Chapitre 1 :
Elouan contempla le paysage. C'était beau. Les collines vertes, les ruisseaux... C'était un paysage magnifique.
Mais si il se retournait, il ne voyait que la ville. A perte de vue. Jusqu'à l'horizon.
Il n'avait pas le droit de venir ici. Les orphelins ne doivent pas quitter la ville. Pourquoi ? Il ne savait pas. C'était comme ça et il n'y pouvait rien.
Il s'assit à l'ombre d'un grand arbre et sortit de son sac a dos un livre. C'était tout ce qui lui restait de ses parents. C'étaient eux qui l'avaient écrit. Il y avait des images d'anciens livres, des calculs, des hypothèses... Ses parents étaient passionnés par la Terre, cette vieille planète, tout comme lui.
Il ouvrit le livre à la page d'un paysage. Il était semblable a ce qu'Elouan avait sous les yeux.
Quand la Communauté était arrivée sur le Nouveau Monde, ils s'étaient tous rendus compte qu'elle était ressemblait à la Terre. C'est ce qu'on pouvait appeller la "jumelle de la Terre".
Elouan resta longtemps assis dans l'herbe profitant du vent dans ses cheveux bruns. Puis, il se leva.
Il devait rentrer. De retour dans la ville, on comprenait pourquoi Elouan enfreignait la règle pour profiter du paysage. Les bâtiments bloquaient la vue. Des passants se bousculaient. Des voitures passaient en faisant un bruit assourdissant.
Elouan passa par le marché. La ce n'était plus des voitures mais des marchands qui criaient pour interpeller les passants. Elouan n'aimait pas la ville. Mais il n'avait pas le choix.
Un orphelin, ici, c'est un peu comme un criminel. Il ne peut rien choisir. Il doit subir, tout simplement.
Elouan arriva a l'orphelinat. C'était un bâtiment sombre et miteux. L'Etat ne donnait presque pas d'argent pour les orphelins. A quoi bon bien traiter des gens qui finiront a la rue ?
L'intérieur était aussi accueillant que l'extérieur. Froid, sombre, moche.
Elouan salua un de ses amis, Vincent. Ici, il n'y avait que des garçons. Les orphelinats n'étaient pas mixte. Ça rendait les problèmes plus nombreux disait-on.
Bref, Elouan n'avait jamais fréquenté de fille. Les seules qu'il voyait étaient des passantes dans la rue, et il n'avait jamais ni l'occasion, ni l'envie de parler avec l'une d'elle.
Les éducateurs surveillaient les adolescents sur le chemin du réfectoire. Là, on leur servit des restes. Les restes des personnes riches. Ceux qui acceptaient de faire un "don". Elouan mangea sa maigre portion d'haricots froids.
Puis les orphelins sortirent dans la petite cour en mauvaise état.
L'orphelinat n'était pas grand. Environ 25 orphelins y vivaient. Ce n'était pas beaucoup. Maintenant, sur cette nouvelle planète, les maladies étaient plus courantes. Alors les gens mourraient jeunes et les orphelins étaient nombreux.
Alors qu'Elouan discutait avec Vincent, les surveillants vinrent les chercher.
- La douche. Vous avez pris votre douche ? Demanderent-ils, agressifs
- Non. On y allait.
La douche. Un bien grand mot. Dans une pièce où tous les orphelins se trouvaient, de l'eau de pluie glaciale était mise à disposition.
Elouan pris sa douche sans grande conviction. Il ne voyait pas l'intérêt. Alors qu'il retournait dehors, une sonnerie retentit.
C'était une sonnerie bruyante, qui donnait l'impression qu'elle sortait du crâne. Elouan se retourna précipitamment et couru jusqu'au dortoir. Un dortoir pour 25.
Il fonça près de son lit et grimpa sur le lit superposé. Loïc s'installa en dessous. Trente secondes après, les surveillants vinrent vérifier que les orphelins étaient couchés. Certains n'avaient pas eu le temps de rejoindre leurs lits. Ceux là étaient frappés par les surveillants.
N'ayant pas d'existence aux yeux de l'État, les surveillants avaient tous les droits sur eux. Les bruits de lutte s'arrêtèrent et le silence se fit enfin. Enfin, le silence... Plutôt les bruits des oiseaux, du vent, de la pluie, de la rue, des voitures, les passants... Le monde n'était jamais calme.
Elouan en avait marre. Tous les jours étaient identiques. Il aurait donné n'importe quoi pour que ça s'arrête.
Le lendemain, ce fut la même alarme, stridente, qui les réveilla. Péniblement, Elouan se leva. Il se dépêcha de s'habiller et courut jusqu'au réfectoire. Les orphelins en retard n'avaient pas de déjeuner et pouvaient être battus. Elouan prit sa part : un bout de pain rassi et une vielle orange a moitié moisie. Elouan jeta l'orange et se contenta du pain.
Soudain, un surveillant arriva dans le dos d'Elouan et lui demanda de le suivre. Inquiet, Elouan lui obéit.
Il le conduisit dans un petit bureau, celui du directeur. Là se trouvaient déjà quelques adolescents devant le bureau. Derrière se tenaient le directeur et quelques surveillants. Celui qui l'avait amené se plaça devant la porte de manière a empêcher une quelconque fuite, inutile dans tous les cas.
Ils attendirent longtemps. Puis quelqu'un toqua a la porte.
C'était un homme en costume, les cheveux lisse et noirs, le regard froid. Elouan en eut des frissons dans le dos. Il ne lui inspirait pas confiance.
Le nouveau venu se rejoignit le directeur derrière le bureau. Il fixa les adolescents, comme si il les jaugaient. Il demanda à ce que Marc, l'orphelin a droite de Elouan sorte de la pièce, ce qu'il fit. Puis, l'homme prit la parole :
- Je suis M. Colson. Je viens du Ministère. Les Hauts Dirigeants vous proposent un avenir complètement incroyable. Ils vous proposent d'entrer dans l'histoire. Ils vous offrent une nouvelle vie. Ils ont décidés d'envoyer des orphelins de tous les Nouveaux Pays pour aller sur Terre. Leur objectif, explorer l'Ancienne Planète pour savoir si elle est habitable.
- C'est dangereux ! Intervint Kilian
Un surveillant s'approcha de lui pour lui faire comprendre une nouvelle fois qu'il n'avait pas a prendre la parole sans autorisation. M. Colson l'arrêta d'un mouvement.
- Oui effectivement, c'est dangereux. On ne sais pas comment a évoluer la planète Terre depuis notre départ. C'est pour ça que vous avez le choix. Je ne vous force pas. Qui est interressé ?
Elouan regarda autour de lui. Il leva le bras.
Voir la planète Terre !
Quitter ce monde horrible !
Découvrir quelque chose de perdu !
Voir autre chose que la ville !
Il n'avait pas d'avenir ici. Un orphelin n'en a pas. Mais si son avenir était ailleurs ? Sur Terre ?
Il n'avait pas hésité une seconde. Il n'avait rien a perdre. Sauf la vie. Car cela serait certainement très dangereux. Mais ici aussi la vie serait dangereuse.
Les autres n'arrivaient pas a se décider. Elouan était le seul à être aussi attiré par la Terre. Les autres n'avaient jamais pensé a y aller alors qu'Elouan en rêvait.
- Bien. Je vous laisse jusqu'à demain. Demain dans la soirée, ceux qui veulent viendront. Ils le suivront. Ensuite, ils auront une formation et partiront sur Terre.
Elouan était émerveillé. Quelle chance il avait eu ! On lui proposait d'accomplir son rêve ! Que rêver de mieux ? Elouan savait qu'il ne changerait pas d'avis. Il partirait, rien ne l'empêcherait.
- Par contre, c'est très important. Surtout, vous n'en parlez a personne ! Même à vos amis. Et éviter d'en parler entre vous. Si quelqu'un venait a être au courant, il devrait être exécuté. C'est un secret mondial.
Impressionné, Elouan sortit du bureau avec Vincent et Loïc.
- Alors ? Qui vient ? Demanda Elouan
Personne ne lui répondit.
- Qu'est ce que vous avez ?
- C'est dangereux, tu as entendu M. Colson. Tu es prêt a risquer ta vie pour peut être rien. Il n'en a pas dit assez. Je ne pense pas que je viendrais. Dit Vincent
- Quoi ? Tu ne veux pas voir autre chose que la ville ? On a pas le droit d'en sortir. Même quand on sera adulte, on ne pourra pas en sortir !
- Oui mais au moins, on sera en vie. Si c'était si important comme mission, ils ne choisiraient pas des orphelins, sauf si c'est très dangereux et qu'ils ne veulent pas perdre de personnes importantes à leurs yeux, ajouta Vincent.
- Moi je ne veut pas vivre dans l'ombre à manger les restes des autres et à me laver à l'eau de pluie.
Elouan comprit que Vincent refuserais. Il avait fait son choix. Son meilleur ami ne viendrait pas. Pendant ce temps Loïc n'avait rien dit.
- Je ne sais pas. Il faut que je réfléchisse.
Elouan comprit à son expression qu'il y avait de fortes chances qu'Elouan découvre la Terre sans ses amis.
Mais pourquoi personne ne voulait venir ? C'était une chance incroyable ! Puis Elouan comprit. Ils avaient peur de faire le mauvais choix. Contrairement a lui, ses amis aimaient la ville et le marché. Ils avaient beaucoup à perdre. Elouan savait que pour lui, c'était l'occasion rêvée. Mais pour les autres ?
Et si cette occasion rêvée n'était qu'un piège ? Que aucun avenir était sur Terre ? Qu'elle était devenue dangereuse ? Elouan faisait il le bon choix ?
Désolé si dans cette partie, il ne se passe pas grand chose, mais je préfèrerais dans la première partie posé les personnages. Ne vous inquiétez pas, j'ai prévu plus d'action pour la suite.
Juste un question : est ce que la longueur des chapitres vous convient ? Où est-elle trop courte ou trop longue ? Dites moi que je puisse améliorer mon histoire. Merci beaucoup !
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