33. Une narratrice tout droit sortie d'un cauchemar.
- Rox, interpella une voix dans la pièce voisine.
Je m'arrêtai dans les couloirs, comprenant que Rox avait de la compagnie. Il me fallait attendre avant de la rejoindre, je n'avais pas envie de côtoyer qui conque. Hormis la renarde, bien évidemment. Dans tous les cas, il était convenu que je la rejoigne.
- Qu'est-ce que tu veux, Orso ? lança la jeune fille.
Un bruit de pas retenti, une autre personne venait d'entrer dans la pièce.
- J'aimerais que tu m'informes de ce qu'il s'est passé dans la Scaremountain avec Eudora, annonça une voix que je reconnus sans peine comme étant celle de la reine.
Alors comme ça, elle était venue en quête d'informations... J'en eu des frissons de rage. Je ne voulais pas qu'elle apprenne quelque chose sur les faits qui s'étaient déroulés. J'en serrai les poings de rage. Je m'apprêtai à les interrompre pour empêcher la reine d'apprendre quoi que ce soit lorsque je changeai d'avis. Autant voir si Rox était digne de confiance et saurait tenir sa langue. Si je l'empêchais de parler, elle finirait par vendre la mèche tôt ou tard et je préférais savoir si elle savait garder un secret.
- Rien qui mérite le détour, répondit la renarde à mon plus grand soulagement.
Je ne savais pas si j'étais plus soulagée par le fait que mes secrets étaient à l'abri ou par le fait que je pouvais lui faire confiance.
- Tu es une très mauvaise menteuse, s'amusa une voix qui appartenait à Circé.
Orso poussa un grognement d'agacement, visiblement, lui, ça ne l'amusait pas.
- Tout acte d'Eudora doit être rapporté à la reine, lui rappela l'Animalis d'une voix sèche.
- Elle a simplement foncé tête baissée dans la Scaremountain, il n'y a rien à dire de plus.
- À qui vas-tu faire avaler une chose pareille, s'agaça Orso. Il ne s'est rien passé dans la montagne métamorphique ? Tu me prends pour un con ? Je sais très bien, comme chacun d'entre nous, que la montagne fait apparaître des évènements propres à chacun.
- Et en effet, la montagne à fait apparaître des évènements, mais qui concernait uniquement des faits de ma vie, répliqua la renarde.
- Rien concernant Eudora ? s'étonna la reine.
- Non, rien, à croire que la montagne ne détecte pas ses émotions.
- Et toi ? Tu n'as pas ressenti ses émotions ? demanda la fille aigle.
- Tu sais bien que je me heurte à un mur quand il est question des sentiments d'Eudora, mentit la renarde.
- On n'est jamais à l'abri d'une faille, se justifia la blonde.
Visiblement, ils semblaient croire au propos de Rox. Contrairement à Circé, je trouvais qu'elle s'en sortait bien question mensonge.
- Tu ne vas pas me faire croire qu'il ne s'est rien passé dans la Scaremountain, grinça Orso, le comportement d'Eudora est totalement différent à ton égard depuis que vous avez pénétré la montagne.
- C'est vrai ça, remarqua la reine, tu as une explication ? lança-t-elle à la rouquine.
- Non, Eudora a des réactions imprévisibles, se contenta-t-elle de répondre.
- Tu veux nous faire croire que tu n'as aucune idée de pourquoi, d'un coup, la Terrienne accepte de dialoguer avec toi ? se moqua Orso d'un ton irrité.
- Peut-être que moi, je la laisse libre de ses mouvements et qu'elle préfère ça a votre comportement, répliqua la rouquine sous un ton que je ne lui connaissais pas.
J'entendis Orso retenir un râle d'énervement.
- D'ailleurs, on peut savoir de quoi vous parliez ? lança-t-il.
- Rien qui vaille le détour. Des sujets communs sans grands intérêts.
- Et que s'est-il passé lorsque vous vous êtes élancé dans la forêt ? Comment s'est-elle brûlée la main ? continua Orso, à croire que Rox était en plein interrogatoire.
- Je ne sais pas, je l'ai simplement suivi, mais je n'étais pas là lorsqu'elle s'est blessée, s'exaspéra la renarde.
Orso poussa un profond soupir.
- Tu es censée faire un rapport des moindres actes d'Eudora, comme chacun d'entre nous. Tu es en train de manquer à ton devoir. Cette Terrienne t'a fait un lavage de cerveau ou es-tu simplement indigne de confiance ?
- Orso ! Tu n'as aucunement le droit de lui parler sur ce ton, le rabroua Circé.
- Aleth, sors-lui les vers du nez, elle ne fait que mentir depuis le début, continua l'Animalis.
- Je ne veux en aucun cas utiliser mes pouvoirs et tu le sais très bien, rétorqua la reine.
- Et puis on n'utilise pas nos pouvoirs sur l'un d'entre nous, s'offusqua Circé.
- Même quand ce dernier fait preuve de trahison ?
- Trahison ? Tu y vas fort, s'éberlua la renarde, visiblement choquée par ce qu'il venait d'insinuer.
- Tu manques consciemment à ton devoir et refuses d'échanger des informations, c'est de la trahison. Tu préfères valoriser l'ennemi.
- L'ennemi ? Eudora est loin d'être notre ennemie, c'est notre alliée ! s'indigna la rouquine.
- Tant qu'elle n'aura pas fait ses preuves, je ne la considérai jamais comme tel. Et tous ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous.
- Rox, tu nous assures qu'il n'y a rien que l'on devrait savoir au sujet d'Eudora ? demanda la reine, ignorant les propos d'Orso.
- Rien, autrement, je vous l'aurais informé.
- Elle ment ! s'énerva Orso. Il faut être aveugle pour ne pas s'en rendre compte. Utilise ton pouvoir, tu le verras par toi-même. Après tout, si elle n'a rien à cacher, qu'est-ce qu'elle en a à faire que tu vérifies à l'aide de tes dons ?
- Sa parole à elle seule me suffit, j'ai confiance en Rox.
- Tu es complètement naïve, tu vas encore te faire avoir, grinça Orso.
Agacée par son comportement et l'acharnement qu'il avait envers la rouquine, je finis par entrer dans la pièce. Interrompant leur petit entretien.
- C'est moi ou mes oreilles ont sifflé ? demandai-je, un sourire moqueur sur les lèvres.
- Qu'est-ce que tu viens faire ici ? grinça Orso visiblement peu ravie par ma venue.
- J'étais attendue pour donner un coup de main, répondis-je tandis que la reine et le jeune homme fronçaient les sourcils.
C'est vrai que donner un coup de main n'était pas mon genre d'activité favorite, mais il s'agissait avant tout de mieux comprendre ce monde comme me l'avait proposé Rox la veille.
- Eudora vient avec moi et Rox pour coucher les petits, leur apprit alors Circé.
La reine écarquilla les yeux de surprise.
- Tu veux envoyer cette fille vous aider à endormir des enfants ? s'éberlua Orso, bon courage, ricana-t-il.
- On va vous laisser dans ce cas-là, lança la reine en ordonnant au jeune homme de la suivre.
Je fus soulagée qu'ils s'en aillent ; déjà que j'allais me coltiner une fille-aigle et des enfants dans tous les coins, je ne voulais pas avoir la reine et l'ours dans les pattes.
Rox me fit signe de les suivre et on partit dans les couloirs, probablement pour rejoindre la nursery. Si on m'avait dit un jour que j'irais de mon plein gré coucher des enfants, je leur aurais ris au nez.
La renarde ouvrit une porte. Je découvris une grande salle où plusieurs enfants couraient dans tous les sens, jouant probablement à attraper. A notre venue, ils se calmèrent aussitôt.
- C'est l'heure d'aller dormir, annonça Circé en claquant dans ses mains.
Aussitôt, les enfants se ruèrent dans leurs lits. Je remarquai alors que la salle était divisée en deux. Un espace plus vaste, aux lits de meilleure qualité et un autre plus en retrait, aux lits moins avantageux. L'espace la plus vaste était empli d'enfants aux yeux dorés. L'autre, d'enfants possédant des couleurs de yeux différents. Ils séparaient les enfants de race royale.
Je ne trouvais pas ça très juste...
Il y avait donc des différences sociales en fonction des races ?
- C'est tout ? On les met au lit et c'est fini ? m'étonnai-je, voyant Rox et Circé aider certains enfants à mettre correctement la couverture.
- Non voyons, c'est l'heure du conte ! s'écria une petite.
Je fronçai les sourcils, me tournant en sa direction. Il s'agissait d'une petite fille complètement brune. Ses longs cheveux, sa peau, ils étaient d'un brun identique.
- Ah, vous voulez une histoire avant de dormir, en conclus-je.
La petite leva les yeux au ciel, comme si je venais de dire une idiotie. C'est alors que je vis ses yeux. Vairon. L'une ses yeux étaient de couleur or, l'autre argent. J'ignorais qu'une telle chose était possible.
- Non, c'est une coutume de nous lire un conte d'Obscuratium avant de dormir, s'exaspéra la petite.
Elle se tut subitement, plissant les yeux en ma direction.
- Tu es un Ogre ! Tu dois être une naine, tu es toute petite ! s'exclama-t-elle.
- Je ne suis pas un Ogre et je ne suis pas petite, ce sont les Ogres qui sont grands, m'offusquai-je.
- Tes yeux disent le contraire, se justifia la petite. Tu es comme moi ?
Je la regardais interdite.
- Comme toi ? Tu es quoi ?
- C'est un monstre. Une anomalie, répondit une autre petite aux yeux dorés.
- Éris ! la réprimanda Circé, si tu n'es pas assez ouverte pour accueillir la différence, grand bien te face, mais ne vient pas partager ton point de vu, car il n'est pas le bienvenu.
La petite haussa les épaules avant de me regarder de haut en bas.
- La fausse Ogre, tu connais des histoires cool à raconter ? Ça nous changera un peu de ces contes.
Je retiens un rire d'agacement.
- Tu veux que je te raconte une histoire ?
- Oui, je viens de te le dire, t'es sourde ?
- Très bien... lâchai-je en éteignant les lanternes pour nous plonger dans l'obscurité.
- Eudora... Qu'est-ce que tu fais ? me demanda Circé.
- Je vais raconter une histoire à cette charmante enfant, répondis-je avant de m'avancer lentement vers son lit. Je fis claquer ma langue contre mon palet, un sourire apparaissant petit à petit sur mon visage. Connais-tu l'histoire du Collectionneur ? lui demandai-je.
- Non.
Un sourire de satisfaction éclaira mon visage. Après quelques secondes de silence, je m'approchai un peu plus, commençant mon récit d'une voix lugubre ;
- Dans les forêts d'Obscuratium, isolé du reste du monde, vivait un homme connu sous le nom du Collectionneur. Le Collectionneur était un simple Trivial rejeté par sa famille de Sang Royale à cause de ses origines. Depuis, il avait toujours vécu seul, sans jamais trouver comment se rendre utile. Après tout, que pouvait bien faire un Trivial à part vivre des plus banalement ? Jamais il ne deviendrait quelqu'un d'important. Mais pourtant, le Collectionneur avait un rêve. Il rêvait de servir le palais au côté de la reine. Il se rendit donc au palais, mais lorsqu'il se présenta, on le rejeta. Même sa famille le traita en tant qu'animal. Blessé, humilié, le Collectionneur fut chassé et rejeté de toute société. Son frère, qui lui, avait eu la chance de naître les yeux dorés, trouvait que l'existence de son frère était une insulte. Une famille de Sang Royale n'aurait jamais dû voir naître un Trivial. Pour punir son frère, il lui coupa les mains, la langue, les pieds. Le Collectionneur traîna alors dans son propre sang, au milieu des bois, agonisant. Et alors, sais-tu ce qu'il s'est passé ? demandai-je a la petite.
- Non... répondit Éris d'une toute petite voix.
- Au lieu de mourir, le Collectionneur utilisa un pouvoir qu'il ignorait posséder. Il était immortel. Et alors qu'il rendait son dernier soupir. Ses mains repoussèrent, ses pieds également, seule sa langue ne refit jamais surface. Mais ses membres rassemblaient désormais à ceux d'une bête épouvantable. Ses mains étaient des sabots où surgissaient des doigts crochus et rougeâtre, ses pieds bestiaux puaient le soufre et la chaleur. Son esprit aussi avait changé. Il avait soif de vengeance. Et sa haine était si terrible que rien ne pouvait le faire défier de sa voie. Tous les ans, lors d'une nuit obscure, le Collectionneur s'introduit dans les palais royaux, emportant avec lui en douce des enfants aux yeux dorés. Puis, il leur arracha les yeux, qu'il collectionna dans des bocaux et coupa la langue des enfants avant de les manger, comme si ce geste allait lui permettre de récupérer sa langue. Et encore aujourd'hui, le Collectionneur sévit. Personne ne sait quand il vient frapper, mais une rumeur courte comme quoi cette nuit, le Collectionneur à décider de faire de nouvelles victimes.
Et pour clôturer mon récit, je frappai violemment sur le rebord du lit, poussant un cri bestial. Les enfants se mirent à hurler de frayeur à s'en arracher les poumons tandis que Circé rallumait les lanternes.
- Tu vas leur faire faire des cauchemars avec tes histoires, me reprocha la blonde.
- C'est elle qui y tenait tant, rigolai-je en apercevant Éris qui criait en reculant au bout de son lit, son oreiller serré contre sa poitrine.
- J'en veux une autre ! s'écria subitement la petite aux yeux vairons.
- Ciara ! la réprimanda Circé, ce ne sont pas des histoires convenables pour dormir.
- Parfois, vos contes sacrés sont tout aussi macabre, se justifia la petite, c'est une histoire vraie ? me demanda-t-elle.
Je fus partagée entre lui mentir pour alimenter la peur d'Éris et dire la vérité pour stopper son flot de questions.
- Bien sûr que non, répondit Circé, me devançant.
Ciara croisa ses petits bras contre son torse.
- Je suis sûre que si ! Les gens sont assez stupides pour délaisser un de leur au point qu'il devienne aussi détraqué !
- Ne dis pas de bêtise, cette histoire est complètement fictive et destinée à vous faire peur, il n'existe en aucun cas des trafics de yeux d'enfants de Sang Royale.
- Qu'est-ce ce que t'en sais ?
- Nous le saurions si de tels actes avaient été commis dans notre royaume.
Je me mis à rire à cette remarque.
- Bien sûr, vous êtes au courant de tout ce qui se passe ici, comme les complots d'Evilash entre autres, me moquai-je.
Circé me foudroya du regard.
- C'est l'heure du conte, intervint Rox pour mettre fin à cette conversation au risque qu'elle finisse par mal tourner.
Circé acquiesça et rejoignit la rouquine. Je finis par les rejoindre, commençant à m'ennuyer. Je regrettai d'être venu. La renarde se tourna vers moi.
- On raconte des contes encrés dans nos mœurs aux enfants des palais, m'expliqua-t-elle, c'est une coutume sacrée dans Obscuratium.
- Ce sont des faits réels ?
- Pas forcément, il se peut que la vérité s'entremêle avec le fictif. Ou que tout n'est jamais eu lieu, mais donne une morale. La renarde tourna les pages d'un livre. Hier, ils ont eu le droit au conte du mystère d'Astéria.
- On devrait enchaîner avec les valeurs d'or, proposa Circé.
Rox tourna rapidement les pages, semblant chercher quelque chose de précis. Elle finit par stopper son mouvement.
- Pourquoi pas les Ombres ? proposa la renarde.
Circé la regarda, ahuris.
- Les Ombres ? Tu n'es pas sérieuse ? Cette histoire est bancale et incomplète.
Rox haussa les épaules, entortillant une mèche de cheveux autour de son doigt.
- Tu en penses quoi, Eudora ? me lança-t-elle.
Je compris aussitôt qu'elle ne le proposait pas cette histoire au hasard.
- Je suis partante.
Circé soupira, mais n'ajouta rien de plus.
- Mais ne laissez pas le faux Ogre raconter l'histoire, gémis subitement Éris, cette fille est une narratrice tout droit sortie d'un cauchemar.
Amusée, je lui lançai un regard carnassier. La petite plongea sous ses couvertures pour se cacher.
Circé soupira et s'assit sur une chaise, le livre sur ses genoux. Je m'accoudai contre le mur de la pièce, prête à l'écouter. J'étais convaincue que Rox n'avait pas choisi cette histoire au hasard. Il y avait une raison. Peut-être en lien avec notre conversation au sujet des Obscuriums et de ceux qui leurs en voulaient du mal.
- C'est une histoire qui fait peur ? demanda Ciara.
- Pourquoi t'attends-tu toujours à entendre une histoire d'horreur ? lui demanda Circé en fronçant les sourcils.
La petite haussa les épaules.
- Je ne sais pas, marmonna-t-elle avant de se cacher à son tour sous ses couvertures.
Eris poussa un rire moqueur devant le comportement étrange de sa camarade. Circé, visiblement habituée par le comportement étrange de la petite fille, n'y tient pas compte et commença sa lecture.
- Autrefois, alors que notre planète n'était encore qu'une sphère sans vie, n'acquirent des oiseaux, nés à travers les flammes d'une planète naissante. Ces oiseaux de feu, les phénix, furent les premières créatures à peupler Obscuratium. Sous leurs ailes enflammées, la vie se propagea. Mais ses oiseaux étaient immortels et leur essence de vie éternelle attirait les Ombres à leurs trousses. Les phénix s'éteignirent, se tapissant dans l'ombre de leur ravisseur pour leur échapper. Mais les yeux brillants, tels de gros diamants, la menace des Ombres perçait l'obscurité pour dénicher ce qu'elle convoitait. Les cueillant avant même leur naissance, elle vola les petits du phénix pour avaler leur essence vitale. Sans descendant, les phénix disparurent, perdant leurs flammes éternellement, se murant dans l'ombre. Malgré tout, jamais les monstres de l'Ombre ne parvinrent à s'approprier l'essence vitale des phénix. Les pouvoirs des phénix tenaient bien trop du mystère. Incapable d'arriver à leur fin, les Ombres disparurent, ne laissant derrière eux que des échos de leur existence. A l'abri des regards, sous leurs draperies de nuit, depuis la nuit des temps, les Ombres manipulent l'essence de vie dans l'espoir de voir un jour leur projet réalisé. Goutte par goutte, miette par miette, de leur main gantée, jour après jour, année après année, aujourd'hui comme hier, ils s'emparent des...
Circé referma brusquement le livre.
- Pourquoi tu t'arrêtes ? m'étonnai-je.
- C'est fini.
- Quoi ? L'histoire s'arrête comme ça ?
- J'avais pourtant précisé que l'histoire était incomplète, se justifia Circé.
- Mais la phrase n'est même pas terminée.
- Je le sais, c'est brusque, mais elle se finit belle et bien ainsi.
- Qui est l'idiot qui a écrit ce conte ? grinçai-je.
Circé haussa un sourcil.
- J...
- C'est quoi un idiot ? demanda subitement Ciara d'une voix enfantine.
- Quelqu'un de dérangé, comme celui qui a eu l'idée de clôturer son conte par une phrase inachevée, lui répondis-je avec agacement.
- Le monde est rempli d'idiot alors, commenta la petite.
Circé soupira.
- Installe-toi correctement sous ta couverture, il est temps de dormir à présent, lui lança la fille aux ailes d'aigle.
Ciara voulut s'exécuter, mais s'emmêla les pieds dans la couverture.
- Tu veux bien aller l'aider pendant que je vérifie qu'ils sont tous dans leur lit ? me demanda Circé.
- Pourquoi je ferais ça ? m'irritai-je.
- Tu es bien venue ici pour nous aider, non ?
Poussant un profond soupir, je finis par obtempérer. Pas parce que Circé me l'avait demandé, mais simplement parce qu'au fond, mettre une couverture sur un enfant aussi tordue que la fille aux yeux vairons ne me dérangeait pas plus que ça.
M'approchant du lit de la petite, je tirai d'un coup sec sur les couvertures pour dégager ses pieds, avant de lui mettre la couverture au-dessus d'elle sans le moindre ménagement. Je m'apprêtai à partir quand la petite fille m'attrapa le poignet et me tira vers elle afin d'approcher son visage du mien. Elle se mit à chuchoter ;
- Je sais très bien que tu n'es pas un Ogre. Je l'ai su à la seconde même où je t'ai vu. Je sais qui tu es Eudora, au-delà de tes yeux.
Ciara me lâcha brusquement avant de plonger sous son oreiller. Je l'entendis pousser un long soupir, comme si elle venait de faire un effort colossal. Déconcertée, je reculai de plusieurs pas, complétement désorientée.
Mais qui était-elle au juste ? Qu'est-ce qu'elle racontait ?
***
NDA : Hey hey, me revoilà avec une semaine de retard... J'ai eu des petits problèmes privés la semaine dernière qui m'ont empêché de poster :3 mais je vais essayer de faire en sorte que ça ne se reproduise plus xD
Sinon si on passait aux questions ? X)
- Eudora qui donne son aide pour s'occuper des enfants... Comment elle s'en est sortie ?
- Que pensez-vous de Ciara, la petite au yeux vairons ? Qu'est ce qu'elle a voulu sous entendre à Eudora avant de dormir ?
- Le fait que les enfants aux yeux dorés soient valorisés par rapport aux autres enfants vous trouvez ça juste ?
- Vous avez pensé quoi du conte d'Eudora ? Qu'elle terrorise Éris vous a plus ?
- Que pensez-vous de cette histoire qui se termine brusquement ? Pourquoi Rox a-t-elle tenu à ce que Eudora l'entende ?
C'est tout ! XD
Je vous souhaite une bonne semaine (et bonnes vacances pour ceux concernés) et à la semaine prochaine !
Kissy kissy !❤️
#Nakijo.
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