Prologue


~La fille et le garçon~

***

Elle entendit un corbeau corailler.


***

Une sensation chaude et grumeleuse recouvrait sa peau noire claire, c'était forcément des graines de sable dans ses cheveux raides.

Le bruit lointain des vagues sonnaient dans ses oreilles comme un rêve sans fin, ses paupières battaient lentement car peinaient à s'ouvrir. Ne parvenant pas à respirer convenablement, elle toussa et cracha une substance dont elle ne cherchait pas à connaître l'origine.

Son corps, leste d'habitude, semblait lourd cette fois-ci. La jeune fille aux cheveux éparpillés se retrouva allongée sur du sablon.

Après plusieurs tentatives de vouloir se ressasser de sa soudaine apparition ici, elle avait l'impression que plus elle plissait ses yeux, plus elle fouillait de fond en comble sa mémoire qui lui refusait sans cesse l'accès à ses souvenirs récents.

Elle ne voulût point ouvrir ses yeux pour le moment et pourtant les minutes s'écoulèrent.

Puis, elle ressentit plusieurs léchouilles qui s'enchaînaient sur sa joue. Elle se réveilla effrayée de ce que ça pouvait être.

Sans trop de surprise finalement, sa vue tomba sur un chiot.

Au loin, elle entendit une voix crier : «Macky ?! Macky !?» qui se rapprochait au fur et à mesure.

La jeune fille voulut s'enfuir mais comprit que cela était inutile.

Elle ne savait ni où elle se trouvait, ni où était sa maman qui reste son dernier souvenir jusqu'ici.

Une courte vision de dispute faisait écho dans ses réminiscences nébuleuses.

N'empêche qu'elle ne voulait pas s'échapper de manière dérisoire.

De plus elle observa que la silhouette maintenant devant elle, fût celle d'un garçon qui physiquement devrait être de sa génération.

Le chiot de pelage blanc, court et très dense ne présentant aucun sous-poil chaud, avait des petites tâches noires en forme de cercle sur sa fourrure. C'était un dalmatien.

— C'est bien Macky ! encouragea le garçon qui s'accroupit pour caresser son chiot, il lève les yeux et rajoute en s'adressant à celle qui dépoussiérait ses cheveux caramels. Bonjour, désolé pour le dérangement mais c'est étrange de voir des gens dormir ici.

La fille fit plusieurs pas en arrière en agitant ses mains de gauche à droite.

— Euh non non, réplique-t-elle d'un air gêné par ce qu'elle vint d'entendre. Je ne dormais pas ici et...bonjour également. Elle questionne par la suite en regardant cette fois-ci tout autour, où sommes-nous ?

Elle s'apprêtait sûrement à voir un lieu que personne ne connaissait. C'était une immense île, avec de grands cocotiers, de géants palmiers. Un endroit où l'on pouvait trouver des oiseaux de toutes sortes. Il y avaient beaucoup de fleurs très rares. Au loin, se dressait un arbre gigantesque, ce qui donna une allure féerique à ce site.

Elle vit un corbeau noir passer sous son regard admiratif.

Le garçon quant à lui l'examinait de haut en bas, se relevant tout doucement, le regard ahuri braqué vers elle comme si elle était un extra-terrestre.

— J'aurais une meilleure question, toi, d'où viens-tu ? demande-t-il en portant son petit animal qu'il recouvre dans ses bras en le caressant nonchalamment.

La lumière délicate reflète des yeux de couleurs noisettes chez le jeune garçon. Sa peau relevant d'une teinture similaire que la fille égarée en face de lui. Il se distingue toutefois avec sa longue chevelure lisse de couleur blanche-neige. Ce qui lui offre une beauté aussi éclatante que le soleil au zénith.

— Je ne vois pas pourquoi je te le dirai, dit-elle en se retournant tout en croisant les bras.

— Sais-tu seulement que t'es sans vêtements ? Il l'interroge en se grattant la tête.

Depuis elle ne l'avait pas constaté, elle cria si fort au point de perdre sa voix. Ses jambes s'écroulèrent, son coeur cognait violemment contre sa cage thoracique, sa respiration fût haletante, une sensation forte que ses yeux gonflaient en mesure d'exploser, ses bras devinrent tout d'un coup aussi légers qu'une plume, la jeune fille tenta de couvrir sa poitrine et son sexe de peur d'être encore vue ainsi.

Tout cela en vain bien-sûr.

Elle n'arrivait pas à comprendre comment sa nudité ne l'avait pas gêner jusqu'à ce que ce garçon la lui fit remarquer.

— Je peux t'aider si tu veux, lance-t-il en faisant volte-face, ses longs cheveux soyeux virevoltèrent dans les airs avant de se reposer joliment sur son dos.

Elle hocha vivement de la tête mais il ne vit pas son action, alors cette dernière voulu parler mais sa voix enrouée ne le lui permit pas, la fille fit donc un bruit, pourtant à peine audible. Le garçon le prit pour un : "oui".

— Je te conseille de me suivre dans ce cas. Le garçon déclare en déposant son chiot gesticulant suffisamment pour qu'il soit relâché.

Elle s'exécuta la tête baissée, tellement honteuse de ne pas savoir exactement pourquoi elle n'avait ressentie aucune gêne jusqu'ici. Ses bras ne quittaient pas son buste.

Une envie irrépressible de détourner son regard l'envahit et elle se mit à épier la mer qui courait sur le sable, «Mais où suis-je bordel ?! Maman me cherche c'est sûr !! » criait-elle certainement dans ses pensées.

Son visage dessinait rapidement une humeur maussade, le reste de son corps se limitait à suivre celui du garçon.

Il avait une démarche simple dans ses vêtements à peaux de bêtes.

Celui d'un loup elle croit.

Elle remarqua aussi malgré son air "primaire" que, lors de leur conversation il s'exprimait bien et avait une haleine fraîche.

Son odeur était fortement similaire à celle de la menthe.

Cela ne pouvait être possible, appartient-il à une civilisation plus sage que la sienne ?

Car sans trop d'effort il paraît si propre.

Tout était ambiguë dans la tête de la fille dénudée. Pourtant son questionnement ne fût pas important, elle doit absolument s'en aller d'ici et trouver sa mère.

— Au fait, moi c'est Jon et toi ? demande-t-il en la regardant par-dessus son épaule.

Sa voix ne sortait plus correctement, c'est à peine qu'elle prononçait : "Reeyane". Elle finit par racler sa gorge pour mieux s'exprimer par la suite.

Le regard posé sur ce jeune garçon un peu plus court qu'elle.

— Enchanté Reeyane ! Bienvenue sur l'île Mendana ! Il le dit en levant ses bras comme pour présenter ce site avec plus de prestance.

Elle constata qu'il avait un bandage en tissu de laine sur son poignet gauche, elle n'avait pas fait attention à ça depuis. Tout ce qu'elle veut à présent c'est un moyen de s'en aller au plus vite.

— "Mendana" ? Je n'ai jamais entendu parler de cette île, pense-t-elle.

Ils marchèrent ainsi pendant plusieurs minutes, dans un silence légèrement glacial, elle avait mille et une questions. Pourtant elle ne pouvait pas se confier à quelqu'un de cette tranche d'âge, il lui faut un adulte qui pourra lui indiquer comment s'en aller.

Alors, elle se contenta de suivre tout simplement Jon. Tous les deux quittèrent la grève où elle s'était réveillée et arrivèrent à l'entrée d'une sorte de petit village, tout près se trouvait de grands buissons.

— Vas, dit Jon en indiquant la touffe d'abrisseaux sauvages, change toi là-bas.

Le chiot renifla les buissons en question.

— Mais j'n'ai pas d'vêtements ! Elle lui rappelle, en enlaçant ses seins de tailles moyennes.

— Oups ! Dit-il avant de rigoler, attends moi ici je t'en prie.

Il s'en alla et pris quelques secondes avant d'en ressortir, le corbeau noir qui les observait depuis la plage venait de se poser sur un arbre pas loin de la jeune fille.

Toujours dans son esprit de paranoïa Reeyane sut très vite qu'elle était suivie par cet oiseau aux yeux rouges sang. Elle voulût alerter le garçon aux cheveux blancs.

— Il y'a un corbeau qui nous observe depuis la plage j'ai l'impression, dit-elle une fois le garçon de retour.

Jon l'a regardé pendant quelques secondes. Il semblait perdu. Ébahi par sa nudité ? Surpris par sa question ? Ou plutôt qu'il n'avait pas tout simplement compris son expression.

— Tu peux aller te changer Reeyane, je t'attendrai ici sage comme une image, il sourit.

Sans perdre de temps, elle en avait marre de cette nudité, de cette air un peu trop fraîche qui griffait sa peau et de ce corbeau qui la suivait vicieusement à son avis.

Une fois derrière les buissons, n'arrivant pas à comprendre, elle voit sous ses yeux, des vêtements à peau d'agneau. C'était tout blanc, plaisant au toucher et cela dégageait un bon parfum mais inconnu à Reeyane. Elle mit du temps avant de se vêtir.

Puis elle en ressorti. Toute hébétée, son allure dandinant, démontrait son ignorance à ce mode d'habillement.

— Tu es encore plus pure ainsi, dit Jon voyant Reeyane venir. Aller ! Suis-moi ! Je te présente aux autres ! S'exclame-t-il tout excité, le sourire touchant presque les oreilles.

Dans l'allée qui menait au centre de ce patelin, on y trouvait ces animaux de fermes : des poules, des chèvres, des chevaux et des cochons. Ils déambulaient librement.

Il y'avait de la musique faite avec un xylophone en bois, une ocarina, une lyre et des voix aussi tendres et graves qui se mélangeaient pour faire une mélodie assez particulière, pas mal agréable même pour Reeyane qui se pense être dans un monde primitif.

Devant des yeux ravis, des enfants qui dansaient.

— Chut, chut chut ! les voici, murmura l'un d'eux, demandant aux autres de s'arrêter.

— Les amis je vous présente Reeyane, je l'ai retrouvée sur la plage. Annonce Jon qui se mit de côté pour que ses amis aperçoivent l'étrangère.

Tous s'arrêtèrent froidement et se mirent à rire d'une manière assez étrange mais chaleureuse vu qu'ils s'approchèrent en courant dans leur direction pour faire un câlin collectif.

***

Le corbeau s'est placé sur un arbre pas loin d'eux et regardait les enfants. Il croisa par la suite le regard de Jon, pendant longtemps et s'en alla après.

***

C'est à ce moment que débuta...


Rendez-vous le 26 Août 2022 pour la suite.

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