CHAPITRE I : DEATH IS NOTHING BUT A SWEET DELIVERANCE

Je regarde tout le monde quitter les lieux, par petits groupes ou seuls. Je ne sais pas vraiment ce que je peux faire, pour être honnête. Je peux pas juste rester là, après tout ! Je regarde le tribunal, mais rien ne me saute aux yeux. Et le dôme de verre me fait suer comme un porc, c'est absolument affreux ! Et même mon sac commence à se faire un peu lourd.

Je me relève d'un coin où j'ai vu une araignée se balader avant de me diriger vers l'escalier de la sortie. Autant finir d'explorer les lieux, je vais bien y rester un moment après tout... Et je n'ai pas vu toutes les pièces, il en manque tellement après tout, rien qu'une cuisine ou une pièce commune par exemple !

Je descends plus rapidement que je ne suis monté.e, et j'essaye de ne pas prendre de vitesse pour ne pas m'éclater le visage au sol. Ça serait très bête que ma bêtise soit démontrée si vite après tout. J'aimerai autant attendre le deuxième meurtre pour me prendre une dérouillée.

Enfin, je fais rapidement le tour du bâtiment dans lequel je suis mais je ne trouve pas grand chose que je n'ai pas déjà vu... Donc je suppose que c'est l'heure de retourner dans le premier bâtiment où je me suis réveillée ! Je cours au couloir mal éclairée, pas la peine de m'attarder dans un bâtiment quasi désert.

Une tape sur l'épaule me fait sursauter et hurler de peur alors que je suis seule au milieu du couloir, et je suis persuadée pendant une seconde que ça y est, Grippe Sou est venu me bouffer. Mais mes joues chauffent très vite quand je vois Morgan, les yeux ronds.

Deux longues, très longues secondes s'étirent avant qu'elle n'explose de rire, faisant mes joues prendre encore quelques degrés. Mais je finis par rire aussi, car il faut se l'avouer, c'était assez drôle. Je suis peut-être trop sur les nerfs, personne n'est jamais mort le premier jour...

« Désolée. » elle cache son sourire derrière sa main, les joues rouge aussi, mais plis d'amusement que de gène contrairement à moi « Je voulais pas te faire peur, promis.

– Je m'en doute, t'en fais pas ! » je rigole encore un peu avant de prendre un grand souffle et laisser mes joues prendre un peu de repos. « Je peux t'aider ?

– Oh, pas d'aide non, juste savoir si tu veux marcher un peu avec moi ? J'ai pas pu tout visiter mais je suis curieuse.

– Bah j'allais justement faire ça ! J'ai pas pu tout explorer non plus donc autant en profiter. »

Avec un grand sourire, nous reprenons le chemin vers le bâtiment principal. Je traine un peu des pattes, je suis absolument épuisée après aujourd'hui ! Mais bon, mieux vaut explorer maintenant que jamais. Pa'ce que je me connais, je vais être perdu.e au bout de deux jours sinon...

Une fois de retour à l'extérieur avec des abeilles bourdonnantes, nous rentrons le plus vite possible dans le couloir. Je ne suis pas très excitée à l 'idée d'être piquée, aussi minime soient les chances et Morgan a l 'air de partager mon avis.

Après une légère interrogation, nous décidons d'aller dans la salle où je me suis réveillée, il y a seulement quelques heures. L'endroit est toujours aussi poussiéreux et sombre malgré la fenêtre, mais au moins, cette fois ci il y a deux autres personnes dans la salle. L'ultime égyptologue et l'ultime nageur synchronisé, je crois. Je suis pas très douée pour me souvenir des gens je vais pas mentir.

« Oh, salut vous deux ! Vous explorez ici aussi ?

– Comme vous pouvez le voir... » Ahah, Morgan sonne timide, faut dire que cette dame a une vraie vibe positive !!

« Oh, je t'en prie, contente toi de « Ife » avec moi ! » elle rigole un peu et réajuste son chapeau « Si vous cherchez quelque chose ici, j'ai peur que vous allez pas le trouver.Văn Kim et moi on a cherché, mais que dalle !

– Oh, non, on regarde juste. Je me suis réveillé.e ici, à vrai dire...

– Oh, vraiment ? Ca devait être perturbant !

– Un peu, mais pas autant que d'être agressé.e par Génésis dès que je suis sorti.e. » je rigole, et Ife me suit dans la bonne humeur.

« Génésis, c'est la petite pianiste, c'est ça ? » Je hoche la tête et Văn Kim passe sa main dans ses cheveux « Je me disais bien. Un sacré personnage, celle là.

– Elle est pas méchante, juste aussi perdue que nous, je pense. Je l'ai pas revue depuis le piano, mais j'aimerai lui parler à tête reposée !

– Tu es vraiment gentille, Sam. » Ife rigole un peu, et je ne peux pas m'empêcher de rougir un peu. Hey, vous aussi vous auriez rougit !! «  Et toi aussi Morgan, ne crois pas que tu vas échapper à mes compliments !!

– Oh, je ne le pensais pas Ma- Ife. »

Elle rigole encore un peu, et nous laisse explorer un peu plus le rien de cette pièce. J'entends des bribes de conversation entre elle et Van Kim, et je m'en veux un peu quand j'entends plus de flirt de la part du garçon qu'autre chose. Eh beh, pas tout le monde est stressé il semble...

Après cinq longues minutes de fouilles intenses, promis, je finis par proposer à Morgan d'aller autre part. Pas ma faute si l'endroit est pas fun hein, moi j'suis juste l'explorateurice ici !

Avec des grands pas pour essayer de suivre ceux de Morgan, nous prenons la première porte qui nous est ouverte et celle d'où Génésis étaient sortie. Je regarde à ma gauche, à travers la baie vitrée pour voir que Mélissa ne s'y trouve pas. Je suppose que comme nous, elle est partie explorer un peu.

Je trottine pour rattraper Morgan qui ne ralentit jamais décidément, avant de prendre une inspiration, tout pour éviter un point de côté, j'en ai pas besoin, merci !

Morgan, tel un gentleman, m'ouvre la porte avec un sourire que je lui rends avec joie. Elle a des petites fossettes, c'est trop mignon ! Genre, vraiment, je suis faible pour les petits trucs comme ça, c'est comme les tâches de rousseurs d'Ismaïl ou les grains de beauté de Ringo, Isla ou Eléanor. On me dit que je m'attarde souvent sur les détails, mais honnêtement je vois pas ça comme un défaut. Ma maman vous dirait que tout se cache dans les détails, comme l'artiste qu'elle est !

Enfin, en attendant là ce qui m'intéresse, c'est les détails d'à quel point les canapés et fauteuils qui me font face sont confortables. Et c'est pour ça que je prends immédiatement place sur l'un d'eux pour presque immédiatement tomber dedans. Pour être moelleux, ça l'est assez pour que j'ai l'impression que je vais m'enfoncer dedans comme dans un sable mouvant. Effrayant mais pas mortel, donc.

C'est vraiment impressionnant comment ce Monokuma nous a donné ces meubles, mais les murs ont l'air à un courant d'air de s'écrouler. Ils ont plus de budget, les Monokumas ou quoi ? Je suis tombée sur l'année « économies et écologie » ? Pas que se soit un mal en soit, pour une entreprise, mais d'habitude ils ont des trucs de dingues. Genre, cette citée volante, en 2019, ou même la première connue !

Enfin, je préfère ne pas trop me plaindre avant qu'il ne décide de nous rendre la vie encore pire, ce Monokuma. D'ailleurs, Morgan est déjà en train de fouiller, mais faut bien se rendre à l'évidence : C'est un salon tout à fait normal. Enfin, je trouve bien un micro, mais pas envie de faire face au courroux de Monokuma day one. Je suis pas un batteur un peu trop optimiste...

Je grimpe sur les épaules de Morgan pour examiner les étagères du dessus, mais à part de la poussière qui me fait éternuer comme un papa qui a un rhume, rien. Je redescends bien assez vite, et ensuite il faut choisir entre deux portes.

Si vous connaissez un cliché sur les personnes non-binaires comme moi, c'est qu'on sait pas choisir. Et si c'est pas nécessairement vrai pour tout le monde, moi c'est au contraire très juste. C'est pas pour rien que je changeais de coupe toutes les semaines ! Ah merde, je suppose que je vais devoir me contenter de mes tresses pour le temps de cette tuerie, je doute que du matériel pour mes cheveux soit vraiment fourni.
Oulà je m'éparpille beaucoup moi. J'en étais au choix, je crois ? Ouais, donc, les deux portes. Aucune idée de ce qu'il y a de chacune des deux, mais on dirait que j'ai à peine le temps de réfléchir que Morgan ouvre la bouche.

« Vu comment l'endroit est arrangé, je pense que toutes les pièces ont au moins deuc portes. Mais celle-ci » Il pointe celle à la droite de l'entrée « Nous ramènerait vers la pièce en ruines. Et à moins de deux pièces différentes dans ce couloir, je pense que ça va nous mener vers un cul de sac.

– T'es... Vachement maligne de l'avoir trouvé seule.

– C'est juste de la déduction de base, je peux me tromper.

– Hey, pas de ça ! Aller, on y va ! »

Et, toujours aussi fidèle à ce que je dis, je pars la première vers la porte alors que Morgan me suit, les joues un peu rougies. C'est mignon, comment un simple compliment la fait devenir rose !

Je pousse la porte, inversant nos rôles d'il y a quelques minutes et la suit à l'intérieur pour voir Ringo et le critique culinaire ensemble devant une table de billard. Et si Ringo a son air calme habituel, l'autre a déjà l'air absolument saoulé. Je leur souris, et avec un petit signe de la main je m'approche du duo. Et, encore une fois, je suis la plus petite. Sérieux, ils mangent quoi, eux, pour dépasser le mètre soixante-quinze ? Même mes mamans sont plus grandes que moi ! Pas encore ma petite sœur heureusement, mais quand même...

Ahem, focus Sam, focus.

Je regarde un peu autour alors que les « grands » discutent un peu. Je suis pas hyper intéressée d'entendre Abel se plaindre pendant dix minutes que l'air est trop ceci ou cela, mais j'ai pas trop le choix on dirait. Ringo et Morgan essaient de trouver des points positifs, mais on revient toujours au fait que, bah, on est dans un jeu de mort.

Je m'éloigne pour regarder la porte au fond de la pièce, sur laquelle un petit panneau lisant « Accès interdit ». J'essaie d'ouvrir quand même, mais c'est mort, c'est à peine si la porte bouge. Bon, on dirait que Morgan avait raison, au moins ! Wow, mignonne, grande, musclée et intelligente ? J'en connais des gens prêt à tout pour sortir avec quelqu'un comme ça.

Je regarde le reste de la pièce. Des jeux de société par dizaines, des jeux vidéos old school, sans pour jouer sur le vieux écran cathodique à côté. Je me rappelle quand j'en avais un, dans ma première maison, une vraie antiquité de nos jours ça. Mais au moins, ça me permettra de me perdre dans la nostalgie si jamais ça va vraiment mal.

On dirait que les garçons et Morgan en ont fini, alors je retourne vers eux. Mieux vaut me poser un peu avant de continuer d'explorer, et vous serez surpris de savoir à quel point les tables de billard sont bien comme siège. Pas pendant une partie, bien sûr. J'ai un minimum de respect.

« Donc, comme je le pensais, cette porte au fond mène sur des ruines... » Ringo soupire, l'air mélancolique. « Je me demande bien comment nous pourrions sortir, je n'ai pas vu la moindre porte menant à l'extérieur.

– Sérieusement ? C'est chelou, on est bien entrés d'une manière ou une autre dans cet endroit...

– Ca, c'est le genre de mystère qu'on résout des mois plus tard après trois meurtres et exécutions. » Je soupire légèrement. On se croirait vraiment pour des persos de jeux vidéos ou de roman. « C'est trop génial, wouhouuuu.

– Vous dites cela, mais je ne compte pas rester coincé ici plus de deux semaines. » Mouais. Entre compter et la réalité, Abel... « Et si vous voulez survivre, vous devriez vous armer de tout ce que vous avez. »

J'ai pas le temps de répliquer qu'il disparaît. Urg, il m'horripile ce gars ! Monté sur des chevaux plus grands que lui, j'vous jure. Ringo s'excuse avec un sourire avant de suivre Abel dans toute sa gracieuseté. Est-ce un mot ?

Morgan et moi restons quelques secondes bouche bées avant de soupirer en même temps. On dirait que ce gars nous épuise autant l'un.e que l'autre... Je profite que l'on soit seules pour lui raconter mes maigres trouvailles. Enfin, au moins elle me promets une soirée gaming !

Avec un grand sourire et un petit saut de la table, nous partons pour la porte à l'autre bout du salon.