Chapitre 1
Maxence
- Maxence, debout ! Tu vas encore être en retard ! Je t'ai déjà dit de ne pas sortir les soirs de semaines !
Je me réveille doucement. Enfin, « se réveiller » est un bien grand mot. Je suis encore dans la phase comateuse du réveil, mes muscles sont encore endormis et ne semblent pas vouloir se réveiller. Je finis par me lever après encore dix minutes de sommeil et je passe par la cuisine afin de prendre mon petit déjeuner. Avec moi, il y a plusieurs choses qu'il faut comprendre, trois précisément, je suis lent, je ne loupe aucun repas et je me fous de ce que peuvent penser les gens. Mes parents ont déjà essayé de changer ça, ils se sont confrontés à un Maxence enragé.
Et Maxence c'est moi, Maxence Davy mais on m'appelle aussi Maxence le râleur, Maxence le frimeur, Maxence le beau gosse aussi parfois. D'ailleurs, c'est exactement celui que je vois sur le miroir en face de moi, il plaît aux filles celui-ci.
Blond aux yeux verts, une petite gueule d'ange dont le reste qui va avec, une jolie tablette de 6, des bras plutôt pas mal dont les filles ne se plaignent pas le moins du monde et une taille digne d'un basketteur. Je peux en effet le dire je n'ai aucun problème particulier avec les meufs si vous voyez ce que je veux dire... Enfin, sauf celles qui espèrent toujours un truc plus sérieux, ce que de toute évidence je ne suis pas... Il n'y a qu'à regarder mon quotidien et mon comportement. Comment une fille pourrait me supporter au long terme quand même ma famille et mes amis ont du mal ? Même si en regardant de plus près c'est sûrement ce qu'ils apprécient le plus chez moi finalement.
J'arrive au lycée avec dix minutes de retard. Oui, je suis toujours en retard. Quoi de plus jouissif que d'emmerder mes amis Rafael et Jo dès le matin ? Bon à part une bonne partie de sexe, je ne vois vraiment pas !
- Maxence, sérieux t'abuses là, on va encore être en retard à cause de toi ! Râle Rafael en soufflant, je te rappelle qu'on a le bac cette année, il faudrait peut-être que tu te bouges un peu le cul non ?
Je le regarde et je souris en les dépassant d'un pas frimeur, dommage que la cour soit vide. J'aurai pu laisser les lycéennes m'admirer. On arrive en cours et on s'installe rapidement sous l'œil énervé de notre prof d'espagnol, je crois. Je le sais parce qu'elle est plutôt pas mal dans son jean qui moule ses fesses à la perfection et son chemisier blanc, malheureusement trop opaque pour laisser entrevoir la lingerie qu'elle porte. Dommage. Je lui fais un clin d'œil et un sourire aguicheur alors qu'elle me fusille du regard. Les profs sont habitués à ce que je sois tout le temps en retard mais ils finissent par laisser passer. Sûrement parce qu'au moins je reste calme dans leurs cours ou qu'ils savent que ça ne modifiera pas mes mauvaises habitudes.
La matinée passe tranquillement et on attend tous Mina pour qu'on puisse tous aller manger, ce qui suffit à me mettre en rogne. J'avoue que les filles peuvent parfois passer avant la bouffe mais seulement pour un temps limité si vous voyez ce que je veux dire. Et Mina, c'est une fille mais bon c'est une fille triplement gardée. C'est la seule fille de notre petit groupe et on veille tous sur elle comme la prunelle de nos yeux même si la plupart du temps c'est elle qui nous mène à la baguette. C'est comme notre petite sœur, on s'est tous connus en primaire et on ne s'est plus séparés depuis. Bien sûr, il arrive souvent qu'il y ait des disputes entre nous mais on est tous très soudés et on se dit généralement tout.
- Si dans cinq minutes, elle n'est pas là, je m'en fous j'y vais, la bouffe ça n'attend pas hein !
- Arrête ton cirque, elle est juste derrière toi ! Me réprimande Rafael
- C'est bon, on peut y aller, annonce Mina
- Ce n'est pas trop tôt !
- Quoi ? Je t'ai fait attendre trop longtemps ? Pauvre petit bichon, c'est qu'il a faim dis-donc ! Pouffe Mina
Je ne réponds rien puisque de toute façon elle aura le dernier mot et ça risque juste de retarder le repas de mon cher estomac. Un corps de cette envergure, ça s'entretient voyez vous ! Je me dirige à grandes foulées en direction du self. Je tends la main pour attraper mon plateau mais je me rétracte en retirant ma main rapidement. Ça brûle ! Je regarde ma main mais je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit que je vois déjà la brûlure disparaître. Je réessaye de prendre un plateau avec appréhension mais impossible. Je fronce les sourcils.
- Maxence ! Putain, avance, t'attends quoi pour prendre ton plateau ! Me crie Rafael
- Je ne peux pas, ça brûle. Je dis simplement.
- Tu te fous de ma gueule ! T'as reçu un marteau sur la tête ou quoi ! s'énerve-t-il après avoir touché un plateau. Les plateaux sont froids, ça doit même faire un moment qu'ils doivent être là. Donc tu me prends ce foutu plateau et tu avances j'ai faim moi aussi !
Je prends une serviette qui traînait à côté des plateaux et je parviens finalement avec la serviette à prendre un plateau. Rafael lève les yeux au ciel, me prenant sûrement pour un fou. Bizarrement, lorsque je commence à prendre les couverts sans la serviette, aucune brûlure ne survient. C'est vraiment bizarre... Arrivés au bout de la file, je porte mon plateau à même mes doigts et rien ne se passe. J'ai vraiment dû halluciner. Pourtant, ça paraissait vraiment réel, la grosse marque rouge était en train de s'estomper et ma peau est redevenue normale si rapidement que je n'ai pas pu montrer de preuve à Rafael. On s'installe à notre table habituelle encore vide et les conversations se tournent directement vers la soirée d'hier.
- Les gars, la fille était accoudée au bar et lorsque j'ai voulu m'avancer pour discuter avec elle, et voir si elle pourrait finir dans mon lit, je raconte en laissant sa phrase en suspens juste pour les faire languir et les emmerder plus longtemps, elle m'a sortie : « Suis-moi, ma voiture est déjà prête pour nous. », j'imite avec une voix de fille. Donc en toute logique, je l'ai suivie, mais au moment où on arrive près de la voiture, il y a une autre meuf qui en sort et qui vient direct m'embrasser !! Un plan à trois mon pote, c'est LE fantasme quoi et il m'est tombé dessus comme ça sans que je ne demande rien à personne !! Si ce n'est pas incroyable ça !
- Tu veux bien arrêter de parler la bouche pleine ou ce serait trop te demander ? S'exaspère Mina. Je vois tes amygdales et si je n'ai pas encore compris comment l'être humain mastique, merci, je suis maintenant une experte !
J'avale et je lui fais un sourire colgate avec une expression de fierté, ne sachant pas trop si c'est pour l'honneur de lui avoir appris quelque chose ou si c'est pour avoir réussi à avaler, libérant ma bouche afin de continuer à parler, et l'embêter un peu plus. Elle soupire quelque peu défaitiste et se concentre sur son assiette. Il faut dire que supporter trois garçons à longueur de journée, ça ne doit pas être facile pour elle, même si encore une fois elle nous le rend bien.
Je me reconcentre également sur la découpe de ma viande quand une vive douleur apparaît sur la paume de mes mains, je lâche directement mes couverts et je regarde mes mains. Elles sont rouges comme une brûlure mais ça disparaît encore une fois en moins de deux secondes, de la même façon que tout à l'heure avec le plateau.
- Ça va ? S'inquiète Mina
- Ca brûlait, putain, je ne suis pas fou ! C'était rouge !
Rafael touche mes couverts pour vérifier mais rien ne se passe.
- Y a rien, dit Rafael en me regardant comme si ce que je disais était absurde.
Pourtant, cette fois je suis bien sérieux. Je frotte mes mains entre elles et du bout du doigt, je touche mon couvert mais rien ne se passe alors je reprends mes couverts sous les yeux attentifs de mes amis.
- Je vous jure que ça m'as brûlé ! C'est pas une blague cette fois.
- Laisse tomber, ça ne doit pas être grand chose, essaye de me rassurer Mina.
La journée continue et se termine sans aucun autre incident de ce genre bien que ça continuait de me trottiner dans un coin de ma tête au point où je finissais par me méfier de tout ce que j'étais susceptible de toucher. Je rentre dans le bus avec Mina mais il y a tellement de monde qu'on est serrés comme des sardines. Je me tiens à la barre du bus et je discute tranquillement avec Mina quand tout d'un coup, cette sensation de brûlure qui commençait sérieusement à m'agacer revint. Je m'accroche à la première chose qui me vient en main, autre que la barre brûlante du bus et c'est Mina. Elle me lance un regard interrogateur et je lui montre mes mains et la barre afin d'éviter d'ébruiter ma folie naissante au bus entier. Elle comprend rapidement le problème mais j'ai aussi pu voir à ses sourcils froncés à la raison d'un tel phénomène.
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