16. Le globe.
Un mal de crâne atroce m'irradia la tête. Tout était noir. Je n'arrivais pas à ouvrir les paupières. Poussant un gémissement de douleur, je tentai de remuer, mais je compris bien vite qu'il m'en était impossible. Quelque chose me retenait. Des liens. J'étais attachée contre un mur, suspendue par les poings.
Lentement, j'ouvris les yeux. La lumière vint m'agresser la rétine.
- La belle au bois dormant a enfin décidé de se réveiller, constata une voix m'étant désagréablement familière.
Je clignai des yeux, m'acclimatant à la lumière artificielle des lieux. Je vis, face à moi, portant une combinaison et une cape bleu nuit, un Obscuras. Il avait des cheveux blancs comme neige agrémentés de mèches argentées qui parsemaient sa coupe hérissée. Il avait la peau pâle, les lèvres argentées, des griffes cendrées à la place des ongles, des oreilles pointues et des yeux de lave. Il me lança un sourire moqueur, dévoilant des canines aiguisées. Samaël. Samaël était là. Face à moi.
Il s'avança lentement, jusqu'à se retrouver à quelques millimètres de mon visage. Doucement, il attrapa une mèche de mes cheveux et la glissa derrière mon oreille. Ce geste me donnait la nausée.
- Coucou Diablesse, je t'ai manqué ?
Mon sang ne fit qu'un tour. Je me débattis, voulant me libérer de mes liens, envoyant un regard empli de haine à l'être me faisant face. Je ne voulais pas être ici. Je ne voulais pas le revoir.
- Tant de fougue, s'amusa-t-il, tu ne changeras donc jamais ?
- Qu'est-ce que tu veux ? hurlai-je. C'est quoi ton problème ?
La rage me consumait entièrement. La peur m'écrasait l'estomac. J'aurais voulu me défaire de ces liens, m'enfuir, ou asperger Samaël d'un torrent de cendres. Mais c'était impossible. Les liens étaient trop fermement serrés et j'avais un réducteur autour du cou. J'étais privée de tous pouvoirs.
- Ne me cris pas dessus, j'ai une migraine pas possible aujourd'hui, se plaignit le Lycanthrope en se massant les tempes.
Je serrai les poings.
- Alors je hurlerai jusqu'à ce que ta tête explose, le provoquai-je.
Samaël ricana.
- Comme tu voudras, Diablesse, se résigna-t-il, mais j'espère que tu ne m'en voudras pas de cogner tes deux petites camarades pour faire descendre la douleur.
Je me figeai à ces propos et remarquai que je n'étais pas seule. Rox et Aleth étaient à mon côté, suspendues au mur, un réducteur autour du cou. Elles étaient conscientes mais silencieuses.
- Ou, reprit Samaël, je pourrais te couper la langue pour te faire taire. J'aime le calme. C'est pour cette raison que j'ai déjà opté pour cette solution avec tes deux charmantes voisines.
J'écarquillai les yeux d'horreur.
- Quoi ? m'étranglai-je, mon cœur chutant dans mon estomac. Je vais te tuer !
Samaël éclata de rire. Il en eut les larmes aux yeux.
- Je te faisais marcher, Diablesse. Je ne leur ai encore rien fait. Tu réagis vraiment au quart de tour, c'est toujours aussi distrayant.
Samaël se détourna, rejoignant un bureau où il s'y appuya, nous détaillant toutes les trois, longuement, minutieusement.
- Ma petite Eudora, je dois t'avouer que je suis bien embêté, reprit Samaël. Je suis pris d'un contretemps fâcheux.
Je lui envoyai un regard empli d'animosité.
- Qu'est-ce que j'en ai à foutre ? m'agaçai-je.
Mes nerfs allaient lâcher.
J'étais de nouveau face à mon pire cauchemar.
Cette réalité m'était insupportable.
Samaël haussa un sourcil à cette remarque avant de lâcher un soupir exagéré.
- Tu pourrais faire preuve d'un peu plus de politesse, me sermonna-t-il. Si j'ai un contretemps de la sorte, c'est entièrement de ta faute.
- De ma faute ? répétai-je d'un ton sec.
- J'étais venu dans le village Mystique dans l'optique d'attraper tous tes petits camarades. C'était une bonne surprise de vous voir débarquer, assemblant toutes mes proies au même endroit. Mais voilà qu'au lieu de revenir triomphant avec cette troupe en fuite, je n'en ai dégoté que trois. Tu aurais pu t'abstenir de tout faire exploser. Tu as vraiment le don de mettre mes nerfs en pelote.
Samaël haussa les épaules, regardant le rebord du bureau où il était appuyé.
- Mais bon, l'essentiel, c'est que je t'ai toi. Tu ne peux pas imaginer depuis combien de temps je rêve de te mettre la main dessus.
- Moi ou Evilash ? le provoquai-je. Car si tu penses à cette dernière, c'est loupé.
- Toi ou elle, c'est la même chose, riposta-t-il. La seule différence entre vous deux, c'est votre époque divergente. Mais je t'avoue que j'aurais préféré vous avoir toutes les deux dans ma collection. Ta version du présent me donne du fil à retordre, elle commence sérieusement à me chauffer. Dire que récemment, j'ai manqué lui mettre la main dessus... Faut vraiment que je me débarrasse d'Ange, tant qu'elle sera là, il me sera impossible de toucher à ton autre toi...
Je retins un frisson de surprise. Samaël était presque parvenu à mettre la main sur Evilash ? Il voulait se débarrasser d'Ange ? Mais était-il au courant qu'Evilash pouvait voir et entendre à travers moi ? J'en doutais. Je décidai de le tourner en ma faveur. Je n'étais pas en bon rapport avec mon double, et je n'avais aucune envie de l'aider, mais je préférais encore m'allier à elle pour contrer Samaël que laisser se dernier concocter ses petits méfaits à sa guise.
- Te débarrasser d'Ange ? répétai-je. Je ne suis pas sûre que ce soit possible, elle est intouchable. T'as beau avoir une puissante armée et des pouvoirs immenses, elle me semble bien plus douée que toi.
Ma remarque fit rire Samaël.
- Tu n'as même pas idée de tout ce dont je suis capable, remarqua-t-il. J'ai bien plus de pouvoirs que tu ne sembles t'en douter. Je travaille depuis des années pour acquérir autant de puissance et je doute que cette petite Gorgone ne puisse m'arriver à la cheville. Elle est peut-être insensible aux pouvoirs, mais c'est tout. D'innombrables autres choses peuvent l'atteindre.
Je haussai un sourcil.
- Si l'atteindre n'est pas un problème, qu'est-ce qu'elle fait encore là, à te mettre des bâtons dans les roues ?
Samaël soupira, se passant une main sur le visage.
- Tu as décidé d'être casse-pied ? Rien n'est aussi simple qu'il semble l'être, Diablesse.
Il se redressa, contemplant ses paumes de mains.
- Tu ignores énormément de choses, c'est inimaginable. Mais sache au moins une chose ; avant qu'Evilash ne rencontre Ange, avant même qu'elle vagabonde sur ces terres, je l'avais sous mon emprise. Mais rien ne s'est passé comme prévu, c'est ce qui pose problème.
Evilash s'était retrouvée entre les mains des Darknils ?
Des bruits de pas me tirèrent de mes pensées. Samaël se redressa, se tournant vers le creux dans le mur qui faisait office de porte tandis qu'un Darknil bleu nuit vêtue, aux yeux de diamant, entra dans la pièce.
- Tiens, mon meilleur ami est arrivé, on va enfin pouvoir passer aux choses sérieuses, commenta Samaël.
Surprise, je contemplai le nouvel arrivant. Mais il n'y avait pas grand-chose à voir avec ces habits camouflant ses traits. Samaël semblait le seul à bien vouloir se montrer à découvert. Peut-être parce que je le connaissais déjà. Samaël surprit mon regard étrange et un sourire fendit ses lèvres.
- Voyons Diablesse, cesse de nous regarder ainsi, lança-t-il. Les meilleurs amis, c'est comme les dessins animés, ce n'est pas seulement pour les petits.
Je ne répondis rien, serrant les poings alors que le nouvel arrivant se plaçait aux côtés du Lycanthrope. Samaël joignit ses mains comme s'il s'apprêtait à débuter une réunion. Je détestais le genre qu'il se donnait. A croire que tout n'était qu'un jeu.
- J'allais proposer de passer aux présentations, mais je crois que vous vous connaissez déjà, lâcha Samaël en me désignant moi, puis le Darknil. Il faut dire que votre rencontre était mémorable. Tu te souviens lorsqu'un Darknil a égorgé ta mère, éventré ton frère et transpercé ton père ? Le voici.
Mon cœur cessa momentanément de battre. Ce Darknil était celui aux bras de lames. Le meurtrier. La rage et la haine se déversèrent sur mon corps. Je maudissais ces liens qui me retenait. J'aurais voulu m'en défaire et me jeter à la gorge de cet assassin. Lui faire payer ce manque atroce qui me poursuivait tous les jours. Lui faire payer le sang qu'il avait déversé. Lui faire payer son existence. Le sourire de Samaël s'élargit, redoublant ma rage. Je voulais qu'ils souffrent. Tous les deux. Je les haïssais. Je les haïssais d'une haine viscérale.
- Comment peux-tu en parler aussi simplement ? me mis-je à hurler. Tu as tué des êtres vivants ! Des êtres qui te faisaient confiance ! Tu as passé plus de sept ans en leur compagnie, comment as-tu pu du jour au lendemain leur ôter la vie ?
Des larmes de rage et de tristesse me brouillèrent la vue. Samaël semblait embêté, mais je savais que ce n'était qu'un masque, il ne faisait que jouer, continuellement. C'était un monstre.
- Ne crois pas que je l'ai fait de gaité de cœur, se justifia-t-il, mais il fallait le faire. C'était primordiale.
- Primordiale ? répétai-je, des larmes brûlantes dans les yeux. Tu n'es qu'un lâche ! Un monstre ! Un meurtrier ! Un dégénéré qui décide de tuer tout le monde sans se salir les mains, préférant refiler la tâche à son Darknil aux lames qui est assez stupide pour te servir d'esclave !
Le Darknil, n'appréciant visiblement pas mes propos, s'apprêta à me filer une correction, mais Samaël le retint d'un geste de la main. Son visage était paisible. Il ne semblait même pas ébranlé par mes propos. Je le détestais.
- Je ne prends pas mes collègues pour des esclaves, me corrigea-t-il, mais vois-tu, j'ai un sacré problème.
- Un ? Seulement ? raillai-je, les yeux débordants de haine.
Samaël ne releva pas mon intervention.
- Tout le monde a peur de quelque chose, Diablesse, commença le Lycanthrope. Ma peur à moi, c'est celle du sang. Il m'est impossible de tuer quelqu'un, le sang me ferait tourner de l'œil.
Je contemplai l'Obscuras, ahurie.
- Généralement, reprit-il, lorsqu'on en vient à tuer, je m'éclipse pour ne pas avoir à assister à une telle scène. Mais pour ta famille, je n'ai pas eu le choix. Je ne te raconte pas comment j'ai dû prendre sur moi pour feindre l'indifférence. J'ai cru que j'allais m'évanouir plus d'une fois. Lorsque je fus rentré chez moi, j'ai probablement dû vider tout le contenu de mon estomac. Après, j'ai été malade pendant trois jours, cloué au lit. Je ne te raconte pas l'horreur.
Je devais rêver. Ce dégénéré arrivait encore à se plaindre de son sort alors qu'il parlait du meurtre de ma famille. J'avais envie de l'étriper.
- Enfin bref, passons à l'essentiel ! clama Samaël en frappant dans ses mains.
Le Lycanthrope s'avança face à moi, me regardant droit dans les yeux. Tout sourire avait déserté de son visage.
- Où est le globe que Marin m'a dérobé ?
Des frissons me parcoururent le corps.
- Le globe ? Mais qu'est-ce que j'en sais ? m'agaçai-je. Je ne l'ai plus revu depuis le jour où Marin s'en est emparé.
Si même des années après, Samaël recherchait encore le globe, c'est qu'il avait une importance capitale. Je devais découvrir son importance. Je devais le récupérer en veillant à ce que jamais les Darknils ne puissent tomber dessus. Mais à peine avais-je mis la main dessus, que ce dernier m'avait filé entre les doigts... Sans même que je ne découvre quoique ce soit.
- Elle ment, retentit alors une voix robotique, camouflant le vrai timbre du Darknil. Elle l'a eu entre les mains, mais il n'est plus en sa possession.
Je me figeai à l'entente de ces propos. Un Télépathe. Ce Darknil, en plus d'être un Inception, faisait partie de la race des Télépathes. Il pouvait lire dans les pensées.
- Diablesse, t'a-t-on déjà dit que le mensonge est un vilain défaut ? s'exaspéra Samaël. Où est ce globe, désormais ?
Je serrai les lèvres, m'empêchant de penser au sujet qui intéressait tant le Lycanthrope. Je me concentrai sur ses yeux de lave. Préférant penser à la race de Samaël, à me concentrer sur ce sujet. Samaël vivait-il en meute ou était-il un loup solitaire ? A quoi ressemblait son loup ? Était-il gris, comme celui qui avait sauté à la gorge de mon agresseur à la fuite du château, me sauvant la vie ? Je me figeai, me rendant compte de mes pensées. Ce loup ne pouvait pas être Samaël, il m'aurait tué et non sauvé. Mais qui était-il alors ? Je me forçai à effacer ces pensées de mon esprit, le Darknil n'avait pas besoin d'entendre ce genre de choses.
- Tu as décidé de devenir muette ? s'impatienta Samaël avant de se tourner vers son fidèle. A quoi pense-t-elle ?
- Elle fait exprès de penser à autre chose, lui apprit le Darknil de sa voix artificielle.
Le Lycanthrope me lança un regard fatigué.
- Je n'ai pas tout mon temps, Diablesse, s'agaça-t-il. Si tu refuses de coopérer, les méthodes que je vais employer ne vont pas te plaire.
Je le foudroyai du regard. Marin était mort pour préserver ce secret, il était hors de question que ce sacrifice soit vain. Jamais le globe ne retournerait entre les mains de Samaël.
- Où as-tu trouvé ce globe ? Et où est-il actuellement ?
Je serrai les poings, contractai la mâchoire. S'il croyait que j'allais lâcher le morceau, il pouvait toujours courir. Il voulait le globe ? Il n'avait qu'à le chercher par ses propres moyens, tout comme moi. Je ne m'étais pas donnée autant de mal pour le lui offrir sur un plateau d'argent. Qu'est-ce qu'il croyait ? Je sentais encore la boue collant mes doigts lorsque j'avais déterré ce globe dans le parc. J'avais pris des heures avant de le dénicher. Malheureusement, je n'avais pas su bien le cacher par la suite. Lorsque j'avais voulu le récupérer de sa planque improvisée, quelqu'un était déjà passé par là. Je ne savais pas de qui il s'agissait, mais il allait me le payer. Et j'allais retrouver ce globe avant Samaël, je me le promettais. Fallait encore pouvoir retourner sur Terre...
Le Lycanthrope soupira devant mon silence persistant et se tourna vers le Darknil pour qu'il lui dévoile mes pensées.
- Elle l'a trouvé dans le parc, mais il lui a été volé par un Terrien parce qu'elle n'a pas su le planquer correctement.
Je retins un sourire triomphant tandis que Samaël m'envoyait un regard affligé.
- Sérieusement ? Tu as réussi à perdre bêtement un objet aussi précieux ? s'agaça-t-il.
Je ne répondis pas, me contentant de le contempler avec haine. L'Obscuras aux yeux de lave se mit à faire les cent pas.
- Connais-tu la valeur de cet objet ? maugréa-t-il. Je l'ai acheté sur Terre, contre quelques pièces à une brocante, des pièces que j'avais piqué à un enfant qui voulait s'acheter une glace, peut-être... Mais au-delà d'un simple prix, il valait tout l'or du monde.
- Tu n'as qu'à proposer une grosse somme d'argent à son nouveau détenteur, me moquai-je, je suis sûre qu'il sera ravi de faire affaire.
Samaël s'arrêta devant moi, un sourcil haussé.
- Ce n'est pas drôle, Eudora. Si un jour, quelqu'un venait à comprendre l'importance de ce globe, c'est la fin de tous mes projets. Autant me tirer une balle dès maintenant.
- J'ai hâte que ce jour arrive, ricanai-je.
Un sourire carnassier s'étendit sur le visage du Lycanthrope.
- Diablesse, ce jour n'arrivera jamais. Je sais surveiller mes arrières. Ce n'était qu'une façon de parler.
L'Obscuras se tapota le menton, l'air pensif.
- On a assez discuté. Je dois t'avouer que tu me déçois, j'espérais que tu me serais plus utile, m'intima-t-il. Pour te dire la vérité, j'ai d'innombrable questions à te poser. Je me doute que tu veuilles refuser d'y répondre, mais pour ton bien, évite de faire des chichis.
- Une fois que tu auras eu ce que tu veux, tu vas me tuer ? cinglai-je.
- J'aimerais faire autrement, crois-moi, mais tu poses trop de problèmes. Sache que parmi toutes les morts qu'on a dû commettre, tu seras mon plus grand regret.
Je me mis à rire.
- Quel honneur ! raillai-je. J'espère que tu plaisantes !
- Du tout. Tu as toujours été ma petite préférée. Précocement, tu avais déjà un esprit très particulier. Tu étais intelligente, calculatrice, imaginative. Un moment, j'ai même songé à t'épargner, à te prendre sous mon aile et t'insérer dans notre troupe. Mais j'ai dû m'y résigner. Tu étais, et es toujours, beaucoup trop sensible, trop attachée à tes proches. Tu m'aurais plus causé des torts qu'autre chose. Et vu ce qu'est devenue Evilash, je vois que je ne me suis pas trompé.
Samaël se détourna, décidant de focaliser son attention sur les deux autres captives qui s'étaient faites silencieuses. Il les regarda en penchant la tête sur le côté, songeur.
- Je dois avouer que je n'arrive pas à tirer un trait sur ce globe porté disparu. Mais si Diablesse, alias Eudora, l'a eu entre les mains, vous devez probablement l'avoir vu. Peut-être êtes-vous davantage en mesure de me dévoiler où est-ce qu'il est passé ? Où est le globe ?
Samaël regarda tour à tour Rox, puis Aleth. Voyant que là non plus, il n'obtenait aucune réponse, il se tourna vers son Darknil.
- La renarde n'a rien à ajouter, Eudora a déjà tout dit. Cependant, poursuivit le Darknil, la fille de Junon a eu une pensée plutôt intéressante.
- Laquelle ? demanda aussitôt le Lycanthrope, les yeux brillants, comme s'il espérait surprendre le père noël déposer son cadeau sous le sapin.
- Elle a tenté de penser à autre chose pour fuir mon intrusion, mais une pensée à la dérobé s'est faufilée. Eudora utilise ses pensées pour mentir et nous induire en erreur.
Samaël se figea. Il plissa les yeux, une lueur de colère brillant au fond de sa rétine.
- Même dans tes pensées, tu arrives à mentir Diablesse ! Et cette renarde rentre visiblement dans ton jeu ! Où est le globe ? me cracha-t-il, s'avançant face à mon visage.
Je lui lançai un regard empli d'animosité. Jamais je ne lui dévoilerai quoique ce soit. Et ce n'est ni lui, ni son Darknil de pacotille qui allaient parvenir à me faire plier. Je préférais encore me faire arracher tous les membres du corps que de les laisser triompher.
- Elle ne veut pas répondre, elle en devient même provocante, lui apprit le Darknil de sa voix robotisée.
Samaël recula d'un pas. Son expression se changea en quelque chose de plus sombre. Il était en colère.
- Très bien, lâcha-t-il d'un ton froid. Tu refuses de parler ? Comme tu voudras. Mais tu vas vite le regretter.
Samaël retira violemment sa cape bleu nuit et la jeta sur la table derrière lui. Avec colère, il s'arrêta face aux deux autres captives, un regard mauvais brillant dans les prunelles. D'un geste de la main, il désigna Rox.
- Libère-la, ordonna-t-il à son Darknil avant de se tourner vers moi. Si tu refuses de nous dire la vérité, tu vas devoir la voir se faire torturer sous tes yeux jusqu'à ce que mort s'en suive.
Mon cœur se désintégra dans ma poitrine. Non. Non. Pas Rox. Pas elle. Il n'avait pas intérêt à la toucher !
- Vu sa réaction, elle tient à elle, remarqua le Darknil, toujours connecté au fil de mes pensées.
- Je l'avais déjà compris depuis un moment, lui avoua Samaël. Je le sais depuis que cette renarde s'est fait avaler par le brouillard. La réaction de notre Diablesse parlait pour elle.
Le Darknil tira Rox vers lui et la propulsa vers la table. La rouquine le percuta violemment avant de s'échouer par terre dans un gémissement. Samaël reprit sa cape sur le bureau tandis que le Darknil jeta l'Animalis sur la table avant de faire jaillir ses bras de lames. Le Lycanthrope se bandit les yeux à l'aide de sa cape avant de s'appuyer contre le mur.
- Vous m'excuserez mais je préfère éviter de voir ne serait-ce que la moindre goutte de sang.
Le Darknil fit aller ses bras de lame, faisant jaillir des épingles pointues.
- J'hésite, annonça-t-il de sa voix robotique. La lui envoyer dans l'œil ? Ou je garde l'aveuglement pour la fin ?
J'étais pétrifiée d'horreur. Je me mis à crier, refusant que ce dégénéré s'en prenne à Rox. Je me débattis, rêvant de voir mes liens céder. Mais c'était impossible. Ils étaient trop solides. Je ne pouvais rien faire. C'était le globe ou Rox. Je criai de plus bel. J'insultai ces êtres immondes et révulsant. Ils n'avaient pas intérêt à lever la main sur Rox. Aleth pleurait, suppliait nos agresseurs de ne pas la toucher, mais en vain.
Poussant un énième cri, je cognai violemment mon crâne contre le mur derrière moi. Encore et encore. Si je me fracassais le crâne, si je me vidais de mon sang, ils ne pourraient plus rien attendre de moi. Et plus personne ne serait torturé à cause de mes secrets.
***
NDA : Voilà la suite ! :')
Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? On rencontre enfin Samaël !
- Quelle est votre première impression concernant Samaël ? Vous le détestez, ou pas du tout ?
- L'échange entre Samaël et Eudora, c'était comment ?
- A votre avis, pourquoi le globe a-t-il tant d'importance ?
Voilà voilà c'est tout pour aujourd'hui 🙄 mais ça sent pas la joie du côté d'Eudora...
À ce weekend ! Kissy kissy 💙
#Nakijo.
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