Chapitre 1

Note : comme mentionné après le résumé, les chapitres ne sont pas corrigés. Les passer sur mon logiciel m'aurait en effet retiré tous les passages en italique qui viendront par la suite, et l'idée de devoir tout relire pour rétablir ces italiques me fatiguait, alors j'ai totalement eu la flemme et j'ai rien corrigé du tout. Désolée d'avance pour les erreurs de frappe et les répétitions. X)

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En se levant ce matin-là, Jimin s'étira avant d'allumer son smartphone. Il découvrit qu'il avait reçut un SMS qui lui arracha un soupir de soulagement.

Hoseok – Salut Jimin, on a retrouvé la propriétaire du bracelet que tu nous as rapporté hier. Elle nous a demandé de te transmettre ses plus sincères remerciements. Ça fait plaisir à voir, ça allège un peu nos journées. À bientôt. ^^

Voilà une journée qui commençait à merveille ! Il frotta ses paupières encore lourdes qui ne voulaient que se refermer et se força à quitter son lit en dépit de son corps engourdi. Portable en main, il lança une playlist de musiques instrumentales épiques qui lui donnaient de la force le matin pour affronter son travail parfois trop répétitif. Secrétaire dans une grande entreprise de technologie, Jimin accumulait les tâches identiques jour après jour. Sa vie professionnelle ne recélait aucun mystère, aucune surprise.

Il arrivait à huit heures, préparait le café pour tous les managers et autres chefs, puis au choix il triait, photocopiait, signait ou agrafait des papiers pendant trois bonnes heures, après quoi venait la pause déjeuner, et l'après-midi il était investi de l'importante mission de répondre au téléphone tout en préparant les contrats que son manager direct passait avec d'autres entreprises.

L'ennui, il en était convaincu, finirait par le tuer.

Jimin se rendit à la salle de bains où il peigna avec soin ses cheveux de jais, après quoi il s'appliqua une crème hydratante sur le visage puis partit petit-déjeuner. Il s'habilla après avoir coupé sa musique pour, à la place, regarder une vidéo sur YouTube, et il vérifia l'heure avant de s'autoriser une brève conversation par SMS avec son meilleur ami.

Jimin – Salut, comment tu vas ? ^^

Il reçut une réponse aussi vite qu'à l'accoutumée.

Hoseok – Hello, bien et toi ? :3

Jimin – Super, comme toujours. Tu bosses à quelle heure aujourd'hui.

Hoseok – Je suis d'après-midi : 12 h – 20 h.

Jimin grimaça ; il n'aimait pas ces horaires.

Jimin – D'acc. Alors on se verra sûrement ce soir. Bonne journée, bon courage !

Hoseok – Merci, à toi aussi !

Il était encore tôt quand Jimin quitta son domicile : deux kilomètres seulement le séparaient de son lieu de travail où il se rendait toujours à pied, peu importait le temps. S'il pressait le pas, moins de vingt minutes lui suffisaient pour arriver, mais quand il savait la météo clémente, comme ce matin de mai, il en profitait pour rallonger son trajet. Ainsi, il était certain de se rendre utile. Il était certain de rencontrer des âmes en peine.

Il quitta son appartement aux alentours de sept heures vingt-cinq. Déjà Séoul se réveillait et fourmillait, les transports en commun saturés d'élèves occupés à d'énièmes révisions, de salariés qui triaient leurs mails, et de personnes âgés qui voyageaient jusqu'au parc le plus proche pour grimper de bon matin au sommet d'une colline et profiter d'un air délicieusement pollué dont le seul mérite à cette heure était d'être frais.

La capitale ne dormait qu'aux heures les plus tardives de la nuit, ces mêmes heures pendant lesquelles Jimin, au cours de ses études, était encore réveillé dans l'espoir de décrocher son diplôme. Et il l'avait obtenu : le plus haut diplôme possible d'études de commerce. Il était le meilleur de sa promotion avec les chiffres, le plus habile pour négocier, et désormais il préparait du café pour les fils et filles de chaebols, ces immenses familles qui trônaient au sommet de la hiérarchie coréenne, bien plus haut que ceux qui dirigeaient prétendument la politique du pays.

Il en gardait un goût amer en bouche ; tous ces efforts pour se retrouver relégué au rang de carpette.

Dans un soupir, il entama sa route jusqu'au siège social de l'entreprise qui l'employait. À peine une rue en bas de chez lui, il tourna la tête d'un mouvement timide en direction d'un banc, à un arrêt de bus près d'un espace vert. Ses joues s'empourprèrent et il continua son chemin, plus vigilant à propos de ce qui l'entourait. La plupart des magasins étaient fermés à cette heure, seuls de rares cafés ouvraient avant huit heures, ainsi que les habituels Seven Eleven où Jimin aimait s'offrir de temps à autres une savoureuse briochette fourrée à la crème et à la pâte de haricot rouge. C'était devenu son mets favori. Ce matin-là en revanche, parce qu'il avait pris le temps de manger chez lui, il n'entra que pour s'acheter une bouteille d'aloe vera, son autre péché mignon.

Il ressortit, s'arrêta un instant pour avaler quelques gorgées de sa boisson, puis repartit après avoir resserré son gilet autour de son corps svelte. Aussi peu intéressé par le sport que par la nourriture, le jeune homme arborait en effet une silhouette mince qu'il dissimulait chaque jour sous une chemise rentrée dans un pantalon droit, de la même forme et de la même couleur que tous les habits portés par ses collègues. Il se fondait dans la massa à la manière d'une goutte de pluie qui échouait dans un lac.

Seul son visage, que ses vingt-trois ans avaient gardé plus rond que ceux de ses collègues, le distinguait. Il possédait des joues plus marquées en dépit de la ligne acérée de sa mâchoire, et son nez un peu aplati sur le bout ne lui donnait que davantage de charme, de même que ses yeux perçants qu'un large sourire était capable de transformer en deux fentes enjouées que d'aucuns qualifiaient d'adorables.

Jimin était aussi intelligent qu'il était beau, bien qu'il ne cherche à mettre en valeur ni son talent ni son physique. Pour tout dire, jour après jour, une seule chose l'obsédait : les âmes en peine. Car le jeune homme était né avec un don, celui de voir ces petits bouts d'âme que chacun perdait quand il égarait un objet précieux.

Et il en remarqua un ce matin-là, dans une petite rue de Séoul. Fantôme, esprit : bien des noms pouvaient être attribués à cette silhouette qui vacillait à la manière d'une flamme assaillie par la brise. Jimin distinguait rarement les traits de leur visage, cette fois ne fit pas exception : un teint pâle, des yeux noirs, impossible d'en dire plus. De longs cheveux d'un noir parfait glissaient jusqu'au bas de son dos, elle portait un uniforme scolaire blanc et turquin, mais Jimin n'en discernait pas les détails. Pareille à un nuage de vapeur, la fille ignorait ceux qui passait à travers son corps brumeux, elle demeurait immobile, inconsistante, ignorante de tout ce qui l'entourait. Elle n'était qu'un infime morceau d'âme, ce qui expliquait son absence de conscience. Ainsi, si Jimin n'agissait pas, elle demeurerait figée, accrochée à l'objet qui avait absorbé ce morceau de sa propriétaire, et finirait par disparaître.

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