CHAPITRE I-15 : In some way

TW : Image de plusieurs insectes en grand

Cliquer le nom de Mélissa n'est pas une chose que je veux faire, mais ça ne tient pas qu'a moi. Voter pour moi même, c'est le risque de faire une égalité qui augmente. Mais les résultats sont presque unanimes. Il n'est pas dur de voir qui a voté pour soit-même, Eléanor et Emile étant les seuls avec des votes pour eux.

Des applaudissements retentissent, et Monokuma annonce que nous avons raison. Mais il sonne comme si j'étais sous l'eau, sans moyen d'entendre correctement. J'ai condamné quelqu'un, une personne aussi adorable que Mélissa va mourir par ma faute et je ne peux rien faire pour l'empêcher.

Je me suis toujours demandé comment les « protagonistes » pouvaient vivre avec cette culpabilité. Je ne veux pas être sujette à ce rôle, ce poids. Est-ce qu'on peut s'en débarrasser, dire « une fois mais pas deux » ? J'espère, je... Putain.

Je m'effondre sur le pupitre, mes jambes m'ayant lâchée. J'ai envie de m'écraser dans mon lit, sans rien faire d'autre pendant des jours et des jours. Je ne veux pas regarder ce que je sais va arriver, la mort d'une fille dont le seul crime est de ne pas pouvoir contrôler des insectes.

On sait tous que ces pseudo jeux sont cruels et une excuse pour de la violence de la part de ces personnes. Et j'ai tellement envie de me lever et de planter mon poing dans le visage impassible de Monokuma, ce foutu visage sans émotions ou culpabilité.

Et Mélissa, la pauvre est en larmes, sur le point de faire une véritable crise d'angoisse. J'avale mes propres larmes et me redresse alors que l'Ultime Observateur demande notre attention.

Sans un mot de sa part, un écran apparaît et nous diffuse des images de la planque de Fantôme, d'un angle qui me permet de savoir exactement où est la caméra, en hauteur au-dessus de la trappe.

Je ferme les yeux quand une abeille se pose sur le cou de Fantôme. Je n'ai pas besoin de voir la confirmation de la théorie et la mort de mon ami. J'entends sa respiration à travers la bande audio, ses sons paniqués qui ne s'arrêtent qu'après de longues minutes.

Un accident. Peut-on vraiment condamner à mort quelqu'un qui n'a rien fait ? La loi me dirait que dans la majorité des cas, des circonstances, non. Mais nous ne sommes pas soumis aux lois du monde extérieur. Et ici, tout est cruel, et ça ne fait que commencer.

La vidéo se coupe et je rouvre les yeux, c'est Mélissa qui a les siens fermés à présent.

J'ai peur.

Un tube de verre apparaît autour d'elle, la coupant totalement du reste du monde. Une manière de nous montrer sa mort sans autant nous laisser intervenir. L'isoler et la garder sous le feu des projecteurs.

Monokuma se racle la gorge.

« Mademoiselle Moulin, vous êtes tenue responsable de la mort de l'Ultime retrouvé mort ce matin. J'ai bien peur que la punition pour une telle chose soit simplement votre propre mort. » il parle en français, avant de se répéter en anglais pour le reste de ce tribunal. Il ne lui laisse pas le moindre doute alors qu'elle frappe sur le verre, comme une damnée. « Veuillez donc accueillir votre punition. Les Mille Dards. »

Comme s'il s'agissait d'un signal, des dizaines, peut-être même centaines d'insectes volants arrivent dans le tube de Mélissa, la faisant hurler pour une raison complètement différente.

Je suis figée à mon pupitre alors que je vois les insectes s'infiltrer partout, si bien qu'elle retire ses gants noirs pour en enlever de ses mains, mais il est impossible de ne pas voir les inflammations rouges des piqûres sur sa peau.

On dit qu'il faut au moins deux cent cinquante piqûres d'abeilles pour tuer un homme moyen. Mais ces créatures ressemblent à un mélange d'abeilles et de guêpes, chaque piqûre faisant hurler Mélissa encore plus, qui même en temps qu'apicultrice panique.

Elle tombe à genoux après de longues minutes où nous ne pouvons que regarder sa mort lente, douloureuse. Où nous ne pouvons que tourner la tête pour ne pas y faire face. Nous faire des idées, se voiler la face un peu plus longtemps.

Mais je n'arrive pas à détourner le regard alors que le tube de verre se baisse et laisse tomber au sol Mélissa, ses mains autour de sa gorge, comme si elle avait du mal à respirer.

Les insectes se dispersent autour de nous, certains restent sur la jeune fille alors qu'elle pousse un dernier soupir.

Monokuma sort.

Le procès est terminé.

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