Chapitre 8
Mina
Lorsque le réveil de Jo sonne, mon corps ne semble pas vouloir répondre et à part maugréer des mots incompréhensibles, la seule question qui me parvient c'est : Est-ce que Jo m'autoriserais à lui piquer cet oreiller paradisiaque ? Je pense que oui mais je change rapidement d'avis étant donné que cette chambre est comme notre deuxième maison et qu'on y passe une bonne partie de notre temps. A tel point que Jo avait finit par changer son ancien lit à eau pour un autre plus pratique avec un tiroir intégré où y loge actuellement un autre matelas double. Malgré la richesse des parents de Jo, ceux-ci n'ont compris que bien après les raisons d'un tel changement. Evidemment, la plupart du temps d'autres chambres étaient disponibles mais on ne les a jamais occupé. Au début, deux d'entre nous dormaient simplement au sol et c'était souvent Maxence et Rafael mais ça n'a pas duré bien longtemps puisque Jo en a eu marre de devoir à chaque fois tout bouger de place. Et c'est vrai que même si on l'aidait, ça prenait parfois bien dix minutes alors que maintenant, l'unique chose à faire est de tirer le tiroir et de se glisser sous la couette.
Après cinq longues minutes sous les draps, je décide qu'il est temps de réveiller tout le monde et je tire les rideaux ce qui arrache quelques plaintes aux garçons.
- Debout tout le monde ! On est en retard !
Pas qu'on ne le soit vraiment mais ça à parfois le mérite de les bouger un peu plus rapidement. On a pris l'habitude de prendre nos affaires de cours lorsqu'on se rend chez Jo pour n'importe quelle raison. On sait d'avance qu'il y a de grandes chances pour qu'on y reste dormir. Je leur laisse le temps d'émerger et vais prendre une douche rapide dans la salle de bain attenante.
Une demi-heure plus tard, on est sur la route en direction du lycée et tout le monde est à l'heure même Maxence qui semble un peu bougon, c'est sûrement dû au verre d'eau qu'il a eu le droit pour être resté au lit un peu trop longtemps. Evidemment, ça a bien amusé Rafael qui n'a pas manqué de le taquiner.
-Bon, du coup, c'est quoi l'étape suivante ? demande Rafael
Hier, on a eu beau se creuser les méninges, la seule chose dont on est à peu près sûr, c'est que Jo n'a pas réussi à supporter la tempête. Par contre, le rapport avec la Terre... On a pas très bien compris étant donné que le vent ou simplement l'air est un élément qui fait parti de notre planète en général, ça ne devrait donc pas être un problème pour Jo.
-Il nous faut un endroit pour s'entraîner. Lui répond Jo
Maxence, Rafael et moi avons les yeux rivés sur lui attendant la suite. C'est lui qui gère tous les incidents depuis le début mais Jo ne comptait apparemment pas nous dire quoi faire.
-T'as une idée précise ? Le questionne Maxence
Jo secoue la tête et un silence s'installe. Tout le monde semble chercher un endroit qui correspondrait aux critères. Et j'ai beau chercher, je ne connais aucun endroit qui pourrait convenir. Mes parents n'ont qu'une petite maison au bord de la mer où l'on passe parfois nos vacances mais je ne pense pas que ça conviendrait, c'est beaucoup trop petit.
-Un terrain de tennis, ça conviendrait ? dit Rafael avec un air espiègle et un sourire au coin des lèvres
-Ta famille possède un terrain de tennis ? S'étonne Maxence
-Qui a parlé de posséder ? Répond-t-il
Le soir même, après une heure de route, dans la petite voiture du père de Jo, on se retrouve tous devant une assez grosse porte marron foncée et un grand mur tagué d'une belle fresque où deux joueurs s'affrontent avec chacun une raquette en main sur un terrain de tennis. Un score est affiché à droite de la fresque : 9 – 32.
- Et maintenant ? Demande Maxence
Je me tourne vers les garçons et je comprends qu'on a un petit problème : une grosse chaîne accompagnée de plusieurs cadenas nous empêche d'accéder à l'intérieur de l'établissement. Evidemment, l'endroit semble abandonné depuis déjà quelques années. Et je ne pense pas que s'entraîner ici soit la meilleure idée du siècle. Si quelqu'un découvre ce que nous y faisons et de manière illégale, le Secret serait probablement en danger et je ne donne pas cher de notre peau face à un tribunal.
- Tu sais à qui appartient cet endroit ? Questionne Jo
- Ca appartenait à la mairie il y a quelques années. Mon père jouait ici et il m'y emmenait quelques fois. Aujourd'hui, je n'en sais rien mais ça a fermé il y a déjà un moment.
- Et c'est comment à l'intérieur ?
- Grand. Dans mes souvenirs, il y avait deux salles ouvertes au public. Une salle de musculation fonctionnelle et un grand terrain de tennis.
- On a qu'à utiliser nos pouvoirs pour entrer tu pourras voir par toi-même. Propose Rafael
- Non, je te fais confiance, ça ira. Refuse-t-il en regardant son portable.
Deux minutes plus tard, il se retourne, son oreille contre l'appareil.
- Allô Papa ?... Oui, je sais j'en ai pas pour longtemps. Tu sais le terrain de tennis en ville ?... Je veux l'acheter mais je crois qu'il appartient à la mairie. ... Je sais que c'est cher mais il est abandonné depuis un moment et je comptais sur toi pour m'aider. ... Oui, je sais, j'ai l'habitude de déranger de toute façon. ... Tu peux m'aider et essayer de m'avoir ça avant la fin de la semaine ou pas ? Il ajoute cette phrase un peu plus sèchement et je sens qu'il commence à s'énerver. ... Ca me va ! Merci.
- Tes parents ont accepté de t'acheter ce terrain ? Je demande surprise.
Il ont toujours beaucoup donné à Jo et à son frère, c'était surtout une façon de rattraper leur absence permanente. Ce sont leurs employés qui ont presque entièrement élevés Jo et Batiste, son frère. La seule chose que ses parents avaient à faire c'est de donner des ordres à travers un téléphone qui devaient être exécutés à la lettre. Et depuis quelques années, Jo n'est plus sous leur direction et reçoit à la place de l'argent tout les mois qui ne sert pas à grand chose puisqu'il a toujours tout ce qu'il faut à la maison. Malgré tout, ça m'étonné quand même qu'ils puissent être capable de lui payer un terrain à sa simple demande sans demander de comptes.
- Non, c'est moi qui l'achète. Mes parents en paieront une petite partie mais le bien sera à mon nom.
- Mais Jo, c'est toutes tes économies qui partent en fumée, tu ne peux pas te permettre de payer autant !
- Ecoute, je n'utilise pas cet argent et ça ne partira pas réellement en fumée puisque c'est un achat. Je pourrais toujours décider de revendre ou d'en faire autre chose. T'inquiète pas pour moi. Et puis, comparé à eux, vous avez toujours été là. Je peux bien aider de temps en temps, que ça serve à quelque chose.
Il paraît tellement triste en disant cela et je sais que ça le touche depuis bien des années. Je m'approche pour lui faire simplement un câlin qu'il me rend et heureusement que je suis là pour ça parfois parce que les garçons, c'est pas trop leur truc les câlins.
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