Chapitre 8
En se réveillant le lendemain, Jimin songea que jamais il n'avait vécu rêve aussi réaliste que celui de cette nuit. Une âme aussi tangible, quelle folie ! Il avait failli y croire ! Il attrapa son smartphone et fronça les sourcils en découvrant un message arrivé avant qu'il en retire le mode avion.
Hoseok – Salut ! Je suis désolé, je vais pas pouvoir t'aider pendant quelques jours : il est actuellement 4 h du matin et c'est la troisième fois que je me lève pour aller vomir. Seokjin est en panique, limite il a placé l'appartement sous scellée, et il m'a ordonné de prendre quelques jours de repos avec interdiction totale de bouger du lit. Tu sais qu'on peut rien refuser à ton frère quand il prend soin de nous (il est tellement adorable T-T). Bon courage avec ta pochette, essaie de voir pour la rendre toi-même à Yoongi si tu veux t'en débarrasser au plus vite !
Jimin pâlit. La pochette ? Il n'avait donc... pas rêvé ?
« Merde, merde, merde ! »
Jimin – Aucun souci, repose-toi, hyung a raison. Je vais me débrouiller, t'inquiète pas.
Il bondit de son lit aussitôt le message envoyé et franchit d'un pas leste le couloir qui le séparait de la cuisine. La cuisine où se trouvait Yoongi, assis sur sa chaise, sa pochette serrée contre son torse tandis qu'il se balançait de gauche à droite au son d'une mélodie imaginaire. Il s'arrêta en découvrant un Jimin hagard qui le fixait, éberlué.
« Alors c'était pas un rêve... »
Yoongi sourit et attrapa son bloc de post-it.
Oh, donc à tes yeux je suis un rêve ? Flatté. ^^
« Sois pas stupide, grimaça le jeune employé en roulant des yeux. Tu vas bien, la nuit a pas été trop longue ? »
On ne s'ennuie jamais quand on a l'imagination !
Son sourire étincelant prouvait qu'il ne mentait pas. Bon sang, tant de bonne humeur dans un seul morceau d'âme, comment était-ce possible ? Pas étonnant qu'après l'avoir perdu, le véritable Yoongi se montre d'aussi mauvaise humeur. Plus une once de bonheur n'habitait son corps...
« Je dois absolument rendre cette pochette à monsieur Min, soupira-t-il, mais mon ami ne pourra pas nous aider pour l'instant. Est-ce que je dois juste... prétendre que j'ai trouvé cette pochette et appeler son entreprise pour prendre contact avec lui ? »
Pourquoi pas ?
Le mot le fit frissonner ; il ne voulait pas se mettre Min Yoongi à dos, et comment expliquerait-il qu'il avait retrouvé cette pochette perdue depuis plusieurs jours et dont rien ne lui indiquait qui était son propriétaire – à part peut-être ce qu'elle contenait ? Si l'âme pourtant joyeuse et adorable du jeune homme refusait de lui montrer ce que contenait ce précieux trésor, alors Jimin ne voulait même pas imaginer comment réagirait monsieur Min en découvrant qu'il avait fouillé dans ses affaires, même si cela partait d'une bonne intention.
Son regard suffirait à l'assassiner.
Jimin frissonna à cette idée et préféra se concentrer sur un plan pour rendre au plus tôt son objet à son propriétaire.
« Oh, je pourrais dire qu'il a fait tomber la pochette quand il partait de notre entreprise, qu'est-ce que t'en penses ? Et de cette façon, il me suffirait de demander à monsieur Kim de prendre contact avec monsieur Min pour le prévenir et lui demander de venir chercher sa pochette ! »
Yoongi poussa un soupir silencieux en niant d'un mouvement de tête.
Laisse tomber, ça pourra pas fonctionner : je sais très bien que j'ai perdu cette pochette il y a plusieurs jours déjà, alors si tu prétends qu'elle est tombée pendant votre réunion, j'y croirai pas, ce sera suspect.
« C'est vrai... »
Tu peux toujours m'appeler avec le numéro donné par ton supérieur pour me dire que t'as trouvé la pochette et que tu l'as laissée à la gendarmerie : t'es pas obligé de voir ton ami, t'auras juste à la laisser aux objets perdus et à me prévenir d'aller la réclamer.
« Pas bête, mais... je sais pas. J'aime pas l'idée de laisser cette pochette dans les mains de quelqu'un d'autre, admit Jimin. C'est stupide, hein ? T'as l'air d'y tenir tellement, et... les gendarmes vont forcément fouiller dedans pour trouver un nom ou s'assurer qu'il ne s'agit pas de documents dangereux. Yoongi, cette pochette... ce qu'elle contient, de toute évidence, t'y tiens presque plus qu'à la vie elle-même, la perdre t'a volé toute ta joie de vivre. Je veux prendre aucun risque. »
Touché par sa sincérité et sa bienveillance, Yoongi se leva, reposant la pochette sur la table, et il enroula les bras autour de la nuque de son cadet avant de l'enlacer avec tendresse. Jimin ressentit une étrange sensation de froid aux endroits où la peau de l'esprit entrait en contact avec la sienne, et aux endroits où c'était un vêtement qu'il touchait, il jurerait que son corps se pressait contre le sien.
Il voulut l'étreindre à son tour, mais ses mains passèrent au travers des habits du fantôme ; ce dernier pouvait le toucher, mais l'inverse demeurait impossible. Il resta donc, bras ballants et paupières closes, à profiter de ce câlin qui lui donnait une impression de délicieuse irréalité. Il dura une courte éternité et fut coupé par Jimin qui craignait d'y prendre goût.
« Je réfléchirai aujourd'hui à un moyen de te rendre à ton propriétaire au plus vite. Est-ce que pour l'heure, ça te dérange que je te laisse en sécurité ici ? De toute façon, si tu t'ennuies, tu peux toujours allumer la télé. »
Yoongi acquiesça avec son sourire gommeux, celui qui révélait ses gencives et comptait sans aucun doute parmi les plus beaux sourires que Jimin avait jamais vus. En se rendant compte de ses pensées, il rougit et détourna les yeux. L'âme en revanche contempla son visage carminé avec amusement, comprenant peu à peu ce que le jeune homme avait cherché à lui cacher. Il retourna à la table, s'empara du stylo et du bloc de post-it, puis écrivit.
Est-ce que je te plais ? :3
Jimin, prêt à partir se préparer pour sa journée de travail, s'arrêta net à la vue du papier, et à peine eut-il compris ce qui était écrit dessus que le pourpre qui colorait ses joues s'étendit de son front à la pointe de ses pieds.
Nouveau papier.
Je vais prendre ça pour un oui. ^^
« N-Non, tu... tu me plais comme ça, quand tu souris tout le temps, mais le vrai Yoongi... non, non, c'est pas du tout mon style ! » se défendit Jimin.
Pourquoi ? Je suis aussi une part du vrai Yoongi.
« Une part seulement. »
Et physiquement, je te plais ?
« Hum... ouais, un peu, » marmonna Jimin alors qu'un soudain frisson d'inconfort courait le long de son échine, semblable à un avertissement.
Traduction : putain carrément ! *.*
« Eh ! »
Moi aussi tu me plais physiquement. ^^
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top