CHAPITRE I-6 : Right in front of my salad ?
On va pas se mentir, me retrouver à devoir remonter le moral de quelqu'un qui s'est faite jetée, c'est pas facile. Mais alors quand le largage était à distance en plus... Bon, ok, vous avez sans doute besoin de contexte.
J'allais descendre tranquille pour manger moi, ce matin, quand j'ai entendu une porte se claquer, des pleurs et que j'ai vu le visage paniqué d'Emile. Alors je l'ai suivi, on s'est retrouvé devant la porte de Mélissa.
Ca nous a prit un peu de temps, de réussir à la convaincre de nous laisser rentrer. J'ai demandé une ou deux fois à Emile de l'aide pour comprendre ce qu'elle sanglotait aussi.
Elle a réussi à bien décorer sa chambre d'ailleurs. Y a des dessins accrochés au mur, des livres ouverts sur le lit en bordel. Mais là, j'était plus inquiète par le fait qu'elle n'a même pas prit le temps de coiffer ses cheveux miel en une natte comme d'habitude.
Alors avec Emile, on l'a prise dans nos bras. C'est con, mais elle a l'air d'en avoir besoin. Mais donc, elle a un peu plus pleuré avant de nous expliquer la situation.
« C'est, c'était mon jour pour l'appel... » elle renifle entre chaque mot, des grosses larmes sur les joues « Et, et j'ai voulu appeler mon copain...
– Hey, hey, respire Mel, tu vas nous claquer entre les doigts ! » Emile serre un peu plus ses bras autour d'elle en disant ça, et elle prend trois ou quatre respirations de plus. « On a tout le temps, t'inquiète pas !
– Me, merci... Je, j'ai appelé mon copain, en, en France... Et, et il m'a larguée...
– Quoi ?! » si Emile a vraiment l'air choqué, malgré ma peine pour la pauvre Mélissa, je ne peux pas vraiment dire que ça soit une surprise... On a aucun moyen d'être sûrs qu'on va s'en sortir après tout. « Quel connard !
– Il, il m'a dit qu'il y pensait depuis un moment et, et... » elle renifle un peu plus, et je me sens un peu coupable de ne pas pouvoir faire plus qu'un câlin. Même si je comprends la logique de quitter quelqu'un ici, ça fait quand même mal, et cette pauvre Mélissa aurait au moins mérité une discussion en vrai.
Mais donc, voilà où on en est avec Emile, une Mélissa pas coiffée et pleurante dans nos bras. Je suis partie cinq minute lui chercher des mouchoirs, plus tôt et heureusement, elle les a presque tous utilisés. Une boîte pleine en plus !
On reste comme ça pendant trente minutes au moins, avant que Mélissa n'essuies ses joues. Elle a les yeux rouges et bouffis, même avec la meilleure technique au monde le maquillage ne pourra pas cacher ça. Elle sourit mais le cœur n'y est pas... J'ai l'impression que mes instincts de grand.e adelphe se réveillent. Et pourtant j'ai le même âge qu'elle, c'est dire.
Emile me dit qu'il va rester avec elle et lui remonter le moral. Qu'ils viendront cuisiner plus tard... Bon sang c'est vrai, on est censés cuisiner tous ensemble aujourd'hui oh non....
Bon, je vais prévenir les autres et espérer qu'ils comprennent, hein ? Ils devraient... Ou je dis juste qu'elle se sent pas bien ? Ca serait mesquin de ma part de dire à tout le monde qu'elle s'est faite larguée, non ?
… Je suis pas faite pour les situations stressantes. Ce qui est ironique quand je suis dans une Tuerie, je sais, chut.
Je descends les escaliers et tombe nez à nez avec Văn Kim, qui a l'air surpris de me voir. Je sais qu'on se parle pas beaucoup mais quand même ! Je remarque que, pour une fois, sa veste est fermée, là où d'ordinaire il laisse sa sorte de brassière de sport-maillot de bain visible... On lui a fait des remarques dessus ?
Bon, par contre le silence entre nous est vraiment gênant. J'ai rien contre lui hein, je suis sûre qu'il est une personne très amicale. Mais le fait est que je lui ai jamais trop parlé.
On finit par s'échanger un sourire crispé, je passe devant et lui remonte. Bon, au moins cuisiner ensemble nous évitera ce genre de soucis, j'espère... Ou au moins réduire le niveau de gênance, car je vous assure que vous pouvez trouver quelqu'un très beau et quand même être en panique comme ça.
Enfin bref, je rentre dans la salle à manger, et la grande table ronde m'attends, avec encore quelques personnes autour. C'est vraiment silencieux aujourd'hui, et je suis pas certaine que se soit une bonne chose quand on est censés se rapprocher.
Et appelez-moi une peureuse, mais je préfère me mettre à côté de Morgan qui me sourit et fait un petit geste de la main. Son œil a vraiment dégonflé depuis notre arrivée, ça fait du bien de voir ça. Pas que son œil avait besoin de dégonfler hein. Le fait qu'il a- oh vous m'avez comprise.
Je m'installe et échange des politesses avant d'avaler mon pain au chocolat comme si c'était ma seule source de nourriture en pleine île déserte. Ce que j'ai un peu l'impression que c'est.
« Du calme tu vas t'étouffer. » il rigole un peu, remuant les restes de thé dans sa tasse « Je te le répète à chaque fois.
– Je suis quelqu'un qui mange très vite, madamonsieur. J'en ai besoin, comme ça je peux fuir les cryptides encore plus vite !
– Je ne suis pas sûr qu'il y ait le moindre cryptide à fuir ici...
– C'est là que tu te trompe ! » je tousse un peu sur un morceau qui passe mal et préfère reposer la viennoiserie sur la table. « Rien que Kozma, ce gars là est pas net. Et sans même compter Fantôme !!
– J'imagine que tu as raison... » il rigole un peu et me sers un verre de jus de fruit bien apprécié. « Faudra que tu me dise comment tu choisi ce qui est ou non un cryptide...
– Quand tu veux ! »
Notre discussion est coupée par l'apparition de Eleanor San Field au milieu de la table, ses plate formes écrasant le reste de petits pains d'aujourd'hui. Une belle tragédie, si vous voulez mon avis.
« BON ! Tout le monde est là ?
– Emile et Mélissa sont pas bien, ils arrivent plus tard.
– Văn Kim est parti chercher quelque chose dans sa chambre aussi.
– Bon, on va dire que ça passe. Ca vous dit on commence à cuisiner maintenant ?? »
Autant dire que personne ne se plaint de l'idée, alors nous voilà tous en train de sortir des affaires des tiroirs. On essaie de se décider à quoi faire, mais quand une tajine et un poulet au curry arrive à la même place des votes deux fois, on finit par décider de faire les deux.
Me voilà donc à me battre avec Isla sur la quantité d'épices à mettre, et avec Văn Kim sur comment cuire le poulet. Morgan essaie de nous aider à nous décider, mais on a toujours quelque chose à redire. Au final, il est allé aider Génésis et Achroma avec le riz.
C'est un peu le bordel, on va pas se mentir. Monokuma n'a clairement pas prévu cette cuisine pour qu'on y soit tous en même temps, et encore moins pour qu'on cuisines deux trucs en même temps. Enfin, quatre, techniquement, on a préféré faire deux plats de chaque. On est seize je vous rappelle.
Et au milieu de tout ça... Kozma Demopoulos.
« Vous vous débrouillez très bien ! Dis, Lolo, tu penses pas que t'as besoin de plus de légumes pour la tajine ?
– Eh, au lieu de rester affalé comme un con, tu peux nous aider ?!
– Hors de question. » Il s'allonge sur le bar qui lui sert de siège, comme un empereur à la con. « Et si je me pétais un ongle, hein?~ Tu ne veux pas payer pour ça, Kim ! Non, ma royaaale personne ne peut pas faire tout ça. » il se moque si clairement de nous, c'en est même plus saoulant. « Non, non, non~
– C'est Văn Kim, en entier connard ! Continue comme ça et je vais rajouter de la salade césar au repas, empereur de mes deux !!
– Du calme tous les deux... »
Mais Ife a beau essayer, rien ne permet vraiment d’apaiser les tensions. Je pense que ça amuse même le confiseur, de voir ça, honnêtement... Et pour ne rien arranger, Abel passe entre les autres et commente la moindre petite chose qu'on fait sans rien essayer lui même.
Si Văn Kim ne le fait pas avant moi, je pourrais bien être la première personne a faire des ides de mars en avril...
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