Chapitre 20 : Osmose inespérée
Obito tenait la petite main de Sanaé dans la sienne. Une brise encore quelque peu froide vint jouer avec leurs cheveux aux deux extrêmes de couleur. Le blanc, le noir...
L'hiver avait enfin laissé sa place à une nouvelle saison ; le printemps. Le soleil irradiait ce ciel dégagé d'un bleu s'étendant à perte de vue et seul le vent glacer de la saison neigeuse qui refusait de disparaître effaçait le doute que ce ne soit déjà l'été qui frappait à la porte. Emmitouflés sous de gros manteaux, le père et la fille bravaient le froid et combattaient les rafales de vent en restant dehors. Debout à fixer le même éléments, Obito et Sanaé partageaient le courage et la force qui les animaient par leur main jointe.
Un signe du quotidien qui les berçait maintenant ; une entente inespérée tant elle était bonne entre eux. Un vrai père et sa fille qui avaient su apprendre à se connaître malgré un commencement compliqué et un début où ils n'avaient pas été ensemble. Mais malgré ça, Obito et Sanaé étaient aujourd'hui plus que fusionnels. L'humour du père et le caractère vraiment adorable de la petite n'avaient rencontrés aucun problème pour faire naître une relation presque utopique entre eux. Un lien qui les liait dans la vie de tous les jours entres rires et moments beaucoup plus calmes où l'un comme l'autre ressentait le besoin de rien de plus qu'une étreinte rassurante.
Après tout, les derniers mois avaient été riches en émotions et encore aujourd'hui, ils avaient tout simplement la nécessité de se poser et créer un cocon ensemble. Un lieu qui les rassurait, les protégeait de la violence de certains événements passés. Et c'était d'ailleurs sûrement de ces malheurs que leur relation avait pû devenir si profonde, une sorte de miracle dans le désespoir et la tristesse, l'angoisse et l'anxiété. Ils étaient devenus la bouées de l'autre et parmi les moments qu'ils pouvaient passer ensemble, rien n'égaler ceux où Sanaé et Obito s'endormissaient avec la petite sur le torse de son père. Cœur contre cœur.
- "Papa, articula Sanaé en tirant sur la manche de son père. Tu peux me porter ?"
Obito n'essayait même plus de résister aux grands yeux sombres de sa fille et à sa bouille de princesse. L'Uchiwa attrapa son petit bout d'âme pour la maintenir d'un bras contre lui, toujours la même fascination dans son regard. Sanaé était sur le point de fêter ses trois ans mais déjà elle savait parler tout a fait compréhensiblement et même marcher. Un peu maladroitement certes, mais marcher quand même. Souvent chez les enfants, c'était soit la parole qui s'apprenait d'abord et prenait toute la place sur l'apprentissage physique ou l'inverse mais Sanaé avait tout appris en même temps. Dire qu'il était fier en tant que père serrait une terrible euphémisme. Il n'y avait qu'à voir son sourire de papa poule qui observait sa fille avec des yeux émus.
Pourtant, Obito revint rapidement reporter son attention sur ce qu'observait aussi sa fille. C'était après tout la raison de leur présence ici, dehors malgré le froid.
Le vent choisi cet instant pour revenir souffler comme une note dramatique, entraînant avec lui quelques feuilles. Les arbres alentours qui décoraient ce lieu isolé en bordure de Konoha sifflèrent et se balancèrent gracieusement. Les différents chemins qui menaient aux plusieurs parties du site se retrouvèrent masqués par endroit par les feuilles déportés, cachant leur beauté et détails magnifiques. Des voies piétonnes en pavés grisés avec tout autour d'eux, comme délimitation, des galés plus clairs avant que les vastes étendues de pelouse très bien entretenus n'apparaissent. Ce même procédé se répétait partout dans cet endroit délimités par des murs en pierre sèches décorés de toutes sortes de plantes. Un vrai espace aménagé avec la végétation en reine.
Un endroit magnifique pourtant conçu pour un événement qui l'était moins dans le sens que c'était bien souvent douloureux.
Parce qu'après tout, qui voyait la mort sans aucune crainte ? Aucunes sensations de tristesse, de peur, d'appréhensions ? Peu de gens pouvaient s'en vanter.
Obito sourit doucement à Sanaé qu'il entendait renifler de plus en plus fréquemment. C'était adorable de voir comment, une nouvelle fois, la petite fille retenait ses larmes en reniflant bruyamment, tout en essayant quand même que ce soit discret. Ses yeux vitreux, ses joues gonflés et son nez coulant pourraient presque faire porter le rôle du coupable au vent et sa froideur mais la cause réelle en était tout autre. Et finalement, assez évidente et normale lorsqu'on lisait les mots écrits en noir à l'entrée du site verdi ;
Cimetière.
Les tombes qui parsemaient ce jardin des mémoires ne laissaient pas le doute qu'en à la fonction du lieu. Les stèles commémoratives apparaissaient à égal distance les unes des autres. Tantôt en marbre, tantôt en granite ou autre pierres joliment taillées dans des formes différentes. Des fleurs décoraient les tombes ici et là et rajoutaient encore de la beauté à ce cimetière réputé pour être le plus beau des environs.
Ils ne l'avaient pas choisi pour rien, ni pour n'importe qui d'ailleurs...
Obito et Sanaé regardèrent encore la stèle devant laquelle ils étaient debout depuis quelques minutes. Une pierre taillée d'un gris entrasite ornait la tombe, sculptée sous la forme d'un rectangle détouré d'un effet de relief sur les côtés. C'était assez simple, mais beau, tout à l'effigie de celui qui reposait ici. Plusieurs vases reposaient à côtés de la stèle commémorative, toujours dans ces tons grisés qui rappelaient un certain détail de la personne entérée ici. A l'intérieur, des bouquets sauvages y reposaient, avec la particulièrement que les fleurs présentes étaient en fait plantés dans le sol par le biais du fond du vase qui était ouvert. Ainsi, les fleurs ne fanaient jamais mais avaient ce côté précieux et délicat des plantes en pots.
Sur la stèle arrangée joliment, on pouvait y lire le nom tant regretté d'un homme sui n'avait pas mérité sa mort précoce. Un homme que la faux de la mort était venue abattre trop vite par la terrible maladie. Un homme qui avait dû abandonner sa famille.
Un homme du nom de Hatake...
- "Obito ! Sanaé !"
Les deux personnes appelées se retournèrent d'un seul mouvement vers le nouvel arrivant, les nouveaux arrivants en fait. Tenzo leur fonça dessus en les prenant dans ses bras.
- "Ça faisait longtemps dit donc ! sourit le brun, un grand sourire ornant ses lèvres qui se trouva être fort contagieux parce qu'Obito et Sanaé se retrouvèrent à sourire aussi."
Tenzo était très vite devenu un vrai ami pour l'Uchiwa et était resté une sorte d'oncle pour la petite. Mais l'homme restait toujours aussi pris par son travail et ne pouvait être près d'eux que peu souvent. Le brun venait d'ailleurs seulement d'atterrir au pays, il venait tout droit de l'aéroport.
- "Maman arrive, sourit le brun en voyant le petit air perdu de Sanaé qui regardait autour d'elle à la recherche de quelqu'un."
Et effectivement, un second personnage arriva doucement, ne pouvant aller plus vite à cause de séquelles. Un homme magnifique, un homme si de sa seule présence faisait battre le cœur d'Obito comme s'il retombait encore amoureux de lui.
Kakashi...
Ce dernier arriva à leur hauteur, s'accroupissant pour réceptionner Sanaé qui s'était défait des bras de son père pour foncer sur sa mère. Kakashi l'y accueillit volontiers, mais les mêmes séquelles qui l'empêchaient de forcer sur son souffle, il ne pouvait plus porter sa fille. Alors il se contenta de la câliner au sol, son sourire éclatant sur sa peau d'albâtre perceptible sur l'épaule de sa fille adorée. Puis, doucement Sanaé se décala et Kakashi pu rencontrer le regard d'Obito.
Immédiatement, l'émotion dans leurs sourires passa de l'amour pour leur fille à un amour de deux personnes qui s'étaient échangés un bout d'âme. D'un couple...
La petite famille se retrouva devant la tombe d'un homme important pour eux tous, parfois plus directement ou indirectement pour d'autres.
La stèle commémorative de Hatake Sakumo, le père de Kakashi que la maladie avait emmené trop tôt.
Sanaé partit dans les bras de Tenzo pour enfin retrouver son oncle après près d'un mois d'absence. Obito en profita pour aider Kakashi à se redresser, lui tendant une main ganté qu'une autre dans le même état attrapa avec plaisir. Les deux adultes se retrouvèrent tout près l'un de l'autre, leur souffle se mêlant lors d'une nouvelle brise qui fit onduler leurs cheveux comme deux danseurs en pleine valse. Les yeux grisés de l'argenté se perdirent dans ceux charbon de l'Uchiwa et chacun fut hypnotisés encore par la profondeur des iris de l'autre. Et pourtant, ce n'était pas faute de les voir régulièrement depuis quelques temps déjà.
Ce fut finalement Kakashi avec un sourire toujours aussi charmeur malgré lui qui retira sa main pour reporter son attention sur les autres. Obito en fit de même, se permettant cependant un dernier regard protecteur sur son amant qui lui révéla une nouvelle sa beauté presque honteuse tant elle semblait parfaite.
Sa somptueuse peau de porcelaine avait retrouvée toute son opacité pour laisser enfin tomber son teint presque transparent et maladif. Les cernes qui décoraient ses yeux jusque-là avait fini par disparaître presque complétement avec le temps, et il en allait heureusement de même pour les creux sur ses joues. En somme, et malgré des séquelles parfois bien lourdes à porter, Kakashi avait retrouvé son aspect d'autan et l'éclat presque aveuglant qui allait avec. L'ange avait retrouvé ce qui faisait de lui, lui.
Obito sourit à nouveau, un sourire complétement amoureux et protecteur alors qu'il observait sa famille discuter joyeusement. Et il ne se priva pas pour rejoindre la conversation en se positionnant juste contre le dos de Kakashi pour le protéger du vent.
L'argenté ne le releva même pas, étant devenu un geste qu'il appréciait plus qu'autre chose. Alors, il continua sa retrouvaille avec Tenzo qu'il avait déjà entamé légèrement sur le trajet.
Obito et Sanaé étaient venus directement ici en sortant de la crèche où le père avait récupéré sa fille après son travail. L'arrêt maladie de Kakashi s'était fini il y a quelques semaines et il avait pu reprendre son métier en tant que professeur en académie d'architecture. Et qu'elle n'avait pas été sa joie et celle d'Obito en découvrant que les élèves de l'argenté lui avait prévu de leur initiative seule un retour des plus adorables. Une petite fête avec des sucreries et boissons mais surtout une panoplie de cadeaux sous forme de petits mots et lettres lui souhaitant un bon retour. Kakashi en avait été ému, les remerciant en leur promettant un tout petit peu moins d'interrogations pour le mois à venir mais que ce serait exceptionnel. Du Kakashi tout craché, avait remarqué mentalement Obito qui l'avait accompagné pour l'aider avec les cahiers et manuels qu'il avait du rapporter. Et le seul détail qui avait échappé aux élèves mais certainement pas à l'Uchiwa restait bien les larmes de joies que l'argenté avait retenus durant toute la durée de la petite fête.
Un détail à peine visible qu'Obito avait remarqué seulement parce qu'il connaissait plus que bine le personnage maintenant. Alors quand Kakashi s'était écroulé contre lui le soir, pleurant de soulagement, l'alpha l'avait doucement bercé dans une étreinte amoureuse et rassurante. Une nouvelle marque de leur vie à trois avec leur fille qui avait commencé comme un rêve il y a quelques mois.
Kakashi avait donc repris son travail et avait donné rendez-vous à Obito et Sanaé vers dix-huit heures au cimetière. Juste le temps qu'il finisse de ranger ses affaires, d'aller chercher Tenzo à l'aéroport parce que le brun venait d'atterrir au pays, et d'aller chercher de quoi faire une soirée en famille après.
C'était aujourd'hui le quatrième anniversaire de la mort de Sakumo Hatake, et pour la première fois, Obito avait su convaincre Kakashi de ne pas y aller seul. Et parce que maintenant l'Uchiwa avait un pouvoir de persuasion assez important sur son amant, il avait réussi à faire valoir son idée d'un moment familiale.
Ainsi, après quelques paroles supplémentaires de retrouvailles avec Tenzo, ils se turent tous. Simplement le temps d'une petite minute ; Kakashi et son père avait été clairs sur le fait que le lien qui devait continuer de les unir ne devait pas devenir un de douleur, mais un de souvenir heureux. Alors, l'argenté suivait ce principe, n'ayant de toute façon pas le mauvais sens de mettre de côté sa nouvelle famille pour les morts. Et par là, il étendait de devoir laisser Sanaé s'ennuyer ou devoir se faire toute petite.
Très rapidement, chacun arrêta sa petite prière personnel à cet homme incroyable qui les avait quitté. Ce n'en fut pas moins intense et la pauvre petite fille se retrouva à pleurer à chaudes larmes dans les bras d'Obito qui la berçait doucement pour la calmer. Et au final, ce fut Tenzo qui attrapa Kakashi pour un câlin familiale devant les yeux d'un Sakumo qui ne pouvait que sourire, complétement ému de la vue devant lui. Il était rassuré, les sourires sur les visages de ceux qui comptaient pour son fille étaient plus que sincères et aimants. Il ferma les yeux, et intérieurement, une peur en lui s'envola. Doucement, il marcha en s'éloignant du groupe rayonnant avant de disparaître dans la prochaine brise de vent qui souffla le monde.
Au même instant, ce fut les mains d'Obito et Kakashi qui se rejoignirent. Tenzo était retourné dans la voiture avec Sanaé pour pas qu'elle n'ai froid, laissant le couple seul devant la stèle. Les deux silhouettes étaient collées doucement, en silence pour le moment. Ils observaient simplement cette tombe qui aurait pu contenir un autre Hatake si un miracle n'avait pas changé son destin pour le meilleur.
- "C'est triste que moi j'ai pu être sauvé et lui non, murmura doucement Kakashi, fixant la stèle au nom de son père."
Ces paroles étaient douloureuses, autant à dire pour l'argenté qu'à entendre pour Obito qui s'était toujours douté que Kakashi s'en voulait d'être en vie et son père non. Ça restait du Kakashi tout craché encore une fois. La prise sur le bras de l'oméga par l'alpha se renforça pour serrer un peu plus leurs corps l'un contre l'autre. Il voulait être sûr que Kakashi sente bien qu'il était là pour lui, et l'argenté le remercia d'un regard doux et nostalgique.
- "Mais je continuerais à vivre pour lui, n'est-ce pas ? s'amusa-t-il d'un sourire adorable. Comme l'exemple que la misère d'un jour n'est pas une fatalité... Obito, reprit-il amoureusement en plongeant son regard dans celui du nommé, je t'aime."
L'Uchiwa lui sourit doucement à son tour, complétement charmé mais ce n'était rien qu'il ne savait pas déjà. Il posa son front sur celui de son amant, laissant leurs regards s'échangeaient tout ce qu'ils éprouvaient pour l'autre avant qu'Obito ne souffle un ; "moi aussi" amoureux.
Et tendrement, leurs yeux se fermèrent alors que leurs lèvres se rencontraient.
Qu'est-ce que les choses avaient pu changer tellement vite en quelques années dans leur vie à chacun, ni Obito ni Kakashi ne s'en remettaient. Et pourtant, ils vivaient aujourd'hui un rêve les yeux ouverts ; celui d'une vie de famille épanouie aux côtés de la personne qu'il aimait le plus au monde.
Ce fut le bruit d'un klaxon qui les sépara et qu'ils devinèrent être le fruit de Sanaé qui adorait appuyer sur ce gros bouton terriblement tentant. Et Tenzo devait en être plutôt contente même s'il ne l'avouerait pas, après tout, il avait hâte de rentrer pour la fameuse soirée qu'ils allaient passer ensemble. Et au chaud en plus !
Sur un rire commun, les deux amoureux se redonnèrent la main pour sortir du cimetière et rejoindre le reste de leur famille qui les attendait.
La soirée fut vraiment magique, simple mais complétement attendrissante et apaisante. Kakashi avait fait la cuisine et Tenzo en avait été le plus soulagé en apprenant que ce n'était pas Obito et ses piètres capacités de cuisinier qui s'y collait. Alors forcément, le dîner avait été un vrai régal et chacun en redemanda un bout sous les yeux attendris de Kakashi.
Ce fut Obito qui s'occupa de coucher Sanaé après quelques jeux avec son oncle, en réponse équivalente au repas dont s'était chargé Kakashi. Et avec toutes ces émotions, le petit bout d'âme aux cheveux blancs s'endormit rapidement.
Le reste de la soirée se passa entre verres de jus de fruits, l'alcool étant réservé à Tenzo qui se moquait, complétement ivre, du fait que les parents ne buvaient plus depuis qu'ils l'étaient justement. Mais Obito et Kakashi en rirent plus qu'autre chose en taquinant le brun sur son état pas vraiment sobre. Une soirée absolument agréable, ponctué des récits de Tenzo et des paysages magnifiques qu'il décrivait aux deux amoureux, les transportant dans ses voyages autour du monde.
Finalement, Kakashi se chargea d'accompagner Tenzo jusqu'à sa chambre d'ami sans qu'il ne redécore tout sur son passage. Le brun réussi ensuite à se coucher tout seul et l'oméga rejoignit Obito sous les draps après une douche rapide. Il soupira de contentement en rencontrant le matelas duveteux et ne perdit pas de temps avant de se coller contre Obito qui l'acceuilla dans ses bras grands ouverts. Ce qu'ils pouvaient se sentir bien dans leur nouvelle maison en bordure de Konoha, surtout quand Kakashi avait réussi à convaincre Obito d'adopter des chiens maintenant qu'ils avaient un jardin.
Évidemment, l'Uchiwa n'avait rien pu refuser à son amant, surtout quand Akastuki était dans un tel essor de son influence. C'était Mikoto qui ne cessait de s'en vanter lorsqu'elle venait dîner avec eux de temps en temps. Enfin, quand elle n'était pas trop occupée à chouchouter Sanaé, sans pour autant accepter tout à fait qu'elle était de ce fait grand-mère.
Mais toute cette histoire n'était trop rien en cet instant où Kakashi et Obito était enfin blottit l'un contre l'autre dans leur lit. Un moment qu'ils décrivaient sans honte comme magique à leurs yeux. Et ainsi, l'argenté taquina une nouvelle fois son amant pour rendre encore plus parfaite cette atmosphère sur les draps qu'Obito avaient achetés il y a quelques semaines. Une couette et sa taie d'oreiller représentant le fameux "ying et yang" chinois. Kakashi en les voyant avait de suite accuser gentiment l'Uchiwa de vouloir lui faire passer un message peut-être. Son premier soupçon reposait sur la couleur blanche et noir des draps qui se confondaient avec leurs cheveux évidements. Le second était sur le sens même du symbole parce qu'après tout, le ying et le yang représentaient des aspects opposés et complémentaires de tout ce qui existe.
Comme s'ils étaient la représentation même et la symbolique du couple que formait Obito et Kakashi. L'argenté serrait alors le yang, la phase blanche, mal dans le bien et l'Uchiwa prendrait le rôle du ying, cette deuxième partie maintenant noire, ce bien dans le mal.
Kakashi aimait honnêtement beaucoup ce genre de sujet philosophique et en conséquence, aimait assez ces draps. Mais la raison qui primait sur les autres restait le simple fait que ce soit Obito qui l'ai choisi pour eux, avec évidemment toute l'attention qu'il avait mis pour la choisir en espérant qu'elle plaira à Kakashi. Et l'Hatake le savait parfaitement, et ce, même si l'Uchiwa refusait complétement de l'admettre.
Et encore ce soir, Obito fit l'innocent en évitant le sujet. Mais l'argenté savait être têtu et Obito qui n'avait plus d'issus de secours se retrouva à devoir sceller rapidement cette bouche qui déblatérait bien trop de vérités. Et pour ce faire, L'Uchiwa embrassa doucement Kakashi qui se tût immédiatement. Parce que si l'argenté connaissait bien l'homme d'affaires, l'inverse était tout aussi vrai.
- "Je t'aime Kakashi, et je ne te remercierais jamais assez de m'avoir offert ce présent qui me plaît autant, chuchota Obito sincèrement en faisant glisser une mèche argentée derrière l'oreille de son amant."
Leurs souffles se mêlèrent comme s'ils n'étaient qu'un et les pommettes de Kakashi rougirent très subtilement en réponse. Mais leurs regards restèrent complétement verrouillés dans celui de l'autre, refusant de le quitter même le temps d'une seconde. Le tout au grand damne de leurs paupières qui auraient bien envie de venir couvrir les fenêtres de leur âme pour envisager le sommeil.
Finalement, ce fut Kakashi qui baissa les yeux pour faire se rencontrer leurs mains au niveau de leur ventre. Et comme il savait si bien le faire, il revint capturer toute l'attention de son amant d'un sourire d'ange.
- "Je t'aime aussi Obito..."
Et l'Uchiwa n'aurait jamais besoin de plus que ces quelques mots. Alors, comme rassasié, il vint enrouler ses bras autour de la taille de Kakashi tout en collant sa tête à son torse pour entendre son cœur battre. En réponse, l'argenté partit renifler dans ses cheveux, ses genoux pliés dans le creux que formaient ceux de son amant entre son ventre et ses cuisses. Ainsi rassemblés, ils ressemblaient véritablement au ying et au yang, peut-être pas tout à fait une simple coïncidence après tout...
Et alors qu'ils s'endormaient vers un nouveau lendemain, on pouvait discerner sur la petite table de nuit à côtés d'eux un certain livre ouvert. En y regardant de plus près, on comprenait vite que c'était là un album photo, visiblement neuf comparé à ceux qu'avaient pu feuilleter Kakashi et Obito juste avant que l'oméga ne frôle la mort. Cet album-ci datait au plus loin de quelques mois, qu'en prouve d'ailleurs les photos qu'il contenait.
Des clichés d'une famille où le noir et le blanc se mélangeaient avec harmonie. Celle d'un présent où Kakashi, Obito, Sanaé et Tenzo apparaissaient tous ensemble sur les photos entres les sourires et les bons moments capturés du sablier infini du temps.
La preuve même qu'avec le temps, malgré des débuts compliqués, les gens changent, leurs opinions et avis évoluent et leur vision des choses se transforment. N'est-ce pas alors cet espoir que certain décrive comme vain qui fait que ces changements opèrent et triomphent pour un futur radieux ? A chacun d'en décider... Ce qui reste sûr, c'est que lorsqu'un livre se ferme, c'est toujours qu'un autre c'est ouvert quelque part.
Qu'Obito ou Kakashi en témoignent. Acteurs de cette histoire d'un osmose inespérée...
~~~~~~~~ 3700 mots ~~~~ Fin~~~~~~~~
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