🏒 Épilogue ⛸️

King

Finale du Frozen Four

« — Bonsoir l'Amérique ! Après une longue saison de matchs et d'éliminatoires acharnées, nous voilà enfin à la finale tant attendue du Frozen Four ! Et ce soir, les paris sont lancés ! Qui remportera ce championnat et ramènera la coupe et le prestige à son université ? Les Michigan Wolverines, de l'université du Michigan, vainqueurs de plus de neufs titres nationaux, ou les Black Hawkes, de l'université d'Oak Ridge, dont leur dernière victoire remonte à il y a plus de vingt-cinq ans ? Qu'en penses-tu, Larry ?

— Eh bien, en toute honnêteté, Jerry, mon cœur balance pour ces deux équipes. Elles ont toutes les deux une technique qui frôle la perfection. On constate qu'elles se sont données les moyens pour se trouver ici, ce soir ! Néanmoins, et je ne te le cacherai pas, je suis un grand sentimental, alors pour cette fois, je vais soutenir les Black Hawkes. Ils ont fait une saison presque parfaite, ils ont eu des résultats constants. On voit que ces petits ont la rage au ventre. Leur devise, « Féroces sur la glace, fiers dans la victoire », dépeint totalement leur état d'esprit. Ils ont très faim ! Et j'aime voir des gamins avec cette rage au ventre ! L'échec n'est pas une option pour eux. Et je suis certain qu'ils donneront tout ce qu'ils ont sur le terrain... »

Le cœur au bord des lèvres, j'éteins le live sur mon portable. Les membres tremblants, je tente de me calmer. Bordel, je ne sais pas ce qu'il m'arrive depuis cinq minutes. Je panique.

Pourtant, lors des demi-finales, je pétais le feu. En ce moment, j'ai juste l'envie de me coucher en position fœtale par terre et de me balancer d'avant en arrière.

Accroché à la porte de mon casier, j'essaye de respirer, de garder à l'esprit que tout va bien se passer. Pourtant, je ressens la pression de l'instant. J'ai mené mon équipe à la finale, je ne peux pas me dégonfler maintenant. Toute une université compte sur nous. Sur moi.

Les gars passent près de moi, déjà habillés de leurs équipements sportifs. Ils quittent les vestiaires peu à peu, pendant ce temps, je m'évertue à respirer. À garder mon calme, parce que je pourrais bien péter un câble tant je suis tendu.

Ian et Cass sont déjà installés sur les gradins, ils m'ont envoyé un message pour m'avertir il y a tout juste quinze minutes. Ils ont fait le déplacement jusqu'à Chicago pour soutenir l'équipe. Moi. Alors que tous deux ont déjà débuté les saisons de leurs sports respectifs, ils sont là. James et ma mère aussi, ils ne rateraient ça pour rien au monde. Les savoir présents me réjouit et m'angoisse à la fois. Si on se ramasse, ça craindra à mort.

— King ! On n'attend plus que toi ! m'interpelle Phillips.

Bordel, ils sont déjà tous là-bas ?

— Cinq minutes, coach !

J'espère que ce sera suffisant pour m'en remettre. Je ne peux pas aller sur l'arène dans cet état. Les adversaires me boufferont tout cru. Mes protections en place, tout comme mes patins, il ne me manque plus que mon maillot et mon casque. Toutefois, je m'assois sur le banc et prends ma tête entre mes mains, toujours aussi haletant.

Et si on se prend une taule ?

Bordel, on est arrivés jusqu'ici, si on perdait, ça me ferait bien chier. Ces derniers mois ont été compliqués, mais on s'est donnés à fond afin d'avoir toutes les chances de notre côté. J'ai assumé pleinement mon rôle au sein de l'équipe. Si on perd ce match, les gars vont être vachement déçus. En plus, notre adversaire n'est pas n'importe qui, mais ces foutus Michigan Wolverines, vainqueurs du Frozen Four à neuf reprises.

Putain, je flippe comme pas possible. Ça craint !

Soudain, mon téléphone vibre, en me ramenant à la réalité. Il ne s'agit pas d'un texto, mais d'un appel. La photo de Wolfy s'affiche sur l'écran. Pourtant, je ne décroche pas, je ne dois pas me laisser déconcentrer. Sa voix suffirait à me faire vriller. Elle se trouve en ce moment même avec Cass et Ian, quelque part dans les gradins. Et la savoir là me rend d'autant plus anxieux.

— Toc, toc, me surprend une voix féminine que je ne connais que trop bien.

La boule au ventre, je me retourne et aperçois Brooke, habillée de mon maillot de hockey. Elle me l'a volé la semaine dernière, alors que nous avions passé la nuit ensemble. Le vêtement lui va deux fois trop grand, mais elle est toujours aussi craquante.

— Je peux entrer ?

— Fais comme chez toi, soupiré-je, même si je ne suis pas certain que sa présence ici arrange les choses.

Moins de deux secondes plus tard, elle se tient devant moi, entre mes jambes écartées et caresse tendrement mes cheveux. Elle me file des frissons, et son simple toucher me rend fébrile. Son odeur à la cerise me fait saliver, j'ai déjà envie de la dévorer. Toutefois, je me retiens de lui sauter dessus. Ce n'est pas le moment.

— Qu'est-ce qui ne va pas ? T'as le trac ?

— Ça se voit tant que ça ? ironisé-je en tentant de cacher au possible ma nervosité.

Brooke attrape mon menton et m'oblige à relever le regard vers elle.

— Peu importe la fin de ce match, King. Fais de ton mieux. Vous êtes arrivés à la finale, c'est déjà une immense victoire.

— On ne se souvient que des vainqueurs, lui rappelé-je.

— Ne te mets pas la pression, renchérit-elle. Profite de ce moment. Tu l'as mérité. Le match est diffusé à la télévision, crois-moi que tout le monde se souviendra des Black Hawkes même s'ils ne gagnent pas. Alors, va tout de suite rejoindre tes camarades et offrez-nous du sacré spectacle.

Aussi stupide que cela puisse paraître, ces quelques mots de sa part suffisent à me remettre d'aplomb. Cette fille exerce sur moi un pouvoir déconcertant, mais totalement fascinant.

Je me remets debout et la plaque contre les casiers afin de lui voler un baiser langoureux qui finit par me redonner encore plus de forces. Sa langue dans ma bouche chatouille les tréfonds de mon âme, sa douceur me fait fondre, être à ses pieds. Elle peut faire ce qu'elle veut de moi, je suis son humble serviteur.

— King ! m'appelle à nouveau le coach en perdant patience.

— J'arrive ! hélé-je en me décollant des lèvres de Wolfy.

Les joues cramoisies de Brooke me donnent une envie irrépressible de lui faire l'amour, là, tout de suite. Néanmoins, je vais préserver mon énergie pour le match.

— Allez, fonce, Dillinger, soupire-t-elle, sur un nuage.

— Qu'importe le résultat de ce soir, cette nuit, tu es mienne.

Est-ce que je lui promets un moment torride dans ma chambre d'hôtel ? Affirmatif.

— Toujours.

Elle me repousse et me gratifie d'un clin d'œil tandis que j'enfile mon maillot puis attrape mon casque tout comme ma crosse. D'un pas décidé et le cœur confiant, je quitte les vestiaires puis traverse les couloirs qui me mènent à l'arène, où un tas de monde n'attend plus que moi pour que le spectacle commence.

***

Brooke

Le cœur au bord des lèvres, je me mordille l'intérieur de ma joue, le regard rivé sur le grand écran au-dessus de la piste. Je suis trop loin sur les gradins afin d'avoir une bonne vue directe sur la glace.

Le match est extrêmement serré, à présent, les deux équipes sont à égalité et les secondes restantes se comptent sur les doigts d'une main.

À côté de moi, Ian et Cass sont en PLS. Tout aussi nerveux que moi, nous voulons à tout prix que les Black Hawkes marquent une fois pour toutes. Le dernier but se fait désirer, et il est décisif. Les amis de King n'hésitent pas à insulter les adversaires. Après tout, eux aussi veulent gagner, et sont prêts à tout pour remporter le Frozen Four.

Asher s'est fait coincer assez violemment une fois contre la bande. L'attaque a failli finir en bagarre collective, mais King a réussi à calmer les ardeurs de ses gars. Même si je ne doute pas un instant qu'il ait eu envie de castagner le connard qui s'en est pris à lui. Le connaissant, il a dû faire preuve d'un grand self-control.

Le compteur marque vingt secondes de jeu, avant de lancer la prolongation si à la fin du temps, ils sont toujours à égalité.

Le match est tendu, intense, je ne me souviens pas d'en avoir déjà vu un aussi trépident, passionnant. Je me prends au jeu. J'ai même insulté quelques fois les gars des Michigan Wolverines. Je suis certaine que si Poppy était là, elle serait encore pire que moi.

Angoissée comme jamais, mon pouce pend extrêmement cher, tout comme l'ongle. Si je continue à la ronger à ce point, je vais pisser le sang.

C'est à ce moment-là, à dix secondes de la fin du match, que Parker lance le palet dans la direction de King. Ce dernier le réceptionne, esquive un ailier de l'équipe adverse, et lance vers le but sans se soucier des deux attaquants qui font barrage. Il joue le tout pour le tout.

Le silence se fait dans toute l'arène, le souffle de tout le monde pendu à leurs lèvres. Et lorsque le palet percute le filet et que le compteur arrive à zéro, une grande ovation a lieu. Je me lève d'un bond de mon siège en criant comme une folle et en sautillant sur place. Ian me prend dans ses bras, à l'unisson nous bondissons, en entraînant même Cass avec nous. J'ai rarement vu le joueur de baseball sourire comme il le fait à l'instant.

Les Black Hawkes d'Oak Ridge viennent de remporter le championnat national de hockey de la NCAA. Le rêve du coach, de King et de tous les membres de l'équipe. Après une année compliquée, remplie de changements et d'incertitudes, tous leurs sacrifices ont valu la peine.

Les larmes aux yeux, je me sens extrêmement fière pour eux. L'euphorie parcourt mes veines, et j'ai juste une hâte : descendre les gradins qui me séparent de la glace et sauter dans les bras de mon copain.

Tout un tas de confettis dorés est projeté en l'air, tandis que les visages en larmes des vainqueurs sont affichés à l'écran. Je vois King qui chiale comme un môme, je ne peux m'empêcher de faire pareil tandis qu'Ian me serre dans ses bras.

Ses victoires et ses joies sont les miennes. Je suis tellement heureuse qu'il ait pu accomplir ses objectifs malgré toutes les entraves qu'il a trouvées sur son chemin. D'ailleurs, en ce moment, King regarde fixement les gradins. Comme s'il cherchait quelque chose. Comme s'il me cherchait.

— Va le rejoindre, m'incite Ian. Allez !

Je dépose un baiser sur sa joue et n'hésite pas à suivre son conseil au pied de la lettre. Je dévale les marches à la vitesse de la lumière, et même parmi la foule, King me repère. Il saute pratiquement à terre pour venir me rejoindre. Quand mon corps percute le sien, je l'enlace de toutes mes forces. Il dépose un éventail de baisers sur mes joues mouillées et je m'empresse d'essuyer les larmes qui s'échappent de ses yeux.

— Vous avez réussi. Tu l'as fait !

Au lieu de me répondre, il se contente de m'embrasser alors que les caméras se braquent sur moi. « Le capitaine de l'équipe victorieuse n'hésite pas à aller retrouver sa petite-amie pour l'honorer d'un baiser langoureux », je peux voir les gros titres d'ici.

— King ! l'interpelle l'un de ses camarades. Ramène ton cul ici !

— Je dois y aller, rit-il.

— Profite de ton heure de gloire.

Il m'embrasse la joue et file.

Le cœur plus heureux que jamais, je l'observe accepter le trophée qui les consacre champions nationaux. Et ces fous ne trouvent rien de mieux pour ovationner leur entraîneur que d'attraper le pauvre homme et de le balancer à plusieurs reprises dans les airs. Ils sont totalement dingues, mais la joie qui émane d'eux est contagieuse.

Les photos s'ensuivent pendant de longues minutes, ainsi que des paroles de remerciement du coach, mais aussi de King et d'autres joueurs. Ceux de l'équipe adverse s'expriment également et les félicitent pour cette victoire amplement méritée.

J'ignore combien de temps s'écoule, mais lorsque les joueurs quittent la glace, presque tous les spectateurs ont quitté l'arène. King revient vers moi et me prend dans ses bras, tout en me chuchotant à l'oreille que cette nuit, il va me faire l'amour comme jamais auparavant. Face à cette promesse, je me mordille la lèvre inférieure avant de l'embrasser à pleine bouche. Cette nuit, c'est moi qui m'occuperai de lui. Ce sera ma façon de prendre soin du capitaine de l'équipe victorieuse.

— Félicitations, mec !

Ian se trouve derrière moi, et même s'il se veut heureux, je remarque que quelque chose cloche. Il semble s'efforcer à sourire afin de ne pas casser l'ambiance. Bien évidemment, je suis perçois une telle évidence, il en est de même pour King.

— Où est Cass ?

Oui, maintenant qu'il en parle, c'est vrai. Il a disparu.

— Il a eu une urgence, soupire le blond, les mâchoires serrées.

Le sourire qu'arborait King s'efface totalement, et il blêmit à vue d'œil. Son corps se raidit contre le mien, la terreur qui traverse son regard m'effraie.

— Pearl ?

— Oui, Pearl, acquiesce le joueur de Lacrosse.

Me voilà perdue.

Qui est Pearl ?

🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒

FIN DES AVENTURES DE BROOKE ET KING

LE TOME 2 SUIVRA CELLES DE POPPY ET KNIGHT

S'IL VOUS PLAIT, LISEZ LA PARTIE SUIVANTE. C'EST UN MOT DE MA PART OÙ IL Y AURA QUELQUES INFORMATIONS 😘

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top