Idées d'écritures #7 : le méchant (ou l'antagoniste)

Et c'est parti pour un nouveau chapitre des "idées d'écriture" dans lequel je vous fait par de mes idées pour écrire une bonne histoire en me concentrant sur un aspect en particulier. Et aujourd'hui on va s'attaquer au méchant ou plutôt à l'antagoniste. Un personnage trop souvent délaissé dans la fiction moderne grand public alors que pourtant il est selon moi, le point névralgique de toute bonne histoire. 


Le gros problème des antagonistes que l'on retrouve notamment dans les blockbusters hollywoodiens c'est que bien souvent ils ne sont que des prétextes pour amener le héros vers de grandes aventures. Ils n'ont aucun background, donc impossible de s'identifier à eux, et leurs motivations sont tellement foireuses que vous votre main et votre front risquent de devenir les meilleurs amis du monde tout du long du visionnage film. Je trouve que ceci est une grave erreur car l'antagoniste est en fait l'un des personnages les plus importants dans une fiction si ce n'est LE plus important. Car tout commence avec lui.


La plupart des auteurs ont tendance (à mon avis) à écrire leurs histoires sous le schéma suivant : d'abord je crée un héros puis ensuite comme il lui faut bien une raison d'exister et bien on va créer un méchant. Hors ce n'est pas comme ça que les choses fonctionnent. Si le héros existe c'est parce que le monde va mal. Et si le monde va mal c'est parce qu'il y a déjà un méchant. Le méchant était là bien avant le héros et pas l'inverse. Evidement ceci est une simplification à outrance qui en plus peut se révéler erronée dans certains cas mais vous comprenez l'idée. Bien maintenant comment selon moi faire un bon antagoniste ? 


1 - J'ai déjà un peu répondu à la question mais pour moi la chose principale à faire est de lui donner un passé et surtout des motivations qui tiennent la route. Les meilleurs méchants sont ceux que l'on aime voir à l'écran ou sur le papier. Que l'on aime entendre parler. Et parfois que l'on aimerai même voir gagner. Quand vous écrivez une histoire je vous recommanderai presque d'écrire d'abord l'antagoniste et après le héros.


2 - Ensuite il vous vous demander quelle sera sa relation vis à vis du protagoniste. Et je ne parle pas simplement du côté relationnel (est-ce qu'il se connaissent ou pas par exemple) mais d'un point de vue plus philosophique. Comment qualifier l'antagoniste vis à vis du héros : son opposé où son double maléfique ? 2 exemples : 

_Thanos dans les films Marvel. Ce personnage est prêt à commettre un génocide mais dans un but noble : sauver de le monde et permettre aux survivants de survivre avec les ressources qui restent dans l'univers. Dans le fond il veut la même chose que les Avengers mais sur la forme c'est radicalement différent. Thanos est comme une version maléfique des super-héros. Pour lui la fin justifie les moyens alors que pour les super-héros il est hors de question de se livrer à de telles atrocités. Leur affrontement s'arrête (en théorie) lorsque le problème est réglé. 

_Maintenant allons chez la concurrence avec Batman et le Joker. Il n'y a pas meilleur exemple pour illustrer l'opposition totale entre le héros et l'antagoniste. Batman c'est l'ordre et le contrôle, le Joker c'est le chaos et la folie. Ces deux personnages sont irréconciliables sur tous les points et sont condamnés à s'affronter pour l'éternité où jusqu'à ce que l'un d'entre eux meurt.


Cela dit ces deux choix peuvent au final se rapprocher car ils font que le héros et l'antagoniste sont les deux faces d'une même pièce. Sans une parfaite alchimie entre eux le récit ne peut pas fonctionner et le lecteur où le spectateur risque de décrocher. Et bien sur ces deux exemples ne représentent pas les seuls archétypes de la relation entre le vilain et le héros. Et c'est là où en arrive au point suivant.


3- Faîtes preuve de nuance, d'ambiguïté, bref brisez les codes ! Le manichéisme est aussi un fléau qui gangrène la fiction en général. Parce que le manichéisme c'est simple et ça ne brusque personne... idéal quand on veut avoir du succès. Et pourtant les meilleurs histoires sont de loin celles qui brise les codes ou au moins cherchent à le faire. Le fait que le méchant ne soit pas vraiment méchant, que le héros ne soit pas forcément gentil, que le méchant ne soit révélé que bien plus tard alors qu'on croyait tous qu'il était gentil etc... 

Un concept que j'ai mis en place dans une de mes histoires (je ne vous dirait pas laquelle pour ne pas vous spoiler) est celui du héro-antagoniste. En gros on suit un personnage qui est présenté comme le héros sauf qu'à un moment de l'histoire, un évènement brutal va faire prendre conscience au lecteur que l'antagoniste c'est en fait le héro. Car c'est lui qui est à l'origine du problème qui doit être résolu et le pire c'est qu'il s'imagine être celui qui va sauver le monde. Et je suis plutôt content du résultat^^


4- Enfin un dernier point concerne la forme que prendre l'antagoniste car ce n'est pas toujours une personne physique. Cela peut être une organisation ou entreprise maléfique (ex : Weyland Yutani dans la saga Alien), une conscience collective comme une IA (ex : Skynet dans la saga Terminator), ou alors même quelque chose de plus philosophique comme la vie tout simplement (la vie est le pire ennemi que vous puissiez rencontrer^^). Après la solution la plus simple quand on débute c'est de personnifier l'antagoniste et donc d'en faire un personnage humain mais sachez que comme l'imagination n'a pas de limites donc lâchez vous !


Pour résumer un bon méchant doit :

Avoir un background et des motivations qui se tiennent

Entretenir une relation intéressante avec le héros de l'histoire

Etre complexe et ambigu 

Prendre une forme particulière et identifiable



Evidement tout ceci n'est que mon opinion et j'ai vraiment simplifié le sujet. Et vous qu'en pensez vous ? Etes vous d'accord ou non ? Quels sont vos idées pour faire un bon méchant ? Et puis d'ailleurs une histoire a-t-elle vraiment besoin d'un antagoniste ? Dîtes moi tout !


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