Bonus 1 : Bête de foire.
Des bruits de pas. Encore ces bruits de bottes à la semelle de métal. Cette voix grave. Trop familière. Le bruit d'une grille qui s'ouvre.
Pour qui ?
Pour moi ?
Je me recroquevillai sur moi-même, espérant que cet individu ne m'approche pas. Qu'il ne soit pas là pour moi.
La chance me sourit.
L'Obscuras passa son chemin. Ce n'est pas moi qui l'intéressais aujourd'hui. Peut-être reviendrait-il demain. Ou dans l'heure qui suit. Mais dans l'instant présent, je pus lâcher un soupir de soulagement. Mon cœur fut toutefois chargé d'inquiétude. Qu'importe qui il comptait aller voir, ce dernier allait vivre un moment atroce. Je ne pouvais que le comprendre, avoir pitié de lui, tout en remerciant les cieux que ce soit lui, plutôt que moi. Je me détestais de penser ce genre de choses. C'était inhumain. Mais la souffrance était trop grande. Je ne voulais plus que l'on me touche.
Ma peau était à vif. Ma chair était à l'agonie. Mon corps brûlait, se consumait de douleur. J'avais besoin de repos. De répit. D'un sommeil éternel. Cette vie n'avait rien à m'offrir. Rien que la douleur. Je n'étais rien. Je ne me résumais à rien. Rien d'autre qu'un animal. Un être inexistant. Un bête de foire. Sans titre. Sans considération. Sans vie.
La chair de mon bras contenait des traces indélébiles que j'aurais voulu arracher. La preuve de mon esclavage. Mais je n'en avais pas la force. Alors, je me contentais de passer mes doigts sur mon poignet, sur l'encre gravé dans mon épiderme. 404. C'était le chiffre qui y était inscrit. La seule identité que je possédais en ce lieu. Et pourtant, elle était bien plus belle que l'ancienne.
Mes yeux papillonnèrent vers le toit de ma cage. Je me concentrai sur ma respiration pour ne plus penser à rien. Pour me vider l'esprit. Ne plus penser à cette vie qui n'en était pas une. A ce cirque. A moi, simple attraction de divertissement.
J'en avais reçu des coups. Trop pour que je puisse les dénombrer. Depuis tant d'années que je ne savais même plus les compter. Les jours qui passaient n'avaient plus de dates. J'avais perdu la notion du temps. On aurait pu être un siècle après ma venue dans ce cirque que je n'en aurais même pas été surprise. Le temps était trop long.
J'étais, ici, un animal. Un animal de foire. Une bête indésirable. Une attraction. Un sujet de divertissement. De rire. De moquerie. De dégoût. On me huait pour ce que j'étais. On m'attachait en laisse. On m'enchainait. On me mettait en cage. On me fouettait. On montrait au public comment dompter un être aussi abject que moi. Comment le soumettre. Le remettre à sa juste place. Parce qu'avec mes yeux blancs, mes origines de Gorgone, je ne méritais pas d'être traitée autrement. Et ils se trouvaient charitables de me garder. De continuer à me nourrir de leurs restes. Ils marquaient ma peau de neige au fer rouge pour montrer ma domestication. Je n'étais rien qu'un animal. Un animal de foire. Destiné au divertissement. C'était synonyme d'abattoir.
Je vivais ici, je mourrais ici.
Parfois, quelqu'un venait me voir lorsque le cirque fermait ses portes. Le gérant venait me chuchoter des mots à travers les barreaux. Il me disait que j'étais belle. Malgré mes yeux de neige, mes origines répugnantes, il me soufflait que je possédais un charme que je ne méritais pas. Que j'étais une bête à l'apparence dangereuse, car trompeuse. Que ma beauté et mon innocence pouvait faire tomber n'importe qui dans mes filets et que j'en étais des plus redoutables. Il me disait que j'avais tous les charmes d'une Nymphe. Que j'étais une fleur carnivore, que j'attirais pour mieux dévorer. Ou en l'occurrence changer en pierre. Mais pourtant, je n'avais encore jamais fait de mal à personne. Je m'en sentais incapable.
Puis, à travers les barreaux, il me caressait la peau du bout des doigts. Approchait son visage. Me susurrait d'autres mots. Il continuait de dire que j'étais belle. Que ma peau de neige était douce. Que mes longs cheveux blancs étaient magnifiques. Que mon visage d'innocence faisait oublier tous les dangers. Il me disait que j'étais belle. Qu'il n'oubliait pas quel animal j'étais. Qu'il ne pouvait oublier qui j'étais. Mais que parfois, il devait succomber à ses désirs. Il me disait que j'étais belle. Puis il ouvrait la cage. Il s'emparait de mon corps. Mon corps qui n'était plus mien. Mon corps qui ne m'avait jamais appartenu. Et il me disait que j'étais belle. Qu'il voulait goûter ma peau. Sentir mon contact. Céder au fruit défendu. Il me caressait. Voler les dernières miettes de mon intimité. Passait sa bouche près de ma chair. Me parlait doucement à l'oreille. Il me disait que j'étais belle. Et il tatouait son toucher sur ma peau. Il laissait des traces invisibles aux yeux. Me laissait avec des fantômes cauchemardesques de son passage. Le souvenir de ses traces sur moi ne s'estompait pas. Ne s'estomperait jamais. Il me salissait de son passage. D'une crasse qu'aucune douche n'aurait pu effacer. Et je me sentais immonde. Il me disait que j'étais belle. Mais j'étais immonde.
Des cris me firent sursauter, me propulsant hors de mes pensées cauchemardesques pour me ramener dans une réalité qui n'avait rien à envier à mes pires cauchemars. Je fis basculer ma tête sur le côté, joue contre le métal froid de ma cage, cherchant à percevoir ces nouveaux cris qui m'étaient inconnus. Des cris de rage, de peur. Quelqu'un se débattait avec fougue. J'entendis son geôlier jurer. Un corps s'échoua brutalement sur le sol. Je vis une Obscuras menue et dans un état lamentable, tenter de se relever pour fuir.
Une nouvelle arrivante.
Ses cheveux semblables aux rayons du soleil étaient négligemment attachés en queue de cheval basse, sa peau solaire était parsemée d'hématomes, de griffures, de plaies béantes. J'ignorais d'où elle venait, mais nul doute qu'elle avait été torturée avant son arrivée. Elle passait d'un cauchemar à un autre.
Notre tortionnaire l'agrippa par les cheveux, redressant sa tête. J'écarquillai les yeux d'horreur en découvrant les siens, inexistants. À la place de ses yeux, il n'y avait que des orbites vides. On les lui avait retirés.
L'Obscuras se mit à se débattre. Elle hurla comme une furie, essayant de griffer les mains de son tortionnaire. Elle avait un réducteur, l'empêchant de s'aider de ses pouvoirs pour se défendre.
On avait tous un réducteur dans ces lieux digne de l'enfer.
Notre tortionnaire la propulsa violemment dans une cage vide avant de la refermer, l'emprisonnant. Il partit aussi sec.
- Libérez-nous pauvres imbéciles ! hurla la nouvelle captive.
Elle avait beau vouloir faire bonne figure, les traits crispés de son visage trahissait sa peur.
J'entendis d'autres cris furieux et d'espérés. Elles étaient deux. Le tortionnaire était parti chercher la seconde pour l'enfermer dans la cage voisine de la première. La seconde captive hurlait, insultait son bourreau comme ultime arme pour le toucher. Elle lâchait sa colère verbalement, malgré les coups qui lui étaient envoyés.
- On n'a pas échappé aux Darknils pour se faire enlever et enfermer par des maboules de ton espèce ! s'emporta-t-elle.
Sa voix furieuse laissait percevoir un timbre de désespoir qu'elle tentait de camoufler.
Le tortionnaire la propulsa dans sa la cage et la referma sur le champ, sans un seul regard d'empathie. Rien. Rien que la froideur d'une âme vide de toute chaleur humaine. Il repartit, promettant de revenir et de leur montrer dans quel monde elles allaient vivre désormais.
En enfer.
Mais ces deux nouvelles recrues semblaient déjà connaître l'enfer, comme si elle venait d'en sortir. L'aura qu'elles dégageaient ne laissait aucun doute. Les traits de leur visage, le comportement et la façon de réagir laissaient penser qu'elles avaient déjà vécu les pires atrocités. Elles avaient déjà été détruites.
La seconde captive redressa lentement la tête vers moi et je fus figée d'ébahissement. Elle avait des yeux bleu emplis de constellations et d'étoiles. Je n'en avais encore jamais vu de semblable. Mais qui était-elle ?
- Tu es là depuis combien de temps ? me demanda-t-elle d'une voix légèrement plus calme.
Son ton restait sec, mais je savais que ça ne m'était pas dirigé. Elle était sur la défensive. Tendue.
- Dans ce cirque ? Depuis... huit ans... je crois.
La première captive lâcha un rire qui ressemblait plus à une plainte.
- Hors de question de rester ici autant de temps, ragea-t-elle. Tout ça pour finir comme ça ? Je préfère encore mourir. T'aurais dû me laisser crever ! hurla-t-elle à sa congénère. Pourquoi est-ce que tu m'as libérée ? Je voulais mourir !
- Tu ne serais pas morte ! s'énerva la seconde en serrant les poings de rage. Ils ne l'auraient jamais permis. Je t'ai libéré de l'enfer et crois-moi, on ne restera pas enfermé ici. Je ne veux plus jamais me soumettre à qui que ce soit.
L'autre lâcha un rire moqueur à l'entente de ces paroles. Puis, le silence s'installa. Un silence pesant qui était plus dérangeant qu'autre chose. Voulant briser ce silence, l'Obscuras aux cheveux de cendres me lança un regard intrigué avant de reprendre la parole :
- Comment t'appelles-tu ? me demanda-t-elle.
Mon cœur fit un bond à cette question. Comment m'appelais-je ? Hésitante, je regardai mon poignet, touchant les chiffres du bout des doigts.
- 404, répondis-je.
- Non, pas ton matricule donné par ces crétins, ton vrai nom, protesta-t-elle.
Mon cœur martelait ma poitrine. Mon vrai nom...
- Monstruosité, marmonnai-je.
J'eus affaire à deux regards perplexes.
- Ce n'est pas un prénom, s'interloqua celle aux cheveux de soleil.
- C'est celui que m'ont donné mes parents, répliquai-je.
- Pourquoi t'avoir donné un nom pareil ? s'éberlua-t-elle.
- A cause de ma race, ils me voyaient comme un monstre sorti tout droit des enfers.
- C'est ridicule, pesta celle aux yeux d'étoiles.
Je baissai les yeux, mal à l'aise.
- Moi c'est Ekaterini, annonça celle aux cheveux de soleil, et elle, c'est Eudora. Ne te vexe pas, mais nous ne comptons pas rester ici. Ce n'est pas mon truc de jouer les animaux domestiques.
J'aurais aimé lui répondre qu'être ici n'était pas un choix, mais je me contentai de me renfermer sur moi-même. J'avais déjà tenté de fuir ces lieux. Plusieurs fois. Mais munie d'un réducteur, face à plusieurs Obscuras sans limites, je n'en avais récolté que des coups. J'avais manqué y laisser la vie.
Je me coupai de la conversation, ne prêtant qu'une oreille distraite à l'échange entre les deux nouvelles captives. Elles se disputaient, analysaient les lieux, montaient des plans d'évasion, qui, je le savais, finiraient en échec.
Le seul moyen de fuir aurait été à l'aide de pouvoirs.
L'idée que cet enfer ne finirait jamais m'était insupportable. L'idée que sans cesse de nouvelles recrues faisaient irruption dans les lieux contre leur gré était révoltant. J'avais vu tant de cadavres ! Tant d'horreur ! De coups ! J'avais entendu tant de cri ! Tant de désespoir ! J'aurais voulu épargner tout nouvel arrivant de ces lieux infernaux.
Les blessures encore sanglantes des deux nouvelles arrivantes témoignaient qu'elles avaient déjà eu affaire à des atrocités. Leur conversation et mention de fuite laissait entendre qu'elles venaient à peine de parvenir à s'évader. Comme si le répit était une notion qu'elles ne connaîtraient jamais. C'était injuste.
Je fermai les yeux, me résignant à cette vie lugubre et douloureuse. J'aurais voulu agir, faire quelque chose pour sortir de ce guêpier, mais j'en étais incapable. On m'avait appris, depuis toute petite, que je n'étais qu'un être insignifiant. Seule, face au monde, je n'avais jamais trouvé le moyen de m'élever. De sortir de ce tombeau.
Des bruits de pas retentirent, nous apprenant que notre geôlier était de retour. Il n'était pas seul. Trois Obscuras vinrent, ne présageant rien de bon sur le sort qu'ils nous réservaient.
Je déglutis, tétanisée par la peur. J'étais terrifiée, mais révoltée. Une révolte vaine. La dénommée Eudora se redressa à leur arrivée, rivant un regard venimeux droit vers eux. Si elle avait peur, elle était bien la seule de nous trois à ne rien laisser paraître. Elle m'impressionnait.
- Ce maigre séjour était très plaisant, leur lança-t-elle d'un ton raillard, mais maintenant, si vos vieilles carcasses veulent bien nous relâcher, ce ne serait pas de refus.
L'un des geôliers lâcha un rire moqueur et sortit un fouet, jusqu'ici attaché à sa ceinture. Des frissons d'effroi me parcoururent l'échine. Il le fit claquer devant les barreaux et l'aveugle non loin sursauta.
- Tu ferais mieux d'apprendre à garder ta langue dans ta bouche, lui cracha l'Obscuras. Je vais t'apprendre le respect. Je vais dompter la bête affreuse que tu es.
Eudora ne se démonta pas, loin de là. Elle éclata de rire.
- Dompter ? Moi ? Ria-t-elle. Désolée, mais ces deux mots ne sont pas compatibles. Je suis un être indomptable.
Aussi vive que l'éclair, Eudora saisit le col du geôlier qui s'était avancé trop près de la cage et lui claqua la tête contre les barreaux. Ce dernier se mit à crier de douleur et de surprise avant de tomber genoux contre le sol.
Mon sang venait de se figer dans mes veines. Elle avait du cran. Malgré sa mauvaise posture, elle continuait ses provocations. J'aurais aimé pouvoir en faire de même, mais j'étais bien trop fragile. Je ne savais plus comment braver la cruauté du monde.
On m'avait rentré dans la tête, depuis petite, que j'étais incapable de quoi que ce soit. Que je n'étais qu'une bête soumise. Je n'avais jamais osé frapper et tenir tête de la sorte à mes geôliers par peur de représailles. Je m'étais déjà débattue, j'avais tant crié, griffé, tenté de m'évader, mais combattre me semblait impossible. Je m'en sentais incapable. Ils étaient trop fort. Pourtant, désormais, mes geôliers me semblaient bien fragiles devant cette Obscuras en cage et dépourvue de pouvoirs. Même captive, elle parvenait à garder les rênes.
Mais elle ne put pas longtemps triompher de ses bourreaux. Le deuxième Obscuras l'attrapa violemment par la nuque et dégaina un fouet avant de l'abattre sur les mains de l'Obscuras aux yeux étoiles comme châtiment pour ses actes. Je fermai les yeux au bruit du fouet, tirant une grimace de douleur en imaginant l'impact de l'arme sur la peau fragile de la jeune inconnue. A ma plus grande surprise, elle n'émit pas le moindre cri de douleur. Je rouvris doucement les yeux, lançant un regard hésitant à Eudora, qui subissait les coups de fouets sans broncher. Son visage était impassible. Elle ne trahissait pas le moindre sentiment de peur ni de douleur. Ce qui, visiblement, n'était pas au goût des bourreaux. L'un des géôliers sortit Eudora de sa cage et la jeta violemment contre le sol avant de lui donner un violent coup de pied dans les côtes.
- Tu te crois plus maligne ? cracha-t-il. Tu vas rapidement comprendre qui fait la loi ici. Soit tu accuses les coups et tu te plies à notre volonté, soit tu mourras.
Eudora ne se laissa pas impressionnée et lui lança un regard empli de défis, ce qui lui valut un violent coup de pied dans la mâchoire. Elle en cracha du sang. Le regard du géôlier était sombre, venimeux. C'était un regard que je connaissais. Un regard meurtrier. Je l'avais déjà vu tuer des captifs sous mes yeux, les battre à mort. Il n'avait aucun scrupule. Je pris peur. Il allait la tuer. Si elle continuait à résister, il n'hésiterait pas à la tuer.
Je n'en pouvais plus de toutes ces morts, cette souffrance, ce quotidien. Je ne voulais plus assister à ce genre de choses. J'agrippai les barreaux, désespérée.
- Arrête ! hurlai-je, consciente que je ne pouvais rien faire. Ne lui fait pas de mal !
Le bourreau me lança un bref regard, ses prunelles s'illuminèrent d'un éclat malsain. Provocateur, désirant faire souffrir deux personnes en même temps, il me lança un petit sourire avant d'abattre violemment son pied sur sa victime, lui écrasant la cage thoracique. Il la rua de coups. Démunie de pouvoirs, déjà bien affaiblie, Eudora n'était pas en mesure de répliquer et de se défendre. Tout ce qu'elle parvenait à faire, c'était encaisser, retenir les cris dans sa gorge et foudroyer son agresseur du regard avec une haine profonde. Je ne savais même pas où elle puisait la force pour ne pas hurler et parvenir encore à provoquer son bourreau du regard.
A bout, ne pouvant plus supporter cette violence quotidienne, j'agrippai les barreaux face à moi pour me cramponner à quelque chose et ne pas me mettre à crier. Il y avait trop de sang par terre. Elle allait se vider de son sang.
L'impuissance me scindait. J'aurais voulu pouvoir agir, protéger ceux qui m'entourent, au moins une fois dans ma vie. J'aurais voulu les faire déguerpir, qu'ils arrêtent l'enfer qu'ils faisaient vivre. J'aurais voulu les faire disparaître, les changer en pierre pour qu'ils ne puissent plus jamais toucher quelqu'un. Oui. J'aurais voulu qu'ils ne soient plus qu'un tas de roc. Des statues grises. Je fermai les yeux, me raccrochant à cette envie. Mais mon réducteur me privait de toutes mes capacités. Si seulement je pouvais utiliser mes dons... Si seulement tout pouvait n'être que pierre.
Un silence étrange envahit subitement les lieux. Je rouvris les yeux au son de cris de surprise. Mon sang se figea dans mes veines. Les bourreaux n'étaient désormais plus que pierres grises. Eudora et Ekaterini en étaient subjuguées.
- Comment as-tu pu user de tes pouvoirs, munie d'un réducteur ? s'étonna l'Obscuras à la peau solaire.
Je la regardai, ne comprenant pas. Eudora n'attendit pas que je me remette de mes émotions et malgré ses blessures, elle se remit debout. Elle puisa dans sa force pour avancer et déroba les clefs puis revint libérer Ekaterini de sa cage, puis vint me libérer à mon tour.
Je contemplai ma cage ouverte et la liberté qui s'offrait à moi avec hébétement. Jamais encore je n'avais eu l'occasion d'être libre. Mes yeux se posèrent sur les statues de roc.
- Tu dois avoir un grand pouvoir si tu es capable d'user de tes dons, même munie d'un réducteur, constata Eudora.
- J'ignorais que je pouvais faire une telle chose, avouai-je.
- Je m'en doute, autrement, il y a belle lurette que tu ne serais plus enfermée ici. Comme quoi, les entraves pour la liberté ne sont pas seulement physiques, mais aussi mentales. Tu sembles manquer de confiance en toi.
Je sortis de la cage, hésitante. Je ne savais pas quoi lui répondre. Mes pouvoirs me permettaient d'utiliser mes dons, même avec ce collier inhibiteur ? Cela faisait huit ans que j'aurais pu fuir, me retirer de leur emprise, sans même que j'en prenne conscience. Cette réalité me donnait le tournis.
Mes yeux continuèrent de s'attarder sur les Obscuras que j'avais changé en pierre. Un frisson de dégoût me parcourut le corps. J'étais peut-être capable de choses étonnantes, mais mes parents avaient raison. Ils avaient tous raison. Mes pouvoirs étaient effrayants, repoussants. Je pouvais tuer par ma volonté. J'étais un monstre. Un être des enfers. C'est ce qu'on ne cessait de me rappeler.
- Tu n'es pas un monstre, retentit la voix d'Eudora, comme si elle avait pu suivre le fil de mes pensées, tu es un ange.
Je me tournais vers elle, surprise. Elle pencha la tête sur le côté, m'étudiant avec intérêt.
- Ton prénom ne te va pas du tout, ajouta-t-elle. Permets-moi de t'appeler Ange, tu mérites mieux que ce que t'ont légué tes parents. Viens avec nous, Ange. Tu n'as plus à rester dans ces lieux. Tu ne seras plus seule.
***
NDA : Hey, bon je n'ai pas fini d'écrire le chapitre suivant, du coup c'est un bonus que je poste x) j'espère qu'il vous a plus. J'ai conscience aussi d'avoir pas mal de retard sur les réponses des commentaires, mais j'y répondrai prochainement ! (Je suis juste très occupée 😶)
Sinon parlons de ce bonus :
- La vie d'Ange, une phrase pour la résumer ? Vous avez pensé quoi des horreurs qu'elle a vécu ?
- La rencontre Ange/Evilash (et Ekaterini aussi x) ) votre ressenti ?
Voilà voilà ! On se dit à la semaine prochaine pour le chapitre 3 de la partie 2 👌🏽 (normalement j'aurais fini de l'écrire 😂)
Kissy kissy 💙
#Nakijo.
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