3. Mystérieuse et imprévisible.

Je faisais bonne figure, mais malgré mon ton provocateur et mon assurance, au fond, j'étais toute retournée. Je venais de réduire un type en vulgaire tas de cendres et d'en brûler instantanément deux autres jusqu'à ce que mort s'en suive. Depuis quand pouvais-je faire de tels choses aussi promptement avec mes pouvoirs ? J'étais partagée entre l'horreur, la fascination et l'exaltation que me procurait l'énergie qui me coulait dans les veines.

- N'empêche que tu nous as suivis à notre insu, grommela la Lycanthrope qui reprenait peu à peu son aplomb.

- Si je ne l'avais pas fait, tu serais morte, fis-je remarquer.

La louve croisa les bras contre elle, le regard perçant.

- Elle a raison, Larentia, heureusement qu'elle ne nous a pas obéis, intervint Bleizian.

La dénommée Larentia roula des yeux avant de se tourner en direction du Lycanthrope à la peau de bronze, les poings sur les hanches.

- Peut-être, admit-elle, mais je ne me sens pas à l'aise à l'idée d'être suivie à mon insu. Si elle n'est pas capable de suivre des directives et de s'y tenir, on va avoir de sacrés problèmes.

- Qu'est-ce que tu peux être bornée, s'exaspéra Bleizian en passant une main sur son visage.

Larentia marmonna dans son coin, agacée. La Lycanthrope se mit à l'écart du groupe, accoudée à un meuble, nous jaugeant avec mauvaise humeur. Ce n'était pas seulement le fait que je les ai suivis qui semblait la remonter, mais aussi d'avoir eu besoin de l'aide d'une personne extérieure. J'avais ébranlé sa fierté.

Larentia avait un visage fin mais sévère. Elle possédait une peau bronzée qui faisait ressortir ses yeux de lave, qui se voulaient perçants et continuellement méfiants, comme si elle guettait constamment d'éventuels dangers. Elle possédait une frange et ses cheveux lui tombaient sous les omoplates, ils étaient si épais qu'il semblait impossible de parvenir totalement à y enfoncer ses doigts. Ses cheveux étaient d'un rouge profond, semblable à la couleur sombre et épaisse de litres de sang. Elle était munie d'une queue de loup couleur fauve qu'elle agitait énergiquement pour montrer son agacement.

- En quoi consiste votre mission et vos milliers d'aller venue ? finis-je par demander voulant aller droit au sujet.

Je ne voulais plus rester à ne rien faire, j'avais besoin de rentrer dans l'action.

- Pourquoi devrait-on te faire confiance ? pesta Larentia. Tu nous as déjà trahi en donnant les reliques à Evilash.

- Objectivement, les reliques ne vous appartenaient pas, commençai-je à m'agacer, c'est le Rôdeur qui les avait en sa possession.

Larentia me toisa, le menton levé.

- Tu as très bien compris ce que j'insinuais. On en avait besoin dans notre lutte, mais tu ne t'es pas fait prier pour courir auprès de ton autre toi et les lui donner.

- J'avais mes raisons, grinçai-je.

Larentia s'apprêta à répliquer, mais Bleizian leva les mains en l'air, voulant faire taire la confrontation qui s'engageait.

- On en a déjà parlé et ce qui est fait est fait, intervint-il, inutile de s'éterniser là-dessus. Nous avons déjà du retard dans notre planning, il faudrait penser à se bouger.

- Qu'est-ce que vous faites au juste ? Je veux participer, repris-je.

Bleizian haussa un sourcil.

- Je ne suis pas sûr que l'on puisse te faire confiance.

- Peut-être, mais tu n'as pas vraiment le choix. Je cohabite avec vous dans une même lutte, et je suis ici actuellement, avec vous. En plus, je viens de vous sauver la vie.

Le Lycanthrope soupira.

- Bien, se résigna-t-il.

Larentia grommela de mécontentement, mais elle préféra se mettre en retrait.

- Il s'agit d'une mission d'infiltration, m'expliqua Bleizian. Le chapiteau en ruine n'était qu'un détour pour récupérer des parchemins volés.

- Des parchemins volés ? répétai-je. Dans quel intérêt ?

- Ils appartiennent à Zara. Ceux se trouvant ici lui ont été dérobés par un ancien de ses sujets, les autres sont encore en sa possession. Ils contiennent des informations importantes sur ce qu'elle trafique. Le problème, c'est que les parchemins sont écrits dans une ancienne langue qui nous est inconnue. Mais nous nous devons de tous les récupérer. Si nous parvenons à les déchiffrer, nous pourrons collecter des informations cruciales sur ce qui se déroule au sein du château.

Bleizian me désigna deux parchemins qu'avait récupéré l'un des Lycanthropes.

- Nous devons nous infiltrer dans un repaire de la reine pour récupérer ce qu'il en reste. Tu es libre de venir à condition que tu nous obéisses au doigt et à l'œil.

- S'infiltrer dans un repaire de la reine ? Mais comment l'avez-vous déniché ? le questionnai-je en haussant un sourcil.

- Notre lutte n'est pas récente, cela fait des années que nous luttons contre la reine et ce système inégalitaire. Nous avons découvert nombreux repaires des membres royaux.

Je haussai les épaules.

- Je viens, affirmai-je.

Larentia poussa un soupir bruyant et prit la tête du groupe. Les Lycanthropes se changèrent en loups et coururent dans les ruelles, passant quasiment inaperçus, telles des ombres se mouvants avec aisance. Je me changeai en vape de cendres afin de les suivre sans perdre leur trace. Ils avaient autre chose à faire que de vérifier que je les suivais bel et bien.

Les loups s'arrêtèrent près d'une grotte construite dans la terre. Un rideau de lianes en camouflait l'entrée. Plissant les yeux, je pus distinguer deux silhouettes derrière les lianes, presque imperceptibles. Sûrement des gardes.

Larentia reprit sa forme d'Obscuras et toisa l'entrée les yeux plissés.

- Je m'occupe d'eux, lâcha-t-elle.

Silencieusement, veillant bien à ne pas se faire repérer, la Lycanthrope s'avança au plus près de la grotte. Puis, elle porta une main devant sa bouche et se mit à souffler. Des grains de poussières noires et scintillants sortirent de sa bouche et s'élancèrent vers les gardes avant de rentrer dans leurs nez. Il eut un bruit d'étranglement, puis, les gardes s'écroulèrent. Larentia nous fit signe de la rejoindre.

Les Lycanthropes traversèrent le rideau de lianes avant de reprendre leur forme d'origine. Je fis de même. Je jetai un regard aux gardes, inconscients, un sourcil haussé. Ils avaient les yeux grands ouverts mais impossible de voir le blanc de l'œil ni même l'iris, tout avait viré au noir profond.

- Ne perdons pas de temps, souffla Bleizian en s'engageant dans un tunnel étroit.

Discrètement, le reste de la meute le suivit. Larentia attendit que je m'engage à mon tour avant de me suivre, fermant la marche. Je sentais son regard méfiant peser sur mon dos ce qui mettait mes nerfs à rude épreuve.

On déboucha dans un couloir plus spacieux mais extrêmement lugubre. Il offrait l'accès à une multitude d'autres couloirs. Bien que les lieux donnassent un avant-goût de labyrinthe, les Lycanthropes ne semblaient avoir aucune difficulté à s'orienter. Sans avoir besoin de se consulter, la troupe se divisa en petits groupes et chacun s'engagea dans un couloir, sachant déjà au préalable ce qu'ils devaient faire. Désormais, il ne restait plus que moi, Larentia et Bleizian dans le spacieux couloir.

- Tu viens avec nous, m'ordonna Bleizian avant de s'engager dans le couloir face à nous.

Je retins une grimace d'agacement devant son ton devenu brusquement autoritaire et le suivis sans protester. Je ne savais même pas comment ils s'étaient organisés pour cette mission et comment ils comptaient dénicher les parchemins. Qu'est-ce que j'étais censée faire de mon côté ?

- Pourquoi s'être divisé en plusieurs groupes ? demandai-je, ne voulant plus rester dans le flou.

- On sait de source sûre que les derniers parchemins se trouvent dans ces grottes, mais nous ne savons pas où ils sont rangés. On fouille chacun un secteur, m'expliqua Bleizian.

Les deux Lycanthropes me firent signes de les suivre à travers les couloirs, avant que l'on ne débouche dans une pièce au plafond en voute. Les lieux n'étaient éclairés que par une faible boule de lumière blanche qui flottait au plafond d'une étrange façon. Bleizian monta la garde et nous ordonna de fouiller les lieux. C'était donc ceci leurs incroyables missions ? Je détestais chercher... Si j'avais su qu'il s'agissait d'une mission aussi fade et manquant cruellement d'action, j'y aurais réfléchi à deux fois avant de m'incruster.

Lassée, je finis par me résoudre à ouvrir des tiroirs pour en fouiller le contenu, consciente qu'il serait déplacé à présent de refuser de les aider, lorsqu'on entendit des bruits de pas.

Bleizian sortit ses armes par prévention. Ils ne faisaient peut-être que passer. Malheureusement, la chance ne devait pas être de notre côté. Cinq cavaliers entrèrent dans la pièce. Par reflexe, désireuse de ne pas être découverte, j'utilisai mes illusions et fis apparaître un faux fond à la pièce, la faisant passer pour vide. Tous trois, on se retrouvait désormais derrière une illusion qui nous rendait en quelque sorte invisible. Larentia retenait sa respiration, Bleizian n'osait plus bouger. Je focalisai mon attention sur les cinq cavaliers. Ils ne semblaient être que de passage.

Les cavaliers ne portaient pas leurs casques, leurs armes étaient négligemment attachées à leurs ceintures et ils semblaient peu soucieux de ce qui les entourait. Ils ne devaient pas être en fonction. C'était l'heure de pause. Tant mieux. J'espérais qu'ils allaient vite déguerpir d'ici.

Mon regard s'arrêta sur une silhouette se tenant en retrait. Je me figeai, focalisant mon attention sur ce cavalier. Je l'avais déjà croisé. Les cheveux gris-noir plaqués contre le crâne, des écailles de la même couleur parcourant sa peau et des yeux bleus extrêmement clair. Elle avait un air farouche et énigmatique collé au visage si bien qu'il était difficile de la percer. La première fois que je l'avais croisée, c'était sur un champ de bataille, elle nous avait permis de prendre la fuite, à moi et Rox, en tuant l'un des siens qui nous poursuivait. La seconde fois, c'était dans le château. Elle avait réussi à échapper à mon emprise de Nymphe avant de se changer en serpent et de quitter les lieux. Ce qui m'avait marqué, c'étaient ses propos. Elle s'était montrée ravie de notre venue dans le château, désireuse de voir le chaos que nous allions engendrer. Elle avait déclaré par la suite qu'elle ne pouvait me faire aucun mal, car même si elle le voulait, elle l'avait promis et qu'elle ne tenait pas à trahir cette promesse. Je n'avais jamais eu d'explications sur ces propos plus qu'énigmatiques. C'était une chose que je comptais bien rattraper aujourd'hui.

Les cavaliers sortirent de la pièce et sans attendre, je me changeai en voile de cendres et poursuivis l'Animalis du serpent qui s'était engagée dans un sombre couloir.

- Eudora ! m'interpella Bleizian dans un chuchotement. Qu'est-ce que tu fais ? Reviens !

Je fis la sourde oreille. Je voulais des explications. Ne voulant pas se faire repérer, les Lycanthropes durent se résigner à ne pas me suivre. Sous forme de voile de cendres, j'étais quasiment invisible. Je passais mieux inaperçue qu'eux.

L'Obscuras serpent entra dans un bureau et referma la porte derrière elle. Je réussis à me faufiler juste avant que la porte ne claque. L'Animalis jeta négligemment ses armes sur le bureau et se tourna vers une étagère débordant de livres. Lentement, elle leva une main. L'air devant elle devint trouble. Intriguée, je m'approchai pour mieux discerner ce qu'elle était en train de faire. Subitement, l'Animalis ferma la main et le trouble disparut. Elle fronça les sourcils. Lentement, elle pivota sur ses talons, me faisant presque face. Intriguée par son manège, je me rendis compte trop tard que je me trouvais trop près d'elle. J'avais beau être sous forme de voile de cendres, les particules de cendres pouvaient être visibles si on tombait nez à nez avec eux.

Avant que je ne puisse réagir, l'Obscuras serpent fit apparaître une tornade d'entre ses mains et me la jeta droit dessus. Sous l'effet de surprise, je fus propulsée contre le mur et repris ma forme d'Obscuras. Je tombai genoux contre le sol, les dents serrés.

- Je me disais bien que la puanteur de l'indiscrétion me collait depuis quelques minutes, pesta-t-elle. J'ai horreur que l'on m'espionne !

Je me redressai, la foudroyant du regard. Un sourire moqueur se dessina sur son visage.

- Quoi ? Si ma petite tornade ne t'a pas plus, tâche à ne plus envahir mon espace privé à mon encontre. Les êtres indésirables, moi, je les balaie, ricana-t-elle dans un mouvement de la main.

- Je ne t'espionnais pas, tentai-je de me justifier avec mauvaise humeur.

- Bien sûr, s'amusa l'Animalis, tu contemplais mon incroyable beauté ! Quelle menteuse...

- Je te suivais, c'est différent ! me butai-je. J'aimerais toujours comprendre la discussion qu'on a eu la dernière fois.

L'Animalis se mit à rire.

- Si j'avais su que lâcher ces mots auraient eu pour effet de me coltiner un pot de colle, j'aurais tenu ma langue.

Je serrai les poings, sentant la colère et l'impatience monter. J'avais une désagréable envie de lui foutre mon poing à la figure. Je détestais la manière qu'elle avait de me parler, de rire de moi.

- Je sais que tu n'es pas venue pour moi, tu ignorais que j'étais ici, reprit l'Obscuras. Toi et les Lycanthropes, vous vous baladez dans ces lieux, puis tu m'as vu et la curiosité t'a simplement piqué.

Je restai stupéfaite.

- Tu es au courant pour les Lycanthropes ? m'étonnai-je.

Son sourire s'élargit sur son visage.

- Je les ai croisés dans les couloirs alors que je rampais au mur sous ma forme de serpent. Je crois qu'ils ne m'ont pas vu, m'apprit-elle. Mais ne t'en fais pas, je garde bouche cousue. C'est beaucoup plus excitant ainsi. J'ai hâte de voir le nouveau bordel que tu vas causer après ton passage.

- Je ne compte pas causer le moindre chaos, la contredis-je, nous partirons aussi discrètement que nous sommes arrivés.

L'Obscuras serpent parut déçue.

- Dommage, un peu d'action ne m'aurait pas fait de mal, maugréa-t-elle. Je vais devoir créer les contretemps moi-même.

- Pourquoi est-ce que tu tiens tant à ce que la reine subisse le chaos et les imprévus ? m'étonnai-je. Tu n'es pas censée être une des leurs ?

- Je te l'ai déjà dit, soupira-t-elle. Je n'appartiens à aucun côté, si ce n'est le mien. D'ailleurs, tant mieux. Il n'y a rien de pire que d'être trahi par l'une des personnes qui se disait avec toi.

- Qu'est-ce que tu insinues ?

L'Obscuras haussa un sourcil.

- Tu dois en avoir entendu parler, supposa-t-elle, les Lycanthropes ont des espions au sein de la Garde qui se font passer pour loyaux de la reine. Malheureusement, il se trouve qu'ils se font démasquer les uns après les autres. Quelqu'un les dénonce. C'est ironique, les traitres se font trahir. Il ne doit, à l'heure actuelle, plus rester bon nombre de leurs espions parmi nous.

Je fronçai les sourcils.

- Tu veux dire que les espions des Lycanthropes ne se font pas dénoncer par des sujets de la reine, mais par des personnes censées être de leur côté ? me surpris-je.

L'Obscuras haussa les épaules.

- Déduis-en ce que tu veux, je n'ajouterai rien à ce sujet.

Je serrai les poings, frustrée. L'Animalis, elle, eut un petit sourire face à mon agacement.

- Je ne me suis pas présentée, lâcha-t-elle abruptement, ce n'est pas très polie de ma part, mais bon, je n'en ai rien à cirer... Bref, je m'appelle Mahina, ravie de t'avoir recroisée, Eudora numéro deux. Tu passeras le bonjour à la Eudora d'origine de ma part, quoi que... vu le lien que vous entretenez, elle doit déjà le savoir désormais, se mit-elle à rire.

Je fus figée sur place.

- Comment connais-tu le lien qui nous uni ? m'effarai-je. Tu connais personnellement Evilash ?

Mahina prit un air nonchalant.

- J'en ai entendu parler oui... Et pour répondre à ta deuxième question, non, je ne dirais pas que je connais personnellement Evilash, mais j'adore la pagaille qu'elle sème.

- Entendu parler ? Par qui ?

- Tu en poses des questions... s'exaspéra Mahina. On s'en fiche des détails, je n'ai pas envie de parler de lui pour le moment. Tout ce que tu dois savoir, c'est qu'il tient toujours à toi et qu'il m'a fait promettre de ne pas entraver ta route.

Je fronçai les sourcils d'incompréhension.

- Qui ?

- Tes questions sont fatigantes, je commence à être sur les nerfs là.

Je serrai les poings avec force. Elle n'était pas la seule, je sentais la colère monter. Je détestais qu'on joue avec moi. Je détestais ne pas avoir les réponses que je désirais. Je détestais ce que cette Animalis dégageait. J'avais beaucoup trop de mal à cerner son vrai fond. Elle était instable. Imprévisible. Aussi changeante que les facettes de la lune.

Mes nerfs lâchèrent à mon encontre et un torrent de cendres s'échappa de mes mains. Dans un cris étouffé, je réorientai les cendres pour éviter qu'elles n'heurtent Mahina. Les cendres s'échouèrent sur le bureau de bois dans un fracas et le bois du meuble, calciné, céda. Le bureau s'écroula sous un voile brûlé.

- Merde, contrôle-toi un peu ! s'écria Mahina.

- Parce que tu crois que je l'ai fait exprès ? m'emportai-je, alors que les cendres jaillissaient de nouveau de mes mains.

- Je n'en ai rien à carrer que tu l'ais fait exprès ou non, rétorqua vivement l'Animalis. Mais tu as failli détruire les parchemins ! dit-elle en ramassant trois parchemins échoués près des cendres.

J'écarquillai les yeux de surprise. Surprise qui fit taire mes pulsions de colère, me permettant de maitriser mes cendres afin qu'elles cessent de jaillir. Mahina tenait-elle entre les mains les parchemins activement recherchés par les Lycanthropes ? Comment allais-je pouvoir les récupérer des mains de cette Animalis ? Vu comment elle avait réagi, il était évident que ces parchemins avaient de l'importance, même pour elle.

- Qu'est-ce que c'est ? demandai-je, faisant mine de n'en avoir jamais entendu parler.

- Des parchemins, je pense que c'est évident, répondit sèchement l'Obscuras.

Je retins un râle de mécontentement. Elle me mettait vraiment les nerfs à vif.

- Je peux les regarder ? l'interrogeai-je, sachant éperdument que cette demande était veine voir stupide.

Elle n'allait pas me passer un bien aussi précieux parce que je le lui demandais...

- Si tu veux, accepta-t-elle en me balançant les parchemins entre les mains, tu peux même les garder.

Je restai hébétée, les mains face à moi, les parchemins entre les doigts.

- Quoi ? lâchai-je sous le coup de la surprise.

Mahina éclata de rire.

- Je sais éperdument qu'il s'agit des parchemins que vous êtes venus chercher, toi et les Lycanthropes, cesse de jouer les petites filles médusées. Personnellement, je m'en fiche du devenir de ces bouts de papier, mais c'est plutôt intéressant de voir toute l'énergie que vous déployez, vous, tout comme la reine, à les retrouver et les garder en lieu sûr.

Cette Obscuras était incompréhensible.

- Je... je ferais mieux d'y aller, conclus-je.

Maintenant que j'avais les parchemins des Lycanthropes, autant ne plus s'attarder dans les lieux. Je savais, dans tous les cas, que je n'apprendrais rien de plus de cette Animalis étrange. Elle semblait désormais fermée à toutes éventuelles questions.

Mahina haussa les épaules et me regarda m'éloigner sans broncher. Je me dirigeai vers la porte, l'ouvrant, m'apprêtant à sortir, lorsque l'Obscuras me saisit le bras pour me retenir.

- Je suis contente de te voir sous ton vrai jour, Eudora, ton vrai toi, ton vrai visage. Ton aspect de terrienne n'était qu'une barrière qui t'empêchait d'avancer.

Mahina me lâcha le bras. Elle se rapprocha lentement de moi, et se pencha à mon oreille pour me souffler quelques derniers mots.

- Tu ne trouves pas ironique que ta race soit celle destinée à ramener la lumière alors même que les derniers survivants sont emplis de noirceurs ?

Mahina partit dans un grand éclat de rire avant de se changer en serpent et de disparaitre à l'encadrement de la porte. 

***

NDA : Hey ! Et le voilà le chapitre 3 enfin arrivé xD J'espère qu'il vous aura plus !

- Mahina, vous en pensez quoi ? Une idée d'à qui elle a bien pu promettre de ne pas toucher à Eudora ?

Bon j'ai pas vraiment de questions pour ce chapitre x) ça se voit ! On se retrouve la semaine prochaine pour un chapitre du PDV Evilash 🙄 (je suis gentille, je vous préviens à l'avance)

Kissy kissy 💙

#Nakijo.

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