Chapitre 2 : Douche froide

Mino voulait découvrir les membres de la famiglia. Après tout si elle devait devenir le numéro 2, il fallait qu'elle puisse se faire connaitre et respecter. Elle s'incrusta sans gêne dans un groupe réunit autour de la table centrale. Les hommes installés s'affairaient à former des liasses avec la pille de billets qui se trouvait au centre de la table. Antho, celui qui les avait accompagnés à la chambre s'y trouvait également.

— Je m'appelle Mino, vous avez besoin d'un coup de main ?

Malgré des regards surpris vis-à-vis de la sérénité de Mino face à un groupe d'inconnus, les hommes l'acceptèrent à table pour le comptage des billets. Cela avait permis aux langues de se délier et de créer le contact avec une partie du groupe.

— Tu ne nous demande pas d'où provient cet argent ? demanda Baptiste, un homme à l'apparence rondouillarde en regardant Mino attacher des liasses avec rapidité.

Elle le fixa droit dans les yeux.

— Pourquoi se soucier de la provenance de cet argent ? L'essentiel c'est que le fric rentre, peu importe de quelle manière !

L'attablé éclata de rire.

— Tu as trouvé ton maître, Baptiste ! railla Antho.

En une trentaine de minute, tout l'argent avait été trié et répertorié en liasse de 300€.

Antho enferma les liasses dans un coffre qu'il monta à l'étage.

— Suis-nous Mino, invita l'un des hommes qui était toujours attablé.

Il se leva à la suite des autres et ils se dirigèrent vers la cuisine. Il sortit du réfrigérateur un pack de bière et en remis une à chaque personne présente dans la cuisine. Mino s'installa carrément sur le plan de travail et leva sa bouteille en direction des 6 males qui l'a dévoraient des yeux. Mise à part le harem de filles qu'Antho faisait ramener régulièrement pour combler les besoins des hommes, aucune autre femme avant elle n'avait eu l'honneur de faire partie de cette famiglia. Sans compter que Mino était belle, vraiment belle. Rien à voir avec les bimbo du harem. Elle avait une certaine beauté sauvage qui l'entourait. De longs cheveux noirs sur une peau légèrement halée. Des yeux noisettes et une silhouette qui pourrait en faire pâlir plus d'une. Rien d'extravagant mais avec de formes idéalement proportionnées. Mais ce qui caractériserait le mieux Mino, c'est son sourire. Un sourire d'une blancheur spectaculaire qui irradiait son doux visage d'ange. Après plus de quatre bières enfilées, une petite sirène bipa dans la villa.

— Allez Mino, on va diner. D'ailleurs, il y a une réunion demain matin à 10h dans l'ancienne écurie. On va faire un plan pour une opération extérieure qui doit avoir lieu demain. L'écurie se trouve dans le champ qui se trouve un peu plus bas mais tu n'auras qu'à suivre le mouvement pour voir où cela se trouve. Tu peux prévenir Giulian ?

Elle hocha la tête et descendit du plan de travail avec agilité. Elle emboita ensuite le pas des hommes jusqu'à la terrasse. Une immense tablée se dressait devant elle et celle-ci se remplit rapidement. Deux personnes habillées de tabliers blancs, sans doute embauché par l'argent blanchit s'activaient à les servir. Elle croisa le regard de Giulian, qui avait toujours ce sourire idiot accroché au visage. Elle ne put s'empêcher à son tour de sourire tout en détournant le regard. Au menu il y avait des pommes de terre rissolés, accompagné de salade verte et de rôti de porc. Un régal. Le repas se déroula dans la bonne humeur et Mino était devenu le sujet de toutes les convoitises en à peine quelques heures. Avoir une femme dans les rangs de la famiglia mettait à rude épreuves les hormones des 26 hommes présents autour de la table. Malgré quelques invitations à poursuivre la soirée autour d'un autre verre, elle préféra regagner sa chambre. Giulian quant à lui était resté avec les hommes. Il s'adaptait bien à ce nouveau groupe. Mino, fouilla dans le petit sac à dos qu'elle avait apporté avec elle et en ressortit sa nuisette. Elle se lava minutieusement et laissa l'eau chaude l'apaiser. La salle de bain était toute embuée et un petit sourire espiègle s'empara de son visage. Elle espérait que Giulian n'aurait plus d'eau chaude pour sa douche, alors elle poursuivit plus que nécessaire sa douche jusqu'à ce que l'eau se rafraichisse. Toute contente, elle ferma le robinet, se sécha minutieusement et enfila sa nuisette. Quand elle revint dans la chambre, les cheveux emmaillotés dans une serviette elle aperçut Giulian sur le lit.

— J'ai bien cru que tu t'étais noyé !

Elle sourit sans répondre et alla s'asseoir sur le lit. Elle retira la serviette de ses cheveux et les démêla en silence. Elle vit Giulian se diriger vers la salle de bain et elle se mordilla la lèvre en se retenant de glousser comme une gamine. Elle écoutait avec attention dans l'espoir d'entendre ce dernier râler. Il n'eut aucun autre son que celui de l'eau qui coulait. Elle soupira, sécha ses cheveux au maximum quand Giulian revint dans la pièce entièrement nu.

— Merci pour l'eau froide, princesse. Mais... maintenant tu vas devoir me réchauffer, je suis frigorifié.

Un sourire éclaira son visage et elle se mordilla la lèvre inférieure sans rien louper du spectacle. Elle le détailla de la tête aux pieds sans aucune gêne.

— Ça te plait ce que tu vois ? demanda-t-il en souriant.

Elle leva les yeux au ciel.

— Rien de bien impressionnant, mon pauvre !

Giulian ouvrit la bouche et elle éclata de rire. En réalité, elle ne voulait pas l'avouer mais la nature avait été très généreuse avec lui. Les muscles développés sous sa peau caramel le rendaient irrésistible. Ses cheveux bruns éparpillés sur son crane avec nonchalance lui conférait un petit côté bad boy et son mètre quatre-vingt-quinze ne gâchait en rien le tableau. Il alla verrouiller la porte de la chambre et elle admira son fessier bouger au rythme de ses pas. Elle plaça son pistolet sous son oreiller et s'allongea. Il éteignit la lumière dont l'interrupteur se trouvait près de la porte d'entrée et rejoignis Mino au lit.

— Tu pourrais quand même enfiler un caleçon ! Un peu de respect pour les âmes sensibles !

Ils ne voyaient plus rien, la chambre ne laissait pas filtrer la lumière du couloir. Elle frissonna quand elle sentit un effleurement du bout des doigts de Giulian contre son cou.

— J'aurai pu faire l'effort de mettre un caleçon princesse mais j'ai la nette impression que tu voulais que je prenne ma douche à l'eau froide, alors non, je resterai nu dans le lit.

— Tu as intérêt de garder ta bête loin de moi et de rester de ton côté du lit.

Il s'esclaffa.

— Tu crois que je ne suis pas capable de me contrôler face à une jeune fille dans mon lit ?

— Je n'en sais rien, je ne te connais pas.

Il se tourna sur le lit.

— Et qu'est-ce que tu aimerais savoir, Mino ?

— Comment as-tu eu connaissance de ce poste de second ? Tu as l'air d'être un enfant de cœur.

Elle l'entendit glousser de nouveau.

— Je ne m'attendais pas du tout à ce genre de question et crois-moi princesse je n'ai mais alors rien à voir avec un enfant de cœur. J'ai fait des choses qui feraient pâlir ce doux minois.

— Hum, ça ne répond toujours pas à ma question !

Il leva les yeux au ciel et se redressa. Il alla rallumer la lumière et vint poser son dos contre le dossier du lit.

— Je ne suis pas fan des discussions dans le noir. J'aime voir mon interlocuteur quand je parle...

Elle se redressa à son tour.

— ... J'ai des amis au sein d'un autre clan et ce sont eux qui m'ont parlé de ce qui était arrivé au second du boss. Je sais que je ne suis pas fait pour les métiers conventionnels et ce poste de second correspond beaucoup plus à ce que j'envisage pour ma vie professionnelle.

— Tu as déjà tué des gens ?

Il la fixa dans les yeux, réfléchissant à ce qu'il pouvait où non lui dire. Il finit par hocher la tête de haut en bas. 

— Bien, au moins je sais que je n'aurais pas à affronter une mauviette.

— Puisque tu vas me faire croire que toi aussi ? demanda-t-il en riant.

Pour le coup il ne la prenait pas du tout au sérieux.

— Quand cesseras-tu de me sous-estimer ? Ce n'est pas parce que j'ai une paire de seins et un vagin que je suis un petit être chétif et fragile. Je pourrais même t'abattre sans aucun regret.

Il enleva le drap qui cachait ses parties intimes et lui lança un sourire vicieux.

— Sans regret ? Vraiment ?

Elle éclata de rire.

— À quand remonte ta dernière baise ? demanda-t-il, en la dévorant du regard.

Elle haussa les sourcils.

— Tu as vraiment cru que j'allais te répondre là ? En quoi ça te concerne ?

— Roh c'est bon, ne fais pas la petite fille effarouchée ! On va partager ce lit au moins une semaine alors tu peux quand même me répondre.

— Je te retourne ta question.

— Il y a deux jours, répondit-il.

Elle hocha la tête, songeuse.

— Tu as donc quelqu'un dans ta vie ?

Il leva à nouveau les yeux au ciel.

— Coucher avec une fille veut-il forcément dire en couple ? Je n'ai personne et je ne cherche personne non plus. Vous les filles vous êtes d'une chiantitude extrême quand vous vous attacher.

— De mieux en mieux ! Parce que les hommes sont irréprochables peut-être ?

— Les hommes ont cette capacité de baiser sans sentiments alors qu'une femme... c'est plein de chichi, il faut toujours la rassurer, l'amadouer etc avant d'avoir droit au graal.

— Je comprends mieux pourquoi tu es célibataire, tu es tellement arrogant, confiant et sexiste.

— Je ne suis rien de tout ça, j'ai juste suffisamment observé de femmes pour l'affirmer. Mais dans tout ça tu n'as toujours pas répondu à ma question.

— Giulian on se connait à peine depuis quelques heures que tu m'exaspères déjà au plus haut point.

Il éclata de rire.

— C'est en effet souvent l'effet que je procure aux gens.

— Bon je crois que notre discussion va s'arrêter là. Bonne nuit.

— Roh Mino, ne te vexe pas comme ça. J'ai envie d'apprendre à te connaitre pour mieux savoir contre quel adversaire je vais devoir me battre pour le poste de second.

Elle se retourna vers lui, les sourcils froncés.

— Et en quoi savoir depuis combien de temps je n'ai pas couché avec un mec t'aidera ?

— Ça m'aide surtout à savoir s'il y a moyen qu'on se satisfasse tous les deux.

Elle écarquilla les yeux avant de les lever au ciel.  

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top