouver une chaise confortable commence à venir vers moi, mais je dois d'abord finir ce que j'ai à faire là, aller Héloïse, ça va le faire !

J'entends les bruits qui viennent des vestiaires, cette fois, et en me tournant je fais face à Ife, les pieds dans le pédiluve et un plateau de choses à grignoter sur les bras.

« J'ai croisé Ringo, en allant chercher quelque chose dans ma chambre. » Elle vient poser les en-cas sur la table et remonte les lunettes sur sa tête. « Il m'a dit que tu l'avais envoyé se reposer après qu'il ait commencé à pas se sentir trop bien, alors je me suis dis que je pouvais au moins te passer de quoi faire une pause. »

Décidément, cette femme est trop gentille. Je la remercie et prends une madeleine, alors qu'elle se sert un paquet de chips avant de se poser contre la table. Aucune de nous ne lance de discussion, on dirait qu'être dans la cuisine avec Kozma, Ismaïl et Văn Kim a de quoi la fatiguer de la discussion, hein...

Je soupire légèrement, ça me démange de pouvoir parler de ce qu'il se passe avec Ringo, mais je ne peux pas juste briser sa confiance ainsi.

Ife finit par me proposer de l'aide, mais je refuse. Je préfère rester dans mon coin un peu plus longtemps.

Elle tapote mon dos, un signe de soutien comme un autre, avant de me laisser.

Sans un mot de plus, je reprends mon travail, et je compte bien finir avant la fin de la journée.

Autant réfléchir à quoi faire après tout ça, pas vrai ?

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