24. Protection.
Allongée dans un fauteuil, je contemplais le plafond depuis déjà une bonne paire de minutes. Je n'avais pas envie de bouger. Je voulais rester à ne rien faire, ne rien penser. Je n'avais d'ailleurs pas fait grand-chose de la journée. La veille, j'avais fini par aller dormir, après avoir vu Evilash, et par chance, aucun Inception n'était venu me rendre visite. Mais entourée des autres Obscuras, désormais conscients du risque qu'encourait de fermer l'œil, nous étions tous plus vigilant aux sommeils des autres.
Un bruit de verre se brisant me fit sursauter. Je tournai la tête et découvris qu'Orso venait de se réveiller. Tout le monde s'était figé dans la pièce, attendant de voir comment allait se comporter l'Animalis. Ce dernier avait voulu se servir un verre d'eau, mais l'avait fait tomber au sol lorsqu'il nous avait perçu. Il dormait lors de notre arrivée et ignorait que nous étions ici. Pourtant, il se contenta de regarder les éclats de verre à ses pieds et haussa les épaules. Il retourna s'assoir sur son tabouret et se rallongea sur le bar, voulant se rendormir.
Les Obscuras autour de moi s'échangèrent des regards, mais personne n'osa émettre le moindre propos. La salle fut plongée dans un silence pesant. Décidant de briser ce blanc à rallonge, Martial s'avança vers Orso. Je sentis sa bêtise arriver à plein nez. Martial s'accouda au bars, contemplant l'Animalis du Grizzly et finit par lui tapoter l'épaule. Orso ne broncha pas. Martial insista et finit par le secouer vivement, voulant le faire réagir. Orso émit un grognement de mécontentement, mais ne bougea pas pour autant, toujours affalé sur le bar. Le Guerrier se massa le front, cherchant un moyen de le faire réagir.
- Fou lui la paix, Martial, soupira Nérée.
- On ne peut pas le laisser ainsi, protesta le Guerrier.
Martial secoua le bras de l'Animalis.
- Viens Orso, on va s'entraîner ! lui proposa-t-il. Je suis sûre que tu rêves de me mettre la pâtée ! Tout le monde rêve de me mettre la pâtée.
Le grizzly ne broncha pas. Martial lui secoua un peu plus le bras et dans un grognement, Orso le repoussa d'un geste brusque. Ne s'y attendant pas, le Guerrier tomba le cul par terre.
- Là, ça ne compte pas, riposta-t-il, je n'étais pas prêt.
Mais le Guerrier n'insista pas plus et se contenta de regarder Orso, lui tourner le dos, s'affalant un peu plus sur le bar. Un nouveau silence s'installa. Il fut interrompu par des Lycanthropes entrant dans la pièce, accompagnés de Circé.
Les deux Lycanthropes s'arrêtèrent à l'entrée de la pièce. Le premier Lycanthrope n'était autre que Zahir, le loup gris, semblant particulièrement proche de Circé. Le deuxième, je ne l'avais encore jamais vu. Il avait la peau faite de bronze. Ses cheveux, des boucles brunes aux reflets dorés retombaient sur son front, le cachant partiellement. Il possédait un charisme que l'on ne pouvait nier. Ses yeux de lave vagabondaient dans la salle, nous découvrant tour à tour. Depuis notre arrivée dans leur tanière, l'ensemble des Lycanthropes s'étaient montrés méfiants à notre égard. Pourtant, ce Lycanthrope ne semblait, lui, pas particulièrement dérangé par notre venu. Il paraissait curieux.
- On vous a aménagé des chambres, annonça Zahir, mais vous devrez vous les partager. On ne peut pas se permettre de donner des chambres individuelles à tout le monde.
Cette nouvelle ne sembla pas plaire à Hell. Pour ma part, je me contentai de serrai les poings. Je n'étais pas faite pour partager ma chambre avec quelqu'un, je finissais toujours par péter les plombs. Sanjana en était témoin et avait déjà, par le passé, dû en faire les frais. Pourtant, depuis que j'étais arrivée sur Obscuratium, j'avais dû, malgré moi, m'habituer à partager mon intimité avec des inconnus. Mais la nuit, j'avais presque toujours su m'isoler des autres.
- Avant de vous amener aux chambres, il y a quelques points que j'aimerais régler, annonça Zahir. Je n'ai pas pour habitude d'emmener de parfaits inconnus au sein de ma meute. Je préfèrerais connaître vos sous-races afin de ne pas avoir de mauvaises surprises. Et pour certain, connaître vos races.
Il contempla Hell sans même s'en cacher.
- Nous avons deux Terriens avec nous, déclara alors Kairos en désignant Maève et Adam. Pour ma part, je ne possède pas de sous-race.
Zahir inclina la tête à son attention avant de regarder les autres Obscuras présents dans la pièce. Son intérêt était davantage piqué par Hell.
- C'est indiscret de nous demander nos sous-races, intervint Alisa qui se trouvait non loin du Faucheur.
Les yeux de lave de Zahir s'arrêtèrent sur la Banshee qui lui rendit son regard.
- Peut-être, mais ici, vous êtes chez nous, et je refuse de prendre le risque d'avoir de mauvaises surprises. Soit vous jouez la transparence, soit vous vous cassez d'ici et vous vous débrouillez avec les cavaliers de la reine.
La Banshee fut contrariée par cette réponse.
- Je ne vois pas dans quel intérêt on vous ferait du tort, rétorqua-t-elle, mais les sous-races sont pour certains un jardin secret.
- C'est non négociable.
Zahir n'attendit pas qu'Alisa s'entête, il se détourna d'elle et contempla le reste des Obscuras, attendant une réponse. Son regard s'arrêta sur Ciara, l'enfant aux yeux vairons. C'est le deuxième Lycanthrope, suivant son regard, qui prit la parole.
- C'est particulier, commenta-t-il, comment se fait-il qu'elle ait de tels yeux ?
- Une malformation j'imagine, lui répondit Ronan, on n'en sait pas plus.
L'enfant contempla les Lycanthropes avec de grands yeux curieux. Ces derniers se désintéressèrent bien vite d'elle. Comprenant que Zahir n'allait pas lâcher l'affaire, certains Obscuras capitulèrent. Ce fut d'abord ceux ne possédant aucune sous-race qui prirent la parole. Kairos avait été le premier à jouer franc jeux, ce fut Nérée qui suivit son exemple, avouant ne pas avoir de sous-race. Il fut imité par Tenshi, Alisa, Ronan et Martial. Rox avoua elle aussi n'avoir qu'une seule race, refusant d'admettre qu'elle était un Kitsune. Un choix que je comprenais parfaitement. C'était un détail qui ne regardait qu'elle. Heureusement, personne ne connaissait l'existence de sa sous-race et par ce fait, personne n'objecta sa réponse. Je surpris toutefois un sourire se dessiner sur le visage de l'enfant aux yeux vairons. Qu'est-ce qui l'amusait autant ?
Lorsque Kalidas déclara n'avoir aucune sous-race, le sourire de l'enfant s'élargit de plus bel. Elle me mettait étrangement mal à l'aise. Une bonne partie, si ce n'était pratiquement l'ensemble des anciens Clandestins, savaient que Kalidas était aussi un Inception, mais à mon plus grand soulagement, personne ne vint le dénoncer. Zahir allait-il nous croire sur parole ? Il semblait être de nature méfiante, je doutais que nos simples affirmations puissent lui suffire.
Sanjana fut la première à avouer qu'elle possédait comme sous-race, celle des Télépathes, ce n'était un secret pour personne, ainsi que celle des Guerriers. Ciara continuait de suivre les échanges, son sourire amusé avait disparu, affichant une mine plus sérieuse, les lèvres serrées. Elle contemplait Sanjana, les sourcils froncés. Son regard dévia vers Cassius, toujours la même expression au visage, lorsque celui-ci prit la parole :
- J'ai deux sous-races, je suis aussi un Guerrier et un Gardien.
Après le Guérisseur, personne ne prit la parole. Zahir désigna alors Rose, qui était assise sur un accoudoir. L'Obscuras aux yeux rose vif haussa un sourcil.
- A part une Gaïa, qu'est-ce que tu es ? lui demanda le Lycanthrope.
- Une Guerrière.
Je ne fus pas surprise par cette annonce. Rose dégageait une force surprenante. Je me figeai lorsque je vis que les regards s'étaient tournés vers moi. Ce fut le deuxième Lycanthrope qui m'apostropha.
- Qu'est-ce qui se cache sous tes allures de Terrienne ? me demanda-t-il avec une curiosité qui vint me frapper de plein fouet.
- Une Nymphe, raillai-je, et toi ? Tu caches quoi derrière ces yeux affreux ? C'est bien beau de nous bassiner avec vos questions, mais moi non plus, je ne veux pas avoir de surprises.
- On est chez nous, nous n'avons pas de compte à vous rendre, intervint Zahir.
Le Lycanthrope à la peau de bronze haussa les épaules et détourna son attention, me frustrant davantage. Je commençais déjà à en avoir marre de cet endroit et il était hors de question que l'on me cache quoi que ce soit. Quitte à reprendre mes mauvaises habitudes et à fouiner là où je le pouvais.
- Et toi ? demanda Zahir à Hell. Qui es-tu et pourquoi te caches-tu sous ce monticule de vêtements ?
- On n'a pas tous la chance de pouvoir assumer notre race, répliqua Hell.
- Tu vas pourtant devoir le faire, s'entêta le Lycanthrope. Lorsque j'invite quelqu'un chez moi, il n'a le droit à aucune cachoterie.
Hell baissa la tête, pensif, mais finit par capituler.
- Je suis un Faucheur, mais aussi un Spectre.
Je fronçais les sourcils. Un Spectre ? Qu'est-ce que c'était que ce truc encore ? Sa réponse jeta un silence glacial. Je savais que ce n'était pas sa race que le Faucheur avait le plus de mal à assumer, mais il semblait tout de même mal à l'aise. Zahir se désintéressa pourtant bien vite de lui. Son regard se posa sur Orso, dormant toujours sur le bar, dans un piètre état.
- Et lui ? demanda-t-il. Quelqu'un peut me dire s'il possède une sous-race ? Et après, vous pourriez penser à l'emmener dans une autre pièce ? A force de dormir sur mon bar, il va finir par fusionner avec.
Ronan se massa la nuque, embêté.
- On ne sait pas grand-chose d'Orso, avoua-t-il.
Nérée ricana à cette remarque.
- Rien du tout tu veux dire.
La Sirène ne semblait toujours pas avoir avalé les révélations sur ce dernier. Le fait que la reine Zara puisse être la mère d'Orso avait surpris tout le monde.
- Aucun de vous ne sait s'il possède une sous-race ? se surprit le deuxième Lycanthrope.
- On ne connait même pas son pouvoir individuel, lui répondit Martial.
Je surpris un nouveau sourire amusé en provenance de Ciara. Elle regardait Orso, serrant les lèvres pour éteindre son sourire. Cette petite était vraiment étrange.
Zahir soupira, mais n'insista pas plus.
- Bleizian va vous conduire là où se trouve vos chambres, nous informa-t-il, je reviendrai vers vous plus tard. Ici, ce n'est pas un hôtel, je vous héberge, ok, mais vous ne vous tournerez pas les pouces.
Sur ces mots, Zahir sortit de la pièce sans un regard en arrière. Circé nous fit signe de suivre le dénommé Bleizian avant de partir à son tour. Le Lycanthrope à la peau de bronze nous fit signe de le suivre dans un sourire crispé avant de s'aventurer dans des galeries creusées dans le volcan. Je suivis le mouvement, traînant des pieds. Je n'aimais pas cet endroit. Je n'aimais pas la proximité avec autant de personnes m'étant inconnu. J'avais envie de me tirer d'ici.
- Tu as une sous-race ? demanda Sanjana à l'attention de Bleizian.
La Sirène semblait vouloir percer à jour le Lycanthrope qui nous servait de guide. Connaissant cette dernière, je savais qu'elle ne lâcherait pas le morceau tant qu'elle n'aurait pas gain de cause. J'étais de son côté. Bleizian sembla toutefois non réticent à lui répondre.
- J'ai pour sous-race celle des Vampires, lui répondit-il.
J'eus un mouvement de recul.
- T'es un Vampire ? lâchai-je d'une mine dégoûtée, surprise que la race de buveur de sang puisse réellement exister.
Sanjana éclata de rire.
- Te fis pas aux contes de la Terre, E., c'est différent ici.
- Encore heureux, grinçai-je, je n'ai pas envie qu'on me liquide de mon sang pendant mon sommeil.
- Les contes de la Terre ? s'étonna Bleizian. Qu'est-ce que les Terriens racontent sur nous ?
- Ils racontent que vous êtes des cannibales buvant le sang de vos semblables, que vous cramez au soleil et que vous ressemblez à des cadavres qui détestent l'ail, me moquai-je.
- J'adore l'ail ! s'outra la Lycanthrope.
Je ne pris pas la peine de juger ses goûts étranges.
- Pour le sang, c'est vrai, je peux le vider de ton corps.
- Tu te nourris vraiment de sang ? s'inquiéta Maève.
- Non, quelle idée, s'amusa-t-il. Le pouvoir de la race des Vampires et de sortir des canines et dégorger ses ennemis. Mais on ne les mange pas.
Bleizian s'arrêta dans une galerie et nous désigna les diverses portes se présentant devant nous.
- Vous avez à votre disposition deux chambres de quatre et trois chambres de trois, vous vous débrouillez pour les répartitions. Et lorsque vous vous serez décidés, n'oubliez pas d'emmener Orso dans sa chambre, il monopolise un peu trop notre bar. Tant qu'à faire, faite lui prendre une douche, mes narines vous remercieront.
Le Lycanthrope nous laissa entre nous, quittant les lieux. Sanjana agrippa le bras de Maève.
- Tu viens dans ma chambre ! s'enthousiasma-t-elle. Par contre je ne veux pas d'Eudora, elle est trop chiante quand on empiète sur son intimité.
Je la foudroyai du regard tandis que, dans un rire, Sanjana partit monopoliser l'une des deux chambres de quatre, emportant Maève avec elle. Croisant les bras, je me mis en retrait, agacée.
- Boude pas, moi je veux bien partager ma chambre avec toi, rigola Alisa se posant près de moi.
- Je ne boude pas, répliquai-je.
- Tu as une étrange façon de sourire, se moqua-t-elle.
- Circé ne vient pas avec nous ? demanda Tenshi.
- Elle doit être trop occupée à fréquenter ses nouveaux amis, railla Nérée qui semblait de mauvaise humeur.
Après vingt longues minutes, la répartition des chambres fut clôturée et je me retrouvai dans une chambre de trois en compagnie d'Alisa et de Rox. Alisa s'était laissée tomber sur le lit qu'elle s'était choisie, bras écartés.
- Un vrai lit ! s'ébahit-elle. J'ai l'impression que je n'ai pas dormi dans un lit pareil depuis une décennie.
Rox lui envoya un regard amusé. Je me contentai de rajuster mon oreiller, n'arrivant pas à chasser ma mauvaise humeur. J'étais agacée par la réaction de Sanjana. Elle partageait sa chambre avec Maève, Rose et Ciara. Elle avait préféré deux inconnus à moi. Ok, la dernière fois que nous avions partagé une chambre, j'avais éventré son oreiller et teint ses cheveux en rose... mais j'avais six ans !
On toqua à la porte. Je cessai de donner des coups à mon oreiller, me tournant vers la porte d'un geste brusque. Si c'était Sanjana, elle pouvait aller se faire voir. Et j'étais sûre qu'il s'agissait d'elle. J'ouvris la porte avec violence, les yeux incendiés.
- On ne peut pas être deux minutes tranquilles ? Va t'occuper dans ta chambre au lieu de déranger les autres !
Cassius eut un mouvement de recul, les yeux écarquillés. Merde. Ce n'était pas Sanjana.
- Désolé, s'excusa le Guérisseur, mais je voulais te parler. C'est important.
Je soupirai d'agacement.
- Je suis occupée.
- A quoi ? demanda-t-il.
- A martyriser son oreiller, commenta Alisa, à force elle va finir par le défigurer.
Je serrai les poings en entendant la Banshee rire.
- Ce n'est pas une activité urgente, riposta Cassius. Je dois vraiment te parler. C'est important.
Ce n'était pas la première fois que Cassius venait me voir, prétextant vouloir aborder un sujet important. Je lui aurais bien claqué la porte au nez, mais son regard tracassé me fit changer d'avis. Dans un grommèlement, je sortis de la chambre, claquant la porte derrière moi.
- Qu'est-ce que tu me veux ? Je te préviens, tu as intérêt à faire vite parce que je n'ai clairement pas envie de discuter.
- Je voulais te parler de ce qu'il s'est passé avec les Darknils, m'expliqua-t-il.
Je me figeai. Je savais que j'aurais dû lui claquer la porte au nez.
- Je n'ai pas envie de parler de ce truc, râlai-je, fou-moi la paix.
Ayant peur que je ne m'en aille, Cassius me saisit le bras, les yeux suppliants. Je me dégageai de sa prise d'un geste brusque.
- S'il-te-plait Eudora, écoute-moi. Je ne cherche pas à t'embêter, ni à faire ressurgir de mauvais souvenirs, mais il faut absolument que j'en parle. C'est en train de me bousiller de l'intérieur.
Je fronçai les sourcils.
- De quoi tu parles ?
- De ce qu'il s'est passé avant que tu ne t'enfuies avec Rox.
Je restai interdite, ne voyant pas de quoi il voulait parler. Voulait-il discuter de la mort de sa sœur ? Savoir comment avait-elle péri ? Mais dans ce cas, pourquoi n'allait-il pas voir Rox ? Au fond, j'étais convaincue qu'il y avait quelque chose d'autre. Son regard était beaucoup trop étrange. Torturé. Plein de culpabilité.
- Tu veux parler de la mort d'Aleth ? demandai-je, pour être sûre.
Cassius secoua la tête.
- Je veux parler de ta mort.
Mon sang se figea dans mes veines.
Ma mort.
Lorsqu'on tentait de s'enfuir hors de l'emprise des Darknils, l'un d'eux m'avait transpercé le cœur. Je m'étais sentie mourir. Puis, un bouclier avait éjecté mes adversaires loin de moi et ma blessure mortelle s'était refermée. Comment pouvait-il connaître un tel fait ? La réponse me parut évidente.
- C'est toi, le Gardien qui m'a protégée, compris-je.
Rox avait alors fait mention d'un Gardien me protégeant. Je n'avais pas eu le temps de m'interroger sur le sujet. Qu'est-ce qu'était qu'un Gardien au juste ? Le seul Gardien à ma connaissance était Cassius.
- Oui, se contenta-t-il de répondre.
Je haussai un sourcil.
- C'est quoi un Gardien, au juste ?
- Son pouvoir est celui de protéger une personne de son choix, sous sa protection, si cette personne venait à mourir, la mort lui est évitée. C'est pour cette raison que je sais que tu aurais dû mourir, tu étais sous ma protection et j'ai senti ta mort comme si c'était la mienne.
Je clignai vivement des yeux, assimilant ses propos.
- Tu n'as pas protégé Aleth ? m'étonnai-je. Ni Rox ?
- Je ne peux protéger qu'une seule personne à la fois, si j'en venais à en protéger deux et que l'une de ces deux personnes mourraient, j'aurais dépensé tellement d'énergie qu'au lieu de lui éviter la mort, je mourrais à sa place.
J'étais abasourdie. Pas par ce qu'il venait de m'apprendre, mais par la conclusion que je venais de faire.
- Tu as préféré me protéger moi, plutôt que tes sœurs ? me surpris-je, les yeux écarquillés.
La culpabilité éclata dans son regard.
- Je... je ne pouvais pas faire autrement, marmonna-t-il en regardant ses pieds.
- Qu'est-ce que tu racontes ? Tu ne pouvais pas protéger tes sœurs ?
- Si.
- Mais tu ne l'as pas fait ?
- Non.
- Pourquoi ?
Cassius redressa la tête, me détaillant de ses yeux couleur émeraude.
- Je ne pouvais choisir qu'une seule personne à protéger. Tu ne peux pas imaginer l'horreur de la situation lorsque tu es confronté à ce choix alors que les trois personnes auquel tu tiens le plus sont en danger.
Mon cœur avait du mal à battre. Qu'est-ce qu'il essayait de me dire ?
- Je t'ai choisi toi. Tu m'as sauvé la vie en me retirant de mon état d'Obscurium... Tu... Je ne pouvais pas te laisser mourir.
- Tu m'as préférée moi, à tes sœurs ? m'ahuris-je.
Cassius passa une main sur son visage, l'âme torturée. Il semblait blessé, empli de remord.
- Je t'aime Eudora. J'ai dû mal à vivre avec la mort d'Aleth sur la conscience, mais toi, morte, je ne l'aurais jamais supporté.
J'étais statufiée sur place. J'avais dû mal entendre. Je papillonnai vivement des yeux.
- Tu... tu as décidé de jouer les anges gardiens avec moi ?
J'avais du mal à croire ce qu'il se passait. Il avait fallu que je sauve un individu de son état d'Obscurium pour qu'il tombe amoureux de moi ? C'était un cauchemar ! Comment pouvait-il m'aimer alors que je faisais aucun effort pour qu'il m'apprécie ?
- Je ne joue pas les anges gardiens, m'expliqua-t-il. Je ne peux protéger une personne qu'une fois. Lorsque celle-ci est sauvée de la mort, je ne peux pas la protéger une deuxième fois au risque de mourir à sa place la seconde fois.
Je papillonnai une nouvelle fois des yeux.
- Ok, lâchai-je avant de reculer.
D'une main tremblante, j'ouvris la porte de ma chambre avant d'entrer et de la claquer au nez du Guérisseur.
***
NDA : Hey cette fois-ci je suis pas en retard ! *0*
Ce chapitre, vous l'avez trouvé comment ?
- La race des Vampires, votre opinion ?
- Cassius qui est le Gardien et ses raisons d'avoir protégé Eudora, votre avis ?
Voilà voilà ! Je n'ai pas plus de questions pour aujourd'hui ! À la semaine prochaine ! Kissy kissy 💙
#Nakijo.
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