14. Chaos cauchemardesque.

Le château s'écroula sur lui-même alors que les bombes explosaient dans une synchronisation parfaite. Instantanément, je me changeai en particules de cendres afin d'éviter d'être touchée par le chaos. Mes pouvoirs s'agitaient dans tous les sens, j'essayais d'user de mes dons pour trouver Arachné et tenter de la protéger de la catastrophe, mais les explosions et l'énergie qui percutait mes cendres brouillaient mes sens. Mes illusions étaient incapables de restituer les alentours et mes cendres étaient trop accaparées par l'action autour de moi - jouant pour me garder intacte - qu'il m'était impossible d'étendre mon champ de vision à plus d'un mètre. Faute de pouvoir trouver mon alliée et la protéger correctement, j'envoyai mes pouvoirs voler contre les débris, les pulvérisant en grain de poussières. Je fis barrière de mes cendres fasse à des explosions incandescentes dans l'espoir de préserver Arachné d'éventuel retombée. J'ignorais totalement où elle était. Peut-être se faisait-elle ensevelir sous les gravats ? Peut-être avait-elle explosé en morceau sous les détonations ?

Les débris continuaient de traverser mon corps immatériel. Mon ouï ne percevait rien à l'horizon hormis le palais qui explosait et s'écroulait. Il couvrait tous les bruits. Je ne faisais que subir. Subir la chute. Subir les dégâts que j'avais causé. Subir les décombres qui me traversaient et brouillaient mes sens. Je ne voyais rien, je n'entendais rien. Je me défendais à l'aveuglette, rythmée par la peur d'être la seule survivante. Encore. Je ne voulais plus être l'unique survivante du chaos. Je ne le supporterais pas. Dites-moi qu'Arachné est en vie ! Dites-moi que mes autres alliés sont parvenus à fuir les lieux dans les temps et sans encombre ! L'incertitude était un couteau tranchant qui me dépeçait lentement.

Après un temps qui me parut interminable, le calme revint. La poussière emplissait l'air autour de moi, quelques débris en équilibres précaires menaçaient de s'écrouler. Un silence de mort régna dans les lieux. J'attendis que mes sens s'acclimatent à ce nouvel environnement pour reprendre ma forme matérielle. Je fis étendre mon pouvoir pour déceler les alentours. User de mes dons dans le chaos n'avait pas servi à grand-chose. J'avais formé un cratère où je reposais désormais, entourée de décombres qui s'élevaient jusqu'au ciel. Je ne parvenais pas à déceler l'énergie d'Arachné. Je fis voler mes cendres, le cœur battant. Il fallait que je la retrouve. Mon pouvoir frétilla lorsque je réussi enfin à localiser l'essence d'un corps. Impossible de déterminer de qui il s'agissait et encore moins si cette énergie était morte ou vivante. La peur au ventre, je me précipitai vers ce que j'avais décelé. Je m'arrêtai en pleine course en comprenant ce que j'avais autour de moi. Mon arrêt brutal me fit trébucher. Je tombai sur des débris. Ma main rencontra quelque chose de mou et d'humide. Mes cendres volèrent à mon secours pour identifier ce qui se trouvait près de moi. Je retins un cri. Ma main était enfoncée dans de la chair pulvérisée et inondée de sang. J'en avais partout sur moi. J'en eu un haut le cœur. Plus loin, une tête décapitée reposée mollement dans la poussière. L'odeur était insupportable. La chair et le sang frais et chaud me montaient à la gorge. Surpassant la nausée, je parvins à identifier la tête. Il s'agissait d'Aurèle, le fidèle Darknil aux pouvoirs d'Inception. Les bombes avaient eu raison de lui. Je compris bien vite que la chair transformée en mélasse n'était autre que le reste de son corps qui avait littéralement explosé.

Je reportai mon attention sur ce qui se trouvait autour de moi et qui m'avait fait perdre pied. L'horreur me resta dans la gorge. Des centaines de corps jonchaient les décombres. Certains étaient à moitié ensevelis, d'autres étaient exposés à l'air libre. Il y avait du sang, de la chair, des tripes et des organes partout. C'était un massacre. Un massacre qui résultait de mes actions. Je me forçai à me relever. J'avais la nausée. J'étais couverte de poussière, de sang et de chair. Et il n'y avait pas âme qui vive. Soit tous les survivants avaient quitté le palais, soit j'étais la seule rescapée. J'étais terrifiée de découvrir la vérité. Tout plutôt qu'être une nouvelle fois la survivante d'un drame. Je me forçai à avancer d'un pas tremblant. Mes cendres voletaient dans tous les sens en quête d'une énergie familière. Je captai enfin ce que je cherchais. Je me précipitai vers un amas de gravats. Arachné était étendue entre plusieurs résidus du palais. La première chose que mes sens captèrent fut le sang. Beaucoup de sang. Elle était immobile. Une épaisse planche en bois était enfoncée dans son ventre.

La peur m'agrippa l'estomac. Je m'accroupis à son côté. L'Animalis dû sentir ma présence car elle ouvrit difficilement les yeux. Elle n'était pas morte. Elle eut un petit rire qui se changea en grimace de douleur.

- Ravie de te voir sur tes pieds la peste, articula-t-elle péniblement. Décidément, les virus sont durs à éradiquer.

L'angoisse me prit en étau. J'avais du mal à respirer. Arachné était en vie, mais paraissait vraiment très mal en point. Parler fit couler du sang hors de sa bouche. La planche enfoncée dans son estomac le faisait ruisseler à torrent. C'était une blessure mortelle et je n'avais rien pour la secourir.

- Evite de parler, tu aggraves ton cas ! m'étranglai-je.

Mes yeux se brouillèrent. Je me sentais impuissante.

- Je suis contente de ne pas t'avoir tué dans les explosions.

- Je t'ai dit d'arrêter de parler !

- J'ai mal Eudora.

Quelle m'appelle par mon prénom me donna un coup à l'âme. Je préférais ses insultes au sérieux qui venait de s'emparer d'elle. Les larmes coulèrent sur mes joues. Je ne voulais pas la perdre.

- Tu... tu pleures ? articula faiblement ma comparse.

- Tais-toi.

- Tu pleures pour moi ?

- S'il-te-plait, garde tes forces.

Un faible rire franchit ses lèvres.

- Quelqu'un pleur sur mon sort, c'est la première fois. Je suis contente de t'avoir rencontré.

- Dit pas de bêtise et garde tes forces. Je reviens, je vais trouver de l'aide.

Le souffle court, je m'apprêtai à me relever, la peur au ventre, désireuse de hurler au monde de venir l'aider, mais elle m'agrippa faiblement la main.

- Reste.

- Je... non ! Il faut que j'aille chercher de l'aide. Il faut qu'on te sauve !

- Reste. Je ne veux pas mourir seule.

Sa voix n'était qu'un murmure. Ses mots étaient aussi tranchant qu'une scie. Mes genoux heurtèrent le sol. J'étais incapable de la laisser. Où aurais-je pu trouver de l'aide ? Je me sentais impuissante. Je me sentais vide. Je me sentais démunie. Je me sentais plongée dans un gouffre.

- Tu ne vas pas mourir ! m'écriai-je. Tu n'as pas le droit. Il ne peut avoir de peste sans le choléra.

Ma voix se brisa. Arachné sourit. Elle ouvrit la bouche, tentant de parler, mais sa respiration se fit sifflante. Elle dû s'y prendre à plusieurs reprises pour parvenir à prononcer un mot.

- Tu m'aimes ?

Sa question me prit à la gorge. Je fus dans un premier temps incapable de lui répondre. Je voulais qu'elle se rétablisse, et plus son état s'aggravait, plus je me sentais perdre pied. Elle ouvrit la bouche, voulant réitérer sa question.

- Je... balbutiai-je.

Je ravalai un sanglot. Elle était pâle. Elle perdait trop de sang.

- Je t'aime.

Un sourire habilla son visage.

- Tu es ma famille, Arachné. Celle qu'on se construit.

Et je perdais une nouvelle fois quelqu'un.

- Moi aussi je t'aime, sale peste.

Je perdais toujours ceux auxquelles j'étais attachée.

La terre ma parut étrangement chaude sous moi. J'essuyai les larmes qui me brouillaient la vue, l'esprit confus. Plus loin, des débris se mirent à remuer. Dans un jet de lave, Samaël émergea des décombres où il était enseveli. Evidemment, il s'en était sorti indemne... Son pouvoir de lave avait dû le protéger. Près de lui, allongée sur le sol, Harmonia. Elle n'avait pas eu autant de chance. Elle était vivante, mais de graves blessures creusaient son corps. Elle se vidait de son sang. Son état était critique. Samaël m'aperçut. Nos regards se croisèrent. On se défia silencieusement. Lui, protégeant Harmonia de son corps, moi, protégeant Arachné du mien. La tension était palpable. On ne bougeait plus, attendant de voir ce que l'autre comptait faire. Sans crier gare, on attaqua en même temps. Avec Aurèle mort et Harmonia gravement blessée, Samaël était plus vulnérable qu'à l'accoutumer. Je devais en profiter. Et je devais protéger Arachné. Il était peut-être dans le même état d'esprit que moi. Aujourd'hui, il y avait eu des morts. Aujourd'hui, cela avait été un massacre. Des innocents avaient péri. Mais lui était encore en vie. Je devais aller jusqu'au bout. Mes cendres éclatèrent hors de mon corps et se ruèrent vers mon ennemi. La lave vint rencontrer mon énergie dans un claquage qui ébranla mes tripes. Nos pouvoirs se mélangèrent et se confondirent en tentant mutuellement de se dévorer. La chaleur de la lave envahit l'atmosphère. Le sol chauffa sous mes pieds. Je poussai un hurlement, laissant toute mon énergie jaillir par les pores de ma peau. Arachné prétendait que je faisais un blocage. Elle affirmait que je bloquais moi-même mon propre potentiel à refuser de m'accepter telle que je suis. Mon énergie se changea en bête immatérielle et se rua sur mon adversaire. La lave se métamorphosa en un géant piton qui dévora mes cendres. Mes particules redoublèrent et un mélange de lave et de cendres saccagèrent tout sur leur passage. Nos pouvoirs étaient trop similaires, aucun de nous ne parvenait à prendre le dessus. La chaleur ne faisait que grimper, me faisant suer à grosse goutte. J'avais l'impression que ma chair allait fondre sur elle-même. Arachné, déjà en piteux état, parut souffrir de cette forte température causée par la lave. Je serrai les poings. Il fallait que je fasse quelque chose. Il fallait que je l'empêche de la toucher. Je n'avais jamais été capable de protéger correctement ceux auxquelles je tenais. J'avais toujours échoué. La rage se mélangea à un flot de sentiments. La culpabilité. La peur. La détermination.

J'étais coupable de tant d'horreur. Par mes actes et par mes inactions. Je le reconnaissais, Arachné avait raison. Je ne m'acceptais pas complètement, malgré mon évolution. Je n'arrivais pas à m'apprécier. J'entravais malgré moi mes propres pouvoirs. La lave frappa de plus belle. Je poussais un cri, faisant émerger toutes les cendres que j'avais en ma panoplie. Il fallait que je lâche prise. Je ne savais pas comment laisser libre court à ce que je refoulais depuis si longtemps. Il fallait que je me pardonne. J'étais incapable d'accepter mon passé et ce que j'avais provoqué. Il faut que tu tournes la page. J'étais incapable d'oublier. Il faut que tu t'autorises la rédemption. J'étais incapable de m'aimer. Alors laisse les autres t'aimer à ta place et accepte de te reconstruire. Je m'y attelais déjà inconsciemment depuis un moment. La chaleur continuait de grimper. Je n'avais plus excessivement chaud. Je cessai de crier. Je fermai les yeux. J'accueillis la fournaise. Lâche prise. J'ouvris les mains, cueillis la chaleur au creux de mes paumes. La lave était toujours en duel avec les cendres. Mon énergie se débrouillait de son propre chef. Je laissai tomber le contrôle que j'exerçais sur eux. Je n'avais plus peur qu'elles ravagent tout autour d'elle. J'avais appris à leur faire confiance. J'inspirai lentement. Je laissai le calme chasser mes tourments. Je venais enfin de comprendre. La rage s'évapora telle une goutte de rosée devant un soleil radieux. La culpabilité s'étouffa. La peur se tua. La détermination laissa place à un vide. Ce n'étais pas le vide terrifiant dans lequel j'avais l'habitude de plonger. Ce vide était réconfortant.

- Je m'en voudrais toujours pour ce que j'ai fait, dis-je lentement. Je m'en voudrai toujours d'avoir été la cause de la mort de ma famille.

Peut-être que personne n'était en mesure de m'entendre, mais j'avais besoin de parler à haute voix. De me parler à moi-même.

- Mais je ne veux plus être écrasée par la culpabilité. Je ne veux plus souffrir. Je veux vivre.

Cette réalisation fit éclater une boule de chaleur dans ma cage thoracique. Je voulais vivre. J'avais passé ma vie à attendre la mort. J'avais grandi en me faisant souffrir, pensant que je méritais mon sort. Je n'avais jamais été indulgente avec moi-même parce que les horreurs que j'avais sur les mains m'empêchaient de voir une autre réalité. Une réalité que mon nouvel entourage avait fini par me faire découvrir. Je n'étais qu'un enfant à l'époque. Je n'étais pas le monstre que je croyais. L'horreur que j'ai commis était d'avoir fait confiance à quelqu'un qui ne le méritait pas. Je n'étais pas un monstre. Je m'étais toujours considérée comme le bourreau de l'histoire en oubliant que j'en avais aussi été la victime. La chaleur se répandit dans mon corps. C'était une source chaude et radieuse comme le soleil.

Je ne suis pas un ange. Je ne suis pas un monstre non plus.

Les larmes coulèrent sur mes joues. La douleur revint au galop, mais la culpabilité manqua à l'appel. Je l'avais épuisé. Je me rattachai à ce qu'il me restait. A ceux auxquelles je tenais. Je ne devais pas me battre pour les fantômes du passé, je ne devais pas détruire pour venger les morts. Je devais combattre pour les vivants. Je devais lutter pour ceux que je pouvais encore préserver. Parce que j'avais encore une famille. Celle qu'on se construit. Et je ne l'avais pleinement compris que maintenant. Il avait fallu que je passe plusieurs mois avec une araignée que je pensais détester pour me rendre compte de tout cela. Parce qu'elle me ressemblait beaucoup. Parce que dans nos tourments, on avait su s'aider ensemble à se sortir de nos travers. Elle était ma famille et j'allais la protéger jusqu'à son dernier souffle.

La détermination me brûla la peau. Un soleil gonfla dans mes entrailles. Mes yeux s'incendièrent. J'avais toujours laissé la haine guider mes pas pour faire jaillir mes pouvoirs, mais aujourd'hui, ce fut un tout autre sentiment qui s'accapara mon corps. Et alors que la chaleur grimpa de plus belle tandis que la lave se frayait un passage parmi les cendres, je lâchai prise.

J'explosai.

Des flammes vinrent me lécher l'épiderme alors que mon corps crépitait comme un feu d'artifice. Mon dos fut la proie d'un incendie et des ailes enflammées éclatèrent au niveau de mes omoplates. D'un puissant battement, je renversai la balance. La chaleur étouffante laissa place à un atmosphère plus tempéré. La lave fut renvoyée au pied de son porteur. Un éclat brilla dans les yeux de Samaël. Je le défiai du regard. Mes cendres s'élevèrent dans le ciel et se ruèrent vers lui. Samaël fit barrière de sa lave. Il ne pouvait plus me toucher. Je me sentais forte, puissante et indomptable. Il ne pouvait plus rien contre moi. Ses tentatives d'attaque furent clôturées par un échec. Le Lycanthrope l'avait bien compris. Il cessa de m'attaquer. Je voulus en profiter pour le terrasser, mais sans crier gare, il envoya sa lave frapper le sol sous ses pieds. Les décombres tanguèrent. Le calme s'installa. Puis, on fut pris dans un tremblement de terre. Qu'avait-il fait ?

La terre trembla sous nos pieds. Je dus rameuter mes cendres pour exploser les gravats qui s'effondraient afin de protéger le corps d'Arachné. Elle respirait à peine. Sous l'action et la surprise, mes ailes s'envolèrent. Samaël profita de mon état de faiblesse pour me renverser au sol. Il m'envoya valser contre un monticule de débris qui tremblait de façon inquiétante. Samaël prit le corps d'Harmonia dans ses bras et disparut dans un torrent de lave. Il avait déserté. Les décombres sous moi tremblèrent avec plus de force. Je fus éjectée dans les airs alors qu'un poing fendait la surface. Un être émergea du chaos. Il avait une apparence humaine, mais quelque chose était étrange chez lui. Des tuyaux déchirés pendaient mollement sur sa peau, attachés à son corps par des aiguilles. Il avait un regard fou et inhumain où nageaient des centaines d'iris de toutes les couleurs. Il ouvrit la bouche en émettant un gargouillis effrayant. Minos était là. Il avait survécu et venait de sortir des Dédales. Il était là, devant moi. Il s'avança d'une démarche maladroite. Il émanait une puissance effarante. Ses yeux étranges semblèrent se poser sur moi et dans un bruit indéfinissable. Il m'empoigna par le col, je voulus fuir, me débattre, mais à peine sa main se posa sur moi, toute mon énergie se volatilisa.

J'étais en léthargie. Apathique. Incapable de remuer et de tenter quoique ce soit. Les veines du monstre se teintèrent d'un blanc éclatant. C'était une blancheur que je n'avais encore jamais vue jusqu'ici. Et plus ses veines viraient au blanc, plus je me sentais faible. Il allait voler mes pouvoirs. Il allait voler mon énergie. Il allait me tuer. Et j'étais incapable de quoique ce soit. Je fus plongée dans le noir. Je n'arrivais même plus à utiliser mes dons. Je ne pouvais plus parer ma cécité. Les battements de mon cœur ralentirent lentement. Ma respiration se fit presque silencieuse. J'allais m'éteindre tout doucement. Je n'arrivais même pas à paniquer.

Un poids me tomba sur le corps. La main de Minos me relâcha alors que ce dernier étouffait une exclamation de surprise. Je tombai lourdement sur le sol, incapable de me relever. Je me sentais vidée. Pourquoi m'avait-il relâché ? Il faisait noir. Je ne voyais rien. Je me sentais trop faible pour percevoir l'horizon de mes dons. Des mains me saisirent les bras et me tirèrent loin des grondements du monstre. J'étais incapable de remuer, ni même de parler. Pourtant, Minos n'avait pas eu le temps de me voler quoique ce soit. Ni mes pouvoirs, ni ma vie. Son simple contact avait suffi à me vider de mes forces. C'était terrifiant.

- Eudora ? Comment tu te sens ?

La voix de Ronan. Je voulus ouvrir la bouche pour lui répondre, mais aucun son ne sortit. Des cris me parvinrent. Il se passait quelque chose et j'étais incapable de comprendre quoique ce soit. Après quelques minutes à tenter de parler, je réussis à reprendre le contrôle de mes cordes vocales.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? dis-je dans un souffle. Vous étiez censés fuir !

- Lorsque le château a explosé, nous avons fait demi-tour pour te retrouver et te porter secours. Tu ne croyais quand même pas qu'on allait t'abandonner ?

Les mains se Ronan se posèrent sur les miennes et une énergie inonda mon corps. Ronan usait de son pouvoir pour me redonner des forces. Mes pouvoirs firent irruption et je pus en user pour retrouver la vue. Je regardai autour de moi, tentant de comprendre les cris que j'avais entendu plus tôt. Où était Minos ? Pourquoi m'avait-il lâché ? Mon cœur rata un battement lorsque je vis où se trouvait le monstre. Il était toujours devant les gravats et tenait un nouvel Obscuras dans la main. Le poids qui m'était tombé dessus était un corps. Kairos s'était élancé sur moi pour prendre ma place. Je me relevai d'un bond, manquant de perdre l'équilibre. Je voulus me ruer vers lui, mais des mains m'agrippèrent, m'empêchant de me jeter dans le danger. Adam, le père de Maève et de Rox, m'empoignait avec force.

- Lâche-moi ! Il va le tuer ! m'écriai-je.

- Qu'est-ce que tu comptes faire au juste ? Ce type est trop puissant, même pour toi.

Je me débattis comme une furie. Martial et Rose tentaient déjà de le faire lâcher prise en l'attaquant à distance, mais rien ne paraissait pouvoir ébranler Minos. Ses veines avaient viré au blanc. Kairos semblait n'être plus qu'une poupée de chiffon. Les veines de Minos virèrent au bleu. Il était en train d'avaler les pouvoirs de Kairos. L'atmosphère était emplie d'énergie. Je me sentais une nouvelle fois impuissante. Rose enfonça son poing dans la terre, voulant éjecter Minos dans les cieux, mais il n'eut qu'à frapper son pied contre le sol pour calmer l'attaque et envoyer voler la Gaïa dans le décor. Martial serra sa prise autour de l'arc qu'il avait dû trouver dans les débris et envoya plusieurs projectiles en direction du monstre qui n'avait pas l'air d'en être affecté. J'aperçus Cassius plus loin, auprès de Tenshi et Titus. Je réussis à me dégager de la prise d'Adam et m'élançai vers le Guérisseur. A défaut de trouver comment secourir Kairos, il fallait que je sauve au moins l'un de mes proches. Je ne comptais pas pour autant laisser tomber le Télépathe. J'étais ensevelis sous l'urgence de la situation. J'avais l'impression d'être écartelée de tous les côtés.

- Cassius ! Il faut que t'ailles voir Arachné !

Le Guérisseur eut un regard surpris en ma direction. Titus se figea et se tourna vers moi, livide.

- Arachné ? Où est-elle ?

J'ignorai Titus, m'emparant de Cassius et le forçant à me suivre. Samaël m'avait éjectée loin de mon alliée pour que je tombe entre les mains de Minos. Elle était seule, mourante et j'espérais ne pas agir trop tard. J'aperçu son corps, toujours étendu au même endroit. Mon cœur s'accéléra. Je courus la rejoindre. Titus s'élança auprès de sa sœur. Tenshi le talonnait, veillant comme promis au moindre geste de l'Animalis. Arachné avait continué à perdre beaucoup de sang. Elle était livide et inconsciente. Elle respirait à peine. Nous n'étions pas arrivés trop tard.

- Arachné ! s'écria Titus en lui prenant la main, les yeux affolés.

- Soigne-la ! ordonnai-je à Cassius.

Il hésita.

- Elle... elle fait partie de l'ennemi. Je ne peux pas la soigner.

Titus se figea. J'agrippai fermement les bras de Cassius, le regard incendié. Je n'avais pas le temps de le convaincre. Plus les secondes défilaient et plus le risque qu'Arachné ne rende son dernier souffle augmentait. Je puisais dans mes pouvoirs de manipulation. J'encrai mon regard dans le sien, attirant toute son attention. Je volai son libre arbitre.

- Tu vas soigner Arachné, maintenant !

Cassius s'assit au côté de l'Animalis et lui retira la planche qui était méchamment enfoncé dans ses organes. Il ne pouvait la soigner avec un objet enfoncé dans son corps. Cependant, l'hémorragie s'accentua et son état déjà pittoresque empira.

- Tien bon, lui chuchota doucement Titus. S'il-te-plait Arachné, accroche-toi.

Tenshi s'assit à côté de Titus et posa une main sur son épaule. Il ne le chassa pas, bien au contraire, ce geste semblait l'aider à ne pas s'écrouler sous l'inquiétude. Cassius avait posé ses mains sur les blessures de sa patiente, le front concentré sous l'effort. Les blessures d'Arachné étaient trop graves, il ne parvenait pas à la guérir. Il avait réussi à cesser l'hémorragie, mais les plaies ne se refermaient pas. Ronan se rua aux côtés de Cassius.

- Je vais tenter quelque chose, lança-t-il avant de poser ses mains sur le torse d'Arachné.

Il chargea le corps de l'Animalis d'énergie afin qu'elle puisse accepter correctement la guérison et assimiler les soins de Cassius. Il lui redonna à l'aide de ses pouvoirs le regain qui lui manquait pour se battre contre la mort. Les plaies se refermèrent enfin. Une partie de la pression qui m'écrasait les épaules tomba. Arachné prit une forte goulée d'air et ouvrit les yeux. N'écoutant que mon instinct premier, je me jetai dans ses bras alors qu'elle allait se redresser. Son dos percuta les décombres et elle poussa un cri. Les Obscuras autour de nous nous regardèrent avec surprise alors qu'Arachné m'insultait.

- Crétine ! Tu vas me faire mal ! T'as le poids d'un hippopotame.

- Je constate que tu vas mieux.

- Contente de voir que Samaël n'a pas eu raison de toi pendant que je tournais de l'œil.

- Tu l'as dit toi-même, les virus sont durs à éradiquer.

Je la relâchai, prenant mes distances, le rouge aux joues. Titus s'approcha de sa sœur. Je me redressai, les laissant se retrouver. Je devais aider Kairos maintenant. Comment ? Aucune idée. Mais il était hors de question qu'il meurt en me sauvant la vie.

- Où tu vas ? s'alerta Cassius qui avait repris tout son libre arbitre.

Il ne semblait pas m'en vouloir d'avoir user de mes dons sur lui.

- Aider Kairos.

- Tu ne peux pas l'aider, me lança Titus. Quand Minos vole les pouvoirs et l'énergie d'autrui, on ne peut plus l'arrêter. Et le processus a déjà commencé.

- T'es en train de dire qu'il va mourir et qu'on ne peut rien faire pour l'en empêcher ? m'écriai-je.

Il était hors de question qu'il meurt !

- Tout à fait.

J'avais envie de lui faire ravaler son insensibilité. Titus annonçait la nouvelle avec une banalité qui me hérissait le poil.

- Il est hors de question que je reste là sans rien faire.

Je me détournai, me ruant vers Kairos. On me fit voler dans les airs et j'atterris sur les fesses à côté d'Arachné. Je la foudroyai du regard.

- Sale peste, tu vas te faire tuer !

- Je dois le secourir ! Tu n'as aucun droit de m'y empêcher.

- Laisse-moi faire, j'ai une idée.

Arachné se dirigea vers un monticule de roc. A l'aide de ses pouvoirs, elle les fit léviter. Titus la rejoignit, alerté.

- Qu'est-ce que tu comptes faire ?

- C'est la première fois depuis qu'il est petit que Minos peut voir la lumière du jour. Si j'attire son attention ailleurs et que je libère un passage pour qu'il puisse voir au-delà des décombres, il relâchera sa proie par envie d'explorer l'inconnu.

- Tu veux lâcher ce monstre en liberté ? s'étrangla Cassius. Il va tuer plein d'innocents !

- Il finira par explorer le monde dans tous les cas, rétorqua Arachné. Je ne fais que sauver ce type.

- Arachné ! s'écria Titus. Ne fait pas ça ! Qu'est-ce qu'il te fait dire que ça marchera ? Il pourrait très bien être attiré par toi et l'énergie que dégage ton pouvoir en action.

- Je le connais mieux que toi, Titus. J'ai suffisamment dû jouer les babysitteurs avec lui pour savoir qu'il est comme un enfant en pleine découverte du monde. Il sera attiré par tout ce qui est nouveau.

- Tu vas prendre un risque pareil pour cet inconnu ?

- Je le fais pour Eudora. Au lieu de chouiner, viens m'aider.

Titus hésita, mais finit par la rejoindre. Il l'aida à déblayer un passage vers le monde extérieur, catapultant à l'aide de ses dons les décombres qui nous entouraient tel un mur. Les débris et les corps inertes des morts volèrent au-dessus de nos têtes. A l'aide de mes cendres, j'aidais à pulvériser les débris. Ronan me prêta main forte et Rose, bien qu'elle ne sût pas ce que l'on comptait faire, se précipita pour nous aider. Avec nos cinq pouvoirs combinés, l'horizon ne tarda pas à se dessiner devant nous.

- Il n'a toujours pas bougé, constata Cassius.

Arachné étira ses bras et roula des épaules comme si elle s'échauffait avant un effort intense. Elle fit léviter des roches et les balança droit sur Minos. Elles se brisèrent en deux avant qu'elles ne puissent toucher sa cible. Le visage de Minos se dressa vers Arachné dans un rictus indéfinissable. Puis ses iris volèrent dans tous les sens. Il huma l'air. Ses veines bleues avaient viré au doré et désormais, elles prenaient une teinte noire.

- Pourquoi ses veines changent de couleur ? s'inquiéta Cassius.

- Quand elles sont blanches, il vide toutes les forces de sa cible. Lorsqu'elles virent au bleu, c'est qu'il s'accapare les pouvoirs individuels, lui expliqua Arachné. Lorsqu'elles deviennent dorées, c'est qu'il retire les pouvoirs de race et lorsqu'elles deviennent noire, c'est qu'il aspire l'énergie vitale. C'est la phase finale.

La peur noua mon estomac. Arachné parvint à accaparer l'attention de Minos, mais il ne lâcha pas Kairos pour autant. Et s'il décidait de partir dans le monde avec lui sous sa prise ? Minos avança, curieux de voir le paysage qui lui était totalement inconnu.

- Il ne le lâche pas, constata Cassius.

Kairos pâlissait à vue d'œil. J'avais terriblement peur. Cassius se tourna vers Rose avec empressement.

- Aves tes pouvoirs de la terre, tu ne pourrais pas encrer Kairos au sol.

Rose fronça les sourcils.

- Oui, je peux. Dans quel but ?

- S'il tient tant à explorer le monde, il ne pourra pas emporter Kairos avec lui. Il va devoir choisir entre découvrir de nouveaux horizons ou rester ici avec lui.

- T'es pas con ! s'exclama Rose.

Elle ne se fit pas prier pour exécuter le plan de Cassius. Rose fit pousser de solides lianes qui enroulèrent le corps de Kairos, le maintenant à l'endroit où il se trouvait. Minos voulut faire un pas, mais il se rendit bien vite compte que sa prise le gênait pour avancer. Il découpa les lianes d'un coup de main, seulement, Rose les fit instantanément repousser. Minos eut un râle de contrariété. Il relâcha Kairos qui tomba contre le sol, inerte. Minos se précipita vers nous, désireux de passer dans ce monde lui étant étranger.

- Dégagez tous du passage ! nous cria Arachné.

Elle me vit léviter à l'autre bout des décombres sans aucun ménagement. Je tombai lourdement dans la poussière. Minos courut hors de notre champ de vision et disparut du paysage. Le monstre était lâché en liberté. Je me précipitai aux côtés de Kairos. Il respirait. Ronan nous rejoignit et posa ses mains sur le Télépathe afin de lui donner l'énergie suffisante pour se réveiller. Kairos ouvrit lentement les yeux. Il était pâle comme la mort. Et il n'avait désormais plus aucun pouvoir.

- Comment tu te sens ? m'enquis-je.

Kairos voulut se redresser. Ronan dut lui prêter main forte.

- Vide, me répondit-il.

- T'as vu la mort de près, commenta le Sang Royal.

Un cri de rage nous figea sur place. On se tourna vers le hurlement. Une énorme araignée avait été attirée par le chaos et se ruait vers nous. Elle se matérialisa en Obscuras et Grim poussa un nouveau cri de colère. N'aurait-on jamais deux minutes de calme ? Devions-nous sans cesse faire face aux problèmes ?

- J'étais inquiet pour vous ! hurla Grim à l'attention de Titus et Arachné. Je vous ai cherché partout ! Mais vous, vous fricotiez avec l'ennemi !

- A ce propos, ricana Arachné, faudrait qu'on discute tous les trois. Je crois qu'il faut qu'on revoie nos priorités. Peut-être qu'on avait choisi le mauvais camp et qu'il est temps d'en changer.

Grim eut un rire aigre.

- Tu te fous de ma gueule !?

- Pas du tout. Je n'ai jamais été aussi sérieuse.

- Il est hors de question que je quitte les Darknils pour tes petits délires débiles ! Si je dois côtoyer ces individus, ce serait dans l'unique but de les massacrer.

- Grim... soupira Titus.

Grim le fusilla du regard.

- Parce que t'es d'accord avec elle ?

- Pas vraiment, mais je ne suis pas en désaccord non plus. Je ne dis pas que rejoindre la troupe d'Evilash est une bonne idée, mais rester auprès des Darknils n'a jamais été la chose à faire.

- On vous a fait un lavage de cerveau ! Notre place est auprès de là où est celle de Zara !

Arachné éclata de rire.

- T'as loupé un épisode, frangin. Zara est morte et elle n'a jamais voulu notre bien.

- Foutaise ! Elle est le seul être digne d'intérêt ! Où est-elle ?

- Je viens de te dire qu'elle était morte.

- Menteuse !

- Je ne mens pas idiot !

- Elle ne peut pas être morte, c'est l'être le plus puissant de tous !

- Je l'ai tué. Elle se servait de nous pour atteindre son propre but. Elle ne nous a jamais aimé, tout ce qu'elle voulait, c'était le pouvoir et la puissance absolue.

- Traitresse ! hurla Grim.

Il se jeta sur sa sœur, mais avant qu'il ne puisse toucher sa cible, Titus l'envoya rencontrer le sol à l'aide de ses pouvoirs de lévitation.

- Elle ment Titus, ne crois pas ce qu'elle raconte. Quelqu'un lui a lavé le cerveau.

Titus soupira.

- J'ai toujours su que Zara ne nous portait aucun intérêt, mais vous étiez trop aveugle, je ne parvenais pas à vous faire ouvrir les yeux. Tous les deux, vous étiez désespérément accrochés à ses jupons. Si je suis resté auprès d'elle et des Darknils, c'est entièrement pour vous. Je n'ai jamais été loyale envers elle, c'est envers vous deux que je le suis. Tout ce que j'ai toujours voulu, c'est vous protéger.

Il eut un regard bienveillant envers sa sœur avant de reporter son attention sur Grim.

- Je suis content qu'Arachné ait enfin compris qui était Zara. Nous pouvons enfin prendre un nouveau départ loin de ce guêpier. Réveille-toi Grim.

- Toi aussi, on t'a lavé le cerveau ! pesta-t-il.

- Personne ne nous a lavé le cerveau, crétin ! s'agaça Arachné.

Grim se redressa, furax. Son regard se porta sur moi.

- C'est elle ! Je suis sûre que c'est elle qui vous a lavé le cerveau ! Elle doit payer !

Grim se rua vers moi. Je fis jaillir mes cendres. Arachné immobilisa son frère au sol.

- Eudora, je t'en prie, ne lui fait pas de mal, me supplia-t-elle.

Dans un soupir, j'effaçai mes cendres d'un simple geste de la main. Grim se débâtit contre le sol en hurlant.

- Trahison ! C'est sa faute si Zara est morte ! C'est sa faute si vous nous tournez le dos ! C'est sa faute si le château a explosé ! Tout est sa faute !

Son visage était devenu rouge de colère. Il avait les yeux exorbités.

- Elle a tout saccagé ! Elle a tout détruit ! Elle vit pendant que notre mère périt ! Elle a tout fait exploser, nos projets sont en miettes ! Et le pire, c'est que dans cet enfer, elle n'a même pas perdu un seul des siens ! Injustice !

- Réveille-toi, débile ! s'emporta Arachné. Elle n'a rien fait du tout, ce qui est arrivée, les Darknils l'avaient bien cherché !

Grim se mit à gronder telle une bête féroce.

- Je vais tuer tous ceux qui vous auront détourné du droit chemin. Je ferai ça pour la justice. Et après, nous pourrons reformer une famille.

- T'es complètement fêlé, grinça sa sœur.

Grim était envahi par la rage. Il poussa un nouveau grondement. D'un geste brusque, il écarta les bras. Son pouvoir de lévitation nous éjecta tous en l'air, sans exception. J'atterris douloureusement par terre dans un râle de douleur. Grim se redressa et chargea vers celui qui se trouvait le plus proche de lui. Il enfonça ses pattes d'araignée dans le torse de Cassius. Ronan lui envoya un éclair chargé d'électricité. Grim l'esquiva de justesse et voyant qu'il n'aurait pas le dessus sur autant d'adversaire, il se changea en araignée et s'enfuit des lieux à grande vitesse. Ronan se précipita vers Cassius. Je les rejoignis, les yeux écarquillés. Cassius avait le corps perforé et perdait énormément de sang. Et un Guérisseur ne pouvait pas se soigner lui-même. Kairos maintint une pression sur les blessures, tentant d'arrêter l'hémorragie. Le visage de Cassius était déformé par la douleur. Il peinait à respirer correctement. Les pattes avaient touché des organes vitaux.

- Il lui faut un Guérisseur ! s'étrangla Martial.

- Il faut qu'on le ramène auprès d'Evilash, elle a des Guérisseurs, intervint Rose.

- On n'y arrivera jamais à temps, remarqua Tenshi, les larmes aux yeux. A pied, le trajet sera trop long et nous n'avons rien pour nous y rendre rapidement.

Il se laissa tomber à genoux contre le sol. Il contemplait Cassius avec horreur. Titus s'approcha de lui et lui posa une main sur l'épaule.

- Je sais où trouver des dragons, je vais vous les chercher.

Le regard de Tenshi s'illumina et il contempla Titus avec un regard de chiot.

- Tu nous accompagnes ?

Titus hésita.

- Je viens avec vous ! intervint Arachné. Où va Eudora j'irai.

Titus soupira.

- Et où va Arachné, j'irai.

Il s'éclipsa, allant chercher de quoi nous conduire rapidement au repaire d'Evilash. Kairos s'attelait à calmer l'hémorragie alors que Ronan tentait de donner le plus d'énergie possible à Cassius à l'aide de son pouvoir. Malgré tout, Cassius semblait aller de plus en plus mal. Le temps nous était compté.

***
NDA : Hey, je suis de retour avec le chapitre de la semaine ! Il était long et j'espère qu'il vous aura plus. J'en profite pour vous souhaitez une bonne année 2022 emplie de bonheur ! 💙
Ce chapitre était vraiment top pour débuter l'année,plein de bonnes ondes et de Bisounours, vous ne trouvez pas ? 😇

- Eudora au chevet d'Arachné, vous l'avez vécu comment ? (Je suis gentille, finalement, elle va bien 🥰)

- Cette bataille, c'était comment ? Rencontrer officiellement Minos vous a plus ? 🙄

- Grim qui s'en prend un Cassius, un mot pour ce dernier ? 👀

Voilà voilà ! Je vous souhaite encore une agréable nouvelle année en espérant que vous avez passé un bon réveillon !

À bientôt.

Kissy kissy 💙

#Nakijo.

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