- OARISTYS.
Depuis quelques temps, j'observe un gars de mon club de basket. Depuis mon arrivée dans le lycée et le club où je l'ai rencontré, je l'aime bien. Oui, il est beau. Ses cheveux blonds se mélangent parfaitement avec ses yeux dorés, le tout bien agencé avec son teint. De personnalité aussi, il est beau. Son esprit de compétiteur rend les affrontements de basket à ses côtés enrichissants.
J'aime sa détermination quand il joue au basket, son attitude — même s'il est parfois arrogant, admettons-le — et son insouciance. L'insouciance qu'il me manque, au final.
Aujourd'hui, après les cours, on a un entraînement de basket dans le gymnase derrière le lycée. Le coach vient de nous demander de perfectionner nos tirs. Le garçon pour qui j'ai un faible, Ryota Kise, de son nom, semble s'approcher de moi.
« — Tu veux qu'on s'entraîne tous les deux ? »
Sa question flotte dans l'air quelques instants avant que je hoche de la tête vivement, un sourire plaqué sur le visage. On s'aide alors mutuellement pour tirer dans le panier de basket. Les autres joueurs s'entraînent de leur côté, par duos ou trios.
Cela fait déjà six mois que je suis arrivé ici, dans le lycée Kaijō, mais pourtant l'équipe n'est pas très soudée. Malgré le type de jeu qui est utilisé dans ce sport, à savoir le jeu en équipe, les membres du club semblent préférer rester en petit comité, ce qui rend l'équipe très individuelle.
Kise est sans aucun doute le plus talentueux de nous tous. À mes yeux il est aussi celui qui prend le plus de plaisir à jouer. Peut-être que Yahagi s'amuse beaucoup aussi, mais il est tellement timide que cela rend son jeu presque inutilisable. Il est trop solitaire, et est en ce moment en train de s'entraîner seul.
Les autres joueurs de l'équipe ne sont pas mauvais mais trop individualistes. Kise était comme ça aussi, quand je suis arrivé.
Puis nous nous sommes rapprochés, nous sommes — sans prétention — le duo le plus fort de l'équipe. C'est grâce à nous que nous avons gagné le match amical contre le lycée Ginbō.
C'est toujours un plaisir de jouer avec quelqu'un d'autant voir plus fort que soi. Ça permet d'être en constante amélioration.
C'est à mon tour de marquer, Kise me lance le ballon que je rattrape et je commence à courir mes trois pas autorisés avant de sauter et de marquer. Au moment de retomber, après avoir passé une longue seconde dans les airs, je repose mal ma cheville sur le sol et m'écroule.
Comme une merde.
Par dessus cette honte passagère de tomber devant les autres, je ressent une légère douleur dans ma cheville droite.
Ayant dû voir la grimace sur mon visage, Kise accourt tandis que je sens le regard du coach sur moi. Je lève le pouce en l'air à son intention pour le rassurer.
« — Ça va ? S'exclame-t-il avec une pointe de panique dans la voix. Tu es sacrément mal retombé.
— Honnêtement, ça me lance dans la cheville là. »
Je pointe le côté extérieur de ma cheville droite pour illustrer mes propos, les sourcils froncés.
Sans réfléchir plus longtemps, il se baisse à côté de moi et me saisi sous l'aisselle pour m'aider à me mettre debout.
Le coach arrive en trottinant et me prend de l'autre côté.
« — Ça sert à rien de mentir si tu t'es fait mal, (T/p).
— Je croyais que ça allait coach.
— Tu peux poser le pied ou ça te fait mal ? »
Je suis tellement gêné que j'ai l'impression d'avoir une goute sur le côté de la tête, comme dans les cartoons. Je m'appuie sur mon pied droit, et ça me picote un peu.
« — Ça ira pour rentrer chez moi, mais l'entraînement est fini je crois bien.
— Fais-moi voir ça. »
Ils m'aident à m'asseoir sur le banc et j'enlève ma chaussure pour observer l'étendue des dégâts. Je lance d'abord un regard à Kise pour m'excuser de l'abandonner dans l'entraînement.
Ma cheville est très légèrement gonflée et Yahagi, le joueur talentueux mais trop timide m'apporte une poche de glace, ayant dû voir ma chute de loin, en silence.
Le coach le remercie et je fais de même en posant la glace sur ma cheville.
« — Laisse-là au moins jusqu'à la fin de l'entraînement, après je jugerais si tu peux rentrer chez toi seul ou s'il faut que tu ailles aux urgences. Il se relève. Enfin, si tu marches c'est que ça devrait aller. On va attendre. »
Kise, accroupi devant moi pose sa main sur mon genou gauche.
« — Tu voudras que je t'accompagne chez toi ? »
Comment dire que mon cœur fond actuellement ? Maintenant, pas le choix, si je veux passer du temps avec lui, je dois rentrer chez moi après les cours. Je prie alors intérieurement pour ne pas avoir besoin d'aller aux urgences. Sinon, ma chance tombe à l'eau.
Forcément, je suis obligé de répondre sur un registre humoristique.
« — J'suis un bonhomme, moi, j'ai pas mal. »
Ma phrase contraste bien avec le sourire innocent sur mes lèvres. Et évidemment, j'ai un peu mal, ce qu'il sait forcément.
Il se relève en silence, si ce n'est le crissement de ses chaussures sur le sol et retourne s'entraîner. Durant la suite de l'entraînement, je le vois qui me guette du regard.
Il me lance des petits coups d'œil rapidement, et me demande d'un signe de la main et d'une expression du visage si je vais bien à plusieurs reprises.
Ce à quoi je lui répond que ça va. Ce qui est vrai, la glace soulage ma cheville endolorie, et j'ose espérer qu'à la fin de l'entraînement le coach décidera de mon sort, en ma faveur.
« — Allez vous changer les jeunes, et revenez en forme demain. »
Ils vont tous ranger leur ballon et se dirigent vers le vestiaire, même Kise y va. Le coach se dirige vers moi.
« — Alors, ta cheville ça va mieux ?
— Je crois bien oui, là j'ai plus mal mais je suis assis. »
J'enlève la poche de glace pour lui montrer l'état de mon pied.
« — Ça a déjà bien dégonflé, c'est bon signe. Mets-toi debout et essaye de marcher pour voir. »
Et j'obéis. J'ai presque plus mal. Je parcours le terrain de basket délimité au sol sans grande difficulté. Il hoche la tête.
« — Vas te changer dans ce cas-là. »
Il sourit, les mains sur les hanches et saisit la poche de glace posée sur le sol pour aller la remettre au frais pendant que je me dirige vers le vestiaire à mon tour.
„„„
« — Quelqu'un t'accompagne pour rentrer chez toi, (T/p) ? »
Kise s'empresse de répondre, presqu'en me sautant dessus. Sa main s'appuie son mon épaule, comme s'il se servait de moi pour se projeter en l'air.
« — Oui, coach, je suis l'élu ! »
Et nous quittons le gymnase, côte à côte, sacs à la main. Nous passons le portail du lycée et nous nous retrouvons dans la rue, sur le trottoir.
« — Tu veux que je prenne un de tes sacs ? Il verrouille son téléphone et le met dans sa poche. Déjà que sans rien tu galérais, faudrait pas que tu forces trop.
— Mes sacs sont pas lourds, j'ai posé presque tout mes cahiers au casier avant l'entraînement. Mais merci de demander. »
Un sourire un peu niais vient se coller sur mon visage. J'apprécie qu'il pose la question, même si je ne veux pas l'embêter avec mes affaires sachant qu'il porte déjà les siennes.
Avec Kise on n'est pas dans la même classe, à mon grand dam. Mais heureusement que les entraînements et les repas que nous passons ensemble nous rapprochent.
« — C'est quoi ta matière préférée ? »
Notre conversation défile, passe du basket aux cours, et continue sur cette question que je viens de poser. Pas la meilleure pour être honnête. On remarque un manque d'originalité de mon côté.
« — Moi ? L'anglais évidemment ! J'aime trop cette langue. Et l'apprendre, tout bonnement. »
Je hoche la tête. C'est vrai, l'anglais est une belle langue.
« — La grammaire qu'ils nous apprennent depuis la sixième m'exaspère un peu, mais je suis d'accord, j'aime bien l'anglais aussi. »
Il hoche la tête énergiquement. Je relève la tête après lui avoir souri et remarque être déjà arrivé chez moi.
J'emprunte la petite allée pour me diriger vers ma porte d'entrée et Kise me suit en silence. Arrivés devant la porte, je me tourne vers lui.
« — Tu veux entrer ? »
Je pose mes sacs au sol pour sortir la clé de ma poche et la mettre dans la serrure.
« — Si ça ne dérange pas tes parents, avec plaisir ! »
Nous rentrons dans la maison et retirons nos chaussures dans le genkan. Dans le salon, ma mère est occupée sur son ordinateur. Deux fois par semaine, elle travaille depuis la maison, ce qui est, avouons-le, bien avantageux.
« — Salut (T/p) ! »
De son bureau elle nous tourne le dos et, de ce fait, elle ne remarque pas Kise. Mais elle se lève dans l'idée de profiter de mon - notre - arrivée pour prendre une petite pause.
« — Coucou maman. Je te présente Kise, un ami. »
Je souris légèrement et le sourire de Kise est plus grand encore. Ses mains sont bêtement le long de son corps.
« — Le garçon très fort au basket ! Ravie de te rencontrer Kise ! »
Elle s'approche, elle aussi toute souriante et Kise se courbe en signe de politesse.
« — Ravi de faire votre connaissance madame. »
Sur ce, je me penche et récupère mes sacs sur le sol, montrant à ma mère que nous allons aller à l'étage.
« — Si tu as besoin de quelque chose Kise, n'hésite pas à demander, d'accord ?
— Très bien madame. »
Les deux sourient, par politesse mais aussi par petite joie. Ma mère est contente de rencontrer un de mes amis, et Kise doit être content de rencontrer ma mère. Je suppose.
Nous montons à l'étage, dans ma chambre. Nos quatre sacs sont vites abandonnés sur le parquet dans le passage pour aller dans ma pièce.
Kise observe ma chambre en silence, il regarde les murs et la déco. Ses yeux se posent sur mes posters, d'abord sur celui des planètes du système solaire puis sur les deux dont les poissons sont à l'honneur. Enfin, un quatrième montre l'équipe nationale de basket.
Il regarde attentivement ma bibliothèque, où nombre de livres s'entassent.
« — Mets-toi à l'aise, assis-toi sur mon lit si tu veux. »
C'est vrai qu'à part mon lit et ma chaise de bureau, ma chambre n'est pas très bien équipée pour se poser. C'est pas pour le monde que je reçois ici...
Il s'assoie sur mon lit.
« — Ta mère a l'air très gentille. Il marque une pause. Je savais pas que tu lisais.
— Pour être honnête, avant le basket j'ai eu du mal à trouver "mon truc". Je me suis un peu éparpillé dans les passions et maintenant, j'aime aussi bien l'océan que l'univers. Et la lecture. »
Assez rare pour moi de parler à cœur ouvert mais avec Kise, ça sort tout seul. Je n'ai presque pas le besoin de réfléchir avant de parler.
« — C'est fascinant. »
Je jurerais presque avoir vu des étoiles dans ses yeux, comme une sorte d'émerveillement.
« — Ça fait longtemps que tu fais du basket ?
— J'en ai toujours fait un peu. Mais j'ai jamais eu d'adversaire digne de ce nom. En cinquième, quand je me suis pris un ballon de basket dans la tronche, j'ai suivi et observé le gars qui m'avait causé du tord. Ce gars, c'était Aomine. Et en voyant son niveau de jeu, je suis directement entré dans le club. »
Kise lève les yeux aux ciel, paraissant réfléchir.
« — Ça fait six ans du coup. Et toi, (T/p) ?
— Depuis la seconde. Je n'ai pas eu la chance de tomber sur Aomine, malheureusement. Et en arrivant ici, j'ai eu un peu peur, de l'ambiance, tout ça. Dans mon ancien lycée, tous les joueurs nous nous connaissions bien, ça m'a fait bizarre d'arriver dans un nouveau club et de changer de coéquipiers. »
Je me livre sans me retenir, je raconte ma vie et les appréhensions que j'ai eu en arrivant en un claquement de doigts.
« — Je te comprends, quand les quatre autres de la Génération des Miracles et moi nous sommes séparés et que j'ai atterri ici, je ne pouvais pas imaginer pire ambiance. Pas qu'ils soient méchant, mais leur niveau est pas égal avec le mien, et le tien aujourd'hui. La seconde et la première ont été très longue dans ce club médiocre. »
Je bois ses mots et le laisse se confier à moi. Au lycée, je n'ai pas beaucoup d'amis, alors je savoure ce moment.
« — Je t'avoue que depuis que tu es là, je m'amuse vraiment plus au basket. Je la joue moins solo et ça, le coach n'a pas manqué de le faire remarquer. J'aime bien te passer le ballon. »
Est-ce une sorte de déclaration ? On dirais bien. Wow, ses mots me touchent. Pour un joueur très individuel comme lui, surtout s'il s'est refermé sur son jeu ces deux dernières années, je prendrais presque ses aveux pour une déclaration d'amour. Je suis un peu pétrifié, assis droit comme un piquet sur mon lit.
On dirait une adolescente dans les films d'amours.
Il claque énergiquement ses mains sur ses cuisses et se relève. Debout, il se racle la gorge. C'est rare de le voir gêné, quoique, je dois être dans un état pire que le sien.
« — Bon, je vais pas t'embêter plus longtemps. Merci de m'avoir fait monter, à demain. »
Il sourit et quitte la pièce en ramassant ses sacs dans l'entrée.
Je reste figé et n'arrive qu'à articuler un « à demain » à peine audible qu'il perçoit. Il dévale l'escalier rapidement et je l'entends saluer et remercier ma mère.
La porte claque derrière son passage.
Que dois-je faire maintenant ? Lui envoyer un message ? Peut-être même qu'il a dit tout cela sans arrière pensée. Dois-je donc y accorder de l'intérêt ?
J'entends ma mère qui monte les escaliers et qui toque à la porte de ma chambre. Je l'invite à entrer avec un « oui » un poil trop aigu.
« — C'est bien que tu aies ramené un ami à la maison. Tu lui as dit qu'il pouvait revenir sans problème ?
— Merci maman. »
Elle fronce les sourcils et s'assoie à côté de moi, à l'endroit où était Kise tout à l'heure.
« — Tout va bien ?
— Ça fait du bien d'avoir des amis. Kise m'a présenté des joueurs de baskets avec qui il jouait quand il était au collège. J'aimerais bien pouvoir les inviter ici. »
Un sourire passe la barrière de ses lèvres.
« — Et bien notre porte leur sera toujours ouverte. »
Elle me tapote la cuisse rapidement et sors à son tour de ma chambre. Elle et mon père étaient plutôt inquiets vis à vis de mon intégration au lycée, mais je pense qu'avoir ramené Kise aujourd'hui a dû la rassurer.
Je sors de ma chambre et, du haut des escaliers je crie à son intention :
« — D'ailleurs je me suis fait mal à la cheville pendant l'entraînement. »
Ma phrase reste en suspens.
Au sujet de Kise, je pense que je devrais rester sur ma première impression. Quand il a parlé, j'ai vraiment reçu ses mots comme une déclaration. Ça ne sert à rien de penser au sens de la phrase quand le moment est passé.
J'ai bien vu qu'il était gêné.
Après le repas, je suis allongé sur mon lit et prend mon téléphone. Je clique sur la discussion avec Kise et je commence à rédiger un message.
« Ça m'a touché ce que tu m'as dit tout à l'heure, par rapport à mon arrivée dans le club de basket. J'ai un peu de mal à savoir si c'était une déclaration, mais j'en profite pour t'avouer que je t'aime vraiment bien. »
Quelques minutes après avoir envoyé mon aveu, mon téléphone se met à vibrer.
« Je peux passer te chercher demain matin pour aller en cours ? On pourra en parler :) »
Je lui répond par l'affirmative et, après toutes ces émotions j'ai du mal à trouver le sommeil. Je suis un peu stressé pour demain. Je n'ai pas trop à m'en faire, il ne m'a pas remballé c'est déjà ça. Et c'est lui qui a amorcé le sujet.
„„„
Ce matin, je cours partout dans la maison. J'ai raté mon réveil et mon père m'a réveillé il y a une dizaine de minutes. À la va-vite, je rassemble mes affaires pour me préparer à sortir.
Mon téléphone vibre dans ma main. C'est un message de Kise me prévenant qu'il est devant chez moi. Je cours jusqu'au genkan pour aller mettre mes chaussures. Je passe la porte et la ferme à clé. Quand je relève le nez, il n'y a personne. Kise n'est pas là.
Je regarde aux alentours, peut-être est il en retrait ? Je l'aperçoit devant la porte d'entrée de mes voisins.
Je lui fais un grand mouvement de bras pour qu'il me remarque, crier aurait été plus efficace mais aurait réveillé tout le quartier. Quand il me voit, honteux, il rebrousse chemin à la hâte. On se retrouve sur le trottoir, au bout de mon allée.
« — J'ai bien fait de ne pas sonner, ils m'auraient tiré les oreilles. Il pointe la maison des voisins du pouce. En même temps, toutes les maisons se ressemblent ici. »
J'habite dans un quartier pavillonnaire où en effet, les maisons sont toutes les mêmes. Il porte une main à sa nuque, gêné.
« — Quand tu viendras la prochaine fois, souviens-toi que chez moi il y a des fleurs sous les fenêtres ! »
Je vais sur l'herbe et cueille une hortensia bleue. Je reviens vers Kise et là lui offre.
« — Tiens, pour t'en souvenir.
— Merci beaucoup (T/p). »
Il la prend dans ses mains et la fait tournoyer en la tenant par la tige.
« — C'était un peu la honte. »
Il baisse sa tête en avant et pose avec lassitude sa main dessus. Il est dépité. Nous commençons à marcher, avant d'accumuler trop de retard pour le lycée.
« — Moi aussi je t'aime bien (T/p). Tu penses qu'on pourrait essayer quelque chose ?
— Entre nous deux ? Ce serait avec plaisir. Enfin, déjà qu'en amitié j'y connais pas des rayons.. Là, je sais pas trop comment m'y prendre. »
Il hausse les épaules, indifférent.
« — Ce qui marche pour une relation entre deux individus ne marchera pas forcément de la même façon entre deux autres individus. Toutes les relations sont différentes, on va avancer à notre rythme. La seule chose, c'est qu'on doit être à l'aise. Assez pour communiquer nos peurs et nos envies. »
J'ai l'impression qu'un pansement vient se coller sur une blessure dont je ne connaissais pas l'existence. C'est apaisant. J'aime écouter Kise parler. Malgré qu'il soit plutôt populaire, il se laisse aller comme il l'entend, sans se poser trop de questions.
Il ne se soucie pas le moins du monde des autres. Il est fidèle à lui même. On est plutôt différents sur ce point-là. Mais c'est une qualité que j'admire chez lui. C'est dur de rester soit même quand tout le monde nous pousse à changer.
Prenant sa dernière phrase aux mots, je lui demande :
« — Je peux te tenir la main ? »
Et, changeant l'hortensia de main, il glisse la sienne dans la mienne.
„„„
Je n'ai aucune idée quant à l'issue de cette idylle. Peut être s'arrêtera-t-elle, peut-être nous décevra-t-elle. Mais en attendant, nous y allons à notre propre rythme, profitant de ce que nous avons acquis. Profitant de ce que nous avons déjà.
J'aimerais aller le plus loin possible avec Kise, mais seul le temps et nos ressentis nous dirons où jusque cela ira.
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