23. Poupée vaudou.

On courrait.

Je perdais toujours du sang, cascadant sur mon visage. Ma tête était lourde. Je me sentais mal. A bout de force. A bout de souffle. Aux portes du néant. Mais il fallait tenir. Encore un peu. Encore quelques secondes. Peut-être plus. Il fallait tenir, parce qu'il fallait prévenir la patrouille du danger imminent.

Kalidas.

Je me raccrochais à ce prénom.

Il fallait que je continue de courir pour lui.

Alors je courais, ignorant la douleur. J'exhalais quelques secondes ma souffrance avant de la refouler au plus profond de mon être. Le sang me voilait la vue, entrait dans ma bouche. Mes poumons étaient en feu. Mon énergie au plus bas. Mais il était hors de question que le mot abandon fasse partie de mon vocabulaire.

Maève peinait de plus en plus à garder le rythme, mais trop focalisée sur mes propres douleurs, je ne le remarquai pas tout de suite. C'est lorsqu'elle s'arrêta complètement que je me rendis compte que quelque chose n'allait pas. Je me tournai vers elle, inquiète.

- Continue sans moi, m'intima-t-elle, je te ralentis.

- Hors de question que je te laisse seule ici ! m'offusquai-je, il va falloir que tu me suives. Je ne te laisserai pas derrière, mais je ne peux pas non plus perdre du temps.

Maève était extrêmement pâle. Elle saignait du nez et semblait à deux doigts de tourner de l'œil. Elle était malade, je le savais. La voir ainsi me détruisait de l'intérieur. Elle était mourante. Et nous n'avions même pas le temps de la préserver. La situation était trop chaotique.

Je pris ses mains dans les miennes, la regardant droit dans les yeux. Surprise, elle m'étudia, perplexe.

- Je sais que c'est dur, qu'on vit des choses atroces, que tu ne vas pas bien, avouai-je, mais nous devons poursuivre notre route. Nous n'avons pas le choix. Et je sais aussi que derrière tes apparences fragiles et sensibles se cachent une fille avec un mental d'acier. Tu es courageuse et tu prends continuellement sur toi, sans jamais te plaindre. Et je sais que j'abuse de tes qualités, et ce, depuis que l'on se connait. Mais aujourd'hui encore, je vais te demander de me laisser encore abuser de toi et de me suivre, de prendre sur toi, de puiser dans tes dernières forces pour rester avec moi. Parce que t'abandonner est au-dessus de mes forces. Parce que l'on vient de perdre tous ceux qu'on connaissait dans le volcan, parce qu'on ne sait pas si on arrivera à temps pour prévenir les derniers rebelles et qu'il ne me reste plus que toi. Je ne veux pas te perdre aussi. Alors continue de courir.

Maève me contempla avec stupéfaction. La gêne m'enflammait le corps mais je ne laissais rien paraître. Je n'avais pas pour habitude de me livrer et elle le savait parfaitement. Esquissant un sourire, Maève acquiesça, et on se remit à courir.

Mes yeux volaient dans toutes les directions, cherchant désespérément la silhouette si familière de Kalidas. Le temps semblait à la fois long et si rapide. La douleur me sifflait dans tout le corps. Je devais avoir piètre allure. J'étais couverte de sang. Mon sang, mais aussi celui de l'ennemi. J'étais à bout de force. Maève tenait bon, mais n'était pas en meilleure forme que moi. Et j'avais peur. Peur de ne pas arriver à temps. Peur de ne jamais revoir ceux amenés auprès de la reine. Peur que Maève ne tienne pas le coup. Peur que Samaël triomphe.

Toutes ces années de souffrance pour en arriver là. A ce chaos. Ce bain de sang. Ces échecs continuent.

Courant sans s'arrêter, j'avançai sans même plus réfléchir à mes gestes, consciente que si je m'arrêtais, je n'aurais probablement plus la force de poursuivre. Mes yeux furent alors attirés par des silhouettes se découpant dans le paysage. Lorsque je reconnus la patrouille, le soulagement envahit chaque cellule de mon être et me donna l'énergie suffisante pour courir en leur direction. On les avait enfin trouvés.

Et aucun ennemi en vue.

Nous étions arrivés avant eux.

La patrouille nous aperçut et s'arrêta. Aucun doute qu'elle était en route pour rentrer au volcan. Ils ne tardèrent pas à se rendre compte que quelque chose n'allait pas. Ils se dirigèrent vivement vers nous. Kalidas se téléporta directement face à moi. J'arrêtai de courir, les jambes tremblantes. Je pris plusieurs inspirations afin de retrouver mon souffle. Kalidas attrapa mes bras pour me soutenir, le regard trahissant son inquiétude grandissante.

A mon côté, Maève s'était elle aussi arrêtée, les mains sur les cuisses, le souffle court.

Kalidas nous regarda chacune avant de s'attarder sur mon visage inondé de sang.

- Que s'est-il passé ? demanda-t-il.

Le reste de la patrouille venait de le rejoindre. Chacun nous étudiait avec des yeux emplis d'épouvante. J'aurais voulu leur arracher les pupilles. J'avais l'impression d'être étudié telle une chose fragile et mon manque de force n'arrangeait pas mes ressentiments. Je détestais me sentir aussi faible.

- Il faut qu'on se tire d'ici, soufflai-je, qu'on trouve une planque et vite.

- Une planque ? Pour quoi faire ? s'étonna une Lycanthrope.

- Je n'ai pas le temps de répondre aux questions, m'énervai-je, il faut qu'on se tire maintenant, avant que la reine et ses acolytes ne débarquent. On a peu de temps devant nous.

- Et les autres ? s'inquiéta un autre loup.

Je pris sur moi pour ne pas m'emporter.

- Les autres ne sont plus là, c'est trop tard. Le volcan est ravagé, il y a eu beaucoup de morts et tous ceux qui ne se sont pas faits tuer, ont été envoyé aux côtés de Zara. On est les seules à être parvenu à quitter les lieux.

Une vague d'horreur s'abattit sur mes interlocuteurs.

- Il faut qu'on parte, insistai-je devant leur immobilité.

Voyant l'hébétement prendre place sur la raison, Circé prit les choses en main. Elle ordonna à chacun de se remuer et envoya un Lycanthrope épauler Maève tandis que Kalidas était toujours à mes côtés. On n'eut pas le temps de partir que la terre se mit à trembler.

Nous étions arrivées trop tard. Nous n'avions pas eu le temps de fuir. L'ennemi était arrivé.

Mais alors que je m'attendais à voir surgir des cavaliers dans tous les coins, répétant le même schéma que dans le volcan, tout se passa bien autrement. Ce n'était pas les cavaliers.

Mon effroi fut dupliqué lorsque je vis, surgissant de la terre dans une explosion, un Darknil. Evidemment, Zara étant une Darknil, il n'y avait pas que les cavaliers qu'elle avait envoyés.

Il était seul. En apparence. Je savais qu'il ne l'était pas réellement. La terre continuait de gronder, elle se craquelait par endroit, une atmosphère étouffante nous enveloppait. Cet affrontement allait être plus redoutable et plus éprouvant que le précédent, j'en avais l'intime conviction. Les Gnomes Darknils creusaient déjà des galeries sous la terre, la rendant instable, prêts à nous emporter alors que le ciel se voilait d'une brume lugubre. Le Darknil face à nous, camouflé par ses accoutrements bleu nuit et ses yeux de diamants, pencha la tête sur le côté en sortant des objets de ses poches. Je redoutais déjà le pire.

Des poupées. Le Darknil venait d'empoigner des poupées façonnées dans de l'argile. Elles étaient hideuses, squelettiques avec un aspect bestial.

Un Lycanthrope non loin de moi se changea en loup et se mit à grogner, répondant aux hostilités. Il allait falloir se battre. Et j'étais déjà à bout de force.

Alors que le Darknil commençait à jouer avec ses poupées, le loup se jeta sur lui dans un grognement de rage. Il n'eut pas le temps d'atteindre sa cible que des mains surgirent de la terre, agrippant l'herbe de leurs doigts crochues. Avec une vitesse épatante, les bras rampèrent contre le sol, puis la tête sortie à son tour des entrailles de la terre et rapidement, plusieurs êtres immondes faisaient face au loup. Bien qu'ils aient un aspect humain, les êtres qui venaient de sortir de la terre semblaient avoir été construits dans de l'argile. Ils étaient squelettiques, leurs dos voutés laissaient percevoir les os de la colonne vertébrale. Leurs mains crochues étaient munies de longues griffes acérées. Leur visage ovale et dépourvu de cheveux, de sourcils et de nez faisait froid dans le dos. A la place des oreilles, les êtres possédaient de fin trou sur le côté du crâne. Leurs yeux étaient enfoncés dans leurs orbites et ne possédaient qu'une pupille qui volait follement dans tous les recoins, comme si les êtres étaient incapables de voir réellement. Leurs bouches étaient d'une largeur effarante, prenant toute la partie inférieure du visage, et laissant voir des centaines de dent pointues apparaître au grand jour.

Ces immondicités étaient la représentation parfaite des hideuses poupées que tenait le Darknil entre ses mains. C'était sa création. Probablement son pouvoir. Un pouvoir aussi terrifiant que l'image même des Darknils.

L'une des poupées grandeur nature attrapa le loup qui se ruait vers leur maître et lui saisit les os de la colonne vertébrale. Avec violence, elle jeta l'animal à ses pieds comme un vulgaire bout de chiffon. Dans un gargouillement monstrueux, l'être se jeta gueule ouverte vers le loup et lui déchiqueta la patte de ses dents pointues. Le sang gicla autour de sa bouche d'argile, la chair du loup dépassait entre les dents du monstre alors que ce dernier glapissait de douleur. Il était en train de le manger.

Les autres membres de la patrouille s'étaient jetés vers les êtres d'argile, dans la volonté de voler au secours de leur comparse et d'éliminer le Darknil aux poupées vaudous. Le Darknil dans un ricanement funeste, fit apparaître de nouveaux êtres immondes qui se jetèrent sur la patrouille en émettant d'affreux gargouillements.

Derrière nous, d'autres silhouettes se dessinaient dans la pénombre qui s'était installée depuis qu'un voile sombre nous avait recouvert. Nous étions encerclés.

J'étais faible. Trop faible. Mais je ne pouvais pas me permettre d'attendre, de laisser ces monstres m'avoir sans bouger. Je devais puiser dans toutes les dernières ressources qui me restaient pour me défendre. Pour ne pas me faire prendre aussi simplement. Quitte à épuiser mes dernières forces.

Kalidas me maintenait toujours. Il m'avait rendu invisible et les sens aux aguets, il paraissait chercher une issue, un moyen de nous sortir de là. La situation était déjà assez catastrophique, je ne pouvais pas le laisser prendre le risque de se battre à nos côtés. J'agrippai ses avants bras avec plus de force.

- Lâche-moi, lui demandai-je dans un chuchotement. Il faut que tu me lâches. C'est perdu d'avance. Téléporte-toi quelque part, va te mettre à l'abris. Ne les laisse pas triompher et t'emporter toi aussi.

Dos contre le torse du Rôdeur, je sentais son cœur battre avec frénésie, se synchronisant avec le mien. Je le connaissais. Je savais que le convaincre serait difficile, voir impossible. Et je le maudissais d'être aussi têtu. Je le maudissais de mettre sans cesse sa vie en jeu au profit de celle des autres. Je le maudissais de ne pas être assez égoïste pour partir. D'être trop stupide pour rester.

- Jamais je ne pourrais partir, m'intima-t-il.

Et ses mots étaient des couteaux.

- Rester ne nous aidera en rien, ne soit pas débile, rétorquai-je.

Le souffle du Rôdeur caressa ma nuque. Mes mains tremblaient. Je connaissais la suite de cette discussion, je savais où elle allait aboutir et j'aurais voulu hurler. Hurler face au monde. Hurler face à la vie. A ce manège incessant. Je perdais toujours tout ce que j'avais. Je ne faisais que perdre les miens, sans cesse. Sans cesse les piliers de ma vie se brisaient et lorsque je me permettais enfin d'en ériger des nouveaux, tout s'effondrait une nouvelle fois. Je perdais tout le monde sans pouvoir rien y faire. Et là, alors que celui qui comptait le plus pour moi avait la possibilité de s'en sortir, de fuir et de vivre loin d'un massacre à venir, il refusait cette chance. J'avais envie de hurler.

- Je me battrai jusqu'au bout à tes côtés, me souffla le Rôdeur, mais jamais je ne partirai. Jamais je ne vous abandonnerai à votre sort en fuyant tel un lâche.

Je le repoussai, voulant l'éloigner de moi. Je voulais qu'il me lâche. Je voulais redevenir visible. Affronter l'ennemi jusqu'à m'effondrer de fatigue, pour que, pendant ce temps, Kalidas disparaisse. Pour qu'il se téléporte ailleurs. Vaine illusion.

Autour de nous, tout dégénérait. Kalidas, nous maintenant toujours invisible, tentait de déséquilibrer les poupées d'argile qui revenaient malgré tout à la charge au bout de quelques secondes. Du sang tapissait le sol. Les grondements des êtres hideux se mélangeaient aux grognements des loups. Circé utilisait son pouvoir du poison sur les poupées, en vain et le Darknil était hors de portée. Personne ne parvenait à l'atteindre. Il sentait toutes les attaques arriver comme si son instinct était décuplé. Chaque attaque, même invisible, il la parait.

Ses poupées vaudous faisaient tout le sale boulot. Elles attaquaient sans relâche, insensible à la douleur. Leurs griffes s'enfonçaient dans la chair, leurs crocs la déchiquetaient, leurs bras balayaient les ennemis leur sautant dessus et d'une force herculéenne, les envoyaient voler dans le décor. Et nous n'étions pas assez nombreux pour parer des ennemis aussi redoutables.

Je renonçais à faire appel des cendres. J'étais trop épuisée pour les appeler, trop fatiguée pour les guider, trop éreintée pour les contrôler. A la place, je mis toute ma concentration, toutes mes dernières forces dans la construction d'une illusion ne pouvant se détruire au toucher.

Œil pour œil, dent pour dent.

Ils voulaient jouer. On allait jouer. De la même manière qu'eux. Levant la main vers le ciel, je me concentrai pour créer l'armée parfaite. Des entrailles de la terre, mes propres marionnettes firent irruption. Je me concentrai pour imaginer chaque détail de leur construction. Un faux pas et l'illusion s'effondrerait. Un instant d'inattention et l'illusion serait réduit en pièce.

De la terre, mes créations émergèrent. Des titans se dressèrent dans le champ de bataille. Leurs peaux étaient semblables au charbon et de la fumée s'en échappait. Des ailes de démons se déployèrent derrière eux et firent battre le vent avec une puissance renversante. Au sommet de leurs têtes trônaient deux cornes d'onyx. Leurs yeux n'étaient que des flammes rouges, leurs gueules étaient pourvues d'une mâchoire d'acier aux dents pouvant broyer n'importe quoi. Ils avaient une langue de serpent violacée qui balayait l'air à la recherche d'une proie. Ils possédaient quatre mains d'une largeur effarante, pouvant briser un roc dans une simple pression. Et enfin, une longue queue pointue, parsemée de piques tranchants leur servant d'arme mortelle.

Focalisant toute ma concentration et toute ma force dans mes créations, je leur transmis toute l'énergie et la volonté que j'avais en ma possession. Mes créatures devaient d'être parfaites et ne pas s'effacer au contact. Un seul faux pas, et je perdais.

Mes créations se jetèrent sur les êtres du Darknil. Les monstres d'argile poussèrent des grondements affreux en chargeant à leur tour. Les dents pointues des poupées d'argiles s'enfoncèrent dans la chair charbon de mes créations. La fumée émanant de mes marionnettes enveloppa l'adversaire et fit fondre l'argile par grosses gouttes. Malheureusement, ces êtres se regénéraient aussi vite qu'ils se désintégraient.

Les griffes aiguisées des pantins des Darknils creusèrent dans le charbon de mes créations, dans le souhait de les réduire à néant. Mes titans ne se laissèrent pas faire. D'une main, mes marionnettes prirent l'ennemis par la tête et lui broyèrent la boite crânienne. Tel un fruit mur, le crâne explosa, faisant gicler un liquide semblable à de la compote brune malodorante.

Les poupées d'argile tombèrent contre le sol dans un bruit mou. Il ne fallut pas plus de cinq secondes avant que leurs têtes ne repoussent. Tel un ballon de baudruche en train d'être gonflé, le crâne des monstres reprit forme et les êtres immondes se remirent sur leurs jambes et attaquèrent de nouveau mes titans comme si rien ne leur était arrivé.

Ma concentration était pleinement focalisée sur mes créations. J'avais les muscles tendus, j'étais complétement immobile. Kalidas veillait toujours à me rendre invisible, m'évitant d'être aperçu par l'ennemi alors que mes illusions me rendaient vulnérables.

Les Darknils n'étaient pas dupes. Ils savaient d'où provenait ces titans sortis de nulle part. Des Darknils avaient surgi de la pénombre pour épauler celui déjà présent. Ils attaquaient les membres de la patrouille. Me cherchaient. Tentaient de me trouver pour éliminer à travers moi, ces monstres de charbon. Je n'étais pas en mesure de me défendre. Il fallait que ma concentration soit pleinement dirigée sur mes créations et j'y mettais tout ce qui me restait d'énergie. S'ils me trouvaient, je ne pouvais rien faire pour me défendre. C'était fichu.

Mes alliés l'avaient compris. Kalidas veillait à me garder invisible et restait près de moi, prêt à parer la moindre attaque. Les autres membres de la patrouille faisaient tout ce qui était en leur pouvoir pour empêcher l'ennemi d'approcher et de me localiser.

Mes monstres continuaient de détruire les pantins de l'adversaire, qui sans cesse, se régénéraient. J'envoyai la queue de mes créations déchiqueter l'adversaire, les coupant en morceaux. Les poings des titans s'abattaient sur les corps d'argile qui giclaient avant de se reformer. Le sol n'était plus qu'une bourbe de sang noir des titans se mélangeant à la bouillasse brune des poupées vaudous. Une odeur pestilentielle régnait dans l'air et nous prenait à la gorge.

Il était de plus en plus pénible de garder mes pantins intacts et maintenir mon illusion. L'épuisement faisait trembler mes muscles. Sous la concentration, une veine frontale déformait mon front alors que le sang pulsait dans mon crâne. J'avais l'impression que je brûlais vivante. Mais il fallait que je passe outre. Je n'avais pas le temps de m'attarder sur mon état qui ne cessait de se dégrader. Du sang se mit à s'écouler hors de mon nez, glisser sur ma bouche, vint peindre mon visage déjà recouvert d'hémoglobine.

Mes titans s'affaiblissaient au rythme de mon épuisement grandissant. Ils peinaient à réduire l'adversaire à néant, mais je ne baissai pas les bras pour autant. Mes titans chargeaient, frappaient de leurs poings, balayaient l'ennemi de leurs puissantes queues, broyaient entre leurs dents les affreux crâne d'argile. C'était interminable. Et je n'arrivais même pas à atteindre le Darknil maîtrisant les poupées d'argile pour détruire le mal à sa source. Ses créations le protégeaient coûte que coûte.

Les Darknils arrivaient en surnombre. Mes titans se fragilisaient. Nous n'étions pas assez nombreux pour les repousser. Un éclair de flammes vertes fendit la pénombre et s'écrasa sur l'un de mes titans. Je retins un hoquet de douleur en sentant ma création voler en éclat dans jet de poussière et de liquide noir. La disparition soudaine de l'une de mes marionnettes me coupa le souffle et je ne pus parer le coup suivant.

Encadré d'une vive lueur verte, un Darknil s'avança dans le champ de bataille et dirigea ses éclairs verdoyants en plein sur mes monstres. Les uns après les autres, ils explosèrent. Je n'avais pas la force de les maintenir en vie après une attaque aussi violente. En une minute, mes illusions furent laminées.

La suite se déroula à vive allure, sans que je ne puisse assimiler ce qui nous arrivait. Le nombre de l'ennemi tripla. Des flèches violacées volèrent sur nous, se logeant dans la gorge. Ceux touchés sombrèrent dans l'inconscience. Les Darknils les emportèrent. Et même invisibles, malgré que Kalidas et moi soyons imperceptibles, les flèches nous trouvèrent, comme si elles savaient instinctivement où dénicher ses victimes.

Je perdis contact avec Kalidas, m'écroulant contre le sol. Redevenant visible. J'étais épuisée. Une douleur atroce me picorait le cou et s'étendait lentement dans tous les muscles de mon corps. J'avais tellement envie de dormir. De fermer les yeux, juste un peu. Un tout petit peu.

Deux diamants se penchèrent vers moi. Des mains agrippèrent mon corps qui n'avait plus la force de réagir. Un rire sinistre résonna dans mes oreilles.

- Vous vouliez vous introduire dans notre base principale, non ? me chuchota-t-il de sa voix robotisée. Vous serez donc ravie d'y faire un séjour. Et jamais, vous n'en sortirez.

On me souleva, m'arrachant au sol. Ma tête bascula en arrière, mes yeux se fermèrent lentement et j'accueillie le néant comme une tendre amie.

*

NDA : HEY !
Bon comme d'habitude je poste le lundi au lieu du weekend xD un jour je serai ponctuel... Un jour !
D'ailleurs j'ai conscience d'avoir du retard dans mes réponses aux commentaires mais je vais y remédier x) en tout cas je lis tout.

Bref j'espère que ce chapitre vous aura plu.

- Le combat entre les poupées vaudous du Darknil et les illusions d'Eudora vous avez trouvé ça comment ?

- Des prédictions pour la suite ?

Voilà voilà 🤭 on se dit à bientôt pour la suite !

Kissy kissy 💙

#Nakijo.

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