Chapitre 18 : Tu ne comprends rien
L'Uchiwa s'écroula sur le canapé. Kakashi était partit dans sa chambre suite à leur conversation houleuse. Il ne restait que lui et ses pensées dans le salon.
Il repensa au faits qui venaient d'arriver, trop vites encore pour qu'il n'est le temps de les saisir. Mais c'était donc ça... Il eu un rire fatigué, un bras venant cacher ses yeux comme si la misère du monde tentait de s'y présenter. Lui qui avait pensé bien agir, il tombait de haut. Et il commençait à en avoir l'habitude avec Kakashi. Il n'empêchait qu'il ne devait avoir que l'argenté pour laisser passer de telles paroles comme si de rien n'était avant de partir vagabonder à ses occupations.
Pourtant, n'était-ce pas à chaque fois la même chose finalement ? Obito ne cessait d'apprendre d'avantage mais pour ça, il enchaînait les erreurs auprès de l'oméga. L'homme d'affaire ne savait pas s'il devait pleurer de sa stupidité ou s'excuser auprès de l'Hatake, sûrement les deux au final. Ce qui restait cependant certain, c'était que l'Uchiwa devait être à coup sûr le plus piètre élève qu'avait jamais eu Kakashi.
Un second rire épuisé le prit ; un mélange d'épuisement à se supporter lui-même mais aussi de honte à paraître toujours si stupide face à l'argenté. Mieux vallait en rire qu'en pleurer, s'était dit Obito, mais il n'empêchait qu'à force de chuter, il avait mal lui aussi. Tomber de si haut à chaque fois était douloureux, et même s'il en ressortait avec de nouvelles réponses à ses questions, son corps se fatiguait et son esprit étouffait.
Il avait toujours appris à tout remettre en question, à se demander comment telle ou telle chose pouvait être vue. Une capacités requises dans le monde du travail dans tout un tas de domaines, notamment celui du commerce où les avis des autres importaient énormément. Seulement, avant de rencontrer Kakashi, Obito avait toujours appliqué cette règle en se prenant lui-même pour centre d'attention. Il partait du principe que son avis était roi et que chacun devait en avoir un similaire. Ou alors, si ce n'était pas le cas, les avis autres étaient pour lui dans le faux. Hors, depuis, il avait bien comprit que ses fameuses questions où il était nécessaire de tout remettre en doute, s'appliquait bien à tout le monde.
Ce point était un premier que l'Uchiwa avait maintenant compris. Mais une subtilité régnait et donnait lieu à un second point que Kakashi venait d'éveiller.
Si se mettre à la place des autres était une chose pour essayer de les comprendre, les connaître assez pour le faire en était une autre. Et par là, Obito entendait aussi le fait de savoir comment la dite personne pensait et voyait les choses elle-même. De manière générale, ça ne posait pas tant de problèmes puisqu'Obito avait appris à vivre, agir et penser enfin comme le commun des mortelles presque, mais Kakashi était une exception à la règle.
L'Hatake était lui-même un personnage qui ne partageait pas tout à fait le quotidien de tout le monde. Il pensait différemment, voyait les choses sous un autre angle toujours, cherchait toujours ce qu'Obito n'arrivait même pas à discerner. En bref, l'oméga était une énigme vivante qui ne cessait de laisser à l'alpha des questions qui n'avaient l'air de rien mais qui devenaient rapidement existentielles. L'Uchiwa avait déjà mis beaucoup de choses en cause après une réponse de Kakashi, et ça ne semblait pas prêt de s'arrêter visiblement.
Mais l'homme d'affaires avait finalement compris que Kakashi avait besoin d'espace, de place pour respirer. Et surtout, de ne pas être traité différemment d'une personne normale. Ca impliquait ainsi qu'on ne prenne pas de décision derrière son dos ; Obito l'avait bien compris maiteanant que sa discussion avec Tsunade sur l'argenté n'était pas passée du tout.
Il l'avait compris, il avait saisit la raison pour laquelle Kakashi lui avait lancé de tels regards désapprobateurs. Mais ils avaient repris, et Obito s'était mis à soupçonner une seconde raison à leurs présences redevenus constantes ou presque. L'Uchiwa l'avait assez rapidement associer à ce qu'il avait toujours pensé ; que Kakashi ne pouvait simplement pas supporter sa présence, aussi proche et aussi longtemps. Pas après ce qu'il lui avait fait subir, et ce, même si Kakashi lui avait dis de ne plus y penser. Mais l'oméga lui-même n'aurait jamais pu prévoir qu'il soit confronté à Obito ainsi, dans une situation plus que délicate en plus. Kakashi qui avait surement parlé en pensant à juste titre ne jamais le revoir avait très largement pu remettre en question ses dires maintenant.
Obito avait donc pensé que si Kakashi souffrait autant de sa présence, il n'avait qu'à le remplacer. Après tout, c'était le but dès le début ; lui trouver un remplaçant pour s'occuper de l'argenté. L'Uchiwa n'avait alors évidemment pas pu tenir longtemps avant de poser la question à Kakashi, à savoir ; pourquoi était-il toujours ici s'il gênait autant ?
L'Uchiwa s'était attendu à avoir un autre de ses cours de philosophie presque de Kakashi. Mais certainement pas à ça...
Obito s'était déjà imaginé plusieurs fois l'Hatake en tant que professeur. Il devait être tout simplement subjuguant et captivant à écouter, donnant toujours un aspect d'un sujet auquel personne n'aurait pensé sinon lui. Et l'Uchiwa avait l'impression d'avoir eu plusieurs cours privés déjà.
La chute qu'il venait de faire était peut-être bien la plus douloureuse de sa vie, passant même au dessus de celle qu'il avait subie lorsque Kakashi l'avait quitté. Pourtant, sa première fois dans le vide de l'apesanteur n'avait pas été délicate, il avait goûté le goudron du perdant, de la remise en question. Ça avait été tout son monde qui s'était écroulé, pour le mieux évidemment tout de même.
Pourtant, maintenant, Obito n'y pensait même plus. Il avait l'impression depuis sa cohabitation avec Kakashi d'heurter le sol en continu. Jusqu'à la dernière fois ; là où il avait pris trop de place. A cette étape, il avait senti que ce n'était plus du goudron qu'il avait heurté mais de la glace. Fragile, pourtant si froide et épaisse. Ce n'était pas un glaçon, plutôt un iceberg.
Ces gros morceaux de glace dont on ne voyait seulement ce qui dépassait de l'eau.
Les regards de Kakashi en l'occurrence...
Ces gros blocs impressionnants, pourtant déjà fragiliser puisqu'ayant été détaché de son glacier, maintenant seul dans une mer glaciale.
L'état de santé et la solitude de Kakashi face à ses problèmes...
Ces imposants bouts de glace qui cachaient soigneusement une part immense là où on ne peut le voir, ne laissant voir qu'un bout de leur peine.
Kakashi qui avait si bien masqué ses véritables pensées et leurs grandeurs démesurées...
Tout prenait sens maintenant , les regards de l'argenté qui semblaient le tester, sa santé, son véritable but. L'Hatake n'avait en fait cessé d'œuvrer pour que l'avenir de Sanaé soit garanti. Il s'était assuré qu'Obito était digne de confiance, capable de s'occuper d'un enfant, gentil avec sa fille. En même temps, il avait vu son état se dégrader encore et il avait sûrement dû arriver à la conclusion qu'il pouvait enfin révéler à l'alpha pourquoi il était encore chez lui.
Parce que Kakashi ne l'avait accepté que pour s'assurer lui-même de l'avenir de sa fille, quitte à se tuer encore en devant lutter contre ses traumatismes.
Et ce malgré sa maladie. Maladie qui pourrait apporter visiblement...
La mort...
Sa mort...
Obito eu un rire sans humour, assis sur le canapé en fixant ses poings liés misérablement de stresse. Même face à sa fin, Kakashi n'avait en fait cessé de penser aux autres. Tout de suite ça faisait plus lui, réalisa tristement l'alpha.
Il soupira, se traitant de con pour la dernière fois de la journée avant de partir se terrer dans sa chambre à son tour. L'Uchiwa n'y sortit que pour aller chercher Sanaé à la crèche avant de revenir s'y enfermer.
Peut-être que la nuit pourrait engloutir une partie de sa stupidité pour qu'il se lève sans le lendemain... Kakashi devrait en être le premier heureux.
Malheureusement, le lendemain matin Obito se réveilla comme il s'était couché la veille ; en costard maintenant froissé, l'air complétement abattu et ses pensées tourbillonnants dans un flot incessant de questions. Ces dernières portées sur Kakashi évidemment, encore et toujours. L'inverse aurait été au final le seul point étonnant ici...
En parlant de l'Hatake, ce dernier était étrangement calme depuis le matin. Obito était parti comme à sa habitude tôt pour déjeuner chez lui avant de revenir pour le petit-déjeuner des Hatake. Kakashi lui avait offert un petit sourire tout en s'occupant de sa fille. Ils avaient ensuite déposés ensemble Sanaé à la crèche avant de rentrer tous les deux à l'appartement du professeur. Là, juste après avoir refermé la porte derrière lui, ce fut Kakashi qui pris la parole.
- "Tu n'as pas de questions aujourd'hui ? demanda-t-il en souriant doucement."
Obito se redressa, après avoir fini de retirer son manteau et ses chaussures, complétement surpris. Finalement il sourit timidement en se frottant la nuque.
- "Si tu me demandes ça comme ça, évidemment que j'en ai... assura-t-il en rigolant nerveusement."
Kakashi se contenta de lui assura que ce n'était rien avant de l'intimer à le suivre. L'Uchiwa le fit, non sans être de plus en plus surpris par la tournure des événements. Le propriétaire des lieux l'emmena une pièce qu'Obito n'avait jamais osé visité puisque personne n'y allait. C'était une porte semblable à toute les autres, juste à côté de celle menant à la chambre de l'Hatake. L'Uchiwa y découvrit alors ce qui s'apparentait le plus à un bureau ou à une bibliothèque.
Des étagères en bois, garnis généreusement de livres entouraient la petite pièce. Seul un large bureau en bouleau coupait ce contour de romans sur fond de papier peint légèrement beige qui rendait la pièce chaleureuse. Kakashi lui fit signe de s'installer au bureau pendant qu'il partait feuilleter visiblement de gros livres. Obito attendit patiemment, complétement déboussolé alors que l'argenté semblait tout a fait serein lui. Ce qu'il devait avoir l'air idiot...
Heureusement, Kakashi revint vite avec deux livres épais que l'Uchiwa réussit de près à identifier à des albums photos. Ses yeux pétillèrent subitement d'envie. Si c'était bien ce qu'il pensait, il avait terriblement du mal à se contenir de les ouvrir dès maintenant.
- "Ce sont les photos que j'ai prises de Sanaé depuis sa naissance jusqu'à aujourd'hui, je me disais que tu voudrais sûrement les voir... expliqua doucement l'argenté en s'adossant au bureau, juste à côté d'Obito."
Ce dernier était aux anges, il avait toujours voulu dans un coin de sa tête demander si Kakashi n'aurait pas des photos de... De leur fille. Des papillons voletèrent une nouvelle fois dans son estomac lorsqu'il y pensa. Mais il avait eu peur que l'argenté n'en ai peut-être pas eu et que sa demande aurait pu alors paraître terriblement déplacé et égoïste.
Pourtant, dans son bonheur d'avoir enfin la chance d'en apprendre plus sur Sanaé, un parfum altéra ses envies. Kakashi était tout proche de lui, à quelques centimètres à peine. De profil, ses hanches appuyées sur le rebord du bureau, Obito n'avait qu'à tendre la main pour le toucher. Son doux parfum revenait hanter ses narines, une senteur très légère, à peine perceptible dans l'appartement mais bien présente lorsqu'on se trouvait près de son détenteur. Alors, l'Uchiwa remarqua qu'il n'avait sûrement pas été aussi proche physiquement depuis très longtemps.
Obito fut heureusement tiré de sa réflexion et de cette senteur doucement vanillée par la découverte des premières photos. Kakashi tenait le premier album dans les mains, permettant à Obito d'en découvrir les clichés.
Et l'alpha fort, viril et tout ce qu'on voulait de lui, disparu. Les larmes d'émois profond lui montèrent aux yeux en découvrant toutes ces photos. Tout ces bouts de vie qui défilaient, à la fois de Sanaé mais aussi de Kakashi et de son entourage que l'on pouvait apercevoir parfois.
Obito découvrait un nourrisson au faciès adorable d'innocence et de beauté, des joues adorablement rosées et gonflées de bébé. Puis une évolution de ce même visage pour des traits plus fins, une tête moins ronde. Et ce, jusqu'au visage actuelle de Sanaé.
Obito vit aussi défiler quelques photos du père de Kakashi, Sakumo. Mais avec lui, apparaissait toujours ce fond horriblement blanc. Pourtant et dans un paradoxe assez frappant, il redécouvrait un Kakashi en bonne santé visiblement, qui souriait au cadreur parfois qui devait être Tenzo, tenant avec joie sa fille. Son teint était bien plus époque qu'aujourd'hui et son sourire encore plus immaculé, rayonnant. Et aucun cathéter, masque à gaz ou autres ne venaient gâcher la splendeur de cet être qu'Obito réalisa avec violence entrain de s'éteindre véritablement.
Il réalisa à cet instant combien il avait loupé de moments. Et il était déjà sûr que ce sera sans nul doute ses remords les plus puissants qu'il traînera jusque dans sa tombe.
Les deux adultes passèrent toute la matinée jusqu'en milieu d'après-midi à feuilleter les albums. Obito se laissait complétement emporté et posait des multitudes de questions auxquelles Kakashi répondait avec de petites anecdotes. Ils étaient tellement pris dans le livre qu'ils loupèrent le déjeuner mais honnêtement, ils n'en avaient que faire. Kakashi et Obito le sentaient bien, ils passaient là le meilleur moment qu'ils n'avaient jamais passé ensemble. Ils se parlaient, discutaient avec attention, entre rire et questions. Le silence avait quelques fois récupérés ses droits lorsqu'ils admiraient un clichés particulièrement beau. Et quelques fois, l'Uchiwa avait même remarqué un petit sourire touché et nostalgique passer sur les traits de l'oméga à certaine photo. Son cœur se chargeait de joie en le voyant, mais aussi d'admiration devant ce visage si splendide.
Et sans le voir, au fil des heures, les limites entres eux disparaissèrent. Quelles soient physiques ou psychiques d'ailleurs. Leurs corps se collèrent pour mieux voir les photos, mieux entendre les paroles de l'autre. Leurs esprit entrèrent en résonnance et ils se découvraient peut-être réellement pour la première fois.
Ce fut finalement le bruit d'un album photo que l'on ferme qui termina ce moment en dehors du temps. Et la bulle autour de Kakashi et Obito se perça. Ils remarquèrent à l'unisson après quelques instants de flottement leur proximités. L'Uchiwa se décala vivement.
- "Je suis désolé !"
Kakashi qui avait écarquillés les yeux de surprise en remarquant le fait se contenta de rigoler doucement. Il assura d'un signe de main distant que ce n'était rien. En vérité il était le premier étonné, tiens, mais il garda le fait pour lui consciencieusement.
- "En tout cas, merci de m'avoir montré tout ça, repris Obito pour éviter que le malaise s'intensifie."
Ils venaient de passer un moment plus qu'agréable, il ferait tout pour le prolonger le plus possible.
- "Ce n'est rien, murmura doucement l'argenté, ses yeux fatigués restants posé sur l'album entre ses mains.
- Si, contra l'Uchiwa, c'est beaucoup au contraire. J'ai bien compris combien ça te coûtait toute cette histoire, souffla-t-il entre le désespoir et l'amusement nerveux. Je trouve ça très courageux de ta part de m'avoir montré toutes ces images et racontés toutes ces histoires.
- Tu penses ? murmura simplement Kakashi en venant regarder sans voir les livres rangés en face de lui. J'appellerais plutôt ça un manque d'honnêteté. soupira-t-il en partant ranger les albums. Dès le début je savais que je risquais d'y passer. Je t'ai utilisé sans vergogne pour te tester et savoir si je pouvais te laisser Sanaé si jamais j'y restais. Mais je n'arrivais pas, je n'arrivais pas à te confier tout ce qui pourrait pourtant vous aider avec Sanaé à vivre ensemble dans le futur, même en sachant bien que c'était pour son bien futur. Je suis resté égoïstement dans mes ressentiments vis-à-vis de toi à douter. Aucun intérêt pour Sanaé, je la plains de m'avoir avec mon manque d'honnêteté envers moi-même...
- Je ne suis pas d'accord, renchérit Obito en s'accoudant à une bibliothèque. Tu en fais déjà énormément pour Sanaé, tu as bien le droit de penser à toi aussi. Surtout que tu as plus que des raisons d'agir comme tu as agis, souffla-t-il douloureusement. Tu es bien trop gentil envers les autres mais trop peu envers toi-même.
- Tu confonds gentillesse et honnêteté. s'amusa Kakashi en lui faisant de nouveau face à plusieurs mètres de lui.
- Parce que ce n'est pas la même chose au fond ? C'est similaire en quelque sorte.
- La réponse est juste devant tes yeux... Je peut être honnête en te disant que je souhaiterais cruellement te voir souffrir mais ça n'a rien de gentil, sourit malicieusement l'argenté.
- Effectivement, vu comme ça, ça a le mérite d'être clair. rigola Obito, complétement surpris par la réponse de son vis-à-vis mais autant amusé par cette dernière. Mais je n'ai pas grande envie de souffrir actuellement, malheureusement.
- Je vois que finalement tu as encore en toi un minimum de sens de confrontation au lieu de rester au ras du sol a attendre qu'on te roule dessus.
- Comment ça ?
- Je commençais à avoir l'impression que tu prenais mes paroles pour vérités absolues et que jamais tu ne les remettait en cause. Je veux bien que tu es changé, mais comme il ne faut pas confondre l'honnêteté avec la gentillesse, il ne faut pas non plus mélanger naïveté et remise en question.
- Tu m'accuses de ne plus avoir de personnalité, réalisa Obito en souriant comme un écho à celui terriblement innocent de Kakashi."
Ce dernier hocha simplement les épaules avant de reprendre.
- "Je m'assures simplement que Sanaé à des bons parents, et pas deux idiots à la fois trop et trop peu honnête en plus d'être complétement naïf en se laissant marcher sur les pieds."
Obito s'amusa des paroles. Pourtant, un air rapidement plus sombre vint peindre ses traits. Kakashi avait été plus que clair sur le fait que sa survie semblait assez approximative. Et l'Uchiwa n'avait aucune idée du nombre de temps qu'il lui restait. Est-ce qu'il se comptait en jours, en semaines, en mois ? Rien n'était moins sûr et l'alpha soupçonnait Kakashi de ne pas forcément en avoir grande idée non plus.
L'Uchiwa se refusait de nouveaux regrets. Il se lança avant qu'il ne soit peut-être trop tard. L'heure des aveux semblait être enclenchée, il allait en profiter...
- "Entre nous, commença-t-il en cherchant comment emmener le sujet, je penses que celui qui est le moins honnête c'est moi."
Kakashi lui porta un regard curieux, lui intimant de développer. Obito pris une profonde inspiration, gonflant ses poumons de courage maintenant que l'attention de l'oméga était sur lui.
- "Même si je me doutes que c'est évident, murmura-t-il avant de prendre en volume orné d'un regard déterminé, je me dois d'être honnête puisque tu l'as été. Je t'aime."
La réponse qui devait alors se faire sûrement attendre, rien que par la surprise provoquée par le sujet fût pourtant directe. Et tellement que ce fut Obito qui manqua de temps pour enregistrer ce qu'il se passait.
- "Je ne sais pas. avait murmuré Kakashi, les yeux visés au sol maintenant. Et c'est pour ça que je m'en veux. Ne rends pas les choses plus compliqués s'il te plaît. et l'argenté était partis, laissant là un Obito en plan pour la énième fois."
De quoi ? Qu'est-ce qu'il venait de se passer ?
Et Obito n'eut même pas le temps mieux comprendre avant que le lendemain matin n'arrive. Avec lui, son quota de nouveaux problèmes. Le plus gros étant sans nulle doute celui pour lequel l'alpha tenait actuellement la pauvre Sanaé dans ses bras, discutant avec Tsunade tout en observant impuissant un certain corps pâle alité.
- "Son état continu de se dégrader, soupira la médecin appelée en urgence. J'ai bien peur qu'on doive l'hospitaliser de nouveau, les visites à domiciles ont leurs limites."
Obito encaissa la nouvelle comme une violente gifle au visage. Il serra d'avantage sa fille, réveillée en sursaut par une nouvelle crise de sa mère plus que violente pour le coup. Un réveil traumatisant pour la pauvre enfant qui pourtant, regardait encore sans s'effondrer malgré ses yeux humides le corps de sa mère endormi de force dans son lit.
- "Est-ce que c'est possible qu'une discussion plutôt... houleuse ? Ai pu provoquer cette dégradation de la situation ?"
Évidemment que l'Uchiwa était venu associer cette nouvelle crise violente dont les marques les plus voyantes étaient les traces de sang sur les draps et le corps de Kakashi, à leur discussion de la veille. Nul besoin de dire qu'Obito s'en minait le cerveau de remords à la possibilité que ce soit de sa faute. Mais Tsunade hocha négativement la tête malgré son regard suspicieux qui voyagea de son patient à l'Uchiwa. Elle avait visiblement sa petite idée sur ce que l'alpha face à elle parlait lorsqu'il disait "conversation houleuse".
- "Non, peut-être que ça a pu très légèrement accélérer les choses s'il était émotionnellement instable mais ça fait des mois qu'il l'est. Ce n'est donc pas toi qui l'a rendu dans cet état là si c'est ta crainte. Mais je t'assures que Kakashi n'a pas besoin de causes extérieurs pour que son état continu de se dégrader, plus maintenant en tout cas. J'ai bien peur qu'il n'ai atteint un nouveau pallier qui pourrait bien frôler celui de la phase terminale... soupira Tsunade, son regard professionnel ne cessant d'étudier tous signes de son patient dont elle avait réussi de justesse à stabiliser l'état en urgence."
Obito serra les dents. Peut importe combien il se retrouvait face à cette implacable vérité qui comportait la possible mort de Kakashi, ce même nœud dans sa gorge se formait toujours.
- "Je sais qu'il est protégé par la secret médicale, commença l'alpha en berçant Sanaé pour apaiser ses mœurs mais aussi les siens, mais est-ce que je pourrais savoir qu'est-ce qu'il a ?
- Je ne suis pas censé te le dire, souffla la médecine après plusieurs instants d'observation sur le demandeur. Mais je penses aussi que tu dois le savoir, surtout maintenant, se convaincu-t-elle en croisant ses bras sous son imposante poitrine. Kakashi à un cancer, comme son père. On l'a repéré tardivement, les cellules cancéreuses s'étaient agglutinées près de son cerveau. On a commencé les chimiothérapies directement, tous les examens complémentaires qu'on pouvait. Mais rien n'y faisait et son état empirait. Jusqu'à ce que tout disparaisse subitement du jour au lendemain. Une première en quarante ans de carrière, je t'assures, s'amusa tristement Tsunade en s'adossant à un mur. C'était un miracle, une de ses exceptions que même la médecine moderne ne peut pas expliquer. Mais c'était là et on a crié victoire. Peut-être trop vite cependant. son visage s'assombrit subitement. Il a eu une rechute juste quelques jours avant que vous ne vous revoyez. Des cellules cancéreuses sont réapparus maintenant dans ses poumons. Et depuis, elles n'arrête de grossir, de s'élargirent et de répandre des métastases partout. La médecine à ses limites, et je crois malheureusement que comme pour son père, Kakashi en frôle la limite."
Un silence dur pris la chambre de l'argenté d'assaut ensuite. Tsunade ferma les yeux, sachant avec toute son expérience qu'il fallait du temps à n'importe qui pour enregistrer de telles paroles. Alors elle attendit patiemment de voir cette lucidité réapparaître dans les yeux d'Obito pour le moment perdu dans le vide.
- "Il n'y a rien à faire ? murmura finalement l'alpha, ses yeux remplis de douleurs à cette réponse qu'il savait déjà.
- Rien, si ce n'est prié pour qu'un deuxième miracle ne se reproduise... confirma Tsunade.
- Vous allez le ramener à l'hôpital ?
- Oui, j'ai appelé une ambulance tout à l'heure, elle ne devrait plus tarder."
Obito se mu dans un nouveau silence plein de douleur, serrant Sanaé toujours plus fort contre son torse. Au moins elle, son cœur battait en résonance au sien, lui redonnant autant de force que de découragement. Il devait se battre pour sa fille qui était trop jeune pour le faire, mais à la fois à quoi bon ?
- "Obito, l'interpella de nouveau Tsunade. Tu dois aussi savoir que jusqu'ici si Kakashi était si bien suivi c'était parce que l'État lui-même surveillait son état de santé. Toujours pour son genre, tu comprends ? J'en ai évidemment profiter tu comprendras bien pour faire le maximum, pousser à bout toutes nos machines pour le sauver. On aura tous fais le maximum pour lui Obito, et si c'est vraiment fini un jour, on sera là pour l'accompagner, d'accord ?"
A ça, l'Uchiwa sentit une main puissante sur son épaule sur fond d'alarmes typiques des ambulanciers qui devaient être arrivés. Mais tout ce que son esprit pouvait assimiler maintenant était cette terrible révélation :
Jamais il n'avait pensé à ça lorsque Kakashi lui avait dit que l'État le surveillait "juste pour voir s'il n'était pas mort". Mais alors pourquoi n'avait-il pas été sauvé si sa survie était en jeu et l'État impliquée ?
Il se perdu dans ses songes alors qu'il observait en silence le corps de l'argenté glisser sur un brancard par des ambulanciers.
La silhouette de la seule personne qu'il n'aura jamais aimé autant.
Est-ce que Kakashi avait entendu ça par le fait qu'il avait dit vouloir le voir souffrir ? Avait-il toujours su que sa propre fin signerait celle du cœur d'Obito ?
Qu'il était devenu sa plus grande faiblesse, lui et sa fille.
L'Uchiwa ravala un sanglot pour calmer ceux de Sanaé.
Obito fut réveillé le lendemain par une petite voix qu'il avait pris l'habitude d'entendre régulièrement.
- "Papa, papa."
L'Uchiwa se retourna péniblement pour finir dos au matelas, une main frottant son visage encore endormi. Ses yeux fatigués s'ouvrirent facilement sur le petit visage de Sanaé, à juste quelques centimètres du sien. L'enfant n'y pouvait rien, être à quatre patte limitait grandement la hauteur qu'elle pouvait prendre.
Obito lui sourit finalement doucement, l'attrapant avant de se redresser avec Sanaé sur ses genoux. Maintenant assis, l'Uchiwa laissa échapper un énième bâillement. Mais une certaine senteur finis de l'arracher au monde du sommeil pour de bon aujourd'hui.
Un parfum délicat avec une pointe vanillée. L'odeur de Kakashi évidemment, quoi de plus normal lorsqu'Obito avait fini par s'endormir dans son lit en couchant Sanaé la veille. Il devait aussi avouer qu'il n'avait pu résister à la demande de sa fille de dormir avec elle maintenant que sa mère était à l'hôpital. L'Uchiwa n'avait pas eu le cœur à refuser, tout comme il ne l'avait pas pour reprendre la petite qui venait de l'appeler.
Sanaé avait rapidement pris l'habitude de l'appeler "papa" avec leur cohabitation. Et si Obito en avait été plus qu'ému intérieurement, il avait dû lui demander d'arrêter rapidement. Pour ne pas déranger Kakashi évidemment, mais maintenant que ce dernier n'était plus là avec eux mais à l'hôpital, l'Uchiwa pouvait bien laisser passer non ?
Il se sentait minable d'oser penser ça.
- "Papa..."
L'attention d'Obito revint sur sa fille et ses yeux s'écarquillèrent à la fois de surprise et d'horreur en voyant le regard noyé de larmes de Sanaé. Aussitôt, l'Uchiwa se reprit et serra fermement son bout de cœur contre lui. Il sentait les pleurs de sa fille couler contre son cou et la voix de bébés sortire en des bruits étouffés. En les décryptant, le cœur d'Obito se serra encore.
Les petites mains de Sanaé s'aggripèrent à son tee-shirt alors que tout le corps minime de l'enfant tremblait sous ses sanglots. Sa fille avait peur, l'Uchiwa l'avait bien compris. Elle venait de répéter en boucle ces maudits mots dans sa langue "maman va revenir, hein ?". Et Obito l'avait de suite compris, et ce, simplement parce qu'il se demandait exactement la même chose.
Il se sentait minable d'avoir craqué devant sa fille qui ne le faisait que maintenant. Kakashi lui avait pourtant déjà dis plusieurs fois que Sanaé était plus qu'intelligente et mature pour son âge. Depuis le début, la petite avait pris sur elle, n'avait pas pleuré même en voyant sa mère subir de nouvelles crises. Elle était restée forte et souriante, cette boule de lumière que décrivait sa mère pour parler d'elle. Mais maintenant que Kakashi n'était plus là, le petit corps frêle de Sanaé se relâchait enfin de tout ce qu'il avait accumulé. Son esprit en tant qu'allié, le petit corps était secoué de sanglots violents.
Obito y entendait de l'angoisse, de l'anxiété, de la peur, une terrible peur d'ailleurs. Celle de perdre sa mère. Et Kaguya seule sait combien Sanaé et Kakashi partageaient un lien fort. l'Uchiwa avait pu être témoin à multiples reprises et s'en émerveillait un peu plus à chaque fois. Alors se dire que ce même lien unique et tout simplement captivant pourrait de briser, ça lui sciait le cœur.
Il n'avait jamais pensé avoir d'enfants. Il n'avait jamais pensé tomber amoureux. Il ne s'était jamais imaginé vivre une vie de famille. Et pourtant, Kakashi lui avait tout donné, même sans le remarquer. Sanaé en était l'aboutissement, le cadenas qui avait scellé son lien avec l'agenté.
On lui avait tout donné même s'il ne méritait sûrement pas l'ombre de tout ça. C'était maintenant à lui de s'en montrer digne. Et Obito pris enfant le rôle de père qu'il n'avait jamais osé endosser par égard pour le travail de Kakashi.
Ses mains, si grandes par rapport à celle de sa fille vinrent lui caresser le dos en de doux mouvements circulaires. Sa bouche se mouva en un flot continue de paroles lentes et réconfortantes, assurant à Sanaé qu'elle rêverait sa mère. Et à cela, le corps d'Obito se balança légèrement pour bercer l'enfant.
Comme un vrai père...
La petite fille se calma rapidement et ses yeux pleins de larmes encore se posèrent sur le visage de son papa. Obito se perdis dans ce regard aussi profond que celui de Kakashi. Et il fut ému d'en découvrir toute l'inquiétude d'une fille pour sa mère. Il n'y avait pas à dire, il n'existait pas de lien plus fort entre une maman et son enfant. Et l'Uchiwa le réalisa sans aucune once de jalousie, simplement un émerveillement total.
Lui n'avait jamais connu ça il fallait dire...
Et peut-être bien que c'était en parti pour ça qu'il avait toujours refoulé le moment où il devrait véritablement prendre ses responsabilités de père. Parce qu'il ne connaissait pas ça, ce monde entier des parents. Il le découvrait, et c'était encore une fois Kakashi qui le lui faisait découvrir.
Sanaé repris la parole dans sa langue de bébé et Obito l'écouta attentivement en lui souriant. Sa fille lui disait qu'elle avait peur pour sa maman mais puisque son papa lui disait que ça allait, elle y croirait. Puis il secoua son père pour qu'ils aillent petit-déjeuner puisqu'après tout, c'était bien connu que de se libérer donnait souvent faim. L'Uchiwa préférait nettement voir son bout de cœur comme ça qu'en pleurs.
Et alors qu'il l'accompagnait manger, il remarqua que c'était finalement la première fois que Sanaé et lui n'étaient que tous les deux. Un moment privilégié entre sa fille et lui. Ils pouvaient enfin apprendre à se connaitre vraiment, et Obito se fit la promesse d'en profiter au maximum pour développer sa relation avec Sanaé. Il lui devait bien ça, à sa fille mais aussi à Kakashi.
L'Uchiwa trouva de la joie dans son malheur et elle s'appelait Sanaé. L'argenté avait eu raison de l'assimiler à un rayon de soleil chaleureux. Sa relation avec Kakashi qui faisaient des montagnes russes depuis leur rencontre et qui obsédait Obito depuis la veille passa en second plan alors que commençait une nouvelle journée qui s'annonçait bien remplie.
Obito toqua à la porte blanche de cet endroit tout aussi blanc. Il venait de déposer Sanaé à la crèche, sous le soleil chaud de ce début d'après-midi. L'alpha fort et viril n'avait rien pu faire contre leur envie partagé avec sa fille de partager une matinée ensemble dans le confort et le calme. L'Uchiwa avait en toute honnêteté passé sûrement l'un des meilleurs moments de sa vie là encore.
Pourtant, une pensée revenant en boucle l'avait tout de même gêné. Et c'était pourquoi il attendait maintenant devant la chambre où devait être hospitalisé Kakashi.
Une impression de déjà vu...
- "C'est Obito, je peux entrer ?
- Oui..."
~~~~~~~~~~~~~5300 mots~~~~~~~~~~~
Et voilà ! Nouveau chapitre rien que pour vous, pour fêter la fin de la semaine et le début du week-end ! J'espère qu'il vous aura fait passer un bon moment hé hé ;3
Les choses s'accélèrent mais il ne reste déjà plus que quelques chapitres avant la fin... 🤭
Allez, sur ces petites cachoteries je vous laisses ! Zoubiiii ❤
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