Chapitre 8 : Leur lien, trop étroit, trop lointain
La voiture de fortune, luisant de brillance sous les rayons du soleil roula encore une dizaine de minutes.
Les arbres, les bandes de sécurités de l'autoroute, les immeubles, tout le décor défilait aussi rapidement que lentement. Kakashi était soulagé, pourtant, angoissé.
Soulagé puisqu'ils étaient en route pour l'hôpital, angoissé puisqu'il restait à trouver comment régler le montant des frais médicaux.
Il avait loupé trois jours de travail, ce qui devrait paraître anodin ne l'était guère en cet instant. Chaque mois, c'était à peine s'il arrivait péniblement à payer malgré qu'il avait la chance de chez Tenzo. Ces trois jours pourraient bien être ce qu'il lui manquerait pour payer.
Qu'est-ce qu'il aurait envie de désespère envers ce monde.
C'était quand même fou en un sens, cette chose que l'homme avait créé pour se faciliter la vie mais qui ne faisait que la compliquer.
L'argent...
Certes, c'était une monnaie universelle qui avait des avantages, seulement, elle tenait bien trop de vie en otage de sa valeur.
Dire que l'on pouvait acheter ce que l'on voulait au fond avec ces morceaux de métal et feuilles de papier, c'était indécent. Enfin, non, tout le monde ne le pouvait pas. Encore une fois, seul les plus aisés le pouvaient, allez chercher l'erreur.
Eux qui avaient déjà tout, pouvaient acquérir encore et toujours plus sans une forme de décence pour ceux n'ayant rien.
Les sobriquets et les défavorisés du système en somme. Face à eux, les privilégiés et maîtres de l'économie. Entre eux, les survivants, les mitoyens de ces deux extrêmes qui tentaient de s'élever sans tomber.
Kakashi en soupirerait bien s'ils n'étaient pas arrivés. L'instant fatidique arrivait...
Ils se garèrent sur le parking de l'hôpital Nord de Konoha, sortant ensemble alors que pour une fois, c'était l'argenté qui menait. Obito était en arrière, suivant celui qui le suivait en temps normal.
L'Hatake en était honnêtement mal à l'aise, pas tant de se faire suivre mais plutôt de la sensation d'être un enfant avec son père le surveillant. Enfin, à la seul différence qu'un père ne couche pas avec son enfant...
Il chassa de suite cette pensée. Si Obito tenait à le suivre au lieu de l'attendre dans la voiture, c'était bien là son problème, pas le sien.
Sans plus attendre, il entra dans le bâtiment aux murs blancs et aux blouses immaculées se mouvant dans tous les sens. L'accueil en face de l'entrée, Kakashi s'y présenta en expliquant la raison de sa venue.
Le secrétaire présent lui indiqua alors de monter directement à la chambre de son père où son médecin affilié viendrait les rejoindre plus tard pour le bilan du mois. Le paiement se ferait après.
L'argenté n'en fût pas surpris, c'était à chaque fois la même procédure.
Toujours un Obito tout à fait neutre, presque nonchalant derrière lui, il se dirigea vers l'étage des hospitalisations.
Il dût se présenter une nouvelle fois à l'accueil du pôle adulte avant de pouvoir enfin retrouver son père. Le numéro de porte cinq-cent-soixante devant ses yeux sombres, il toqua rapidement avant d'entrer.
L'Uchiwa pouvait bien aller se faire voir à ce moment là, Kakashi n'en avait que faire.
Tenter vainement de cacher son père à son geôlier aurait été inutile au vue des informations qu'Obito semblait avoir sur toute sa vie en général. Qu'il voit aussi combien il aimait son père ? L'Hatake l'avait déjà démontré.
Il était fatigué de jouer la comédie, de tenter sans cesse de se protéger, de cacher ses secrets alors qu'ils étaient déjà su.
C'est ainsi qu'il sourit simplement lorsque ses iris grises rencontrèrent leur géniteur.
- "Kakashi, commença doucement l'alité, sa tête blanche se tournant vers sa jumelle, comment tu vas depuis la dernière fois mon fils ?"
- Ça va..."
L'argenté mentait. Il n'avait cependant ni la force ni le pouvoir de dire la vérité ; sa fatigue et Obito à ses trousses.
- J'en suis heureux alors, sourit Sakumo, loin d'être idiot, et qui est donc cet homme derrière toi ?"
Kakashi ne tenait pas son intelligence de n'importe qui ; son père flairait déjà quelque chose. Ses iris sombres se recroquevillent en disant long malgré son air doux comme couverture.
Sakumo savait quand son fils mentait et malheureusement, il savait aussi reconnaître les signes trahissant son mal-être. A l'instant, les deux étaient présents, sûrement liés et en tant que père, il se devait d'y remédier.
- Ho, lâcha Kakashi crispé, je te présentes Obito, c'est un ami qui a accepté de m'emmener."
- Comment ça ? Tu ne pouvais pas venir tout seul ?"
L'inquiétude du paternel était perceptible dans sa voix, Kakashi s'en voulu autant qu'il en était soulagé. Ça allait lui permettre d'entrer directement dans le vif du sujet.
- Je suis un oméga, ça c'est déclaré il y a trois jours pendant mon travail. Obito m'a alors aidé et s'est proposé aujourd'hui pour m'accompagner te voir ; mon état ne me permettent pas franchement de prendre les transports en communs ou de marcher."
Sakumo resta sceptique un instant, ses yeux fixant le plafond avant qu'un sourire désolé ne déforme ses traits.
- J'espère que ça n'a pas été trop dur..." Souffla le malade, ses yeux doux et protecteurs dans ceux de son fils.
Kakashi hocha négativement la tête, tirant une chaise de la chambre pour la traîner à côté du lit.
Sur un rapide coup d'oeil vers Obito, il fut rassuré de constater que ses réponses sembla aller à son geôlier. C'était déjà ça dans tout le reste, dans toute cette tâche de problèmes en chaînes.
La suite de la conversation fût plus centrée sur les anecdotes du fils puis du père, le noireau dans un coin qui trahissait l'amitié qu'avait voulu prétendre Kakashi.
Que ferait un ami à rester ainsi à "surveiller" un entretien entre un copain et son paternel à l'hôpital par dessus le marché ? Aucune chance que ce ne soit crédible, Sakumi n'y croyait pas une seconde, une inquiétude certaine dans son regard que l'argenté tentait de calmer comme il le pouvait.
Au bout de quelques minutes, on toqua finalement à la porte de la chambre. De suite, une infirmière entra, ses longs cheveux blonds attachés en deux couettes basses reposantes sur sa blouse blanche.
- Tsunade, tu es là pour le contre rendu ?" Interrogea Sakumo de son imperturbable masque doux.
- Shizune est sur un autre cas en cancérologie, je la remplaces exceptionnellement. Enfin, ça ne change pas grand chose."
Effectivement, pensa Kakashi. La femme médecin était la généraliste de son père, pourtant, sa grande renommée en faisait d'elle un personnage assez peu disponible. Ainsi, c'était sa disciple, Shizune, qui assurait la plupart des contres rendues à sa place.
- Passons, je pourrais savoir qui est-ce ? Nous allons entrer dans une face personnelle ; le secret médicale m'oblige à vous demander de sortir si vous n'avez pas de papier stipulent de votre droit à écouter cette conversation."
- Je suis un ami de Kakashi. Je ne comptais pas rester écouter, je m'en vais, assura froidement Obito, ses yeux fixés avec insoumission à ceux de Tsunade pourtant intimidante. Je t'attends dans la voiture, conclu-t-il finalement à l'adresse de Kakashi avant de quitter la pièce.
Personne n'avait ensuite parlé, pourtant, chacun savait ce que les autres pensaient.
Tsunade, de part sa neutralité de professionnelle du corps médicale ne dit rien sur ce contact de fils de patient mais sa pensée était assez claire. Ses sourcils froncés, ses bras croisés sur son imposante poitrine et son souffle bruyant trahissait sa colère.
Elle non plus, les fils de riches, ça ne lui revenait décidément pas.
- Alors ? Qui est-ce réellement ? Ça m'étonnes de toi que tu es un ami pareil..." Demanda Sakumo, répondant à la curiosité de Tsunade par la même occasion qui s'occupait de prendre sa tension et sa température en attendant.
Kakashi soupira.
Obito n'était plus là, il aurait pu tout raconter mais ça aurait forcément tombé aux oreilles de l'Uchiwa plus tard. Finalement, il était toujours aussi brimé que lorsque son alpha était là et ça, ça ne devait être une coïncidence.
Obito était parfaitement conscient de l'emprise qu'il avait, d'où sa sortie légère sans soucie d'il y a quelques minutes.
- C'est compliqué." Trancha l'argenté, le sérieux dans son air indiquait qu'il maîtrisait la situation -ou faisait mine de le faire- pour assurer l'apaisement de l'inquiétude de son père.
Sakumo ne chercha pas à relancer la conversation. Tant que son fils allait bien, il ne dirait rien. Hors, ce n'était pas le cas et en temps normal, il l'aurait sûrement poussé plus que ça pour avoir le fin mot de l'histoire. Cependant, la présence de Tsunade qui n'allait pas durer devait être profitée et de plus, Kakashi ne semblait pas du tout en état de vouloir s'engouffrer dans ce sujet "compliqué".
Rien de plus normal pour un oméga à peine né de son genre finalement. La médecin présente le confirma en n'intervenant pas.
Après un rapide examen complet de Sakumo et les prises de notes rapides du jour de Tsunade, s'ajoutant aux anciennes, l'heure arriva du contre rendue.
Père comme fils, ils étaient toujours autant tendus à ce moment là.
La médecin, finalement plus que ça, se chargeait ainsi toujours de ne pas faire traîner le suspens. Que ce soit Shizune ou Tsunade.
- Comme vous le savez déjà, le cas de Sakumo est particulier, je ne vous apprends rien. Que ce soit du temps que l'on a mit à découvrir ce qu'il se tramait comme des séries d'examens pour tenter de le sauver, chaque phase nous plonge face à un nouveau problème ou spécificités trop rarement observées." Commença Tsunade, prenant une chaise pour s'asseoir à côté de Kakashi.
- Finalement, reprit-elle, ce n'est au bout que de trois mois entiers que l'on à découvert qu'il avait en fait un cancer du foie. Et ce, malgré les régulières scanners, IRM, échographies, prise de sang et radios que nous avons pu passer. La solution la plus probable pour expliquer ce fait reste que la tumeur s'est développée d'un seul coup d'un seul, passant du stade quasi-inexistant à celui d'un stade assez avancé. C'est ce qu'on appel la phase silencieuse, ou rien n'indique ou permet d'indiquer quelque chose."
Kakashi et Sakumo n'aimaient guère ces résumés que pourtant, la médecine était tenue de refaire à chaque fois. C'était long, pour ne rien dire en quelque sorte. Ils le savaient tout ça, ce n'était pas une nouveauté.
- Une fois la tumeur localisée, nous avons commencé le traitement. Nous avons débuté par une série de chimiothérapies afin de réduire la taille des tumeurs au nombre de deux et les faire réduire de taille. Ce procédé permet ainsi d'envisager une ablation tumorale. Seulement, le résultat des chimiothérapies n'ont guère étaient satisfaisants et nous avons dû changer de voie. Nous avons enchaîné sur l'éventualité d'une transplantation hépatique mais ce qu'on avait su gagner grâce aux chimiothérapies n'avait pas permis de tenter l'expérience ; les tumeurs étant trop grosses et nombreuses. De là, on a proposé la greffe de foie qui s'est finalement avérée elle aussi impossible. Il ne restait alors plus que la possibilité d'une ablation partiel du foie..."
Le résumé des derniers mois étaient dit, maintenant, ils attendaient les résultats de cette dernière possibilité que les médecins avaient tentés.
La tension était à son comble, le prouvant fort bien par une accélération du coeur du malade que l'on voyait sur l'un des écrans présents. Il fallait dire que ce n'était pas les machines qui manquaient à ces côtés.
L'ablation partiel du foie, centre des tensions s'était passé il y a plusieurs jours déjà. Depuis, Sakumo n'avait cessé de dormir tout le temps, rien de bien inquiétant après une intervention chirurgicale.
Cependant, Tsunade ne semblait pas du même avis.
- C'est un échec, lâcha-t-elle de but en blanc. Trop de zone du foie sont touchées, on a retiré tous ce que l'on pouvait de tumeur et de tissus infectés. Malheureusement, c'était de presque tout le foie dont on parlait et fatalement, on ne peut pas le retirer dans son entièreté. On a enlevé le plus gros cependant, elle soupira, ce n'est pas professionnelle ce que je m'apprête à dire mais il n'y a plus qu'à espérer..."
Kakashi s'en était douté, Sakumo aussi à vrai dire. Ils voyait bien tous les deux comme on se démenait pour le sauver, mais, il fallait le dire, rares étaient les survivants d'un cancer du foie...
Abattus et surtout frappés par la nouvelle, un silence prit place. Il fallait qu'ils encaissent le coup, la surprise n'ayant pas eu lieu d'être donc mais le choc était là.
L'espoir hein ? Ainsi, les médecins ne pouvaient plus rien faire...
L'argenté se souvenu alors de ce proverbe : "la médecine fait pas tout". C'était tout à fait vrai, comme le fait qu'elle ne faisait pas de miracles.
Plus qu'à espérer alors, Kakashi avait honnêtement du mal avec le fait. C'était trop vague comme solution, trop imprévisible, trop libre. Il avait trop peu de contrôle sur le situation en fait, c'était ça qui le tétanisé.
- J'en ai pour combien de temps encore ?"
Les yeux gris foncés se levèrent pour rencontrer ceux de son père fixé dans ceux de Tsunade. Qu'est-ce que le fils qu'il était admirait son père.
Aucun signe ne trahissait de la tristesse ou du mal-être de son paternel. Son visage doux et tendre, celui là même d'un grand sensible était toujours ici, intact.
Cet être était indéniablement un grand homme qui sûrement, dans une autre vie, avait du être un héro.
- Au moins trois mois, au pire quelques semaines. Je serais là jusqu'à la fin."
La dernière phrase n'était pas celle du médecin, mais bien celle d'une amie soucieuse.
Sakumo lui sourit doucement, ça lui allait très bien.
Sa tête se tourna ensuite vers son fils dont il remarqua ses yeux plus vitreux qu'à l'accoutumé.
- Merci Kakashi, pour tout. Tu as été très courageux d'avoir ainsi prit soin de ton vieux père malade pendant ces presque un an. Merci mon fils."
Le contact charnel s'imposa de lui-même alors que Tsunade poussa l'argenté dans les bras de son père.
Aucune larme ne fut versée, pourtant, l'émotion dans ce câlin avait rarement été égalée. Ça ne leur ressemblait pas cette proximité physique, mais qu'est-ce qu'à l'instant même ils l'appréciaient.
C'était le moment d'un père et son fils, se disant silencieusement qu'ils seraient là ensemble pour cette dernière ligne de vie qui les reliaient.
Ils s'aimaient, si fort et si solidement. La mort ne sera pas ce qui brisera leur lien.
XXX
- Le paiement est passé. Au revoir monsieur."
Kakashi était dubitatif. "Le paiement est passé" ? Il n'aurait pas du pourtant... Son instinct le poussait à Obito. Ça l'énervait déjà.
Sur le chemin de l'accueil de l'hôpital au parking il pensait à comment aborder le sujet avec son geôlier. Il était hors de question qui lui doive quoi que ce soit.
XXX
- Kakashi était étrange tu ne trouves pas ?"
Tsunade soupira. Il n'y avait que Sakumo pour s'inquiéter autant pour son fils malgré qu'il venait d'apprendre qu'il allait partir bien plus tôt que prévu.
- Si effectivement, avoua-t-elle cependant. La femme médecin mentirait si elle ne disait pas qu'elle s'était grandement attaché à cette famille minime. Kakashi en faisant parti, elle se souciait de son attitude aujourd'hui. Je ne penses honnêtement pas que cet "ami" y soit étrangé. Je ne l'avais jamais vu et tu ne m'en avais jamais parlé non plus. Seul Tenzo aurait pu être invité par Kakashi, et encore, ton fils refuse pas mal tout contact étranger à lui et moi pour venir te voir."
Tout en parlant, elle revoyait le visage épuisé et plus pâle qu'à la normal de l'argenté.
- Hum, j'avouerais y avoir pensé aussi, confirma le patient. Kakashi m'a dit qu'il s'appellait Obito, mais je n'en avais jamais entendu parler avant. De plus, ça me semble assez évident que cet homme était un alpha, hors, Kakashi est un oméga..."
- Tu penses qu'il se serrait fait attrapé par cet alpha ? Je lui avait pourtant bien dit de faire attention."
Hors, il fallait dire que ce n'était pas impossible comme théorie. Tsunade n'aimait pas ça. Les histoires comme ça finissaient rarement bien, elle allait devoir surveiller le tout, rien que si elle voulait éviter d'être harcelée par Sakumo derrière.
Être généraliste d'une famille n'avait pas que des avantages...
- Je vais lui demander un rendez-vous pour vérification de son genre, ça me permettra d'en avoir le cœur net. Je te ferais évidemment un bilan, repose toi pendant ce temps." assura sérieusement la femme en prenant la porte de la sortie.
- Tsuna, s'il te plaît, peux tu me permettre de prendre soin de lui quand je ne serais plus là ? Je ne pourrais jamais être tranquille à le laisser seul..."
- Je te le promet."
XXX
- Tu en as mit du temps, lança froidement Obito dès que son oméga ouvrit la portière."
En réalité, non, pour une visite et un paiement, à peine dix minutes ce n'était rien. L'Hatake c'était pressé, l'Uchiwa le comprenait parfaitement. Il n'empêche qu'il n'avait guère l'habitude d'attendre, ça l'énervait et cet ennuie de l'attente le faisait penser.
Évidemment, la frustration qu'il ressentait depuis l'entrée de Kakashi dans sa vie était remontée.
- Pardon, répondit simplement l'argenté en s'asseyant dans le véhicule, fixant le lointain pour éviter les yeux de son alpha."
Ce dernier ne fit que grogner en réponse avant d'allumer le moteur et démarrer.
Le début du voyage se fit dans le silence, un fait qui se brisa dès lors que l'Hatake reprit la parole.
- Je n'aurais pas dû avoir assez pour payer, commença-t-il, j'ai loupé trois jours de travail, je n'aurais donc pas dû avoir assez. Hors, j'ai pu payer, expliqua Kakashi en se tournant finalement face à son vis-à-vis, tu y es pour quelque chose n'est-ce pas ?"
Obito le regarda en coin, la conduite l'empêchant d'en faire plus. Il resta silencieux un moment avant de se retourner vers la route.
- Si tu me demandes indirectement si tu me dois quelque chose la réponse est non. Je n'ai rien payé mais il est vrai que je crois savoir d'où ça vient, débuta-t-il mystérieusement. Il se pourrait que j'ai parlé à ton patron le jour où tu m'es tombé dans les bras pour tes premières chaleurs. Il était si intimidé que j'avoue avoir joué avec lui. Je lui ai donc demandé de te payer quand même malgré ton absence et surtout, d'augmenter le salaire de ses employés en général. C'était drôle de voir son visage si désemparé et pourtant si soumis."
Honnêtement, l'argenté ne voyait pas en quoi c'était drôle, au contraire, ça le dégoûterait lui de devoir assister à une telle scène. Pire, de la subir. Il s'imaginait sans grande peine l'état de frustration interne dans lequel devait être son patron à se faire tirer ainsi les bretelles. Pour sûr qu'il avait du en prendre pour son égo de dictateur. Il plaignait Asuma et Hiruzen d'avoir du le supporter ensuite...
Mais Kakashi était affligé. Pas qu'il s'était ne serait-ce qu'imaginer Obito l'aidant mais de constater une nouvelle fois que sa situation n'était qu'un jeu pour son geôlier lui donnait la nausée.
- D'accord, lâcha-t-il finalement, et merci j'imagine."
L'Uchiwa ne répondit rien et le reste du trajet se fit dans le silence.
Obito n'en avait apparemment rien à faire de l'état de son père et en conséquence, de celui de son oméga. Encore une fois, Kakashi ne s'attendait à rien mais fut quand même troublé. Comment pouvait-il exister en ce bas monde des personnes si dénuées d'empathie ?
Ce fût finalement la sonnerie de son téléphone qui le tira de ses pensées. C'était un message de Tenzo.
Salut Kakashi.
Tsunade m'a appelé pour me demander de te transmettre comme à l'accoutumé qu'elle veut que tu prennes rendez-vous avec elle pour un contrôle au niveau de ton appartenance. Je me suis permis de lui donner ton numéro maintenant que tu as un téléphone, elle te rappellera donc dans quelques minutes pour estimer la date.
J'espère que tu vas bien et à bientôt.
Kakashi reconnaissait bien là le caractère sérieux de Tenzo. Qu'est-ce qu'il lui manquait cependant...
- Qui sait ?"
Obito ne réagissait que lorsque ça pourrait le concerner directement. Encore une preuve de son égoïsme que l'argenté du taire au fond de lui.
- C'est Tenzo qui me préviens que ma généraliste va m'appeler parce qu'elle veut faire un contrôle."
- Un contrôle... Pour ton genre ?"
- Il semblerait."
La discussion n'alla pas plus loin tandis que le téléphone sonna. Ça devait être Tsunade.
Kakashi décrocha et effectivement, c'était la femme blonde.
C'était étrange de l'avoir au téléphone alors qu'il y a dix minutes ils étaient ensemble en vrai. Enfin, il était vrai que ce n'était pas franchement le moment de lui demander de prendre rendez-vous lorsqu'il apprenait le stade final de vie de son père...
La femme médecin ne perdit pas de temps, sûrement devait-elle reprendre le service. Elle lui proposa trois dates que Kakashi avait prit soin de mettre sur haut-parleur pour qu'Obito entende.
Ce dernier lui fit signe de prendre pour le lendemain matin à neuf heures. L'appel avait alors prit fin.
Le reste du trajet passa sans paroles, tout comme le rangement de la voiture dans le garage de luxe, la montée de l'ascenseur et l'entrée dans l'appartement coûteux.
De là, du haut de ces dix-sept heures, Obito partit dans la chambre tandis que Kakashi prit la table à manger. Il y plaça ses cours qu'il continua pour ne pas sombrer dans le malaise de cet endroit trop silencieux, trop angoissant. Voilà que son geôlier l'avait de nouveau enfermé dans sa prison...
Celui-ci était d'ailleurs parti se doucher, sa journée de travail dans les pattes, il en avait besoin.
Il entra sans la salle de bain reliée à la chambre après avoir récupéré de quoi se changer. Obito commença alors à se déshabiller, lorsque son odorat capta une senteur plaisante.
Ses yeux se baladèrent dans la pièce au carrelage avant de tomber sur le panier à linge sale. Ça l'intriguait. Il laissant son torse musclé à l'air libre tandis qu'il partait satisfaire sa curiosité.
C'était sans nul doute des affaires qui sentaient ainsi, cette effluve assez forte qu'il juerais avoir déjà sentis. C'était un mélange de vanille, avec la force d'un parfum de lila. Mais ça avait aussi cette touche plus humide.
A l'instant même où Obito s'empara du tee-shirt de Kakashi, il comprit. Ses instincts plus primitifs se réveillèrent et il ne put que sourire de contentement. Sans plus attendre, il attrapa le jogging de son oméga et le plongea près de son nez.
Aucun doute possible, ça sentait les phéromones de l'argenté, particulièrement celles d'excitations. Voilà la nuance qui lui avait fait douté au premier coup. Ça expliquait aussi cette senteur plus envoûtante et sensuel que l'odeur naturelle de l'Hatake n'avait pas.
Il ne put empêcher son sourire de s'agrandir en comprenant que son oméga avait fatalement du se masturber. Ça prouvait qu'il n'était pas le seul à ne plus contrôler son corps et son esprit même en présence de l'autre. Ça le rassurait dans le faite qu'il pensait conserver sa supériorité mais aussi dans l'attraction qu'il dégageait.
C'était faux, puisque ce n'était que l'alchimie de leur lien qui les rendaient plus nécessiteux entres eux mais ça restait flatteur et Obito s'arrêta juste sur le positif pour lui.
Et alors qu'il était rassasié de "qualités" apprisent sur lui, il assista à l'éveil d'un petit être dans son pantalon. Ça pour le coup, ça l'amusait moins.
L'Uchiwa était sans le savoir, assez similaire à Kakashi sur le point du sexe en général. Il savait aimer ça mais n'en était pas friant non plus. Il savait s'en passer et ça lui allait très bien. Obito n'en usait que lorsque le besoin s'en faisait sentir et c'était assez rare, il fallait le dire.
Malheureusement, il semblerait que si ses phéromones et su exciter Kakashi, l'inverse était vrai aussi. L'Uchiwa grogna et sa joie retomba.
Mollement, il prit le pantalon comme en otage avant d'aller se caler contre l'évier. De là, il descendit très légèrement son pantalon, juste pour attraper ce qui le gênait à l'avant.
Doucement d'abord puis bien plus rapidement ensuite, il bougea sa main qui enlaçait si bien sa verge. Pourtant, il avait connu meilleur plaisir, l'image de lui en train de baiser Kakashi lui revint à la tête. Puis, du plaisir il passa au dégoût.
Il se figea.
Pourquoi avait-il repensé à ça ? Certes il avait profondément aimé comme son oméga s'était serré autour de lui mais on ne pouvait pas dire que ce plaisir était resté jusqu'à la fin. Au contraire, dès lors que l'argenté l'avait regardé de ses yeux larmoyants, ce n'avait été plus que la rengaine et son égo mal placé qui avait continué. A partir de ce moment là, le désir était en réalité tombé, il n'avait continué que pour lui-même, sans plaisir.
Ces pensées et souvenirs lui coupèrent toute envie maintenant. Son membre perdu de sa vigueur alors qu'il retombait mollement. Obito n'allait pas s'en plaindre, ça lui permettait de faire autre chose plus rapidement.
Mais tout au fond de lui, il savait que son propre corps le punissait de sa conduite passée.
XXX
Kakashi entendu l'eau couler dans la salle de bain. Obito devait prendre sa douche, c'était un bon point.
Seulement, il n'avait guère l'énergie de montrer le semblant de joie qu'il avait eu. Il était épuisé.
Sûrement le fait que la journée avait été éprouvante, malheureusement, comme toutes depuis trois jours. L'effet des supresseurs prit en continu ne devait pas être anodin non plus et ses chaleurs n'aidaient guère en plus. Pour terminer, il devait avouer qu'il ne se souvenait pas avoir mangé depuis la veille. Pas sûr que ce soit une bonne idée vue son état général de base.
Il devait manger, ça devenait préoccupant. Ses yeux commençaient à être occultés de tâches noirs tandis que la tête lui tournait. Non, vraiment, il était plus que temps qu'il remarque combien son corps avait besoin de carburant.
Faiblement, il alla à la cuisine essayer d'attraper quelque chose qui pourrait passer malgré ses nausées qui n'en finissaient plus de le hanter.
Une pomme ? Trop sucré.
Du riz ? Trop lourd.
Du bouillon ? C'était bien la seul chose qui pourrait lui donner envie.
Kakashi se lança donc lentement dans la préparation d'un bouillon simple. Patates, carottes et poireaux, se serrait très bien. Vu l'heure, il pourrait le réchauffer pour le dîner et le compléter avec autre chose pour son geôlier afin se former un repas.
Il éplucha les pommes de terre, puis les légumes orangés avant de les couper finement avec les poireaux. Le reste de la recette se résumait à faire bouillir le tout dans de l'eau avant d'en retirer les morceaux de légumes.
Pendant que ça cuisait, Kakashi ne put s'empêcher de se demander que pouvait donc faire le propriétaire des lieux pour traîner autant sous la douche. Ça faisait déjà une bonne demi-heure qu'il y était.
Ce ne fût qu'une fois sa préparation prête, que l'eau s'arrêta. Voyant que son alpha n'était malheureusement pas mort, il se contenta de reprendre son activité.
L'argenté versa le bouillon dans une grande tasse avant de partir la boire à table. Le reste de la préparation attendait dans la casserole pour être réchauffée plus tard.
Ses cours comme distractions à côté de lui, il laissa sans réel choix le temps défiler. Il fallait dire qu'il se s'ennuyait ferme ici, il s'ennuyait et angoissait en même temps, c'était assez insupportable.
Le bouillon avait beau lui redonner un peu contenance, il comprit vite que le stresse était trop intense pour qu'il puisse véritablement reprendre vigueur. Il voulait partir, qu'est-ce qu'il le voudrait...
Après avoir fini son verre, l'argenté ne put encore une fois que constater que son geôlier manquait à l'appel. Il lui avait semblait entendre une porte s'ouvrir et se refermer. Ça voulait dire qu'Obito avait quitté la salle de bain pour la chambre.
Cependant l'horloge affichait déjà dix-huit heures, qu'est-ce qu'il pouvait bien faire ? Il n'en savait rien et n'en saurait probablement jamais rien.
Il ne pouvait qu'attendre, encore et toujours.
Pour ne pas se laisser embarqué par la monotonie, Kakashi s'occupa de la vaisselle.
L'idée de parler avec Tenzo lui était évidemment venu en-tête, rien que pour lui annoncer l'état de son père mais de se savoir sûrement sur écoute l'angoissait. Il n'oserait sûrement jamais utiliser tellement ce téléphone, il lui faisait trop peur rien que parce qu'il venait d'Obito.
Une bonne dizaine de minutes avaient dû s'écouler tandis que des mains pâles frottaient des casseroles avant que la porte de la chambre ne s'ouvre finalement.
C'était bien tout ce dont avait besoin l'argenté pour à la fois se relâcher mais aussi se contracter. Ayant fini à l'instant la vaisselle, il se sécha les mains rapidement pour partir rencontrer le revenu.
- Prépares le dîner rapidement. Je dois sortir ce soir."
Kakashi hocha la tête tandis qu'il repartait dans la cuisine. L'Uchiwa avait l'air d'encore plus mauvaise humeur que d'habitude. Mais la perception d'une soirée sans lui le rendait tellement heureux qu'il ne le remarqua à peine.
Il réchauffe le bouillon vivement alors que le riz était déjà prêt ; l'argenté l'ayant lancé avant d'entamer la vaisselle.
Bien rapidement, le repas fut déposé devant le propriétaire des lieux, sur la table à manger avant que Kakashi ne s'éclipse. Comme d'habitude, il avait prétexter ne pas avoir faim de suite et dans son indifférence maladive, l'Uchiwa n'avait rien demandé de plus.
Allant se barricader dans la chambre, l'argenté fût surpris de voir les tiroirs des tables basses ouverts et l'intérieur en désordre. Il était évident qu'Obito avait tenté d'y trouver quelque chose sans grande réussite vu son attitude.
Puis, alors qu'il partait s'asseoir de son côté du lit, il sentit la douleur à son ventre augmenter et la température monter. C'était l'heure, son supresseur ne marchait plus, il devait en reprendre une dose.
C'est alors qu'il avait comprit. Obito, son alpha était en période de ruts, utilisant aussi des supresseurs, supresseurs même qui se trouvaient dans les tiroirs normalement, ceux là même qui était ouvert.
Kakashi avait peur de comprendre.
Mais alors qu'il s'apprêtait à s'emmitoufler sous les couvertures en espérant que son geôlier irait en chercher d'autres, ce dernier rentra dans la pièce.
L'argenté avait peur, la terreur était en lui alors que ses yeux fixaient ceux lumineux de son vis-à-vis.
Non... Pas une deuxième fois !
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Heyyyyy ! Comment vont mes moutons des tropiques en ce samedi ? Biiienn j'espère (~-^-)~
J'étais drôlement motivée à écrire la suite du coup je me suis lancée et hop, voilà comment naissent les chapitres sauvages ×)
J'espère en tout cas qu'il vous aura plu ! Et j'en profite aussi pour vous dire que cette fanfiction risque de durer. J'ai l'idée de plusieurs arcs dans la tête et autant dire que vue mes idées tordues, j'en ai pas fini de vous faire mariner ×)
Bon, je vais pas trop traîner puisque j'ai plein d'idées de One Shot que j'aimerais continuer et sur ce, je vous souhaites une belle fin d'aprèm !
Zoubiiii ❤
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