31. Un remède inattendu.
Nous étions dans le Soldarum, là où Brennan nous avait conduit après nous avoir rencontré aux portes du village. Je ne comprenais toujours pas pourquoi il avait tenu à nous voir et cela commençait à me gaver. D'après lui, l'Obscurium avait changé. Mais encore fallait-il savoir ce qu'il entendait par là.
Le Trivial ouvrit la porte menant à une salle, la salle où je m'étais réveillée après avoir touché les mains de Cassius et subi sa vision.
La pièce n'avait absolument pas changé, si on ne prenait pas en compte le fait que le tapis avait été nettoyé depuis mon passage et qu'un être abominable se débattait sur le canapé, attaché à de solides sangles. Un Obscurium.
- Mais à quoi tout cela rime-t-il ? lâcha la reine, qui nous avait accompagné avec sa Garde.
Depuis l'apparition de Brennan, nous nous étions contentés de le suivre et ni moi, ni le Rôdeur n'avait fourni la moindre explication aux membres royaux, qui se voyaient complétement perdus par les événements.
Je pris un grand plaisir à ignorer la reine et m'avançai dans la pièce plongée dans une semi-obscurité. Je fronçai les sourcils.
- Pourquoi tu es venu nous montrer ce cadavre hideux ? demandai-je à Brennan en désignant l'Obscurium qui se débattait comme une larve.
Le Trivial alluma les lanternes, éclairant la pièce. Je vis alors que l'Obscurium ne ressemblait pas tout à fait à tous ces êtres vides que j'avais aperçu la première fois. Habituellement, un Obscurium était d'un blanc cadavérique, la peau molle, les veines ressortant sur la chair, ils avaient le crâne lisse où les veines étaient plus que visibles, les yeux entièrement blanc et l'allure d'une larve déshumanisée... Mais là, l'être que j'avais en face de moi, était bien plus horrible qu'un Obscurium ordinaire.
Sa peau avait légèrement jauni, des bulles apparaissaient et disparaissaient sur sa chair, formant des ronds dans sa peau. La couleur de ses veines avait viré au violet et ses yeux n'étaient plus entièrement blanc. Non. Ils étaient entièrement gris, un gris qui semblait s'obscurcir au fur et à mesure.
- Mais qu'est-ce que c'est ça ? m'écriai-je devant une telle horreur.
Jamais je n'aurais imaginé qu'il existait pire horreur qu'un Obscurium ordinaire et pourtant, lui était deux fois plus repoussant.
- C'est l'Obscurium de la dernière fois, expliqua l'homme. Lorsque vous êtes partis, j'ai retrouvé cet Obscurium en train de suffoquer. J'ai cru qu'il était en train d'agoniser, puis j'ai vu des bulles gonfler et dégonfler sur sa peau, chose que je n'avais encore jamais vu auparavant. Votre venue et ce phénomène ne peuvent pas être qu'une simple coïncidence. Deux événements sortant de l'ordinaire dans les mêmes tranches d'heure sont forcément liés. Je suis pratiquement sûr qu'il s'agit de l'Obscurium que la Terrienne était venue approcher, finit-il.
Je regardai l'être immonde, interdite. Quand Brennan faisait allusion aux deux phénomènes étranges, le premier était le fait que je sois sortie indemne de ma vision et j'étais du même avis. Deux événements sortant de l'ordinaire en même temps avaient peu de chance de ne pas être liés.
- Vous êtes déjà venu ici ? s'étonna la reine.
- Je ne vois pas en quoi tout cela te regarde, lâchai-je, agacée par le fait qu'elle venait mettre son grain de sel. Et surtout, frustrée qu'elle puisse faire le lien entre l'Obscurium et mes connaissances subites sur le passé de son frère. Mais pour cela, fallait-il encore qu'elle fasse preuve de perspicacité.
Le Rôdeur se plaça à mon côté afin de voir l'être de plus près. Il avait les yeux écarquillés. J'étais toute aussi déboussolée que lui.
- Il est malade ? demandai-je, espérant que l'on puisse m'éclaircir sur la situation.
- Je n'en ai pas la moindre idée, avoua Brennan. Habituellement, un Obscurium ne change jamais d'apparence. Il se passe quelque chose, ça me dépasse.
Je fronçai les sourcils, serrant nerveusement les poings. Je n'aimais pas être dans l'ignorance. Qu'est-ce que c'était que ça ? Avait-ce un lien avec moi ? Je me tournai sans réfléchir vers Kalidas, les yeux emplis de questions.
- Qu'est-ce qu'il se passe encore ?
- Je n'en ai pas la moindre idée, répondit-il avant de prendre une mine songeuse. Mais peut-être que si tu lui prenais les mains, tu le saurais.
Je fis un sursaut de surprise.
- Je t'ai pourtant dit que je n'avais rien vu, lui rappelai-je.
- Et je ne te crois pas. Peu importe pourquoi tu m'as menti, si tu veux comprendre ce qu'il se passe, tu sais comment.
Je lui lançai un regard avant de hausser un sourcil.
- Tu n'as pas peur qu'en lui prenant les mains, je meurs ? A moins que tu veuilles définitivement te débarrasser de moi.
Kalidas lâcha un rire amusé, laissa une unique fossette creuser sa joue.
- Ne crois pas ça. J'ai simplement eu diverses occasions pour me rendre compte que tu es quelqu'un de rudement solide, tu as pu le faire une fois, je pense que tu peux réitérer ton exploit.
Je retins un sourire. Sa remarque n'aurait pas dû me plaire, mais m'agacer. M'agacer qu'il puisse avoir confiance en mes capacités.
M'approchant un peu plus de l'être immonde, je me mis à son côté, retenant une grimace de dégoût. L'être repoussant ne cessait de gigoter dans tous les sens en poussant des gargouillis affreux. Je m'approchai pour prendre ses mains, peu ravie à l'idée de toucher sa peau molle et révulsant. Mais Kalidas avait raison, si je voulais des réponses, j'allais devoir les chercher.
- Qu'est-ce que tu fais ? s'écria Orso, le jeune homme grizzly, voyant que je m'apprêtais à toucher les mains redoutables de l'Obscurium.
Je me mis à rire face à sa réaction et sans lui fournir la moindre réponse, je lui envoyai un regard de défi avant de m'emparer des mains de l'être cadavérique. Je n'eus pas le temps de voir la réaction de l'Animalis que ma tête se mit à tourner. Je fus aussitôt plongée dans le noir.
Comme la fois précédente, je flottais dans le noir absolu. Il n'y avait rien autour de moi. Rien. Que du noir. Un noir enveloppant. Sans fond. Sans fin.
Puis, subitement, je me sentis tomber, tomber dans le vide sans fond. Tomber interminablement. Tomber encore. Toujours. A l'infini.
S'ensuivit un grand plouf lorsque j'atterris dans l'eau dans un gros claquage. J'avais l'impression que l'atterrissage m'avait broyé tous les muscles du squelette et fait exploser toutes les cellules de mes organes. Battant rageusement des bras pour rejoindre la surface, je sentis la douleur se dissiper à chaque mouvement.
Bientôt, ma tête émergea hors de l'eau et mes poumons purent se satisfaire d'une grande goulée d'oxygène. C'est alors qu'un crâne blanc apparu à la surface de l'eau, rapidement suivis par d'autres crânes cadavériques. Des têtes blanches fendirent la surface et nagèrent en ma direction. Des Obscuriums. Il m'était inconcevable qu'ils me touchent. Je ne voulais pas revivre l'expérience de leurs mains molles et visqueuses parcourant ma chair dans les moindres recoins. Plus jamais.
Malheureusement, j'étais encerclée par ces êtres repoussants.
- Cassius ! hurlai-je alors qu'ils se rapprochaient. Cassius, arrête ça tout de suite ! lui ordonnai-je, me souvenant que si j'étais bel et bien dans sa tête, tous les Obscruiums le représentaient lui.
Une main me sortit de l'eau et les êtres immondes disparurent comme par magie.
Cassius m'amena à un lieu sec et solide, mais toujours aussi noir. Me lâchant le bras, Cassius tomba à genou avant même que je puisse lui dire quoique ce soit. Il se mit à tousser violemment. Du sang s'échappa de sa bouche et tomba sur le sol parfaitement noir. Lorsque sa toux se calma, Cassius remonta lentement les yeux vers moi. Ses yeux vert émeraude semblait avoir terni.
- Tu n'aurais pas dû revenir, siffla-t-il d'une voix éteinte, je me sens bien trop faible pour accueillir quiconque dans ma tête.
- Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu es malade ? lui demandai-je. Cassius se mit à rire, un rire qui eut pour résultat de le faire tousser.
- Non, bien sûr que non. Je fronçai les sourcils.
- Alors qu'est-ce que tu as ? l'interrogeai-je de nouveau en espérant qu'il ne penserait pas que je m'inquiétais pour lui.
Ce qui n'était absolument pas le cas.
- C'est toi qui as causé tout ça.
Je fis un mouvement de recul. J'aurais aimé qu'il soit plus clair, mais visiblement, il fallait lui sortir les mots de la bouche et je retins un râle d'énervement à son égard.
- Je n'ai rien causé du tout, m'agaçai-je. Qu'est-ce que tu veux sous-entendre ?
Cassius se mit à tousser avec violence et le sol sous nous se mit subitement à trembler.
- Tu ne l'as pas fait consciemment, me répondit l'Obscurium. Mais tu as changé quelque chose lors de ta venue. Par ta particularité. Tu as tout changé.
- Tu ne peux pas t'exprimer plus clairement ? m'énervai-je de plus bel, ne supportant plus tous ces énigmes à rallonge.
- Je me sens étrange. Tiraillé de l'intérieur. Chauffé à blanc. Explosé en milliers de particules... Je n'avais pas ressenti une telle chose depuis ma transformation en Obscurium. Alors, j'en viens à me demander, si sans le vouloir, tu ne m'aurais pas détransformé.
J'écarquillai les yeux face à de tels propos.
- Mais comment cela pourrait être possible ? lâchai-je.
- Tu es particulière. Tu es peut-être en fin de compte, le remède de nos maux.
Je clignai plusieurs fois des yeux, ayant du mal à réaliser le sens de ses propos. Moi, un remède ?
- Mais je n'ai jamais voulu te guérir de quoique ce soit ! m'exclamai-je, n'ayant aucunement l'envie de toucher un à un tous les Obscuriums existant pour les guérir de leur malédiction.
- Et pourtant, tu sembles être le remède inattendu à notre situation. Cela fait des siècles et des siècles que ce mal frappe sans que personne ne soit parvenu à le comprendre ou le soigner. Il semblerait que désormais, les choses soient sur le point de changer.
Je sentis la fureur emplir mon être à l'entente de ces propos.
Je ne voulais absolument rien changer à ce monde. Ni la menace insaisissable que représentait Evilash. Ni la maladie étrange frappant les Obscuras. J'en avais plus qu'assez qu'on repose toutes les espérances sur mes épaules. Tout ce que je voulais, c'était retourner de là où je venais.
Je n'eus pas le temps de lui jeter ma rage à la figure que le sol se mit à trembler de nouveau, d'une violence fulgurante. Posant mes paumes contre le sol, je tentai à quatre pattes, de garder un certain équilibre. Cassius se mit à hurler, la tête levée vers le ciel d'un noir sans fond. Le sol noir bascula subitement et j'eus beau planter mes ongles dans la surface, rien n'y fit, je glissai vers un fond noir infini. Encore une fois.
Tombant une bonne fois pour toute, j'agitai les bras dans l'espoir de rencontrer une surface dure qui me permettrait d'éviter une chute vertigineuse. Je vis alors que Cassius chutait lui aussi, hurlant de douleur. Sa peau semblait se craqueler, des fissures venaient se glisser sur sa peau incrustée de diamant. Du sang s'écoulait faiblement de sa bouche.
On atterrit brutalement sur un carrelage dur et froid. Le souffle court, je me redressai en tirant une grimace lorsque ma cheville se mit à me tirer. C'est alors que je remarquai que jusqu'ici, ma blessure à la cheville que je m'étais faite lors de mon périple dans la Scaremountain, ne me faisait plus souffrir. Du moins, lors du début de la vision. Car à présent qu'un décor s'était matérialisé autour de nous, la douleur était revenue.
Cassius se redressa à son tour. Son visage avait retrouvé un éclat normal, plus de craquelures, et ses yeux avait perdu de leur teinte terne pour retrouver leur éclat d'autrefois. Il regarda autour de lui comme un animal perdu dans un lieu inconnu. Je regardai à mon tour où nous avions atterri et reconnu l'intérieur d'un château. Un château où je n'avais jamais mis les pieds hormis lors de la première vision avec l'Obscurium.
- C'est là où tu as grandi ? demandai-je à l'intention de l'Obscurium.
Ce dernier, semblant encore sonné, finit par acquiescer.
- C'est le château principal, lâcha-t-il simplement.
- Et c'est ici que tu as entendu parler des Darknils ? enchainai-je.
Cassius fit un petit bond de surprise.
- Tu en as parlé à la reine ?
- Non.
- Tu avais promis ! s'écria subitement l'Obscurium.
- Je ne t'ai rien promis du tout, et il serait complétement stupide de poser des questions à n'importe qui sans réfléchir.
- Pourquoi ?
Je poussai un soupire las.
- Tu as entendu parler les Darknils au sein du château, ils ont donc des membres liés aux Sangs Royaux. Tu crois vraiment qu'il serait intelligent d'aller voir les membres royaux et leur poser des questions ? Ils sauraient qu'on est au courant.
C'était le fait que Cécilien en savait trop, qui lui avait coûté la vie.
- Mais la reine Junon est digne de confiance, se buta Cassius.
- La reine Junon est morte.
- Quoi ? s'écria Cassius, devenant subitement livide.
- Elle est morte. M-O-R-T-E, épelai-je, agacée de devoir tout lui apprendre alors que c'était moi la Terrienne qui débarquait dans un monde inconnu.
- Comment ? lâcha-t-il difficilement, visiblement sous le choc.
- Je n'en sais rien, en fait, ça ne m'intéresse pas vraiment, avouai-je.
- Pourtant, la mort de la reine ce n'est pas quelque chose d'anodin, tout le royaume a dû en entendre parler.
- Je ne suis pas ici depuis assez longtemps pour avoir assisté à une telle chose, Dieu merci.
Cassius s'immobilisa, me contemplant de haut en bas.
- Tu es une Terrienne ? Je pensais que ton physique n'était qu'un camouflage, s'étonna-t-il.
- Pourquoi je me déguiserais en Terrienne pour me camoufler ? Je risquerais davantage d'attirer les regards, fis-je remarquer, ne m'attendant pas à une telle réaction.
- Après onze ans, il peut s'être produit n'importe quoi, tout peut avoir changé de façon phénoménale, se justifia l'Obscurium. Mais qu'est-ce que fait une Terrienne parmi nous ?
- Je pensais que tu savais qui j'étais... après tout, tu as prétendu que j'étais spéciale, c'est que tu connais un minimum mon identité étant donné que ma particularité est liée au fait que je viens de la Terre.
- Je ne sais pas où tu as pêché cette idée, ta particularité n'a rien à voir avec le fait que tu sois une Terrienne. A vrai dire, ça rend les choses encore plus intéressantes, chuchota-t-il subitement, abordant un air pensif. Mais la dernière fois, tu as fait allusion que tu étais censée sauver le monde, c'est pour ça qu'une Terrienne se retrouve désormais parmi les nôtres ?
- En effet, mais ne t'emballes pas, je ne compte sauver personne. Juste moi.
- J'avais bien cru comprendre.
Je regardai autour de moi, essayant de comprendre pourquoi nous avions atterri dans le palais. Au fond d'un couloir, je vis quelque chose bouger. Plissant les yeux pour tenter de discerner de quoi il s'agissait, je ne réussis pas à deviner de quoi il pouvait bien s'agir. Me relevant difficilement à cause de cette maudite cheville ensanglantée, je claudiquai en direction de la forme, désireuse de découvrir de quoi il s'agissait.
- Hé la Terrienne ! m'interpella Cassius.
Je me retournais lentement vers lui, le foudroyant du regard.
- Je m'appelle Eudora, pas la Terrienne, répliquai-je d'une voix sèche.
- Désolé, je l'ignorais, s'excusa Cassius avant de diriger son regard vers ma cheville. Tu t'es blessé, tu veux que j'y jette un coup d'œil ? me proposa-t-il.
Je fis un mouvement de recul.
- Ma cheville va très bien, je n'ai pas besoin de ton aide.
Cassius lâcha un rire.
- Bien sûr, et les pégases sont des ballots de paille, se moqua-t-il. Il serait stupide de refuser mon aide Eudora, je suis un Guérisseur, soigner les blessures est un domaine dans lequel j'excelle.
- Et pourtant, arrête-moi si je me trompe, mais tu ne t'es pas servi de tes pouvoirs depuis onze ans. Je n'ai pas vraiment confiance en tes capacités, tu dois être rouillé.
L'Obscurium lâcha un rire faux, plus mal à l'aise qu'autre chose.
- Tu n'es pas du genre à tourner ta langue dans ta bouche avant de parler, constata-t-il, mais ne t'inquiète pas, on ne perd pas le contrôle de nos pouvoirs aussi facilement.
- Je pensais que lorsque l'on devenait Obscurium, on perdait nos pouvoirs, fis-je remarquer.
- C'est vrai, en même temps que notre pupille et la couleur de nos iris. Mais regarde-moi dans les yeux, sont-ils entièrement blancs ? Non. Parce que je suis coincé dans ma propre tête. La tête d'une personne ayant perdu toutes ses facultés, mais moi, je n'ai rien perdu.
Je levai les yeux au ciel, faisant croire que ses propos me passaient au-dessus de la tête.
- Essaye, alors, lui permettais-je, avouant au fond de moi que s'il pouvait me guérir, je pourrais de nouveau marcher sans peine.
Cassius posa ses mains contre mes chevilles, me provoquant une grimace au contact de sa chair contre la mienne. Une douce chaleur vint subitement m'envahir la cheville, m'irradiant la jambe. J'avais l'impression qu'on enfonçait des aiguilles et du coton dans ma chair. La sensation était aussi désagréable, qu'elle était plaisante. C'était une émotion tellement contradictoire.
Puis, Cassius recula, et toutes ces sensations s'emmêlant entre elles s'arrêtèrent. Je regardai ma cheville, constatant qu'elle avait retrouvé son aspect d'antan. J'en fus profondément soulagée.
- En effet, tu n'es pas rouillé, lâchai-je, ce qui dans mon langage pouvait s'apparenter à un merci.
On n'eut pas le temps de prononcer un autre mot qu'une autre forme bougea au fond du couloir. Dans un bond, je me lançai à sa suite. Sans ma cheville douloureuse, j'étais de nouveau libre de mes mouvements.
Courant au fond du couloir, je pilai devant l'entrée où la forme avait disparu. J'étais peut-être dans une vision, mais c'était dans ce château que Cassius avait entendu parler des Darknils, la forme pouvait très bien être l'un d'entre eux.
Entrant dans la pièce, je vis l'ombre d'une silhouette au fond de la pièce. Au moment où je m'apprêtais à la rejoindre furtivement, l'ombre se tourna vers moi et fit quelque pas en avant, me laissant découvrir son visage. Cassius. La personne n'était autre que Cassius, enfant.
- Eudora ? me lança le Cassius de mon âge, qui venait de nous rejoindre.
- Qu'est-ce que cet enfant fait ici ?
- Si c'est comme la première fois, je vais probablement revivre toutes les étapes de ma vie dans un cours laps de temps, expliqua l'Obscurium en contemplant l'enfant d'un regard triste.
- Cassius ! Cassius ! hurla subitement une voix.
Une enfant aux cheveux rouge sang fit irruption dans la pièce. Aleth. La reine actuelle. L'enfant Cassius se tourna vers elle, surpris.
- Tu n'es pas censé être avec les autres dans le Dôme ? s'étonna-t-il.
Aleth prit une mine paniquée.
- Si justement, mais je me suis enfuie. Il faut que tu me caches, ils me recherchent.
Cassius contempla sa sœur avec stupéfaction, avant de lever les yeux au ciel.
- Mais Aleth, tu ne peux pas fuir ton devoir ! Tu es de Sang Royal, tu dois rejoindre le Dôme.
L'enfant se tordit les mains d'anxiété.
- Je ne veux pas être de Sang Royal, je veux pouvoir jouer librement sans qu'on vienne m'imposer tout ça ! Puis, à cause du Dôme, ça fait super longtemps qu'on n'a pas pu passer de temps ensemble.
Cassius soupira et prit sa sœur par les épaules.
- Cache toi sous la nappe, je dirais que je ne t'ai pas vu.
Un large sourire se dessina sur les lèvres d'Aleth. Lorgnant une corbeille de fruit posée sur une table, elle s'empara d'une banane avant de se jeter sous la table, se cachant derrière la nappe.
La pièce se mit subitement à tournoyer. Le Cassius qui m'avait accueilli dans son esprit me saisit le bras et me tira vers lui. Le sol se stabilisa. Mais la terre grondait toujours, signe que les tremblements étaient loin d'être fini.
- Il faut que je te sorte de ma tête, tout est trop instable ici, me souffla Cassius.
Je fronçai les sourcils, regardant autour de moi. Au fond, j'aurais voulu rester à ses côtes pour voir sa vie défiler. Peut-être qu'ainsi, j'aurais eu l'occasion de dénicher des informations sur les Darknils. Mais il avait raison. Je devais m'en aller. Ce n'était pas un endroit sûr et le défilement des instants de sa vie risquait de prendre peut-être plusieurs jours.
Cassius posa ses mains sur mon front et je me sentis aspirer dans un tourbillon lugubre.
***
NDA : Hellow, me voilà de retour avec un chapitre où on retourne dans le point de vu d'Eudora ^^ ! Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?
Et comme j'aime poser des questions ;
- Cassius qui guérit, une réaction ? A-t-il raison de prétendre que c'est grâce à Eudora ?
- Cassius ne cesse de faire mention de la particularité d'Eudora, avez-vous une idée de quoi il s'agit ?
- Lors de la vision, on a pu voir qu'Aleth fuyait ses devoirs de Sang Royal, un avis sur ce sujet ?
Brefouille, à la semaine prochaine pour la suite !!! Kissy❤️
#Nakijo.
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