CHAPITRE II - 26 : Car rien ne se fait comme on le souhaite
Le son confirmant les votes rentrés sur nos tablettes est rapide, bref. Tout l'inverse des sanglots de Génésis qui n'ont jamais faibli. Le pianiste ne regarde personne, bien qu'il se soit relevé pour voter à son tour. Pour lui-même.
Monokuma ne nous gratifie même pas d'applaudissements, cette fois. Il se contente de nous dire qu'il a raison et de faire descendre l'écran qui nous avait montré la mort de Fantôme, la dernière fois. Cette fois-ci, c'est le salon que nous voyons à travers une caméra infrarouge.
Kozma apparaît dans la pièce, et une série de coupures m'empêche de comprendre exactement ce qu'il se passe exactement mais il est aisé de comprendre une chose. La personne qui l'a enfermé dans la cuisine n'est nulle autre que lui même. Comment, pourquoi, des questions que je peux poser mais dont je sais que je n'obtiendrais jamais de réponse.
J'entends des pas, et je vois Morgan qui court prendre Génésis dans ses bras.
Elle perd deux amis aujourd'hui.
La vidéo change, toujours la vision infrarouge sous un angle cette fois plus près du sol et de la partie où les faits ont eu lieu.
Isla rentre, sa bouteille en main, seule. Elle marmonne quelque chose en arabe, que Monokuma n'a pas pris la peine de traduire. Elle s'approche de la porte, avant de voir les meubles qui la rendent inaccessible. Elle en prend un premier, et c'est là que Génésis arrive. Les deux ne semblent pas se voir, et c'est quand Isla passe non loin du pianiste qui ne semble presque pas conscient que la canne se lève.
Un coup.
Une chute.
Génésis recule, un pas, deux. Il regarde le cadavre, les yeux ronds, comme s'il ne se souvenait pas de ce qu'il vient de commettre. Il recule, un pas, deux.
Sam rentre, sa propre bouteille en main. Elle commence à dire quelque chose en se rapprochant.
Un autre coup.
Une autre chute.
Génésis recule vers le corps d'Isla. Puis panique, glissant dans le sang de cette dernière.
Il n'ose pas toucher le cadavre de Sam.
La vidéo se coupe.
Personne ne bouge.
Comment pourrait-on ? Tout ce qu'on a est le coupable en larmes dans les bras de son amie. Le coupable qui n'a jamais essayé de se défendre. Qui voulait se dévoiler.
Comment en est-on arrivés là... ?
« Monokuma, je peux demander un truc ?
– Bien sûr.
– Est-ce que je peux mourir rapidement ? »
Morgan proteste, secoue légèrement Génésis. C'est elle qui pleure maintenant, alors que le pianiste n'a plus de larmes pour exprimer ce qu'il ressent.
Il fait reculer Morgan.
Le tube de verre monte autour de lui, l'enfermant dans sa mort prochaine.
« Madamonsieur Saez, vous êtes reconnu coupable des morts des Ultimes cryptozoologue et surfeuse, retrouvées ce matin mortes. Comme punition, vous allez à votre tour mourir. » Génésis ne bouge pas, regardant au sol. Morgan est figée, mais se fait tirer en arrière doucement par Eleanor. « Vous avez demandé une mort rapide, et c'est ce que je vais vous offrir avec votre exécution : « Au bout du fil ». »
[TW : Décapitation]
Pendant quelques secondes, j'ai l'impression que rien ne se passe. Puis, lentement, je vois le rouge commencer à perler autour du cou du pianiste, la fine ligne qui est tracée pas un fil trop fin pour être visible de là où je suis.
Le pianiste lève ses mains, pour essayer d'attraper le fil sans doute, alors que ses cheveux sont peu à peu coupés, tombant au sol, ébène sur marbre.
Puis, tout saute.
La tête de l'Ultime pianiste vole.
Ses cheveux sont coupés net.
Son visage est figé dans une acceptation douce amère.
Ses larmes sont à jamais figées, alors que la tête de Génésis roule au sol, le verre ayant disparu.
Le corps suit la tête, le sang se répand dans les interstices des dalles de marbre.
Monokuma se lève.
Le procès est fini.
[Un énorme merci à @scoubisalami pour le dessin de Génésis et Sam!]
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