1 ; 1 : ʟᴀ ᴍɪssɪᴏɴ ʀᴏʏᴀʟᴇ
┏━━━━°⌜ 蓮花 ⌟°━━━━┓
-ˋˏ [ ʟᴀ ᴍɪssɪᴏɴ ʀᴏʏᴀʟᴇ ] ˎˊ-
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Le clapotis de l'eau contre la terre meuble détendit le jeune homme qui regarda le liquide se déposer au pied de ses fleurs. Lorsque le pot en argile déborda quelque peu, Jimin s'arrêta et déposa son arrosoir de fortune sur le rebord de sa fenêtre, enfonçant son menton dans ses bras croisés. Ses yeux étaient posés sur un pétale sec qui semblait se battre pour rester sur le cœur de sa fleur. D'un doigt délicat, le garçon le toucha et soupira avant de s'éloigner de sa fenêtre. De toute manière, ses plantes ne faisaient jamais long feu avec lui.
Il arrangea sa paillasse, lissant de ses paumes les tiges entrelacées sur lesquelles il s'endormait tous les soirs. Du bout de ses doigts, il attrapa le petit pendentif sous son oreiller et le glissa autour de son cou avant de le cacher sous sa tunique crème pour le protéger de l'érosion.
D'un pas sûr, Jimin se dirigea vers la porte de sa petite bâtisse, se saisissant de son satgat qu'il déposa sur le haut de son crâne avant d'esquisser un sourire. Il prit son râteau près de la clenche et ouvrit cette dernière, sortant du cabanon de fortune avec l'outil sur l'épaule.
Tout en sifflotant, le jeune homme descendit le long du petit sentier qui menait aux rizières, s'arrêtant aux abords du marécages. Ici, l'air était toujours bien plus lourd qu'en haut de la colline. Il déposa son râteau et retira ses mocassins qu'il laissa dans l'herbe puis se pencha pour remonter les bords de son pantalon le long de ses fines jambes que le soleil avait fait brunir quelque peu.
Il entra dans l'eau sombre et commença à ratisser le fond avec minutie, nettoyant des éventuelles mauvaises herbes et parasites que ses plants de riz auraient pu accumuler les jours précédents. D'un oeil expert, il observa avec attention les grains qui poussaient à faible allure. La récolte risquait d'être tardive, cette année-là.
Décidant de continuer sa besogne, le jeune homme ratissa le fond de son marais, prenant soin de nourrir au passage les quelques poissons qui vivaient là pour le débarrasser des moustiques. Le vent se leva, rafraichissant sa nuque inondée par la sueur. Son grand chapeau le protégeait du soleil qui montait dans le ciel mais la chaleur frappait son crâne qui commençait à tourner.
Mais ce n'était pas encore l'heure de prendre une pause, et beaucoup de marais nécessitaient d'être entretenus. Les pieds enfoncés dans la boue, Jimin continua de travailler jusqu'à ce que son ventre crie famine brusquement. Essuyant son front de sa manche, il se dirigea vers la berge, essuyant la plante de ses pieds sur l'herbe sèche avant de remettre ses chaussures qui trainaient là et de remonter.
Il entra dans sa bâtisse et s'accroupit près de son sac de gruau de riz, se saisissant de son petit bol en fer pour en prendre un peu. Il n'aurait plus que quelques semaines avant de devoir se rendre à la ville pour se ravitailler. D'une main, il prit sa gourde et y versa un peu d'eau pour ramollir les céréales, prenant la direction de l'extérieur où il avait l'habitude de faire son petit feu de camp pour réchauffer la nourriture.
À l'aide de quelques herbes sèches et de brindilles qu'il avait trouvé en forêt, Jimin alluma un petit feu et déposa son bol entre les deux barres de fer qu'il avait placé au-dessus pour le stabiliser. Il s'accroupit en regardant la mixture qui cuisait peu à peu. Le jeune homme prit une pince en métal qui était déposée à côté du foyer, récupérant le bol et le déposant sur la terre pour le laisser refroidir.
Le garçon alla chercher sa gourde d'eau et une cuillère en bois à l'intérieur de son domicile avant de retourner près du feu qu'il éteignit en quelques coups de pieds. Jimin se pencha pour prendre son bol encore chaud et descendit de sa colline jusqu'à mi-chemin, s'asseyant contre un grand arbre qui se tenait là depuis des décennies.
Il souffla de soulagement et essuya les gouttes de sueur qui roulaient le long de ses tempes avec un petit sourire, prenant une première bouchée de gruau tout en regardant le paysage encore peu touché par la civilisation. Depuis des générations, sa famille tenait ces rizières éloignées du monde bien que ces dernières avaient rétrécies depuis que le garçon était le seul à être en charge.
Jimin bailla et s'étira lorsqu'il termina son maigre repas, baissant quelque peu son satgat lorsqu'il regarda le soleil qui était bien haut dans le ciel. Il valait mieux qu'il fasse une sieste afin de reprendre ses travaux, sous cette chaleur, il n'allait pas faire long feu.
Le jeune homme s'adossa contre le tronc d'arbre, déposant les paumes de ses mains sur son estomac rempli en fermant les paupières. Le vent vint doucement caresser sa peau bronzée par le travail en extérieur, faisant crisser les branches au-dessus de lui.
Laissant la mélodie de la nature le bercer, Jimin sentit son esprit s'envoler avec la brise de début d'après-midi, emportant avec elle quelques feuilles.
Et tandis que le soleil continuait de monter dans le ciel, le jeune homme assoupi se perdit dans un sommeil sans rêve. Son chapeau couvrait son visage détendu tandis que son torse se soulevait au rythme d'une respiration lente.
Il émergea de sa sieste en fin d'après-midi, bâillant et s'étirant avant de reprendre la direction du sentier des rizières, ses pieds traînant légèrement sur la terre qui souleva un peu de poussière sur son passage. Jimin retira ses chaussure et remonta son pantalon avant de s'enfoncer dans l'eau jusqu'aux genoux, continuant les travaux du matin.
Vivant dans des marais, il était nécessaire qu'il entretienne l'eau régulièrement pour que cette dernière ne croupisse pas, mais maintenant qu'il était seul, s'occuper des petites mares était un travail rébarbatif et exténuant.
Il resta dans les rizières jusqu'à ce que le soleil disparaisse du ciel, laissant place à une brise vespérale qui s'engouffra entre les collines environnantes et vint rafraichir ses vêtements humides. Lorsqu'il eut finit de ratisser la dernière mare, il sortit de l'eau, se dirigeant instinctivement vers le sentier pour se rechausser et prendre la direction de sa petite bicoque d'un pas traînant. Il poussa la porte en bois et déposa son râteau dans l'entrée puis retira son satgat qu'il mit dans un coin.
Il tira une petite bassine en bois du coin de la pièce, versant le peu d'eau qu'il lui restait dedans depuis sa grande cruche en terre cuite. Les sourcils froncés, Jimin regarda le fond du récipient et soupira. Il allait devoir se rendre en ville pour refaire le plein d'eau le lendemain. Bien que sa colline soit entourée de marais, l'eau n'y était malheureusement pas potable et il était toujours obligé de se rendre au puit le plus proche pour pouvoir survivre.
Le garçon retira sa tunique et son pendentif qu'il cacha sous son oreiller avant de retourner vers l'entrée de la bâtisse. Il nettoya sa peau avec l'eau de la bassine, frissonnant en sentant la fraicheur faire redescendre sa température corporelle. Il frotta la poussière qui s'était installée entre ses poils de bras, rendant le liquide du récipient trouble. Jimin mit une nouvelle tunique sur son corps, laissant l'ancienne tremper dans la bassine le temps d'une nuit. Il pourrait aisément la faire sécher au soleil le lendemain.
Il fit quelques pas vers sa fenêtre et récupéra le pétale de fleur qui était tombé sur le rebord en soupirant. Il n'aura pas duré longtemps. Le jeune homme s'allongea sur sa paillasse, observant la lune qui brillait par sa fenêtre. Après la récolte du riz, il pourrait quitter son petit logement pour aller travailler en ville et gagner un peu d'argent. Les rudes hivers ne lui permettait pas de vivre dans sa petite maison et elle n'était là que pour pouvoir s'occuper de ses rizières lorsque le temps était doux.
Et bien qu'il vivait seul la majorité du temps, sa solitude ne lui pesait pas. Les gens avaient toujours eu tendance à se comporter étrangement près de lui, sûrement avaient-ils pitié depuis le décès de ses parents.
Bercé par la lune rassurante, Jimin perdit le fil de ses pensées et sentit ses paupières se faire lourdes avant de finalement l'emporter dans un pays merveilleux peuplé de songes et d'illusions qui lui permettait de s'échapper de sa rizière le temps d'une nuit.
Il fut réveillé par la lumière du jour qui l'aveugla quelques secondes avant qu'il n'ouvre les yeux et se redresse. Il faisait encore frais, il ne devait pas tarder à prendre la route pour la ville. Les membres encore ankylosés par son sommeil, le garçon passa son pendentif autour de son cou puis se prépara un petit sac avant d'aller voir ses fleurs avec des yeux déçus. Tous les pétales avaient fanés pendant la nuit, ne laissant que des tiges flétries qui serrèrent son cœur. Il y avait pourtant mis toute son énergie cette fois-ci.
En regardant les quelques pièces qu'il avait glissées au fond de sa besace, sa moue déçue s'accentua. S'il voulait survivre jusqu'à la récolte, il ne valait mieux pas qu'il rachète des fleurs à la ville. Il irait chercher des anémones sauvages dans les plaines un peu plus loin, cela suffirait sûrement.
Jimin passa son sac en bandoulière par dessus son épaule et se saisit de son chapeau qu'il enfonça sur sa tête avant de passer la porte avec un air un peu plus déterminé. Il se saisit de son grand seau qui était posé à gauche et prit la route tandis que l'aube finissait à peine à se lever.
Le chemin forestier qui le menait jusqu'à la ville n'était pas bien long, il n'avait qu'une mâtiné de marche pour s'y rendre s'il prenait son temps. Profitant que le seau soit vide, Jimin observa le réveil de la nature sur son chemin, souriant quant à l'ombre que lui fournissait les arbres au-dessus de lui. En dehors de ses rizières, ce chemin et la ville, il ne connaissait pas grand chose, mais cela lui suffisait. Plus jeune, il voulait traverser le pays pour en découvrir toutes ses régions dont sa grand-mère lui contait les légendes, mais maintenant qu'il était seul à s'occuper de ses plants de riz, il était bien obligé de rester.
Quelques chants d'oiseaux le firent s'arrêter, tentant de voir l'animal en provenance de ces sons qui berçait ses oreilles, observant le volatile pendant plusieurs minutes. Puis Jimin reprit son chemin tout en continuant d'écouter le son de ses mocassins de voyage taper contre les cailloux qui traînaient sur le chemin. Hwando ne devait plus être qu'à une ou deux heures de marche, il avait encore le temps d'observer la faune et la flore de la forêt.
Mais les sourcils du garçon se froncèrent lorsqu'il aperçut un cheval alezan qui broutait un peu plus loin. Il était rare que des cavaliers s'aventure dans le coin. Jimin avança jusqu'à l'animal, caressant doucement son museau tout en observant son harnachement onéreux. Il ne pouvait pas provenir de Hwando, il s'agissait forcément d'un voyageur.
Le garçon regarda tout autour de lui à la recherche du propriétaire du cheval avant d'en repérer un autre un peu plus loin. Il s'approcha de ce dernier pour le caresser à son tour, avant de constater deux silhouettes au sol à quelques mètres de là.
Sous le choc, Jimin lâcha son seau et se précipita en direction de ces dernières, déglutissant difficilement en voyant deux hommes dans de beaux habits, l'un, accroupi, faisant boire l'autre dans une petite coupelle. Ce dernier semblait mal en point et on pouvait aisément voir les blessures qui avaient tâché ses vêtements par endroit. Le jeune homme s'approcha d'eux, faisant redresser la tête de celui qui avait l'air le plus en forme, portant une tenue militaire de la capitale. Que pouvait-il bien faire ici? La main de l'homme atteint sa poignée de son sabre, s'apprêtant à le sortir de son fourreau au moindre geste du garçon.
« Vous habitez dans le coin ? demanda l'inconnu.
- Je... J'habite dans les rizières au bout du sentier.
- Je vais avoir besoin d'aide. »
Et bien qu'il ne les connaissait pas, Jimin put lire la détresse dans les yeux de son vis à vis. Il regarda autour de lui, tentant de trouver quelque chose pour pouvoir aider les deux hommes mais la forêt n'était que très peu fréquentée et la ville se trouvait bien plus loin que son domicile.
« Vous... Vous pouvez venir chez moi, j'aurais de quoi le soigner, je pense. »
Le militaire hocha de la tête en guise de remerciement avant de redresser son compagnon avec difficulté.
« Allez chercher les chevaux, je vais pas trainer ce poids mort bien longtemps. »
Jimin s'exécuta rapidement, retournant vers les bêtes sans pour autant céder à la panique. Il ne manquerait plus qu'il les fasse fuir. Prenant tout de même le temps de donner une petite caresse sur le museau doux du cheval gris, il attrapa sa bride et le ramena vers les deux autres, sa gorge se serrant en regardant le blessé qui n'avait toujours pas reprit connaissance.
Le militaire tendit le corps de son compagnon à Jimin puis grimpa sur le cheval. Il finit par se reculer sur la selle, s'asseyant derrière celle-ci tout en regardant le garçon qui cligna des yeux d'incompréhension.
« Essaye de le faire grimper devant moi.
- Mais je suis pas sûr de...
- Essaye, répéta-t-il. »
Le garçon baissa le regard en direction du corps et prit une longue inspiration avant de le saisir plus fermement sous les aisselles. Il tenta de le soulever avec difficulté, s'apprêtant à abandonner lorsque le poids disparut de ses bras tout à coup. Jimin regarda en l'air, ses yeux s'écarquillant en voyant les deux hommes sur le cheval.
« Merci, dit platement le militaire. »
Il fit une pause avant de reprendre, ses sourcils se fronçant légèrement.
« Tu sais monter à cheval ? »
Jimin hocha négativement de la tête, faisant soupirer son vis à vis.
« Essaye de grimper sur l'autre tout de même, on ira plus vite que si tu marches à côté. »
Le garçon regarda le cheval qui se tenait un peu plus loin, marchant vers lui à petit pas. Il l'attrapa avec délicatesse, non sans une pointe d'appréhension. Ils n'avaient jamais eu de chevaux aux rizières, bien qu'à une époque, quelques buffles peuplaient les terres pour les aider à labourer. Le cheval gris arriva près de lui, tandis que le militaire tenait tant bien que mal le corps de son compagnon devant lui.
« Met ton pied gauche dans l'étrier et hisse toi, ça devrait pas être bien compliqué. »
Le jeune homme s'exécuta, grimpant difficilement sur le dos de son destrier provisoire. Il appuya de toutes ses forces sur ses bras maigres, soupirant de soulagement lorsque ses fesses rencontrèrent enfin la selle en cuir brun.
« Je te suis, dit finalement le militaire en donnant un coup de talons à sa monture.
- A-Attends ! s'écria Jimin en attrapant l'encolure de son cheval tandis que ce dernier commençait à avancer. »
Son vis à vis stoppa le cheval gris et le regarda avec les sourcils froncés.
« Tiens toi droit et laisse faire le cheval. Je te rappelle que j'ai un gars sanguinolent contre moi, j'ai clairement pas le temps de t'apprendre à monter. Maintenant bouge-toi ou je te force à galoper. »
Le garçon déglutit difficilement, se redressant sur la selle en tremblant tandis que sa monture reprit sa marche à la suite du militaire.
« On va où ? demanda le militaire avec une oeillade en coin. »
Pour toute réponse, Jimin montra le sentier du doigt, serrant les dents en sentant le cheval tourner en harmonie avec son congénère gris. Le bruit des sabots marchant en rythme sur le sol meuble de la forêt résonna dans les oreilles du jeune homme qui se calma quelque peu, tentant de profiter de la balade forcée. Il n'irait sûrement pas chercher de l'eau ce jour-là.
Le soleil était déjà bien haut dans le ciel et bientôt, l'heure du déjeuner sonnerait.
« On est encore loin ? »
Jimin tourna le tête dans la direction de son vis à vis, tentant de réfléchir correctement. Combien de temps le séparait de son domicile ? Il n'avait pas la notion de la vitesse à laquelle ils allaient.
Le garçon regarda le paysage, ses yeux trouvant un petit rocher au bord de la route.
« Il nous reste encore un peu de route je crois, mais on devrait bientôt arriver. »
Le militaire hocha de la tête avant de soupirer, ramenant le corps de son compagnon contre lui. Jimin entrouvrit les lèvres, une question brûlant sa langue depuis déjà de longues minutes. Était-ce indiscret de s'adresser à lui de la sorte ? Il avait rarement côtoyé des personnes venant de la capitale, il ne connaissait pas les eussent et coutumes de là-bas.
« On campait dans la forêt et cet idiot a voulu aller voir un brigand qui tournait autour et s'en occuper seul, marmonna le militaire sans le regarder. »
Jimin écarquilla les yeux sous le choc. Il y avait des brigands dans le coin ? Il n'en avait jamais vu auparavant.
« Je m'appelle Namjoon. »
Le militaire tourna la tête vers lui, un sourire crispé sur ses lèvres.
« Jimin, répondit timidement son interlocuteur.
- Il n'y a pas grand chose dans le coin, pas vrai ?
- Juste... la forêt et ma rizière. »
Le silence flotta entre eux pendant quelques instants, entrecoupé par les pas des chevaux qui avançaient sur le sentier de terre.
« Tu vis seul ? demanda finalement Namjoon, les sourcils froncés.
- Oui, je n'ai pas trop l'habitude de croiser des gens sur cette route... »
Jimin s'arrêta avant de reprendre, sa curiosité reprenant le dessus.
« Qu'est-ce que vous faites dans le coin ?
- On se dirige vers Gungnae pour une mission royale. »
Les yeux du garçon s'écarquillèrent brusquement, sa bouche s'entrouvrant quelque peu.
« Vous connaissez la reine ?
- Bien sûr, nous sommes à son service.
- Comment elle est ? »
L'excitation de Jimin était palpable, faisant doucement sourire son vis à vis qui prit un air pensif.
« Très autoritaire. Mais j'imagine que depuis le décès de son mari, se faire respecter auprès des officiels toute seule doit être difficile.
- J'aimerais tellement la rencontrer ! »
Namjoon ne répondit pas, pointant de son menton le bout du chemin.
« C'est chez toi ? »
Le garçon regarda à son tour avant d'hocher de la tête. Ils se dirigèrent vers la bicoque en haut de la colline, descendant des chevaux pour rentrer à l'intérieur de la petite bâtisse. Jimin déposa son satgat à l'entrée, observant la petite pièce à vivre dont il disposait. Ce n'était pas beaucoup, mais cela serait sûrement mieux que le sol de la forêt sur lequel ils se trouvaient lorsqu'il était tombé sur eux.
« Tu peux le mettre là, dit doucement Jimin en pointant sa paillasse du doigt. »
Le militaire hocha de la tête et s'exécuta tandis que le propriétaire des lieux ouvrit sa jarre d'eau avec une expression tendue. Il ne lui restait plus beaucoup d'eau, et voilà qu'il avait perdu son seau dans la forêt. Jimin se saisit d'une pièce de tissus et la trempa dans le fond de sa cruche en terre cuite, retournant auprès du cavalier allongé sur son lit.
Il s'agenouilla à côté de lui, passant la pièce de tissus sur son dos blessé par endroit. Namjoon avait pris soin de retirer les vêtements du blessé pour pouvoir recevoir des soins appropriés. À plat ventre sur sa paillasse, il espérait au moins que cette dernière serait assez confortable pour ne pas aggraver son état. Cela faisait si longtemps que personne n'était entré chez lui, et le cabanon en plein soleil lui semblait étroit maintenant que deux autres personnes s'y trouvaient.
« Ce n'est que superficiel, il est juste assommé, marmonna Namjoon en s'approchant de son compagnon. »
Il se redressa, regardant Jimin qui nettoyait le bout de tissus dans sa petite bassine.
« Merci beaucoup pour ton hospitalité. Si je peux faire quoi que ce soit pour qu'on soit quitte, n'hésite pas à me dire.
- Eh bien... »
Le garçon se gratta l'arrière de la tête, visiblement gêné.
« J'étais en route pour aller chercher de l'eau au puit de la ville, les réserves se font rares ici... »
Namjoon acquiesça doucement avant de prendre la direction de la porte, lançant un dernier regard à son vis à vis.
« Où se trouve la ville ?
- C'est... Tout droit ?
- Je serai de retour au plus vite. »
Là-dessus, il quitta la bâtisse, laissant Jimin au milieu de la pièce, déboussolé. Il était sérieusement parti chercher de l'eau pour lui ? Son regard trouva le corps encore inconscient de l'autre. Pourquoi une mission royale leur demandait d'atteindre Gungnae ? Devaient-ils remonter jusqu'à la Mandchourie ? Était-ce une mission secrète ?
Les yeux sur l'inconnu allongé sur sa paillasse, sa vision dériva vers ses fleurs mortes sur le rebord de sa fenêtre. Il allait encore dormir pendant plusieurs heures, peut-être qu'il ferait mieux d'aller chercher quelques plantes sauvages pour rafraichir l'atmosphère rance de sa demeure. De toute façon, au milieu des rizières inhabitées, si l'inconnu se réveillait et s'enfuyait, il n'irait pas bien loin si Jimin prenait son cheval avec lui.
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