Chapitre 6 : épée

La lame qui se balance sous mes yeux est émoussée, mais elle peut tout même faire des dégâts si elle rencontre mon corps. Je relève les yeux vers Aaron. Nous sommes installés près des mannequins d'entrainements.

Je ne me fais pas d'illusion sur mes talents d'épéiste, c'est la première fois que je tiens ce genre d'armes entre les mains, mais je m'étais attendue à ce que le lampade me fasse davantage de cadeau pour commencer. Visiblement, telle n'est pas sa méthode.

Je serre fermement la poignée de l'épée, sentant mon cœur s'accélérer dans ma poitrine. L'arme semble peser lourd dans mes mains. Bien que je fasse de mon mieux pour soutenir son poids, la lame tremble entre mes doigts. Aaron se tient face à moi, son visage arborant une expression de confiance presque agaçante. Ses yeux me dévisagent avec une froideur qui semble dire qu'il ne me prend pas au sérieux. Son air supérieur m'irrite, mais je suis bien décidée à ne pas me laisser intimider.

- Si tu veux abandonner, fais-le maintenant, dit-il d'un ton glacial, son regard planté dans le mien. Mais si tu choisis de rester, essaie au moins de m'atteindre, ajoute-t-il avec confiance.

Un mélange de frustration et de colère s'empare de moi, alimentant mon désir de prouver que je ne suis pas celle qu'il croit pouvoir balayer d'un revers de main. Pendant un moment, nous nous toisons, nos regards se défient avec une intensité palpable. Mon sang bouillonne dans mes veines, son défi ne fait qu'attiser ma détermination. Je m'élance à l'attaque, mon épée se précipite vers l'avant avec une audace maladroite. Mais Aaron n'est pas impressionné. Il esquive avec une aisance déconcertante, ce qui me met hors de moi. Son sourire moqueur me met encore plus en rogne.

- Tu es trop désordonnée, tes mouvements manquent de fluidité, me lance-t-il d'un ton toujours aussi distant. Tes appuis sont instables, et tu te précipites trop.

J'encaisse ses critiques cinglantes. Je m'efforce de rester concentrée, d'ignorer la frustration qui monte en moi. Pourtant, quand ses doigts effleurent mon bras pour corriger ma position, mon cœur rate un battement. Je n'avais pas anticipé ce contact soudain, mais je reprends rapidement mes esprits. Je me relance à l'attaque, mon épée fend l'air avec plus de conviction.

Ses mouvements semblent calculés et précis, alors que les miens sont décousus et maladroits. La douleur pulse dans mes muscles, chaque coup raté résonne comme un échec cuisant. La frustration grandit en moi, mais je me refuse à abandonner. Agacée contre ma propre maladresse, je m'efforce de ne pas fléchir, de montrer que je peux persévérer malgré tout.

- Les jambes doivent être écartées de la largeur de tes épaules, ordonne Aaron en me frappant les mollets du plat de sa lame jusqu'à ce que ma position lui convienne.

Le fracas des épées qui s'entrechoquent fend l'air. Je grogne et amorce un nouveau coup.

Au fur et à mesure, un petit groupe de Nymphes curieuses se forme autour de nous. Leurs encouragements et les critiques tranchantes d'Aaron se mêlent.

Les échanges de coups prennent de l'ampleur tandis que les encouragements des spectateurs résonnent. Je me fiche de leurs cris, focalisée sur chaque mouvement, chaque coup porté. La douleur dans mes muscles s'intensifie, mais je m'accroche, refusant de laisser la fatigue me ralentir.

Lorsque Aaron se lance à l'attaque, sa lame fend l'air avec une vitesse fulgurante, dans un sifflement menaçant. Son coup est asséné avec une telle précision qu'il semble presque impossible à contrer. Le plat de sa lame rencontre mon avant-bras, et une douleur fulgurante me traverse. Je grogne. Ça va surement me laisser un bleu.

Chaque parade qu'il effectue semble être une extension naturelle de son propre corps. Il anticipe les attaques avec une acuité saisissante, et sa réponse est immédiate et implacable.

Son agilité est stupéfiante. Il esquive avec une aisance déconcertante, glissant d'un côté à l'autre comme une ombre fluide. Ses pas sont légers et silencieux, sa capacité à prédire mes mouvements et à les contrer avec une précision chirurgicale est remarquable. Sa façon de combattre ressemble à une danse mortelle, où chaque geste est exécuté avec grâce.

À chaque fois qu'Aaron esquive mes attaques, il m'indique mes erreurs, pointe mes faiblesses du bout de son épée. Il me répète que j'ai le choix d'abandonner, mais je ne cède pas. Mon souffle est haletant, mon cœur tambourine dans ma poitrine, mais je continue d'attaquer.

Le temps semble s'étirer. Chaque mouvement me coûte, mais je m'accroche à ma détermination, refusant de laisser la douleur m'arrêter.

Le cercle de spectateurs autour de nous semble s'élargir, leurs murmures et leurs acclamations se mêlent dans un bourdonnement de bruit. Mes muscles sont tendus à l'extrême, ma peau est couverte de sueur, mais je ne laisse rien transparaître. J'ai l'intention de montrer à Aaron que je ne suis pas aussi faible qu'il le pense. A chaque fois qu'il me fait tomber sur le sol boueux, je me relève sous les encouragements des Nymphes autour de moi.

Finalement, la fatigue me rattrape, mon corps fléchit sous le poids de l'effort. Aaron réussit à me faire trébucher une énième fois, me laissant chuter dans la boue. Ma vision se brouille.

Mais alors que je lutte pour me relever, Néra s'interpose entre nous deux, mettant fin au combat. Mon souffle est saccadé, mes muscles endoloris. Je lève le regard vers mon amie. Son sourire encourageant et compatissant fait naître une lueur d'espoir en moi. Je crois même y discerner une pointe d'admiration.

- Tu as donné tout ce que tu avais aujourd'hui," dit-elle doucement. Il est temps de te reposer, ajoute-t-elle avec un regard empli d'empathie.

Mes muscles sont endoloris, ma respiration saccadée.

Les battements effrénés de mon cœur résonnent dans mes oreilles alors que je m'appuie sur mon épée pour me relever. La boue colle à ma peau et mes cheveux sont trempés de sueur. Malgré la douleur lancinante qui parcourt mon corps, une lueur de fierté brille au fond de moi. J'ai peut-être échoué à toucher Aaron, mais j'ai montré que je pouvais tenir bon. Les acclamations des Nymphes résonnent dans l'air et me réchauffent le cœur. Je leur souris pour les remercier de leur soutien.

Néra m'adresse un sourire encourageant, tandis qu'Aaron récupère son souffle à quelques pas de moi. Son regard distant s'est adouci, laissant transparaître une étincelle d'appréciation. Pour la première fois depuis le début de notre duel, je crois y déceler un soupçon de respect.

- Tu as du potentiel, admet-il finalement, sa voix semble moins froide qu'auparavant.

Ses paroles, bien que prudentes, ressemblent à une validation. Je hoche la tête, reconnaissante.

Néra tend une main vers moi et m'aide à me relever complètement. Elle essuie la boue de mon visage avec un sourire taquin.

- Tu as fait du bon travail, même si tu ressembles à une vrai souillon.

Je lui adresse un sourire fatigué en réponse, sentant mes joues s'empourprer. J'ai beau être épuisée et recouverte de boue, l'expérience a été gratifiante.

Alors que nous nous dirigeons vers un coin ombragé pour récupérer et nous rafraîchir, les autres Nymphes continuent de discuter avec enthousiasme.

Assise à l'ombre des arbres, je laisse mes muscles se détendre lentement.

La lueur d'accomplissement que j'avais ressentie après le combat d'épée s'est un peu estompée, laissant place à une pointe d'amertume. La journée précédente avait été difficile. Je me remémore le moment où j'avais tenté de faire pousser un simple plant avec mes pouvoirs terrestres. Aucune pousse verdoyante n'était apparue, je n'avais ressenti aucune connexion.

Ai-je réellement des pouvoirs ? Comment une Nymphe sans aucun pouvoir peut-elle être l'élue d'une prophétie ?

Née de l'union de l'eau et de la terre, Naîtra une Nymphe à la puissance solaire. Les mots du poème résonnent dans ma tête. De quelle puissance peut-elle bien parler si je suis incpable d'utiliser le moindre de mes pouvoirs ?

Lors du dîner, Néra avait tenté de briser la glace en plaisantant sur mon échec, espérant alléger l'atmosphère. Elle avait mentionné des histoires d'autres Nymphes qui avaient connu des débuts difficiles, mais qui avaient fini par maîtriser leurs pouvoirs avec le temps. Son sourire était sincère, mais je pouvais toujours déceler dans ses yeux une lueur de compréhension, comme si elle savait ce que je ressentais.

D'un geste de la main, Néra me passe une gourde remplie d'eau. Je bois goulûment, épuisée par le combat à l'épée. Le cours avec Aaron n'est pas fini, je le sais, mais je savoure les quelques minutes de répit que je m'accorde. Au loin, je vois Livia courir vers nous, je l'avais remarquer observer le combat de loin.

- Tu as été impressionnante, m'avoue Livia au bout d'un moment. Je veux dire, tu n'as aucune technique, tu frappes au hasard, mais tu as persévéré, et tu as presque réussi à tenir tête à Aaron.

- C'est vrai, enchaîne Néra, c'est le meilleur épéiste du camp, la plupart des Nymphes abandonnent dès les premières minutes du combat.

Un sourire étire mes lèvres. Je pense qu'au fond de moi, j'avais besoin de l'entendre. Au moins, si je n'ai pas de pouvoirs, je pourrais toujours me rabattre sur le combat avec des armes, qui sait ? Et moi qui pensais que j'allais détester me battre à l'épée.

Après quelques minutes, Aaron revient me chercher pour que nous poursuivions l'entraînement. Je me lève et quitte mes deux amies à contre-coeur.

Cette fois-ci, il décide de me montrer les bases.

Nous nous sommes à nouveau installés près des mannequins d'entraînement, mais cette fois-ci, il n'y a pas d'affrontement en vue. Son regard froid scrute chacun de mes mouvements, sa voix exigeante résonne dans l'air.

- Écoute, Jihanna, commence-t-il d'un ton glacial, si tu veux même espérer une amélioration, il va falloir que tu comprennes la rigueur et la discipline nécessaires pour manier une épée. Alors, mets-toi en position.

Je m'exécute, tentant de suivre ses instructions tout en sentant ses yeux d'un vert perçant évaluer chacun de mes gestes. Son ton direct et sans détour me donne des frissons.

- Ton pied droit doit être légèrement en arrière, et ton bras gauche en avant pour te protéger, ordonne-t-il d'un ton sec. Comme tout à l'heure, il modifie ma position avec le plat de son épée. Je me prête à ses manipulations, même si cela me paraît ridicule.

- Maintenant, tiens l'épée fermement, mais pas trop. Il faut trouver le juste équilibre. J'obéis. Il prend ma main et modifie la position de mes doigts. L'arme me paraît toujours aussi lourde, mais au moins, elle ne tremble plus dans mes mains.

Chaque mouvement que je fais semble être soumis à une analyse minutieuse de sa part. Il ne laisse rien passer, pointant du doigt chaque erreur. Sa froideur rend chaque moment de l'entraînement plus tendu que le précédent.

- Non, Jihanna, ta garde est bien trop basse, me réprimande-t-il. Si tu continues ainsi, tu seras vulnérable à chaque attaque. Redresse-toi.

En disant cela, il passe sa main sur ma taille pour corriger ma posture. La sensation de son toucher me fait presque sursauter.

Malgré son attitude glaçante, je m'efforce de suivre ses indications, de corriger mes erreurs, et de mettre en pratique ses remarques.

Finalement, lorsque la séance d'entraînement touche à sa fin, je me sens épuisée et éreintée. Je suis couverte de boue et de sueur.

Ses critiques ont été incessantes, sa froideur m'a poussée à bout, et sa présence dominante a pesé sur chaque mouvement que j'ai fait.

Je me suis vite rendue compte que l'emploi du temps que l'on m'a fourni ne me laisse pas beaucoup de répit. Je n'apprécie pas beaucoup ces entraînements, mais d'un autre côté, l'idée de devenir plus forte me plait énormément. Étonnement, même si je me sens épuisée, j'ai l'impression de m'être un peu améliorée.

Je suis affalée par terre, au même endroit ombragé que tout à l'heure. Les rayons du soleil dansent à travers les feuilles, créant des motifs de lumière sur le sol. Une douce brise caresse mon visage. Je suis heureuse de trouver un moment de tranquillité dans cette journée chargée. D'un geste, je fouille dans les poches de mon uniforme de combat pour en sortir le bout de papier. Le prochain cours est avec Néra. J'ai encore un peu de temps pour reprendre mon souffle avant de me lancer dans une nouvelle leçon.

Pensive, je laisse mes pensées vagabonder. Un rire amer m'échappe en pensant aux récents événements. En moins de 48 heures j'ai appris que je n'étais pas une véritable driade, que mon père biologique était un hydriade, et j'avais échoué lors de l'initiation. J'ai dû partir de chez moi en abandonnant ma mère, vers un monde totalement inconnu, seulement pour découvrir que je devais être l'élue d'une prophétie.

Je n'ai même pas pris le temps de réfléchir à tout cela tant les évènements se sont enchaînés. Je ne sais pas moi même si je crois vraiment à cette prophétie. Les sourcils froncés, je tente de me souvenir de ce qu'elle annonçait. Je serai destinée à unir les clans et détrôner les quatres reines.
Il y avait d'autres éléments également. Je crois qu'elle mentionne quelque chose à propos des ténèbres. Réfléchit Jihanna. Quels étaient les mots déjà ? Les ténèbres reculeront devant elle, impuissantes, Et la lumière, enfin, elle ramènera, triomphante.

Je m'étonne d'avoir mémorisé ces mots aussi clairement.

Mon cœur bat à la chamade. Les ténèbres ? De quelles ténèbres peut bien parler la prophétie ? Était-ce lié aux créatures ténébreuses que Marcus gardait enfermées dans des fioles ? Les questions se bousculent dans mon esprit, sans réponses claires.

Un autre aspect de la prophétie me préoccupe. Elle mentionne la recherche d'une couronne perdue. Une couronne que je devrais retrouver. Mais je n'ai jamais entendu parler d'un tel diadème. Les seules couronnes que je connaisse sont celles des reines. Chacune est sertie de la pierre la plus puissante de son clan.

La reine Cérès, la souveraine du clan des dryades, portait sur sa couronne un immense émeraude. Elle n'est venue qu'une fois au clan depuis que je suis née, j'avais environ dix ans. Je me rappelle que le joyaux brillait sur son front de la lueur magique la plus puissante que je n'ai jamais ressenti. La plupart des émeraudes que fabriquent les nymphes font généralement un centimètre de diamètre environ, celui-ci mesurait au moins 10 centimètres de longueur et avait une forme étrange. Au lieu d'être en forme de cercle, il était allongé comme un pétale de fleur.

On raconte que c'est l'émeraude le plus puissant jamais fabriqué, et qu'il a été conçu il y a des siècles par la plus grande nymphe que la terre ait connue. On ne sait rien de plus sur la dryade qui l'a confectionné, d'après ma mère, les écrits se sont perdus au fil du temps.

Mais aucune des couronnes des reines n'a été perdue à ma connaissance. J'ai du mal à comprendre ce qu'une couronne peut bien faire dans cette prophétie.

Echo m'a précisé qu'il me restait beaucoup de choses à apprendre. Elle a sans doute raison. Jusqu'à ce que j'arrive ici, j'étais persuadée qu'au-delà de Nymphéa se trouvait un immense désert rempli de créatures assoiffées de sang. Si ce camp de réfugiés existe, qu'est-ce qui peut bien se trouver au-delà de l'île des Nymphes ?

Au fur et à mesure, mes pensées finissent par se tourner vers ma mère. Marcus dit qu'elle est sûrement en train de se faire interroger. Elle n'avait déjà plus beaucoup de magie lorsque je l'ai quittée, j'espère qu'il ne va rien lui arriver de grave. Les Nymphes de sang pure ne sont pas censées connaître la violence, le simple fait d'y penser leur provoque une aversion irrépressible, j'ose espérer que jamais elles ne pourront faire de mal à ma mère.

Mes mains se crispent légèrement sur l'herbe, mes doigts laissent des empreintes nerveuses dans le sol. Malgré mes efforts pour me montrer forte, il y a toujours une part de moi qui doute. Les mots de la prophétie semblent peser lourdement sur mes épaules, comme si le destin du monde entier reposait sur moi.

Je ne peux pas m'empêcher de me demander si je suis vraiment l'élue dont parle la prophétie. Les reines des quatre clans ont de puissants pouvoirs et leurs propres responsabilités, et il est difficile d'imaginer comment une nymphe ordinaire comme moi pourrait un jour les détrôner, ni même pourquoi le faire. Le doute s'immisce dans mes pensées.

La récente intensité de mes entraînements ne fait qu'accentuer mes doutes. Chaque leçon, chaque confrontation avec mes propres limites, m'a rappelé à quel point j'étais loin d'être prête pour le rôle qui m'était destiné. Malgré les mots encourageants de Livia, malgré les sourires chaleureux de Néra, une voix en moi murmurait que peut-être, tout cela était au-delà de mes compétences.

Assise sous l'arbre, je continue à laisser mes pensées divaguer. Les mots semblent flotter dans l'air, difficiles à saisir et à comprendre. "Réunir les clans", "détrôner les reines"... tout cela est un mystère pour moi. Pourquoi faudrait-il que je détrône les reines des autres clans ?

Je fronce les sourcils, essayant de démêler les raisons qui poussent à cette prophétie. Les reines des clans avaient toujours été les dirigeantes de leurs peuples respectifs, chacune régnant sur leurs terres spécifiques et exerçant leur pouvoir selon leurs traditions et leurs lois. Alors, pourquoi devrais-je intervenir et les détrôner ?

Je soupire, sentant la frustration grandir en moi. Cette prophétie est pleine de contradictions et de zones d'ombre. Et même si je ne comprends pas entièrement son sens, une partie de moi hésite à accepter l'idée de renverser les reines. Après tout, même si le peuple des dryades n'était pas le plus heureux du monde, chaque clan avait sa propre culture et son propre mode de vie. Et je doute de mes compétences pour diriger un peuple qui m'est étranger.

Au milieu de toutes ces réflexions, je me rends compte que je ne suis pas seule. Néra se tient là, me lançant un regard amusé.

- Perdue dans tes pensées, Jihanna?

Je rougis légèrement, me rendant compte que j'étais restée immobile pendant un moment.

- Oui, un peu.

Elle s'assoit à mes côtés.

- Ça va bientôt être l'heure de notre cours, tu viens ? On en profitera pour te laver, ajoute-t-elle en lançant un regard amusé à mon visage et ma tenue couverte de boue. Un petit rire s'échappe de mes lèvres, je ferme un instant les yeux, profitant de mes dernières secondes de répit. Puis je me relève et suis Néra.

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