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Cela faisait une bonne vingtaine de minutes que je vidais mon armoire à la recherche d'une tenue que je jugerais correcte. Nous étions samedi et j'avais rendez-vous avec Yoongi, alors je cherchais désespérément des vêtements qui me satisferaient.

Alors que je jetais un énième t-shirt sur mon lit, les premières notes de "I am you, you are me" de Zico résonnèrent dans la pièce. Je commençai à chantonner par réflexe sans me détourner de ce que je faisais, avant de réaliser qu'il s'agissait de la sonnerie que j'avais attribuée à mon petit-ami. Je délaissai donc mes habits pour lui répondre.

La première chose que j'entendis en décrochant fut une quinte de toux à m'en faire grimacer.

-Désolé, fit Yoongi d'une voix cassée.

-Ça va ? m'inquiétai-je.

-Plus ou moins. Je crois que...commença-t-il avant d'être interrompu par une nouvelle quinte de toux. Je crois que je suis un peu malade.

-Qu'est-ce que t'as ? Ça va aller ?

-Je sais pas trop, j'ai pas encore vu le médecin. Je pense que ça ira mais par contre pour aujourd'hui c'est mort, j'arrive même pas à sortir de mon lit... Désolé chéri, ajouta-t-il.

À sa voix faible et qui déraillait, je ne doutais pas un seul instant de son état. Je me moquais bien de l'annulation de notre rendez-vous, pour le moment tout ce qui m'importait était qu'il se rétablisse. Je détestais savoir que mon copain n'allait pas bien, ça me faisait mal à moi aussi.

-Repose-toi, mon ange. C'est le plus important, lui assurai-je.

-Mmh.

Je m'apprêtais à lui dire au revoir afin de le laisser tranquille, lorsque je réalisai quelque chose.

-Tes parents sont pas là, lâchai-je. Vu que je devais dormir chez toi.

Yoongi toussa légèrement.

-Ils rentrent demain soir, confirma-t-il ensuite.

-Mais comment tu vas faire si tu peux même pas sortir de ton lit ?

-Je sais pas trop, on verra...

-Tu veux que je vienne ? lui proposai-je.

-Non, non, je veux pas t'embêter Jimin.

-Ça m'embête pas, et puis avant que tu dises quoi que ce soit, ça dérangera pas non plus mes parents. Après tout, j'étais déjà pas censé être à la maison.

-C'est pas la peine, affirma-t-il sans conviction.

-T'es sûr ?

Seul le silence me répondit. Connaissant Yoongi, ça voulait tout dire.

-Je m'habille et j'arrive, mon ange.

-Merci, Chim.

-De rien.

Sur ce, je raccrochai et posai mon portable sur le lit. J'attrapai les premiers vêtements qui me passèrent sous la main, les enfilai, puis je mis mon téléphone, ma carte de bus et mes clefs dans ma poche avant de quitter l'appartement en trombe. Ce ne fut qu'une fois arrivé devant l'arrêt de bus que je m'aperçus que j'avais laissé mes écouteurs sur mon bureau.

Les dix minutes durant lesquelles j'attendis mon bus me parurent durer dix heures, sans parler du trajet qui suivit, dans un habitacle bondé et rempli de gens empestant la transpiration. Les joies de l'été...

Une fois à bon port, je m'empressai de rejoindre l'immeuble de Yoongi. En bas, j'eus la chance d'arriver en même temps que l'une de ses voisines, ce qui me permit d'entrer sans encombre, puis je récupérai les clefs de secours de mon petit-ami, scotchées sous sa boîte-aux-lettres, avant de monter le rejoindre.

-Jimin, c'est toi ? entendis-je depuis la chambre de mon copain lorsque je refermai la porte.

-Oui, je suis là ! répondis-je en venant vers lui.

Je le trouvai en pyjama, entortillé sous ses draps et pourtant grelottant, le visage encore plus pâle qu'à l'accoutumée. Il arborait également des cernes noirs et on aurait dit qu'un oiseau avait fait son nid dans ses cheveux. Il n'était pas beau à voir, c'était un fait. Mon cœur se serra.

Je posai mes affaires sur son bureau, situé à côté de la porte de sa chambre, et vins m'asseoir sur le rebords de son lit.

-Hey, fis-je à mi-voix en passant une main dans ses cheveux en bataille.

-Hey... me répondit-il faiblement en attrapant ma main.

Il était glacé.

-Tu veux que je te sorte une couette ? m'enquis-je.

-S'il-te-plaît, accepta le garçon.

Je lui souris avant de me lever pour aller déterrer la-dite couette du fin fond de son placard. J'avais au moins l'avantage de connaître son appartement sur le bout des doigts, ça risquait de m'être plus qu'utile pour m'occuper de lui. Il fallait dire que je venais chez lui depuis la première année de lycée et que nous étions tous deux presque en master, cela commençait à faire un certain nombre d'années.

Je revins rapidement avec la couette mais repartis presque immédiatement chercher le thermomètre ainsi que quelques boîtes de médicaments pouvant potentiellement me servir.

-Trente-cinq, lus-je sur l'écran. Pas étonnant que t'aies froid avec une température pareille ! Je devrais peut-être te ramener une couverture supplémentaire...

-Non, t'inquiète, me sourit-il avec fatigue. Dis Chim, t'as pas peur d'attraper mes microbes ?

-Je m'en fiche, je peux pas te laisser tout seul comme ça. De toute façon, je m'inquiéterais tellement que ça m'en rendrait malade.

-T'es adorable. Tu veux pas t'allonger un peu avec moi du coup ?

-Tu me fais de la place ?

Il se poussa difficilement contre le mur de manière à ce que je puisse m'installer à côté de lui, ce que je fis.

-Ça me rappelle un peu notre premier rendez-vous, lâcha-t-il en me caressant tendrement les cheveux d'une main un peu molle.

-C'est vrai que t'étais malade, ris-je doucement. Moins que là, heureusement.

-Ouais, et j'avais aussi un début de grippe la première fois où on s'est embrassés, ajouta-t-il, amusé.

-Le pire c'est que t'es pas malade souvent.

Je déposai un minuscule baiser sur sa joue, ne souhaitant pas tenter le diable vu l'état de mon petit-ami.

-Dis, bébé, commença-t-il.

-Mmh ?

-Tu te souviens de notre première rencontre ?

-Bien sûr. C'était le premier jour de cours en seconde et j'étais tout seul à la récrée parce que je connaissais personne du collège et que j'étais trop timide pour parler à qui que ce soit. J'étais assis sur la table de ping-pong et je regardais les gens faire leur vie autour de moi parce que j'avais plus de batterie je crois donc je pouvais pas parler à Tae. Honnêtement je me faisais bien chier. Et puis t'as débarqué avec ta bande de potes et vous avez commencé à me taper la discute comme si c'était normal.

-C'était normal. T'avais l'air paumé, on pouvait pas te laisser comme ça !

-Mouais. Je sais pas si ta logique est très universelle mais je vais pas m'en plaindre. Sans ça, on se serait sûrement jamais connus.

-Du coup on aurait pas été amis, c'est triste.

-On aurait pas non plus flirté ensemble pendant trois ans sans vouloir se l'avouer, souris-je.

-Et on serait jamais sortis ensemble, conclut Yoongi en toussant.

-En fait, heureusement que t'es venu parler au gamin chelou qui observait les autres depuis la table de ping-pong zu fond de la cour, ris-je.

-Tu veux que je t'avoue un truc ?

-Vas-y.

-T'étais beaucoup trop sexy pour que je laisse passer cette chance de t'approcher, m'avoua-t-il.

Après cette discussion, je l'obligeai à se reposer un peu. Je restai avec lui jusqu'à ce qu'il s'endorme et même un peu après, même si j'aurais pu faire des choses plus utiles, comme par exemple cuisiner. Mais j'aimais être avec lui. J'aimais sa présence. Je l'aimais, tout simplement. Et, aussi étrange que cela puisse paraître, quelque part je parvenais à le trouver tout aussi beau que d'habitude dans son état maladif. Évidemment que son physique avait joué un rôle lorsque j'étais tombé amoureux de lui, il ne fallait pas se leurrer, cependant, à présent, je me moquais de son apparence extérieure. Tout ce qui comptait à mes yeux, c'était qu'il soit lui-même, Min Yoongi, et de savoir qu'il m'aimait autant que ce que je l'aimais.

-Je serai toujours là pour toi mon ange, murmurai-je.

Je crois que je publie un peu plus tard chaque jour, sorry :')

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