13. Entre deux camps.

Volant sous formes de particules de cendres, je m'empressai de rejoindre les cachots privés de la reine. Le décor défilait autour de moi à une vitesse fulgurante. Mon cœur battait la chamade. Je jour J était arrivé. Mon imposture était en train de sauter. C'était une course contre la montre. Il fallait ameuter le chaos avant qu'ils ne nous devancent.

Je déboulai au milieu des cellules et je repris ma forme d'Obscuras. Mon apparition alerta instantanément les prisonniers.

- Eudo ! s'écria Martial. Ce n'est pas trop tôt ! Tu nous as laissé ici sans aucune explication. En plus, on n'a qu'un seul repas par jour, j'ai super faim.

Sans prêter attention à ses jérémiades, je me dirigeai vers la cellule la plus proche et l'ouvris dans la foulée, libérant Kairos. Sans la moindre explication, je lui transmis de quoi se défaire de son réducteur. Je continuai de libérer tout le monde, sans le moindre mot.

- Eudy, tu comptes nous éclairer sur la situation ? me lança Kairos.

J'arrivais devant la dernière cellule, celle de Titus, j'hésitai. Je me tournai vers Kairos, arquant un sourcil.

- Il faut que vous fuyiez le château le plus vite possible.

- Quoi ? s'écria Cassius. Pourquoi ?

- On va le faire exploser.

- Tu plaisantes ! s'étrangla Martial.

- J'ai l'air de rigoler ? Foutez le camp avant qu'il ne soit trop tard ! On n'a ni le temps pour les joyeuses retrouvailles, ni le temps pour les questions.

- C'est bien dommage, parce que j'en ai des tas, se lamenta le Guerrier. Pourquoi vous faites sauter le château ?

Je le foudroyai du regard. Que n'avait-il pas compris dans « on n'a pas le temps pour les questions. » ?

- Dégage Martial !

Rose le tira vers elle, l'incitant à partir. Il y en avait au moins une qui semblait saisir l'urgence de la situation. J'attendis, le visage fermé, qu'ils se décident à partir. Tenshi ne parut pas décider à s'éclipser. Au contraire, il s'avança vers moi.

- Tu comptes libérer Titus ? me demanda-t-il.

Je lançai un regard à l'Animalis de l'araignée. Je l'avais presque oublié. L'hésitation revint au galop. Ce n'était pas un allié. Je craignais que le libérer ne nous retombe dessus. Il pouvait très bien profiter de sa liberté pour alerter les Darknils des bombes posées dans le château... Il pouvait nous planter un couteau dans le dos. Voyant que je ne faisais aucun mouvement pour libérer l'arachnide, Tenshi s'avança un peu plus, le regard déterminé.

- Si tu le laissais mourir ici, qu'en penserait Arachné ?

Le Prophète savait toucher juste. Je ne pouvais pas libérer tous mes alliés et y laisser le sien... Son frère qui plus est... Je me mis à marmonner en m'approchant de la cellule. Titus avait un visage impénétrable. Il était adossé contre le mur derrière lui, les bras croisés. Ses yeux s'attardèrent sur Tenshi.

- Tu te soucis de mon sort ? lui lança-t-il dans un sourire carnassier.

Tenshi vira au rouge.

- Oui.

Le sourire de l'Animalis s'élargit.

- L'honnêteté te sied à ravir.

Tenshi était rouge, mais ne prit pas la fuite pour autant. Il continuait à me regarder avec insistance pour que je libère son camarade. J'agrippai les barreaux, étudiant l'Animalis, la tête penchée sur le côté.

- Si je te libère, je risque de le regretter par la suite ?

Titus eut un rictus. Il plissa les yeux.

- Cela dépend.

- De quoi ?

- De ton petit numéro.

- Soit plus clair.

- Tu vas faire sauter le château avec tous ses habitants. Tu es à l'origine de la mort de ma mère adoptive et bien qu'Arachné m'ait balancé qu'elle l'avait tué de ses mains sans aucune autre explication, j'ai du mal à croire qu'elle ait pu faire une chose pareille. Je ne sais pas à quoi tu joues, mais je ne suis pas sûr de pouvoir y adhérer.

Je soupirai.

- Je n'ai pas tué Zara, je n'en avais pas le pouvoir. Arachné lui a planté ses pattes dans le dos, elle ne t'a pas menti. Si elle l'a fait, c'est parce qu'elle s'est rendue compte que cette mégère l'utilisait et qu'elle finirait par le payer très chère. Si tu ne me crois pas, je m'en fiche, tu régleras cela avec ta sœur. Quant à ce château, il est envahi de parasites et il est temps de faire le ménage. Je suis désolée pour les innocents qui se baladent dans ces lieux, mais comme ta sœur me l'a signalé, on est en guerre, il y aura toujours des dommages collatéraux.

Tenshi tira une grimace à ces derniers mots. Qu'il soit en désaccord avec mes méthodes ne me touchait pas. Il fallait agir et ces deux énergumènes me ralentissaient. Titus s'avança lentement vers les barreaux, me faisant face. Son souffle caressa mon visage.

- Arachné est mêlée à cette histoire d'explosion ?

- Faire sauter le château est son idée.

- Je n'arrive pas à te croire. Arachné a toujours été la plus fidèle à Zara et aux Darknils. Si tu as utilisé tes pouvoirs de Nymphe sur ma sœur, je te jure que...

- Je n'ai rien fait du tout, le coupai-je. Elle a ouvert les yeux et tu devrais peut-être en faire autant.

Le regard de Titus m'apprit que ce n'était pas gagné. Je perdais du temps. Il fallait que je me décide. Par égard pour Arachné, je ne pouvais pas le laisser là.

- Tu es au courant que si tu me dénonces, que si tu nous plantes un couteau dans le dos, ta sœur en pâtira ? Elle a trahi Zara et les Darknils, dénonce-nous et tu la condamnes à mort.

Le regard de Titus s'assombrit. Si je me fiais à Arachné, je pouvais me fier au lien entre les triplés. Ils étaient soudés. J'espérais que je ne me trompais pas et que Titus ne ferait rien qui puisse mettre sa sœur en danger. J'ouvris la cellule avant de porter mon attention sur Tenshi.

- Tu le voulais libre, il l'est, mais il est sous ta responsabilité. Tu veilles à ce qu'il ne fasse pas de conneries.

Titus attrapa la longue tresse de Tenshi dans un rictus moqueur. Le Prophète tressaillit.

- Tu entends ça Tenshi, tu vas devoir jouer les nounous avec moi. C'est étrange, l'idée est loin de me déplaire.

Le visage du Prophète se teinta une nouvelle fois de rouge.

- Tu vas vite être déçu, rétorqua-t-il, je compte être sévère.

Titus éclata de rire.

- Aucun problème, j'aime qu'on ne soit pas tendre avec moi.

Titus eut un sourire carnassier qui fit reculer Tenshi. Le prophète se reprit en se raclant la gorge. Il fit signe à son camarade d'avancer devant lui, prenant visiblement son rôle très à cœur. Ce qui semblait convenir à l'Animalis. Je ne perdis pas plus de temps et je me changeai en voile de cendres avant de m'élever vers le toit. A grande vitesse, je me précipitai vers les Dédales où j'étais censée rejoindre Arachné. Après avoir traversé tout le château, j'arrivai dans l'entrée lugubre et inquiétante qui caractérisait les lieux. Je me matérialisai.

- Ce n'est pas trop tôt, commenta l'Animalis.

Arachné était occupé de posée des bombes dans chaque recoin.

- Tu n'as pas fini de les poser ? m'étonnai-je.

- J'avais au préalable posé des bombes dans le château, mais pas ici. Avec Minos a proximité, j'avais crain qu'il ne les détecte. Aide-moi !

Je ne me fis pas prier. Je pris plusieurs bombes et partis les poser partout dans la pièce. Arachné en jeta un dans l'entrée menant à Minos. Dans sa main gauche, elle tenait un boitier rectangulaire. C'était le détonateur. On vida le sac de bombes. Alors qu'il ne me restait plus qu'une bombe à placer, le sol se mit à trembler. Je lançai un regard écarquillé à mon alliée. Des ombres se dessinèrent sur les murs et trois Darknils entrèrent dans la pièce nous acculant devant l'entrée menant à Minos. Nous étions encerclées, prise au piège entre le monstre des Dédales et trois Obscuras que je pouvais également qualifier de monstres. Ils en avaient toutes les caractéristiques mentales. Les Darknils devaient avoir été pris au dépourvu par leur découverte de nos complots car ils n'avaient pas pris la peine de se vêtir de leurs habits qui camouflaient habituellement leur identité. Je les reconnu tous. Au centre, tel le leader qu'il était, Samaël me fixait des yeux de lave. Il eut un sourire en me découvrant, faisant apparaître ses canines.

- Diablesse ! J'aurais dû me douter que tu étais derrière tout cela.

Je lui offris un regard haineux. A sa droite, Harmonia, sa fidèle Darknil aux mains de lame, mère de Kalidas, me toisait comme une immondicité. Elle était furax. A la gauche du Lycanthrope, un autre de ses plus proches alliés. Il avait une peau de bronze, une corne sur le front et des yeux rose saumon. C'était le deuxième Inception qui hantait autrefois nos nuits. Aurèle. Le regard de Samaël se porta sur Arachné.

- Toi, par contre, jamais je me serais douté que tu retournerais un jour ta veste. Je te prenais pour acquis, j'avais tort.

Arachné haussa les épaules avec désinvolture et sa plaça à mon côté, prouvant qu'elle avait bel et bien choisi mon camp.

- Il ne faut pas prendre les gens pour acquis, Sam, lui répondit-elle. J'ai pris ma mère et son amour pour acquis, mais le seul amour qu'elle portait était envers le pouvoir. Je me suis gamellée. C'est à ton tour aujourd'hui.

Sa remarque fit rire Samaël.

- Ta mère avait une obsession pour le pouvoir, ce n'était un secret pour personne. Je suis navré que tu ais dû te rendre compte de son indifférence à ton égard à tes dépends. Cependant, t'allier à l'ennemi et jouer les têtes brûlées... tu vas un peu loin.

Arachné ricana.

- Au contraire, je trouve que j'ai été plutôt sage pour l'instant. Que penses-tu de faire sauter le château ? C'est assez fort à ton goût ou je manque trop d'imagination ?

Elle brandit le détonateur qu'elle avait dans la main.

Aurèle pâlit, Samaël écarquilla les yeux et Harmonia cria de colère. Le Lycanthrope la tempéra d'un geste de la main.

- Ne nous précipitons pas, tenta-t-il d'adoucir Arachné. On peut en discuter.

- Discuter de quoi ? Tu veux du thé et des petits gâteaux pendant que tu y es ?

- Ce ne serait pas de refus, mais je constate que tu en as pas amené avec toi.

- Toujours aussi hilarant, Sam, railla-t-elle.

- Je sais que découvrir les travers de Zara n'a pas dû être de tout repos, mais ce n'est pas parce que tu n'as pas ta place avec elle que tu ne l'as pas avec nous. Tu es l'une des nôtres Arachné. Et tu as encore l'opportunité d'arrêter tes bêtises et de revenir auprès de nous. Tu n'en tireras aucune représailles.

- Tu serais prêt à m'accepter auprès de toi malgré ce que j'ai fait ? s'étonna l'Animalis.

Mon cœur se mit à tambouriner.

- Je sais que tu es très sensible au monde qui t'entoure et que tu réagis au quart de tour. Je ne vais pas te reprocher d'avoir réagi impulsivement après avoir reçu un coup à l'âme. Tu as toujours été la bienvenue auprès de nous, pas parce que tu étais la fille de Zara, mais parce que tu es l'une des nôtres. On t'accepte comme tu es. Toi et tes frères faites parti de la famille, Arachné. On ne te tournera pas le dos et j'espère que de ton côté, c'est réciproque.

Samaël s'avança de quelques pas. Il lui tendit une main.

- Il n'est pas trop tard pour faire marche arrière. Donne-moi le détonateur, reviens auprès de nous et oublions cette sordide histoire. Tu n'as rien à gagner à te liguer contre nous et contre tes propres frères.

Arachné regarda le boitier qui reposait dans sa main. Mon cœur ne faisait que s'accélérer. Le regard de l'Animalis se porta sur Samaël.

- Je vous ai pourtant trahi.

- Je sais que tu l'as fait par volonté de contradiction avec ta mère. Tu es tempétueuse, et j'aime ce côté chez toi. Tu as voulu renier tout ce en quoi elle croyait. Tu as décidé de prendre les voies qui lui aurait hérissé le poil par esprit de vengeance, mais Arachné, ta mère n'est plus là. Tout ceci n'a plus d'importance. D'autant plus qu'en nous reniant, tu ne la renies pas. Elle n'a jamais cru en nous tout comme elle n'a jamais cru en toi. Elle n'était là que pour le pouvoir.

Les doigts de l'Animalis se crispèrent sur le boitier.

- Ne tourne pas le dos à ta famille Arachné. Contrairement à elle, nous avons toujours été là pour toi, et nous serons toujours là pour toi.

Arachné serra les lèvres. Mon cœur rata un battement. Elle tendit le détonateur à Samaël.

- Arachné ! m'étranglai-je.

Un éclat de victoire illumina les yeux de Samaël. Mais alors que le boitier allait reposer entre ses mains, Arachné fit marche arrière et recula en balançant le détonateur devant elle comme pour narguer ses adversaires. Elle me lança un regard.

- Non mais franchement ma peste, t'as vraiment cru que j'allais te laisser tomber ? Ta piètre confiance en moi me vexe.

- Arachné ! la tonna Samaël. Ce n'est pas un jeu.

- Mince, toi qui m'as toujours dit de prendre la vie tel un jeu, tu me déçois, se moqua Arachné. J'ai l'impression que beaucoup de mes proches me déçoivent ces temps-ci.

- Tu comptes sérieusement rejoindre celle qui a tué ta mère et a pris sa place ? remarqua le Lycanthrope.

Arachné éclata de rire.

- Eudora, tuer Zara ? Tu as raté un épisode mon pauvre. C'est moi qui l'ai abattu. J'ai troué son corps de mes pattes.

Les trois Darknils la regardèrent avec stupéfaction.

- Tu n'aurais jamais fait ça, railla Harmonia. La petite fifille à sa maman est beaucoup trop en manque d'affection pour supprimer celle qu'elle idolâtre par-dessus tout.

Arachné poussa un cri de colère.

- Elle se foutait de ma gueule ! s'écria-t-elle. Elle me manipulait depuis le début ! Et vous ne valez pas mieux qu'elle ! Sam, tu crois que je ne sais pas ce que t'es en train de faire ? Tu peux économiser ta salive, je sais très bien que tu es un beau parleur, surtout lorsqu'il s'agit d'arriver à tes fins. Si Zara était incapable d'aimer, tu en es incapable aussi. Elle courrait après le pouvoir, tu cours après des fantômes en oubliant les vivants.

Je fronçai les sourcils. Il court après des fantômes ? Je n'étais pas la seule à ne pas saisir où Arachné voulait en venir. Seul Samaël paraissait suivre son propos.

- Parlons de toi, Harmonia, poursuivit Arachné. T'as le cœur aussi dur qu'un roc, t'es complétement dérangé mentalement et tu crois valoir mieux que ceux de ce monde ? Tu crois que pour un monde paisible, il faut effacer les parasites qui l'occupe ? Extermine-toi toi-même et t'auras déjà fait le plus gros du travail ! Le pire, c'est qu'en fait, la cause des Darknils t'en as rien à faire. Tu cours après Samaël. T'es complétement obsédée par lui. Et tu confonds ça avec de l'amour.

Harmonia fulmina de rage.

- Tu vas la fermer ou...

- Ou rien du tout. Je parle si je veux, j'ai le détonateur. Tu me déranges dans mes bavardages, je te fais sauter.

Arachné contempla le petit boitier qui lui conférait un grand pouvoir avant de reprendre là où elle s'était arrêtée.

- Harmo, t'es vraiment obsédée par Sam, tout le monde le sait. J'espère que de ton côté, tu as conscience qu'il ne t'envisagera jamais de cette manière ? Rien ne compte plus pour notre petit Sam que son but ultime et il aura beau s'attacher à des personnes, il préféra les faire sauter que d'arrêter sa quête. Après tout, son affection pour la famille d'Eudora était sincère. Son affection pour Sandra était réelle et c'est pour cette raison que tu la détestes autant. Pourtant, il n'a pas hésité à les faire tuer. Parce que tout ce qui compte pour lui, c'est son amour perdu.

J'écarquillai les yeux de surprise. Quel amour perdu ? Samaël ne voulait pas simplement renverser les valeurs des races et atteindre l'immortalité ? Harmonia et Aurèle étaient tout aussi déboussolé. Samaël, lui, semblait pris au dépourvu et la colère brûlait dans ses prunelles.

- Je peux savoir d'où tu tiens de tels propos ? s'énerva-t-il.

- Oups, tu voulais peut-être le garder secret ? ricana Arachné. J'ai découvert le pot au rose vraiment très récemment. Tu vois, pour aider ma petite peste à mon côté, j'ai un peu beaucoup fouiné dans tes affaires. J'ai trouvé une figurine moitié loup, moitié ours. Elle était mignonne. Mais quand j'ai vu le nom gravé sous la figurine tout à pris sens.

Samaël était désormais aussi immobile qu'une statue.

- Nita. Il était écrit Nita, continua l'Animalis. Pour quelqu'un d'autre, ce nom aurait pu paraître insignifiant, seulement, c'est tombé entre les mains de la mauvaise personne. Sam, Nita t'a-t-elle déjà parlé de sa famille ?

Le Lycanthrope était perdu.

- Non, bien sûr que non, en déduit Arachné. Sache que Nita avait une sœur du nom de Zara. Je me doute que tu l'ignorais, Zara ne parlait jamais de son passé et Nita ne devait pas vraiment avoir envie de discuter famille.

- Quoi ? s'étrangla Samaël.

- Ce n'est pas un secret, je suis en manque affectif, ricana Arachné. A défaut d'avoir eu une famille biologique décente, j'espérais avoir une famille auprès de Zara. Elle a fini par accepter de me faire lire son arbre généalogique. Elle avait une sœur Animalis de l'ours polaire du nom de Nita. La seule chose qu'elle a bien voulu me dire à son sujet, c'est qu'elles avaient de mauvais rapport. Nita a pu accéder au château alors que ma mère, simple Triviale, continuait sa vie loin du pouvoir. Et Nita n'a pas saisi ses chances et a trahi les siens avant d'être exécutée. C'est tout ce que je savais.

- Nita n'a jamais trahi les siens ! s'emporta Samaël. Elle a fait ce qui était juste !

- Je le sais désormais. Tu n'es pas sans savoir que toutes les exécutions sont répertoriées dans les archives avec l'énumération des crimes. J'ai passé ma nuit à bouquiner pour comprendre le fin mot de l'histoire. Nita a été exécutée pour avoir refusé d'obéir aux ordres sanguinaires du roi Clodomir et a monté une lutte pour créer un monde plus juste loin des idéaux royaux. Lors de son arrestation, il a été fait mention d'un Lycanthrope qui aurait tenté de lui venir en aide. Il parlait de couple de hors-la-loi. Désormais, je comprends mieux ton obsession pour les ours, tu ne t'es jamais remis de sa mort. Et je te côtoie depuis assez longtemps pour avoir compris que toi, ce que tu espères de la quête avec les Darknils, c'est de la ramener. Tu t'en fiches d'être immortel.

Un silence accueillit les explications d'Arachné. Samaël inspira lentement. Il était calme. Trop calme. Il finit par applaudir.

- Bravo le rat de bibliothèque, tu es douée pour dénicher les petits travers de chacun. Un point commun que tu as avec Diablesse, elle aime fouiner là où elle ne devrait pas. Vous deux réuni, c'est un duo remarquable, je l'admets. Le même tempérament, une grande intelligence, les mêmes tourments, vous vous êtes bien trouvées. Je vous félicite. Tuer Zara et prendre sa place était un coup de maître.

Il s'approcha lentement.

- Tu crois que c'est avec des flatteries que tu remporteras la partie ? me moquai-je.

Un sourire mauvais se dessina sur ses lèvres.

- J'adore jouer, tu avais raison Arachné. Et vous deux, vous m'amusez beaucoup. Diablesse, je sais que nous n'avons plus de bon rapport, mais j'ai toujours eu de l'affection sincère à ton égard. Tu n'es pas un adversaire que je déteste, bien au contraire et Arachné me rappelait souvent nos moments d'autrefois. Elle a les caractéristiques que j'aimais beaucoup chez toi. Cela me désole de devoir la perdre elle aussi.

Il continua d'avancer.

- Ne fait pas un pas de plus ! m'énervai-je.

- Franchement Diablesse, vous croyez avoir la main, mais c'est vous qui avez perdu. Cessez ce jeu stupide dès à présent. C'est joli de nous menacer avec vos bombes, mais si vous appuyez sur le détonateur, nous ne serons pas les seuls à mourir. Vous y resterez aussi.

Il s'approcha encore, les yeux rivés sur Arachné.

- J'ai voulu te ramener à la raison. J'ai voulu te donner une seconde chance.

- J'ai enfin trouvé ma véritable place et elle n'est pas à tes côtés, rétorqua l'Animalis.

Samaël se précipita vers elle. J'échangeai un regard avec Arachné. Elle eut un faible acquiescement. Et je compris instantanément qu'elle allait le faire. Je jetai la dernière bombe que j'avais encore en main droit sur le torse de Samaël. Arachné appuya sur le détonateur. Tout explosa.

***

NDA : Me revoilà avec un chapitre pour vous souhaiter un joyeux Noël ! 🎉😍
J'espère que le chapitre vous aura plus, il est à 100% dans l'esprit de Noël, avec plein de bonne humeur 🥰 *tousse*

- L'échange avec Samaël vous en avez pensé quoi ?

- Cette fin, elle est chouette non ? 😇

Je vous donne rendez-vous au nouvel an, pour fêter la nouvelle année avec la suite 😋
Kissy kissy 💙

P.s. Je viens de me rendre compte qu'il me semble que c'est l'anniversaire de Kalidas le 25 🤔

#Nakijo.

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