Chapitre 40 - Brooke ⛸️
Après une journée fort fatigante, la soirée ne se déroule pas du tout comme prévu. À la base, je voulais juste prendre une douche, enfiler mon pyjama et filer sous ma couette pour regarder une petite série sur Netflix. Cependant, tout juste à la fin de mon souper, Poppy a déboulé chez moi, en tenue de soirée, alors que nous sommes mardi.
De ce que j'ai capté parmi son flot de paroles interminables, la fête en honneur de King avait lieu ce soir, et non samedi. Elle m'a ainsi avoué qu'il s'agissait d'une ruse de la part d'Ian. Il savait qu'il n'arriverait pas à garder le secret, que King l'apprendrait tout comme une bonne partie du campus. De ce fait, les véritables invités ont été prévenus par texto il y a tout juste une heure. Ainsi, King aurait sa surprise et les indésirables ne se ramèneraient pas.
Bien qu'étonnée par cette tactique, j'ai dû avouer que c'était intelligent. À l'avenir, jamais je ne sous-estimerai le blondinet, il a bien réussi à me berner, tout comme Poppy et Cass qui étaient de mèche.
Et en ce qui concerne Asher... je ne l'ai pas vu de toute la journée. Ce matin Knight a fait une réflexion par rapport à sa Porsche, comme quoi un mauvais perdant s'était défoulé sur la carrosserie : Liam. Hier soir, il a été détrôné de son poste de capitaine, presque de manière unanime. Ce rejet de la part de sa propre équipe a dû froisser son petit égo.
Être au courant de cet incident ne change rien à ce qui s'est produit hier sur le parking du campus, mais... je m'inquiète malgré tout pour lui. Puis, je dois bien l'avouer, la jalousie m'a pris au dépourvu. Je ne sais pas comment gérer ces émotions, car même si avec Aaron il m'arrivait de m'interroger sur sa fidélité, et que ça me tapait sur le système d'être la risée de tout le monde... je n'avais pas peur de l'abandon.
— Tu n'as toujours pas parlé à King ? interrompt Poppy le fil de mes pensées.
Assise sur le siège passager, la tête appuyée contre la vitre froide, je pousse un long soupir. Ce midi, je lui ai brièvement parlé de notre accrochage de la veille, tout comme du petit discours d'Abby. Selon mon amie, cette « folle » – pour réutiliser ses propos – a réussi à semer le doute en moi. Cependant, elle a quand même admis que Dillinger avait ses torts dans cette affaire.
— Non, soupiré-je, j'aurais peut-être dû.
— Ce n'est pas un drame, ça lui apprendre aussi, tente-t-elle de me consoler. King est loin d'être irréprochable, tu sais ?
Oui, je suis parfaitement au courant. Et je n'attends pas de lui qu'il le soit, ce serait irréaliste. Personne n'est parfait, c'est un fait.
Ma colère se dissipe peu à peu. La compagnie de Poppy me calme, me pousse à relativiser. Ce que j'aime chez elle, c'est qu'elle ne prend jamais parti. Elle se montre rationnelle, et n'hésite pas à me botter les fesses en cas de besoin.
— Et en ce qui concerne Abby, continue-t-elle en se raclant la gorge. Oublie cette aigrie. Je ne sais pas quel est son problème, mais elle doit se détendre. Des connards qui se pensent tout permis, ce n'est pas exclusif aux sportifs d'élite. Ni aux hommes. Crois-moi.
— Elle m'inquiète, Poppy. J'ignore ce qu'elle a vécu par le passé pour avoir de telles réactions, mais je suis certaine que ce n'est pas une mince affaire.
— Je pense surtout qu'elle déverse sa colère et sa frustration sur les mauvaises personnes. Elle fait une sorte de... merde, comment ça s'appelle déjà ?
— Un transfert ?
— Oui ! C'est ça ! Un transfert. Merci ! Elle a sans doute eu une très mauvaise expérience, et à présent, elle pense que son cas est une généralité.
— Elle a besoin d'aide. Cette haine qu'elle garde à l'intérieur va la bouffer toute crue. Tu crois qu'il lui est arrivé quelque chose de grave ?
La belle rousse au regard chocolat hausse les épaules, puis prend une grande inspiration. Visiblement, elle est tout aussi larguée que moi. Malgré toutes les méchancetés qu'elle a pu me dire, je me fais du souci pour Abby. J'ai tenté de lui tendre la main, mais elle s'est braquée. Malheureusement, je ne peux même pas être surprise ou la maudire pour ça. J'aurais réagi de la même manière.
— La seule chose que je sais de source sûre, enchaîne Poppy, c'est qu'elle a fui l'endroit d'où elle venait, au lieu d'affronter le problème et le régler.
Pour le coup, je me vois reflétée dans cette critique. Après tout, j'ai agi exactement de la même manière.
— Si tu tournes le dos à tes problèmes, tôt ou tard, ces derniers finiront par te rattraper, conclut-elle.
Cette phrase résonne telle une litanie dans les quatre coins de mon cerveau pendant une bonne partie du trajet jusqu'à la coloc de King, Knight et Prince. Une fois arrivées, nous rencontrons quelques difficultés pour nous garer. L'endroit est bondé. Néanmoins, Poppy arrive à dégoter une place non très lointaine de l'immeuble, et plutôt bien éclairée.
Nous quittons l'habitacle et une fois dehors, j'inspecte mon reflet dans la vitre afin de vérifier que mon chignon flou est impeccable. En ce qui concerne la robe, je la trouve un poil trop courte à mon goût. Je l'ai achetée sur un coup de tête il y a de très nombreux mois, et malgré sa couleur bleu ciel magnifique et son décolleté droit, le tissu épouse mes formes telle une deuxième peau. La jupe remonte sur mes cuisses, je tire dessus afin de les cacher un maximum. Je me demande encore ce qui m'a pris de la porter, le tout, accompagné par mes Docs Martens noires. Il s'agit d'un contraste évident, sexy mais pas trop.
Une fois dans le bâtiment, nous empruntons l'ascenseur qui nous conduit au dernier étage. Lorsque les portes de l'élévateur s'ouvrent, le couloir de l'étage se trouve rempli d'étudiants déjà bien éméchés. Des couples dansent ; d'autres s'emballent dans un coin ; et un petit groupe se retrouve assis en cercle en train de jouer à un jeu de beuverie.
La porte de l'appartement, d'où s'échappe le son incessant de la musique, est grande ouverte. Néanmoins, au moment où nous nous apprêtons à en franchir le seuil, Cass apparaît dans l'embrassure et nous jauge de son air un poil hautain. Vêtu d'un jean qui colle ses cuisses puissantes et d'un t-shirt noir qui moule son torse, il croise les bras sur sa poitrine.
— Tu veux bien bouger ta grande carcasse de mon chemin ? intervient Poppy, déjà agacée par sa simple présence.
— Ton invitation. Cette fête est privée.
Il se tourne vers moi, me gratifie d'un petit sourire en coin, puis reprend :
— Entre, King est quelque part à l'intérieur.
Il s'écarte légèrement pour me laisser passer, puis quand je vois qu'il bloque à nouveau l'entrée, je ne comprends plus rien.
— Tu déconnes, Cassidy ? s'énerve mon amie. Dois-je te rappeler que je vous ai aidé à tout organiser ? Bouge avant que je ne t'émascule d'un coup de genoux dans tes précieux bijoux de famille !
La colère de la jeune actrice semble l'amuser plus que de raison. La tension entre ces deux-là est toujours à son paroxysme. Je me demande sincèrement ce qui se produirait s'ils devaient se retrouver confinés dans la même pièce plus de cinq minutes.
— Ton invitation, répète-t-il.
Sur le point d'exploser, Poppy fouille dans son sac à la recherche de son téléphone, et pendant ce temps, j'observe la pièce bondée de monde. Depuis l'entrée, on aperçoit le salon, ainsi qu'une partie de la terrasse. La musique est tellement forte que les murs retentissent. Le comptoir de la cuisine s'est transformé en bar où plein d'alcools différents sont alignés. Je ne tarde pas à remarquer certains co-équipiers de King, mais pas mon petit-ami. Quoi qu'il en soit, tout le monde semble passer une bonne soirée.
— Voilà, tu es content ? s'agace mon amie après avoir foutu le texto sous les yeux de Cass.
— Pas vraiment. Tu sais parfaitement que tu ne devrais pas être ici.
— Il recommence ?
Ian passe un bras par-dessus mes épaules et dépose un baiser contre ma tempe. Il semble déjà bien éméché si l'on se fie à ses joues cramoisies, à son regard pétillant et à ce besoin de contact physique. Au moins, cette fois, il ne m'a pas léché la joue. Je me contente de hocher la tête tandis que je maudis Cass du regard.
— Je m'en occupe, soupire le blondinet, mi-las, mi-amusé. Bon, mon salaud, arrête de faire chier ton monde et laisser Poppy entrer.
Ce dernier, loin d'être ravi par l'intervention de son ami, récapitule et libère à nouveau l'entrée. En passant à côté de lui, Poppy le gratifie d'un magnifique doigt d'honneur. Elle ne remarque rien, pourtant, la joie irradie la face de ce sombre crétin. Se pourrait-il qu'il agisse de cette façon parce que mon amie lui plaît, au fond ?
— Quel con, je te jure ! grogne Poppy en retirant sa veste en cuir. Il a vraiment un don pour me sortir de mes gonds.
Je la fixe, divertie par leur attitude. Ils ont beau se chercher des poux dans la tête à chaque fois qu'ils se croisent, je me demande s'ils sont conscients de la tension sexuelle qui émane de chacun de leurs échanges.
À mon tour, je me débarrasse de ma veste – celle que King m'a offerte. D'office, je la pose près de l'entrée, sur une table qui – selon la pile de vêtements qui se trouve dessus – sert à cet effet. Mon petit sac à main placé sur mon épaule, je le serre discrètement contre moi.
Poppy et moi avançons à travers l'appartement et en arrivant à la cuisine, Ian nous tend déjà deux verres. Sans attendre, je me désaltère. Il y est allé mollo avec l'alcool, ce que j'apprécie. Le coca a un léger arrière-goût de whisky, mais ça ne m'arrache pas la gorge. C'est bon, c'est frais et j'ai bien mangé avant de débarquer.
Lorsque mon amie s'apprête à boire le sien, une main attrape le récipient rouge en plastique pour le lui retirer. À la place, Knight lui tend une canette de Dr Pepper.
— Je n'en peux vraiment plus de toi, marmonne Poppy en le tuant du regard.
Ce dernier ingurgite le contenu du verre qu'il vient de dérober. J'ai l'impression d'avoir déjà assisté à une telle scène, mais quelques mois plus tôt. Et à l'époque, la tension entre eux n'était pas aussi évidente.
— Estime-toi heureuse que je ne te foute pas dehors, rétorque-t-il. Ne touche pas à l'alcool, est-ce que tu m'as bien compris ?
Le ton autoritaire du joueur de baseball me file des sueurs froides. Il ne laisse nullement place à la réplique, mais c'est mal connaître Poppy. Elle va le provoquer jusqu'à ce qu'il lui lâche la grappe.
— Tu vas peut-être aussi me dire avec qui j'ai le droit de coucher ?
Un sourire malicieux s'esquisse sur le coin des lèvres du coloc de King, puis il réduit la distance qui les sépare.
— Crois-moi, tu peux faire ce qui te chante de ton petit cul. Tu pourrais même te taper toute l'équipe de football en gangbang que j'en aurais strictement rien à branler. Mais tu es sous mon toit, et par conséquent, ma responsabilité. Si tu touches à l'alcool, je te le ferai regretter.
— Qu'est-ce qu'il y a ? se moque-t-elle. Tu me donneras une fessée ?
Un nouveau petit rictus se dessine sur sa bouche, et afin que je n'entende pas, il se rapproche de Poppy. La réaction de mon amie est sans équivoque. Elle écarquille légèrement les yeux, ses joues s'empourprent à l'extrême et j'ai même l'impression qu'elle retient sa respiration.
— Passez une bonne soirée, les filles ! conclut-il en me faisant un clin d'œil avant de s'éloigner.
Les doigts crispés autour de sa canette, mon amie tente de se reprendre tandis qu'elle ne le quitte à aucun moment des yeux.
— Je le déteste, marmonne-t-elle.
— En es-tu certaine ? me moqué-je.
— De toute mon âme.
— La haine est une passion.
— Le meurtre aussi.
Face à sa répartie, j'éclate de rire. Quand ces deux-là céderont à la tentation, ce sera le feu d'artifices. J'espère juste ne pas être dans le coin lorsque ça arrivera.
— Santé ! souhaité-je en levant mon verre.
— C'est ça, ronchonne-t-elle.
Frustrée, elle boit une gorgée de son soda, je l'imite, mon regard perdu dans la foule. Où peut bien se trouver Asher ?
Mon amie m'annonce qu'elle sort un moment sur la terrasse, apparemment, elle a repéré un mec qu'elle pourra se mettre sous la dent. Ce qui me fait rire, c'est son manque d'enthousiasme.
En ce qui me concerne, je continue à observer la foule dans l'espoir de trouver le nouveau capitaine de l'équipe de hockey. Où s'est-il donc fourré ? J'arpente la pièce au son de Company de Justin Bieber.
Certains gars de l'équipe passent près de moi et me reconnaissent. Un dénommé Jamie vient me taper la discute pendant quelques instants. Il est gentil, doux, et je me sens de plus en plus dans mon élément. Droit dans ses bottes, je ne peux m'empêcher de lui demander ce qu'il pense du nouveau capitaine. Ma question le fait rire, même rougir, et nous continuons à discuter pendant pas mal de temps. Je ne suis pas surprise d'apprendre à quel point il respecte King et combien il est soulagé du changement de capitaine. Sa langue se délie sous les effets de l'alcool, et ce blondinet de première année me propose de nous dandiner au centre de la piste de danse improvisée. J'accepte avec joie, et accompagnée d'autres membres de l'équipe, nous bougeons au son de Rap God et chantons à tue-tête ce tube d'Eminem.
Mon verre à la main, je ne me sépare pas de lui tandis que je m'amuse, me déhanche, tout en oubliant pendant quelques instants la présence de King. Toutefois, assez rapidement, un frisson dévale ma colonne vertébrale et en me retournant, je le retrouve à quelques mètres de moi, appuyé contre le mur du salon, le regard braqué sur moi. Ses iris fauves me dévorent ; ils sont sombres, avides. Plusieurs filles s'approchent de lui, mais il ne les calcule pas. Il ne prend même pas la peine de leur répondre. D'ailleurs, il semblerait que les deux garces de la veille n'aient pas eu droit à une invitation pour cette fête privée. Comme c'est dommage.
Mon amant ne me quitte pas un seul instant du regard, et aussi puérile que cela puisse être, son attitude me flatte. On dirait qu'il a compris où je voulais en venir hier.
Tout sourire, je lève mon gobelet en plastique dans sa direction et bois un grand coup.
La chanson arrive à sa fin et nous nous dispersons à travers la pièce. Ma température corporelle augmente de manière exponentielle. J'ai besoin d'une petite minute.
Assoiffée, je retourne à la cuisine afin de me servir un autre verre. D'ailleurs, Cass ne tarde pas à me rejoindre alors que quelques secondes plus tôt, sa langue traînait dans la glotte d'une jolie blonde. Il semblerait que les tocs de Monsieur-le-maniaque-de-la-propreté ne s'appliquent pas à l'échange de fluides avec des inconnues
L'air joueur, il m'observe me verser un peu d'alcool, je ne peux m'empêcher de le provoquer :
— Qu'est-ce qu'il y a ? Tu vas aussi m'empêcher de boire ?
— Pas du tout, ricane-t-il en m'attrapant la bouteille de whisky des mains pour se servir à son tour.
— Pourquoi es-tu aussi infect avec Poppy ? balancé-je, sans détours. C'est vrai, je ne comprends pas pourquoi tu te montres à ce point blessant.
Knight se fige et me lance un coup d'œil de travers. La bouteille suspendue au-dessus de son verre, il la repose finalement sur le plan de la cuisine, avant de me faire face.
— Je n'aime pas les gens bêtes.
— Poppy n'est rien de tout ça. Si tu apprenais à la connaître un minimum, tu te rendrais compte de ton erreur, défends-je mon amie.
— Désolé de te décevoir, Brooke, mais ça n'arrivera pas.
— Dommage, vous formeriez un beau couple, soupiré-je en buvant une nouvelle gorgée. Et au fond, je sais qu'elle te plaît.
— Si j'étais toi, j'arrêterais l'alcool. Ça ne te réussit pas, tu n'arrêtes pas de débiter des tas de conneries, me tacle-t-il sans le moindre scrupule.
Sa répartie me fait rire, et peut-être qu'il a un peu raison. En général, je ne tiens pas plus de deux ou trois verres, je deviens vite pompette. Il se peut que je me lâche un peu plus, mais je dis vraiment ce que je pense.
— Écoute, continue-t-il, cette fois sous le ton de la confidence, je vois parfaitement que ta copine ne t'a rien dit, mais... elle est plus fragile qu'elle en a l'air, d'accord ? Elle ne doit pas boire d'alcool.
— Tout ça parce qu'elle n'a pas vingt-et-un an ? Nous non plus, je te signale !
— Ça n'a rien à voir, grogne-t-il. Mais si elle continue à jouer les écervelées, elle va vite le regretter.
Je ne comprends pas très bien ce qu'il insinue, cependant, une chose est sûre :
— Tu t'inquiètes pour elle.
Knight ne prend même pas la peine de répondre et retourne auprès de sa conquête du soir.
Appuyée contre le comptoir, je continue d'observer les lieux. Les gens semblent passer un chouette moment. C'est le principal, et constater que tout ce monde soutient King, ça fait chaud au cœur.
D'ailleurs, en parlant du loup, il avance vers moi, de manière nonchalante et fais exprès de m'ignorer en passant à mes côtés. Une petite moue provocatrice s'esquisse sur le coin de sa bouche. Il ouvre le frigidaire, puis attrape une bouteille d'eau qu'il balance dans ma direction sans la moindre délicatesse. Je la rattrape au vol, et profitant de mon inadvertance, il me vole mon verre de Johnny Cola, qu'il siffle d'un coup sec.
Les yeux écarquillés, je me retrouve hypnotisée par le mouvement super érotique de sa pomme d'Adam, qui monte et descend au rythme de ses gorgées. La bouche extrêmement sèche, j'avale ma salive, sans détourner la vue un seul instant de cette partie de son anatomie.
Quand nos yeux se rencontrent enfin, je retiens ma respiration. Ce soir, il est vraiment à tomber. Cheveux en bataille, chemise blanche relevée sur ses manches et col déboutonné... sans parler de son parfum qui enivre mes sens. King n'a jamais été aussi sublime, désirable et je dois fournir un effort considérable pour ne pas lui sauter dessus.
— Cesse de me regarder comme ça, ma copine ne va pas apprécier, lâche-t-il, joueur.
Surprise, je fronce les sourcils. Instinctivement, son index vient caresser les plis qui déforment mon front, tout en descendant sur la longueur de mon nez. La pulpe de ses doigts effleure ma lèvre supérieure, puis l'inférieur, avant de continuer sa route et de bifurquer vers mes clavicules. Ma peau se recouvre de chair de poule, mes cuisses se pressent l'une contre l'autre afin d'atténuer cette envie qui s'empare de moi.
— Cette robe devrait être interdite, Wolfy. Elle me donne envie de te l'arracher... avec les dents.
Le souffle court, je soutiens son regard, fébrile. J'imagine sa bouche, sa langue, partout sur moi. Et ce souvenir me fait vibrer.
Sans la moindre gêne, il m'observe comme si nous nous retrouvions seuls dans la pièce. Ses prunelles me déshabillent, m'enflamment et me font perdre pied d'une manière qui me rend folle de désir. J'adore lorsqu'il me mâte de cette façon. La luxure se lit dans ses sphères ambre qui semblent bien plus sombres ce soir.
Son corps se presse légèrement contre le mien, je me retiens au bord du comptoir afin de ne pas défaillir. Son odeur réveille un besoin pressant au creux de mon bas-ventre. Et pourtant, il ne m'a – pour ainsi dire – pas touché.
— Tu m'en veux toujours ? me chuchote King à l'oreille.
Tendue de la tête aux pieds, je ferme les yeux et retiens mon souffle. Si je parlais en cet instant, ma voix se briserait. Je dois me reprendre.
Il attrape mes hanches, et tout doucement, se love contre moi. J'ai du mal à rester immobile, alors que je crève d'envie de fondre ma bouche contre la sienne. Notre dernier baiser remonte à un peu plus de vingt-quatre heures, mais j'ai l'impression qu'une éternité s'est écoulée depuis.
Soudain, il glisse quelque chose au creux de ma main. Il s'agit d'un objet rond, entouré d'un plastique, et détenteur d'une espèce de bâtonnet. Finalement, King s'écarte, non sans avoir effleuré mon nez du sien.
Le cœur au bord des lèvres, je découvre dans le centre de ma paume une sucette à la cerise. Touchée par cette petite attention, j'en déduis qu'il s'agit de sa façon de s'excuser, d'enterrer la hache de guerre. Une offrande de paix.
Parmi la foule, Dillinger se fraie un chemin et bifurque vers le couloir qui mène aux chambres. Il s'arrête un instant, puis tourne son regard aguicheur vers moi. Mon sang bouillonnant dans mes veines, je mordille ma lippe, avant de céder à son invitation silencieuse.
🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒🏒
Est-ce que vous voyez ce qui va se passer ? 👀🤣
Mais d'abord, plusieurs choses :
1 - Knight et Poppy. Alors ? 😏 Que pensez-vous qu'il lui ait murmuré à l'oreille pour la faire rougir de la sorte ? Et surtout, pourquoi pensez-vous qu'il lui empêche de boire de l'alcool ? Des idées ? Vous voulez lancer les paris ?
2 - King et Brooke... 😏😏😏 Cette sucette en signe de paix... D'accord, il a merdé, mais c'est quand même chou, non? 👀 Quoi qu'il en soit, le prochain chapitre promet d'être... chaud bouillant 🙈
J'espère en tout cas que ce chapitre vous a plu !
On se retrouve demain pour la publication du chapitre 41 à 20h. Un conseil : accrochez-vous !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top