12. Interminable litige.
L'herbe haute me chatouillait les mollets de manière désagréable. La boue me collait aux semelles des chaussures. L'humidité et la fraicheur des lieux me faisaient frissonner.
- Je commence à regretter de m'être portée volontaire, marmonnai-je avec mauvaise humeur.
La réalité, c'est que je m'étais portée volontaire pour cette expédition uniquement parce que j'avais vu que Kalidas en faisait partie. Je n'avais pas réfléchi.
Le Rôdeur me lança un regard amusé.
- On devait faire une petite escapade ensemble, hors de ce volcan, profites-en.
Je levai les yeux au ciel.
- Lorsque tu m'en as parlé, ce n'était rien que tous les deux et on devait aller là où je le souhaitais. Rien à voir avec cet endroit à dormir debout et cet entourage de parasites.
- C'est moi que tu traites de parasites ? s'offusqua Sanjana qui m'avait visiblement entendue.
- Parfaitement, raillai-je. Si tu crois que je n'ai pas conscience que tu lis dans mes pensées dès que cela te chante... Notre échange ne te regarde pas, va voir ailleurs si j'y suis !
Sanjana éclata de rire et me passa un bras autour des épaules, un sourire goguenard affiché au visage. Il y avait des moments où j'avais envie de lui enfoncer la tête contre le sol...
Depuis le début de notre expédition, la Sirène n'avait fait que nous suivre et nous épier, moi et Kalidas, et cette situation commençait sérieusement à me mettre mal à l'aise, voir en colère.
- C'est simplement que tu es mignonne quand tu t'adresses au Rôdeur, se moqua-t-elle dans un rire, tu deviens toute adorable et docile, ce qui est franchement impensable venant d'une teigne dans ton genre. Laisse-moi profiter du spectacle !
Je repoussai vivement son bras, toujours posé sur mes épaules, et accélérai le pas, mettant le plus de distance possible entre elle et moi. Sanjana se mit à rire face à ma réaction. Ma mauvaise humeur l'amusait. Je préférai l'ignorer, ne voulant pas la satisfaire un peu plus.
Nous étions partis hors du volcan pour une simple expédition dans les environs. C'était une sorte de patrouille qui consistait à veiller qu'aucun intru n'arpentait les environs, risquant de découvrir notre planque secrète. C'était Bleizian et Larentia qui supervisaient la troupe et qui avaient demandé des volontaires. Kalidas, Cassius et Sanjana s'étaient proposés et j'avais suivis leur exemple par simple pulsion. Mais nous marchions depuis déjà un bon moment, sans rien faire de palpitant, et Sanjana avait passé son temps à me provoquer. J'en avais plus qu'assez.
- Tout va bien ? me demanda Cassius, un sourcil haussé en me voyant shooter dans un caillou tout en serrant les poings.
- Je pète la forme, j'adore ma vie ! répliquai-je avec sarcasme.
- Ah, bredouilla le Guérisseur, ne sachant pas comment réagir. Tu n'as pas l'air de bonne humeur.
Je soupirai bruyamment.
- J'admire ta perspicacité.
- Désolé, marmonna-t-il en se dandinant de gêne. J'essaye simplement de faire la conversation pour te changer les idées.
- Tu n'es pas vraiment doué dans ce domaine, constatai-je.
- Je sais... je me sens surtout mal à l'aise dans ce genre de situation. Mais je n'aime pas te savoir dans cet état.
Je m'arrêtai net, le regardant d'un drôle d'air. Son aveu sur ses sentiments à mon égard revint tourner dans mon esprit et j'eus envie de prendre mes jambes à mon cou. Cassius m'avait avouée avoir un faible pour moi et avait même utilisé ses pouvoirs de Gardien pour me sauver la vie au détriment de sa sœur, Aleth, ce que je ne comprenais pas étant donné que je ne faisais rien pour être aimable avec lui. Depuis, j'avais tout fait pour l'éviter.
- Mon état mental ne te regarde pas, fou moi la paix, répliquai-je sèchement.
Il ne parut même pas s'en offusquer. Il se contenta de tripoter sa chemise, gêné.
- Tu ne peux pas empêcher les gens autour de toi de s'inquiéter à ton sujet, répliqua-t-il. Tu n'as pas besoin de la carapace que tu te forge, elle ne fait que t'exclure du monde qui t'entoure...
- Garde tes leçons de moral, le coupai-je, et arrête de te préoccuper de moi, tu perds ton temps.
Cassius haussa les épaules. Il détourna le regard, ne sachant quoi répondre. Mes yeux se rivèrent discrètement en sa direction. Qu'est-ce que ce Guérisseur pouvait bien voir en moi ? Il s'était simplement attaché parce que je l'avais sorti de son état d'Obscurium ? C'était un accident et il le savait parfaitement. Son affection à mon égard m'avait toutefois sauvée la vie. Grâce à ses pouvoirs de Gardien, Cassius m'avait protégée d'une mort certaine. Les pouvoirs d'un Gardien leurs permettaient de protéger une personne de leur choix, lui évitant la mort qui aurait dû la toucher. Mais ce pouvoir était complexe et il y avait des règles à son utilisations ; un Gardien ne pouvait protéger deux personnes en même temps, ni protéger deux fois une même personne. S'il le faisait malgré tout, son énergie vitale serait aspirée pour sauver son protégé et il mourait à sa place.
Fronçant les sourcils, je réfléchissais vivement à ce dernier détail. Cassius serait-il capable d'enfreindre l'une de ces conditions, mettant sa vie en péril pour ma propre survie ? J'espérais qu'il n'était pas assez bête pour agir ainsi... je ne lui apportais rien et se condamner pour moi, qui ne me sentais même pas concernée par son sort, aurait été du gâchis. Il fallait que je m'en assure.
- Maintenant que tu ne peux plus me protéger, qui est sous ton aile ? demandai-je au Guérisseur. J'imagine qu'un Gardien garde toujours quelqu'un sous sa protection.
Cassius tenta de camoufler une grimace.
- Je ne donne pas l'identité de la personne que je protège, désolé.
Je plissai les yeux, guettant la moindre mimique qui trahirait Cassius sur ses attentions. Il avait l'air nerveux. Il se sentait épié et sa nervosité ne faisait que croître.
- J'espère que tu ne me protèges pas une seconde fois ! grinçai-je. Je sais déjà que tu ne protèges pas Rox, autrement, elle n'aurait pas perdu de vie lorsqu'elle s'est jetée dans les pales.
Cassius avait les yeux agrandis et semblait chercher une parade pour se sortir de cette situation délicate. Je ne lui en laissai pas le temps.
- Je n'ai besoin ni de ton aide, ni de ta protection, m'agaçai-je, comprenant que j'avais visé juste. J'attire la mort comme un aimant et je n'ai pas envie d'avoir la responsabilité de ton cadavre sur les mains et de devoir m'en justifier auprès de Rox. Alors va protéger quelqu'un d'autre, mais fou moi la paix ! Ce n'est pas parce que je t'ai sorti de ton état larvaire que tu dois commencer à croire que nous possédons un quelconque lien nous unissant ! Je ne veux rien avoir à faire avec toi.
J'accélérai un peu plus l'allure, espérant que mes propos étaient assez clairs et qu'il passerait définitivement à autre chose. Cassius accéléra à son tour le pas pour me rattraper.
- Je peux comprendre ton point de vu, mais t'es un peu dure, répliqua-t-il. J'ai perdu la mémoire, tous mes souvenirs, tu es le seul visage familier qu'il me reste et je ne peux pas passer outre. Rox est ma sœur, le fait de le savoir me rapproche d'elle, mais même si je l'aime, je ne me souviens pas de nous, de notre enfance. J'aimerais que les seuls vrais souvenirs que je possède reste en vie.
Je serrai les poings, contrôlant mes humeurs pour ne pas m'emporter.
- A quoi bon garder des souvenirs intacts si après tu n'es même plus là pour t'y raccrocher ? L'image que tu as de moi est erronée, je t'ai sauvé mais c'est tout, je ne suis pas quelqu'un de familier. Passe à autre chose. Crée-toi de nouveaux souvenirs, de nouvelles rencontres, mais fou-moi la paix.
Cassius ouvrit la bouche, sans émettre le moindre son. Je profitai de son mutisme pour me défiler définitivement de cette conversation.
Kalidas me rejoint, me lançant un regard interrogateur. Je haussai les épaules, faisant comprendre au Rôdeur que tout allait bien. Sanjana n'était plus à notre suite, abandonnant son envie de nous casser les pieds, préférant désormais dialoguer avec Bleizian, en tête de troupe.
- J'aurais juste aimer un peu plus d'actions lors de cette sortie, avouai-je à voix basse.
Kalidas rit, amusé.
- Un peu de calme ne fait de mal à personne, répliqua-t-il. Je suis plutôt rassuré de ne pas voir d'ennemis dans le coin.
Je savais qu'il avait raison. J'avais juste besoin de me défouler et mettre à terre quelqu'un ne m'aurait pas plus dérangé que cela.
- ... prévu une prochaine mission ? entendis-je Sanjana demander à Bleizian.
Je me rapprochai, intéressée par la réponse. S'il y avait une mission de prévue, je voulais en avoir connaissance.
- Pour l'instant, nous essayons déjà de traduire les parchemins que l'on a déniché, expliqua le Lycanthrope. On sait qu'ils ont une importance primordiale.
- Les traduire ? Comment ? demandai-je.
- On recherche un Centaure de confiance qui accepterait de s'en charger, mais ce n'est pas évident.
Je fronçai les sourcils, confuse. Voyant que je manquais d'informations, Kalidas m'éclaira :
- Les Centaures ont pour particularité de pouvoir traduire toutes les langues. Mais cela fait des décennies que cette race est en conflit avec toutes les autres. Ils ne côtoient désormais que les leurs et peuvent être agressifs envers les intrus.
- Les Centaures et les rois et reines du royaume se sont souvent livrés des guerres de territoire, poursuivit Bleizian. Les terres où vivent les Centaures sont riches et fertiles et les dirigeants de ce royaume ont jugé que des terres d'une telle richesse devaient être mises au service de tous et les guerres se sont enchaînées pour de simples bouts de terre. Ces guerres ont mis les Centaures à l'écart des autres races, ils sont très méfiants lorsqu'il s'agit de côtoyer quelqu'un n'étant pas des leurs.
Bleizian riva son regard vers l'horizon, songeur, avant de continuer ;
- Les Centaures ont une aversion pour les Sangs Royaux et les dirigeants de ce monde, mais étant en minorité, ils préfèrent vivre dans leur coin, ensemble, plutôt que d'affronter les membres royaux qui les battraient à coup sûr. Ils se défendent seulement lorsqu'ils sont attaqués et ce, avec une stratégie et une force d'union remarquable. Le fait qu'ils soient en conflit avec les membres royaux pourrait jouer en notre faveur afin qu'ils acceptent de nous aider avec ces parchemins, nous luttons tous deux contre le même ennemi, cependant, les Centaures ne font plus confiance en personne, et nous-même, devons être vigilants avec ces parchemins et éviter de les donner à n'importe qui.
Je restai silencieuse, assimilant ces nouvelles informations. Une idée germa dans mon esprit. Pouvais-je proposer de manipuler un Centaure à l'aide de mon pouvoir de Nymphe pour qu'il accomplisse la tâche que l'on lui demandait ? Après réflexion, je dus mettre mon idée de côté. Les tensions entre cette race et le reste du monde semblaient trop tangibles pour que l'on puisse se permettre de les manipuler. Nous avions déjà assez d'ennemis sur les bras. De plus, même si je le manipulais, il se souviendrait de ce qu'il s'était passé et donc, du contenu des parchemins. C'était un risque qu'on ne pouvait prendre. Frustrée, j'en serrai les poings.
Les choses avançaient trop lentement à mon goût et je ne pouvais rien faire pour y remédier. Mes nerfs furent à vif et je dus prendre sur moi pour refouler mes émotions lorsque je vis des flocons de cendres s'échapper de mes doigts. J'avais beau vouloir les contenir en moi, les cendres sortaient d'eux-mêmes, je n'arrivais pas à les retenir.
Kalidas contempla mes mains où s'échappaient mes pouvoirs à mon insu et sans crier gare, il prit ma main dans la sienne, ignorant les cendres brûlantes venant lui frapper la paume. Je fus électrifiée sur place. Electrifiée par son contact, malgré que je ne le ressente qu'à travers les gants qu'il m'avait confectionné, mais également électrifiée de peur à l'idée que mon pouvoir puisse lui faire du mal. Et comme par magie, mes cendres disparurent. La peur de faire souffrir le Rôdeur avait été assez puissante pour que je puisse regagner le contrôle sur mon pouvoir. A ce constat, Kalidas laissa échapper un petit sourire.
- T'es malade, j'aurais pu te réduire la main en lambeaux ! pestai-je.
- Je savais que tu n'en arriverais pas jusque-là, me confia-t-il en dardant sur moi ses iris d'un rouge hypnotique.
Je m'embrasai sur place. Ses yeux avaient pour don de me teindre de la même nuance.
- Je m'en fiche, ne refais plus jamais ça, m'entêtai-je, le cœur battant.
Un sourire amusé se dessina sur son visage, et j'aurais voulu lui lâcher la main pour montrer mon mécontentement, mais j'en étais incapable. J'aimais son contact. Mais je n'aimais pas me l'avouer. Il allait me rendre complétement folle.
Continuant d'arpenter les lieux, on déboucha dans un nouveau paysage, divergeant de ceux qu'on arpentait jusque-là. D'énormes fougères mesurant notre taille nous encadraient alors qu'on s'aventurait dans un terrain semi-découvert. L'herbe des lieux me paraissait étrange, surnaturelle. Verte pour certaines brindilles, d'autres demeuraient brunes, voire jaunes et toutes scintillaient comme si des perles de pluies y avaient fait logis. D'énormes champignons de toutes les couleurs poussaient ci et là. Chaque pas que nous faisions dans ce lieu que je n'avais encore jamais vu avait pour don de faire sauter des centaines d'insectes rappelant les sauterelles de la Terre, à la différence qu'elles étaient rouges et qu'elles possédaient un bec.
D'étranges boules de lumière émergèrent des fougères et vinrent nous tourner autour. Les boules scintillantes ressemblaient à de petits soleils chatoyants et nous suivaient, voir nous collaient, nous partageant une douce chaleur. Les ronds de lumière se déposèrent sur mes bras, mes épaules, mon dos, et se mirent à m'encercler. Agacée par une telle proximité avec un phénomène non-identifié, j'en lâchai la main du Rôdeur afin de les chasser à coup de gifles.
Mais j'avais beau les chasser violemment, elles revenaient toujours à la charge, indifférentes à mes coups. J'en grinçai des dents. Des voiles de cendres s'amassèrent sur mes mains, et les dents serrées, je m'apprêtai à les lancer en plein dans ces boules de lumière collantes lorsque Kalidas intercepta mon geste. Mes cendres disparurent à son toucher. Je le foudroyai du regard.
- Laisse-moi inonder ces insectes collants ! m'énervai-je.
- Ce ne sont pas des insectes, mais des Obscuras, me corrigea-t-il.
Je me figeai, perdue. Ces boules solaires, des Obscuras ? J'envoyai un regard interrogateur au Rôdeur. L'un de ces Obscuras chatoyants vint éclairer le visage de Kalidas alors qu'il m'envoyait un petit sourire. Cela le rendait encore plus beau. Finalement, on pouvait leur trouver une utilité à ces boules lumineuses.
- Des Obscuras ? répétai-je.
- De la race des Feu-Follets, m'éclaira Kalidas. Ce sont des Obscuras tout comme toi et moi dans la plupart du temps, là, ils sont simplement sous leur forme de Feu-Follets.
- Pourquoi est-ce qu'ils nous collent ? m'agaçai-je.
- La particularité de cette race est qu'ils peuvent reconnaître les âmes tourmentées, m'expliqua-t-il. Cette race est attirée par la souffrance, par ceux ayant subi des douleurs conséquentes par le passé et en gardant au fond d'eux des cicatrices. Les Feu-Follets sont attirés et collent autrui contre leur volonté, c'est instinctif. En plus, nous sommes sur leur territoire, il serait malvenu de les chasser.
Je contemplai les boules de lumière avec surprise. Bizarrement, la chaleur qu'elles procuraient en se rapprochant faisait du bien, comme pansant brièvement les plaies du passé. Mais je n'aimais pas leur proximité, ni cette sensation nouvelle. Je dus me retenir de les gifler à nouveau pour les éloigner. De toute façon, c'était inutile, elles revenaient toujours.
Je remarquai alors que je n'étais pas la seule à être collée par ces Obscuras, Sanjana en avait presque autant que moi, et au fond, je n'aurais pas dû en être surprise.
La Sirène avait vécu les mêmes drames. Trahie par l'un des siens, elle avait perdu nombreux êtres chers avant de devoir simuler sa mort et partir loin de tout pour finir par se faire emprisonner sous l'état de pierre durant des années.
Cassius aussi en amassait de nombreuses et vu ce qu'il avait enduré avec son état d'Obscurium, on ne pouvait que comprendre.
Un rapide regard à chaque membre du groupe me fit prendre conscience que chacun était doté d'un passé tourmenté. Obscuratium portait bien son nom. Existait-il une âme en ce royaume qui n'ait pas subi d'horreur durant sa vie ? J'en doutais.
Chacun portait les lourds bagages d'une vie tragique.
Je chassai vivement les Feu-Follets qui venaient se coller à Kalidas, serrant fortement la mâchoire. Je n'aimais pas l'idée que le Rôdeur ait pu vivre des moments si marquants et si douloureux que ces êtres lumineux en venaient à se coller contre lui. Pourtant, j'avais pleinement conscience de ce qu'il avait enduré. La maltraitance de son père, la perte de sa mère, la fuite contre les Darknils, sa culpabilité face à ce qui s'était produit dans son village natal... Je connaissais tout ce qui le torturait. Et j'aurais voulu chasser tous ses démons, les aspirer en moi, les porter à sa place pour que plus rien ne puisse le toucher.
Mais c'était impossible.
A la place, je passai lentement ma main le long de son bras avant de reposer ma tête sur son épaule. Kalidas trahit une brève surprise avant de me serrer contre lui.
- Qu'est-ce que c'est que ce truc, là-bas ? retentit la voix de Cassius.
Je me tournai vers le Guérisseur avant de river mon regard vers ce qu'il pointait. Au loin, se dressait un amas de pierre. Dans cet amas de pierre dépassait des bouts de tissu. Je vis alors du sang tachant les roches et mon cœur cessa momentanément de battre.
Larentia, dégainant un poignard tranchant par précaution, se dirigea agilement vers le monticule avant de se figer. Elle en laissa tomber son arme qui se planta dans la terre à son côté.
Bleizian la rejoignit vivement et on finit par tous l'imiter. Contemplant la masse de tissu, je remarquai alors qu'il s'agissait d'un corps. La nuque brisée, le corps ensanglanté, il semblait avoir reçu plusieurs coups de couteaux. Il avait été tué. Mes yeux se figèrent sur ce visage vaguement familier.
C'était un Lycanthrope de la meute de Zahir. Je ne le connaissais pas particulièrement, mais je l'avais aperçu plusieurs fois dans les rangs. Sa mort ne me touchait pas vraiment, mais laissait bourgeonner la fleur de l'inquiétude. Il s'était fait tuer non loin de notre repaire secret. Que lui était-il réellement arrivé ? Quelque chose n'allait pas. Mon intuition ne me dictait rien de bon.
Je me tenais à l'écart des autres, tentant d'analyser la situation, lorsqu'un serpent me fila entre les pieds. Je me figeai.
J'étais sur ce monde depuis assez longtemps pour avoir compris que les animaux de la Terre n'existaient pas sur Obscuratium. Seul les Animalis pouvaient les reproduire. Et le seul Animalis de serpent que j'avais rencontré n'était autre que cette étrange et instable Mahina.
Je me tournai là où le serpent avait disparu et je le vis réapparaître derrière un énorme rocher. Lorsque nos regards se croisèrent, le serpent fila, semblant m'intimer de le suivre. Sans prévenir personne, je m'élançai à sa poursuite.
***
NDA : Me voici avec le chapitre du weekend, en espérant qu'il aura été à votre goût.
- Cassius encore attaché à Eudora, vous comprenez ses raisons ?
- Les conflits des Centaures avec la royauté, vous en pensez quoi ?
- Votre avis sur les Feu-Follets ? Vous comprenez qu'Eudo veuille les gifler ? X)
- On en parle de cette fin ? Une idée de ce qui est arrivé à ce Lycanthrope ? Et que fait ce serpent sur les lieux ?
Voilà voilà ! Merci à ceux qui répondront ! (Et merci aussi à vous tous de continuer à me lire)
On se retrouve prochainement pour la suite !
Kissy kissy 💙
#Nakijo.
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