Chapitre 1 : Les lys blancs

Les roses sont trop communes aujourd'hui, trop simples. Le pire des idiots sauraient qu'il suffit d'en brandir pour un oui ou pour un non pour espérer se racheter. Elles sont belles, à la fois enivrantes de part leur jolie couleur rouge, et sauvage avec les épines qui composent sa tige. Mais elles manquent de goût, de puissance, de classe au depis d'être devenu classiques.

Les coquelicots pourraient s'y rapprocher le plus, tout en possédant cette authenticité qui fait défaut à sa cousine. Son rouge est éclatant, sa tige lisse et bien verte. Les petits bourgeons, appelle-t-on ça dès bourgeons ?, qui parsèment son centre d'un noir intense transparaît quelque chose de beau. Le beau de la vraie beauté. De la force. Une force qui vient de la plus puissante de toute ; la Nature.

Les lilas sont plus doux, plus enfantin. Ils charment par leur odeur, par leur tendre couleur mauve et par leur jolie forme. Ils sont sauvages à pousser le long de vieux murs de briques, la tête très souvent en bas. Ils maîtrisent l'indomptable. Ils sont doux mais forts.

Et puis il y a les lys blancs, la fleur des rois. Kakashi ne s'est jamais intéressé aux fleurs. Ce sujet ne l'a tout simplement attiré. Pourtant, l'Hatake s'est retrouvé projeté dans ce monde, et son cœur n'y est peut-être pas étranger.

XXX

- "Tu sais, j'aime bien les fleurs."

Son vis-à-vis se contenta d'hausser un sourcil.

- "Tu serais donc un de ces hommes amoureux de poésie et des heures de marche dans la nature, qui sont à la recherche du sens de la vie et des choses ?"

Obito ne put que froncer les sourcils sans vouloir montrer plus de sa contrariété. Kakashi était un as des piques, et il le savait. Aucun besoin de le lui confirmer par une quelconque réaction. De plus, l'Uchiwa avait remarqué une étincelle d'intérêt s'allumer dans le regard habituellement morne de son vis-à-vis. Même caché derrière son livre, feignant d'y être plongé, Obito savait que Kakashi l'écoutait attentivement.

Après tout ils étaient tout d'eux des acteurs, et personne n'était plus critique envers un métier que ceux qui l'exerçait.

- "Et alors, reprit distraitement Kakashi sans relever l'œil de son livre, es-tu ce genre d'homme à attribuer une fleur à chaque personne que tu vois ?"

Cette remarque décrocha un sourire à Obito. L'Hatake trahissait tout seul son intérêt, ça prouvait qu'il était vraiment attentif à l'autre. Ça changeait de d'habitude.

- "J'y viens, répondit-il sans que le sourire qui décorait ses lèvres ne le quitte. Veux-tu savoir quelle est ta fleur ?"

Pour toute réponse Kakashi lui décrocha un rapide coup d'œil avant de revenir à ses pages. C'était une réaction plutôt éclatante pour l'argenté, Obito savait le remarquer et son sourire grandit d'autant plus.

- "Tu es un lys, une fleur de lys. répondit-il sans hésiter, comme s'il avait déjà réfléchi à cette question plusieurs fois. Tu es immaculé, doux au toucher mais la forme de tes pétales traduit à elles seules le tranchant qu'est ta personnalité. Tu es aussi franc que cette fleur est blanche, et tu es aussi unique qu'un lys dans un champ de fleurs multicolores. Le symbole royal de cette fleur a aussi son importance. Tu es digne comme un roi, sûr de toi et de ton assurance. Tu es réfléchi car tes choix concernent souvent les autres aussi. Tu es droit et imposant. Tu es un lys, la fleur des rois."

Un silence doux mais franc flotta dans l'espace de la petite loge quelques instants. En se détournant du miroir dans lequel Obito finissait de se maquiller il observa Kakashi en direct. L'argenté observait le plafond de ses grands yeux sombres, comme si la moindre profondeur dans la peinture pâle contenait un milliers de secrets. Ses sourcils étaient légèrement froncés ; il réfléchissait.

Puis Kakashi glissa ses yeux du plafond a Obito, et brisa le silence.

- "Dans ces cas-là tu es une rose noire, avait-il dit. Tu n'es ni commun ni classique, mais tu es une rose. Du moins, tu en es une variété, comme un article rare dans une collection que tout le monde s'arrache. On te connais tous, mais tu te rends inatteignable. Et quand bien même on arriverait à t'atteindre, jamais on ne connaîtrait tout de toi. Tu possèdent des secrets bien enfouis, ça se voit au premier regard. Tu te cache en quelque sorte derrière le noir, mais tu es aussi éclatant que l'est cette couleur. Si moi je suis blanc, tu es undeniablement l'opposé.

- Et c'est moi qui serait impossible à déchiffrer ? s'amusa simplement Obito."

Mais derrière son apparence, le jeune homme ne faisait pas le fier. Il nz l'avouerait pas mais les paroles de Kakashi le faisait réfléchir sur bien trop de points.

- "Seulement pour les autres, assura du tact au tact l'argenté, parce que pour moi tu n'es qu'un livre ouvert, déclara-t-il d'un sourire en coin en agitant son propre livre."

Et Obito dû user de tout ses talents d'acteur pour ne rien laisser paraître. A la place il afficha un sourire franc de façade. Le calme repris ses droits dans la petite loge mais ce qui l'était moins, c'était le cœur de l'Uchiwa. Et il n'aimait pas ce que ça impliquait.

S'ils étaient opposés, la Vie aurait davantage tendance à les faire se compléter. Un peu comme deux faces d'une même pièce, ils étaient fait pour s'allier en tout et contre tout. Ils étaient fusionnels, mais cet état revêtait plusieurs noms.

Camaraderie. Collègue. Amie. Amour.

Le sourire d'Obito se ternis tandis qu'il passait le pas de la porte après Kakashi et leur directeur artistique. Non, décidément, il n'aimait pas ce que cela impliquait.

XXX

Kakashi entendait vaguement en fond le producteur beugler des directives à toute l'équipe sur le plateau de tournage. Il était absorber par son livre qu'il devait avoir déjà lu mille fois, mais qui le passionnait toujours autant. Cependant, s'il était un tout petit peu plus honnête qu'il ne l'était, Kakashi dirait que son livre présentait surtout une excuse pour ne pas être dérangé. Il n'était pas associable ni phobique des gens, simplement il aimait le confort de la solitude et haïssait qu'on vienne le déranger à tout bout de champ. C'était un vrai professionnel, il était déjà prêt depuis au moins dix bonnes minutes, maquillé, coiffé et habillé pour le tournage. Aucune raison pour que quiconque vienne le déranger. Aucune raison pour que quiconque ose le faire. Chacun avait appris à ses dépends que Kakashi, d'habitude si nonchalant pouvait devenir d'une méchanceté rare quand on le dérangeait.

Sauf que tout le monde ne le savait peut-être pas encore finalement.

- "Hey, l'albinos, hésites pas à te décaler il me faut du maquillage je suis en retard."

C'était comme ça qu'il avait rencontré Obito lors de leur premier tournage ensemble, il y avait déjà deux ans de ça. Les premiers mots de l'Uchiwa étaient impolis, que ce soit de la formulation de la phrase à ce qu'elle contenait. Ce n'était que plus tard que Kakashi appris qu'Obito le prenait pour un simple membre du taff en train de roupiller discrètement. Mais honnêtement peu importait vraiment l'argenté qui avait été dérangé dans sa lecture. Une seule chose pouvait bien l'énerver autant que d'être coupé pour rien dans son activité, c'était qu'on lui manque de respect.

Pour rester polis, la rencontre entre Kakashi et Obito avait été sensationnelle, autant pour eux que pour le staff. Le tournage s'est soldé avec une superbe prise qui fit immédiatement sauter tous les records de l'industrie pornographique gay, mais surtout par une grosse gueulante bien dure de la part de l'Hatake, et par un suçon terriblement rouge qu'avait donné l'Uchiwa à Kakashi en vengeance pendant le tournage, pendant que l'argenté ne pouvait rien faire pour se dégager et qu'il était obligé de jouer son rôle devant la caméra.

S'ils étaient partis d'un mauvais pied, ils avaient été forcé de constater l'alchimie qu'ils avaient réussis à dégager lorsqu'ils avaient joués sur le tournage. Ils avaient performés xactement comme ce qu'attendait leur audience et leur succès fut cuisant. Forcés d'admettre que rejouer ensemble serait la meilleur opportunité pour leur carrière, Kakashi et Obito s'étaient revus plusieurs fois pour tourner. Ils avaient appris à se connaître et finalement ils s'entendaient même bien. Le mauvais souvenir de leur rencontre devient un sujet de taquinerie courant de leur amitié et l'alchimie qu'ils dégageait ensemble grandit avec leur relation.

Obito et Kakashi continuait leur carrière solo, mais leurs plus grands succès survenaient toujours après un tournage ensemble. Ils étaient les acteurs les plus prisés de leur domaine. Ils étaient aussi de très bons amis, d'agréables collègues de travail et de merveilleux partenaires de lit.

C'était ce qu'ils étaient.

XXX

- "Je t'aime, avait dit Obito en se retirant finalement d'entre les jambes de Kakashi. Je t'aime putain, avait-il répété en se passant une main sur le visage tandis que son vis-à-vis s'asseyait à son tour sur le lit. Je ne peux, je suis désolé."

Et à ces mots Obito avait rattrapé ses affaires éparpillés dans la chambre avant de partir en faisant claquer la porte. Et Kakashi l'avait observé faire, sans un mot, sans une action. Il n'avait rien compris, lui qui comprenait si vite d'habitude. Il n'avait rien vu venir. A la place, l'Hatake s'était laissé retomber sur le lit de cet hôtel, les yeux fixés au plafond dans la semi pénombre induite par la petite lampe qui brillait sur la table de nuit.

Il ne comprenait pas.

Ça ne devait être qu'une de ces énième soirées qu'ils passaient ensemble pour fêter la fin d'une semaine de tournage. Une de ces soirées où ils quittaient l'équipe sur des sourires rapides, pressés de rejoindre le petit bar dans lequel ils étaient sûr de n'être jamais reconnus. Ils s'amusaient toujours de voir le patron du bar nettoyer ses verres tout en prônant à qui veut l'entendre que tant qu'il sera en vie, aucun gay ne pénétra dans son établissement.

Si ça pouvait paraître tout simplement terrible et insupportable pour certain, cela faisait rire Kakashi et Obito. Évidemment c'était inadmissible un tel comportement mais ils n'en gardaient qu'un sentiment d'amusement pour le vieil homme dépassé par son temps. Eux s'assumaient assez pour ne plus faire attention à cela et ils trouvaient ça fort agréable de défier par leur seule présence le petit vieux. Ça les faisait bien rire.

Ce soir là, ils avaient commandés une bouteille de cidre et avaient bus tranquillement jusqu'à ce qu'ils n'aient plus rien à se mettre dans le gosier. Alors Kakashi avait proposé de remplir le sien du plat principal, sans même adresser un regard à Obito qui avait sentit l'alcool monter à sa tête. Mais surtout, il avait sentit son sang descendre dans des parties plus intimes.

Kakashi avait fini par détourner son regard de l'étiquette de la bouteille qu'il avait enfin réussi à retirer, comme il adorait le faire, pour planter ses yeux dans ceux d'Obito. En un regard, la tension avait explosé. D'un geste commun, ils s'étaient levés et étaient partis prendre un taxi pour les mener à l'hôtel le plus proche. Une soirée normale en somme.

Ils étaient arrivés dans la chambre assez tranquillement, sans être déjà en train de s'embrasser farouchement à pleine bouche comme dans de nombreux pornos. Ce n'était plus un film qu'ils tournaient, simplement la réalité. Et la réalité ce n'était pas ça. Ils avaient discuté un peu, le temps de retirer leurs manteaux épais et leurs chaussures mouillés par la neige qui s'était mise à tomber entre le taxi et l'hôtel. Kakashi avait demandé à aller prendre une douche comme à chaque fois parce qu'il détestait le faire en se sentant sale. Sur ce point ils étaient bien d'accord.

Une peau ça se goûte, ça se touche, ça se sent, alors forcément c'est bien plus agréable si elle est propre.

Obito insistait cependant souvent pour venir avec lui sous l'eau, alors que ce soir là il n'en fit rien. Il avait dit qu'il y irait après Kakashi et si ça avait fait se levzr un sourcil interrogateur à l'argenté, celui-ci ne l'avait pas questionner.

Fidèle à lui-même, l'Hatake avait pris sa douche rapidement pour pouvoir retrouver son livre pendant qu'Obito se lavait. Ainsi, quand l'Uchiwa sortit de la salle de bain il ne fut pas surpris de voir Kakashi allongé sur le lit, le nez plongé dans son bouquin. Il eu tout de même le droit à un regard par dessus la couverture du livre, intense et profond.

Un vrai regard de Kakashi en somme, et non un simple coup d'œil. Il le regardait, lui. Obito avait toute son attention. Si Kakashi avait enfilé un peignoir crème fourni par l'hôtel, l'Uchiwa avait simplement reveti sa serviette de la même teinte. Enroulée à la va vite autour de ses hanches, l'argenté avait une vue largement prononcé de son ami.

Pourtant Kakashi ne fixait pas son corps. Ses yeux sombres étaient plantés dans ceux obscures d'Obito. Ils s'observaient.

Il existait mille manières de faire l'amour, et même plus. Chaque personne avait ses préférences, et celles-ci pouvaient varier en fonction du partenaire. Kakashi et Obito avaient trouvés leur manière de le faire, une manière qui n'avait rien à voir évidemment avec ce qu'ils montraient devant les caméras.

Ils commençaient toujours par s'observer.

Peut-être était-ce leur métier qui les avait rendus ainsi mais le toucher n'était plus le sens qui prédominait chez eux. Ça l'avait été, mais les choses changent. La vue était tout aussi précieuse, peut-être même plus riche. Elle préparait le terrain pour les autres sens. Elle remarquait les plus infimes détails, faisait travailler par la même occasion l'imagination et faisait monter le désir.

Alors ils s'observaient.

Jusqu'à ce que Kakashi ne rabaisse son regard à son livre. Obito sourit et contourna le lit pour s'assoir juste à côté de lui. Le nouvel angle lui permettait d'observer autrement son partenaire.

Le peignoir était court, s'arrêtant juste au dessus des genoux. Peut-être était-ce à cause de son étroitesse qu'il moulait ainsi le buste de Kakashi et qu'il ne couvrait pas entièrement ses cuisses pâles, ou alors était-ce à cause de l'argenté lui-même. Obito pencherait plutôt par la seconde option, son ami savait l'effet qu'il produisait, tout comme il savait s'en servir.

Et ça marchait fort bien.

Obito plongea l'une de ses mains sous le pan du peignoir qui cachait tant bien que mal l'une des cuisses clairs. La pulpe de ses doigts sembla éclater en sentant la peau tiède et lisse de son ami. Contrairement à lui, et à la grande majorité des hommes d'ailleurs, Kakashi avait très peu de poils, et le peu qu'il lui restait était fin et blanc. Autant dire que les caméras ne les detectaient même pas et même les yeux d'Obito peinait à les trouver. Par contre, il les sentait, et il trouvait ça agréable.

Ça créait un contraste entre la peau douce et les poils plus rugueux.

L'Uchiwa se redressa et appuya plus fermement sur la cuisse pâle, puis encore plus fort. Il savait qu'en retirant sa main la peau serait devenue légèrement rose, et ça aussi ça lui plaisait. Son autre main trouva sa place de l'autre côté des hanches de Kakashi et très rapidement, il se retrouva au-dessus de ce dernier. Ses yeux fixaient maintenant le visage argenté qui ne pouvait plus se cacher derrière son livre.

Livre qu'Obito savait indécent par-dessus le marché.

Seulement à ce moment là, Kakashi daigna étendre son bras vers l'arrière pour poser, sans trop faire attention à où, son livre. Obito en profita pour s'abaisser assez pour embrasser directement l'homme sous lui qui se laissa faire. Leurs lèvres se touchèrent doucement, pas timidement mais avec respect, puis elles s'écrasèrent l'une contre l'autre durement.

C'était un baiser normal.

C'était une soirée normal.

Rien n'avait chamboulé particulièrement cette soirée pour qu'elle soit différente des autres.

Alors quand Obito se redressa brusquement de ses lèvres pour l'observer avec une mine tiraillée, Kakashi ne comprit pas.

- "Je t'aime."

Ses oreilles bourdonnaient et ses yeux s'écarquillèrent. Il ne comprenait pas. Et il ne comprit toujours rien quand Obito partis sans attendre quoi que ce soit, murmurant un simple "désolé" en refermant la porte derrière lui.

Kakashi était retombé lourdement sur le lit, un bras se posant sur ses yeux pour les cacher du reste du monde. Son cerveau fonctionnait vite et bien d'habitude, alors pourquoi refusait-il de marcher ?

Non il ne comprenait pas.

Mais il avait saisit une chose au moins ; les sentiments n'apparaissaient pas si vites, ils se développaient. Soit Obito l'aimait depuis le début, soit c'était relativement récent.

Dans les deux cas, Obito avait dû souffrir. Kakashi le sait ; on ne peut ignorer des sentiments, et à les écarter ils ne deviennent que plus violents.

Et lui n'avait rien vu venir.

- "Eh merde."

XXX

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Et hop, premier chapitre de sortis hé hé ! Il est plus court que prévu car j'ai coupé la fin initiale histoire vous laisser davantage en haleine. Moi, sadique ? Non... :)

Alors alors ? Comment vous trouvez ce début de fanfiction ? Je pense qu'elle ne sera pas trop longue, peut-être 3 ou 4 chapitres, mais ça nous fais un petit bout d'aventures ensemble ! Il y a également mon autre fanfic, plus longue, Obikaka : my muild drug, qui va nous occuper un moment :)

Please enjoy !

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