Chapitre 10

L'appartement était silencieux, rangé avec précaution, et ne contenait que le strict nécessaire pour vivre. Yashuu n'était guère surpris, Numéro 646 n'avait jamais été une personne très matérielle, ce n'était pas le genre à s'encombrer de breloques ou de choses inutiles. Elle allait directement à l'essentiel, sans faire de détour.

"Pourquoi ne pas être venu avec tes amis ?" demanda-t-elle alors directement à son esprit.

Il sentait sa déception, et même s'il n'avait au début rien capté de négatif en elle, il pouvait maintenant le sentir. Elle aurait voulu que les autres soient présents, afin de pouvoir leur parler. Dans quel but ? Elle avait dû les surveiller de loin, les observer cachés derrière son pouvoir sans jamais se montrer. Il mettrait sa main à couper qu'elle connaissait la raison de leur présence ici, et le but qu'ils poursuivaient. Pourquoi être déçue de l'absence des personnes qui pourraient être ses compagnons de voyage ?

"Tu as toujours été très méfiant, Numéro 1. Je ne saurais dire si cela est une qualité ou un défaut."

- Tout dépend du point de vue.

Il ne voulait pas partager ses pensées avec elle, c'était un privilège réservé à quelques rares élus. Un léger sourire étira les lèvres fines de Yanala, qui ne quittait pas son rebord de fenêtre, comme si cela représentait un échappatoire pour elle. Ce serait bien naïf de croire que ce petit encadrement pourrait stopper Yashuu s'il désirait lui faire le moindre mal.

"Tu as peur de moi, Numéro 1. Tu as peur des paroles que je pourrais dire à ces gens. A moins que tu ne craignes mon pouvoir ? Je ne désire pas vous faire de mal, tu sais."

- Si c'était vrai, tu ne serais pas restée simple spectatrice pendant que le Labo nous pourchassait.

Elle garda un silence coupable, avant de secouer lentement sa tête, et passer une main devant ses yeux, comme si elle allait se mettre à pleurer.

- Ignorant, fit-elle à voix haute.

- Ouah, super dit donc. Ca, ça fait avancer une conversation.

"Je sais très bien que discuter avec toi est vain, c'est pour cela que j'aurais apprécié rencontrer tes amis. Ils ont une bien meilleure perception de la réalité, et surtout un cœur."

Il éclata de rire face à ce pique, et son regard commença à se mouvoir lentement, menaçant de se fendre en cette pupille draconique qui ne prédisait rien de bon.

- Je prends la peine de venir jusqu'à toi et c'est tout ce que tu trouves à me dire ? Tu es si chaleureuse et accueillante avec moi.

"Ça a toujours été fatiguant de parler avec toi. Ton esprit est trop fermé et borné."

- Il est vrai que je ne suis sûrement pas assez intelligent pour comprendre le grand esprit que tu es, ricana-t-il.

En tout cas, ça ne faisait que confirmer les soupçons qu'il avait déjà. Mais il allait faire l'effort de creuser encore un peu malgré tout, on ne savait jamais.

- Je suppose que tu ne comptes pas accepter si je te propose de te joindre à nous pour monter une vendetta contre le Labo ? Il y a pourtant pas mal de monde, si jamais tu n'y avais pas fait attention.

Elle laissa échapper un faible soupir, déjà fatiguée de discuter avec lui. Cette conversation ne prenait pas une tournure qui l'arrangeait.

"Crier vengeance ne changera pas les choses, Yashuu. Il est inutile de combattre le Labo qui est bien plus grand que nous. Au final, nous sortiront perdants de ce combat sanglant et violent."

- Et donc quoi ? On doit laisser faire ? cracha Yashuu avec dédain. Tu veux qu'ils continuent leurs expériences dégueulasses sur d'autres enfants

"Ne me fais pas croire que cela est ta principale motivation. Je sais qu'au fond de toi tu cherches juste vengeance pour tout ce qu'ils t'ont fait subir. Tu n'es pas assez noble pour servir une cause aussi belle et juste."

- C'est vrai, reconnut-il, mais certains parmi le groupe pensent ainsi.

Et c'était clairement l'argument le plus convaincant, raison pour laquelle il l'avait cité. Mais Yanala était dans le vrai, sa principale motivation restait la vengeance pure et dure. Il voulait faire ravaler au Labo toute la souffrance qui lui avait été imposée. Il voulait leur montrer ce qu'ils avaient fait de lui, un monstre obligé de tuer tous les échecs sans se poser de questions.

"Nous ne devons pas nous opposer au Labo, mais les aider."

Il se figea un court instant quand ces paroles résonnèrent dans son esprit. Au fond de lui il s'était douté que Numéro 646 ne serait pas de son avis, voire même qu'elle ne voudrait pas les suivre. Mais ça, c'était un tout autre niveau. Les aider ? Rien que d'entendre ce mot faisait flamber la haine qu'il portait pour cette organisation.

- J'espère que tu me fais une blague ?

Mais il connaissait déjà la réponse, elle ne plaisanterait pas sur ce sujet, et certainement pas en sa présence.

"Yashuu, regarde nous, regarde ce que nous sommes devenus. Nous avons des capacités exceptionnelles, des corps résistants...la science pourrait faire des progrès immenses."

Ca ressemblait au discours que tenait Kaku, ou du moins qu'il avait tenu avant que Favlos ne prenne le projet en main et décide de sauter quelques étapes importantes des tests.

"Avec notre aide, le Labo pourra approfondir ses recherches. Ils pourront trouver le facteur commun entre nous qui a permis la réussite des tests. Ainsi, plus personne n'aura besoin de souffrir, toutes les tentatives seront des réussites et le monde renaîtra plus fort et plus résistant."

Il sentait la passion dans ses paroles, elle croyait dur comme fer à ce qu'elle était en train de dire. Elle essayait réellement de le convaincre que son point de vue était le meilleur et le plus juste.

"Nous pourrons participer pour créer un futur meilleur, moins dangereux. Il n'y aurait plus à craindre les maladies ou la famine, car tout le monde serait capable de se débrouiller et de se régénérer. Les médicaments deviendraient obsolètes, les hôpitaux ne seraient plus surchargés, plus aucun parents ne devra pleurer la perte de son enfant à cause d'une maladie incurable, d'un cancer survenu trop jeune. Notre famille pourra rester plus longtemps à nos côtés, et tout le monde en sortira heureux et évolué. Et tout ça peut être possible avec nous, grâce à nous. Nous sommes des succès, Yashuu, et le Labo a besoin de nous pour comprendre ce phénomène et l'appliquer à d'autres."

Elle se tut ensuite et laissa ses paroles faire effet, espérant que Numéro 1 entendrait ce qu'elle disait et comprendrait. Le silence s'étira sur plusieurs minutes, ce qui n'était pas pour installer un climat sain et de discussion.

Finalement, Yashuu porta une main à son visage, avant d'éclater de rire. Un rire fort, sans joie, de moquerie et presque de pitié.

"Je ne vois pas ce qui est drôle." gronda-t-elle en fronçant les sourcils.

- Tu es tellement stupide et naive, Yanala. Le monde en ressortira plus fort ? Et que crois tu que feras l'être humain en détenant les mêmes pouvoirs que nous ? Ils arrivent déjà à se faire la guerre actuellement, ce ne sera que pire. Ils vont se battre pour savoir qui est le plus fort, pour obtenir plus de territoire et imposer sa domination aux autres. Le monde actuel deviendra chaotique, et on retournera à une ère bestiale où ce sera la loi du plus fort qui régnera. Voilà ce qui nous attend si on aide le Labo et que l'on multiplie les réussites.

"Pas s'ils sont obéissants envers le Labo et qu'ils promettent de se tenir correctement."

Yashuu calma son rire et fronça les sourcils, cela lui rappelait quelque chose. Kaku avait fait des autopsies sur les cadavres de certains cobayes récents du Labo, pour chercher justement une raison à leur obéissance et à leur loyauté sans faille. Cela n'avait pas été concluant, mais les propos de Yanala lui laissaient penser qu'il devait bien y avoir un procédé pour obtenir cette muselière sur eux.

- Donc tu proposes un monde où tout le monde serait un petit chien envers le Labo ? C'est ça que tu veux réellement Yanala ? Des gens plus forts, qui ne tombent plus malade, mais qui sont soumis à autrui ?

"C'est la meilleure solution pour éviter les guerres et les conflits. Et ce ne serait pas une obéissance aveugle comme tu sembles le penser, plutôt comme un pacte de non agression. Le Labo développe de plus en plus des pouvoirs inédits et intéressants. Imagine s'il existait une personne capable de générer des contrats qui ne peuvent être brisés, sous peine de lourdes sanctions ? Tout le monde pourrait continuer à vivre sa vie pleinement, il suffirait juste de ne pas se battre et rien n'arriverait. N'est ce pas merveilleux ?"

- Toutes les utopies finissent par se transformer en dystopie à chaque fois. N'essaye pas de me convaincre Yanala, c'est vain. Ce serait bouleverser l'ordre naturel des choses.

Il savait très bien que le Labo n'avait plus assez de ressources cellulaires pour continuer indéfiniment les expériences. S'ils voulaient poursuivre les expérimentations il faudrait trouver des Empereurs et leur arracher leur corps. Et ça Yashuu le refusait, il ne laisserait pas l'humanité mettre la main sur ces créatures. Aussi fort soit-il, il savait qu'il ne pourrait rien faire contre un Empereur en colère tel que l'avait été Ragnarok. Et alors, une nouvelle Apocalypsis se déverserait sur le monde. Si c'était ça le monde merveilleux dont elle rêvait, alors ils étaient mal. Mais Yanala ignorait tout des Empereurs, et ce n'était pas lui qui allait lui en parler. Ce secret resterait entre lui, Anwa et Jiyu.

"Mes paroles ne pourront pas te faire changer d'avis, j'en suis navrée."

Elle affichait réellement un air triste, au fond elle aurait voulu pouvoir le convaincre et le rallier à sa cause.

- La discussion va s'arrêter ici je pense, fit Yashuu. Si tu n'es pas avec nous, tu es contre nous. Je ne peux pas te laisser en liberté tout en sachant que tu vas soutenir le Labo et nous poursuivre.

"Tu comptes donc me combattre ?"

- Non, je vais t'anéantir.

Il fit craquer ses doigts, prêt à passer à l'action. Il n'avait que trop parler pour ne rien dire, et cela ne lui correspondait pas.

- Allons, Numéro 1, ne mets pas en péril ma petite Yanala. Elle m'est encore très utile tu sais.

Yashuu se stoppa dans ses mouvements et tout son corps se crispa de manière inconsciente. Il connaissait cette voix, il détestait cette présence. Comment avait-il pu ne pas le sentir arriver ? Avait-il été trop concentré sur Yanala pour que ses pouvoirs ne le préviennent ? Ou alors était-ce un tour de Numéro 646 pour le dissimuler et le faire approcher sans qu'il ne soit détectable ? Il se redressa et se tourna légèrement vers le possesseur de cette voix : Favlos Arkouda.

- Je vois que tu es surpris de me voir ici, mais n'ai crainte, je ne désire te faire aucun mal.

- Ce n'est pas comme si j'avais peur de vous, gronda-t-il sur la défensive.

Un petit sourire étira la mâchoire déformé du chef du Labo et il entra dans la pièce sans montrer la moindre peur. Comme s'il était persuadé que rien ne pourrait lui arriver.

- Allons Yashuu, tu es un garçon intelligent. Tu sais très bien que des choses ne peuvent pas changer juste car on le désire. Je suis l'homme qui t'a façonné et créé. Tu es ce que tu es grâce à moi. Et tu ne peux pas renier cela, peu importe à quel point tu essayes.

Il se redressa de toute sa hauteur, et même s'il faisait la même taille que Yashuu, sa carrure était bien plus imposante, lui donnant l'air d'un ours dressé sur ses pattes.

- Tu ne pourras pas te défaire de moi aussi aisément, Numéro 1.

Favlos claqua alors ses deux mains entre elles, et Yashuu eut instinctivement un mouvement de recul, quelque chose d'incontrolable. Cette réaction fit rire Favlos.

- Tu vois ? A l'époque du Labo, tu savais que lorsque je faisais ça, c'était pour te signifier une punition. Et même encore maintenant, ton corps et ton esprit s'en souviennent.

Yashuu ne disait rien, il savait que parler serait totalement inutile. Mais son coeur avait un rythme anormal, tout comme sa respiration. Il détestait cette sensation, ce sentiment, celui d'être la proie face au chasseur. Mais malgré tout ces efforts, c'était quelque chose qu'il n'arrivait pas à contrôler. Et, pour l'une des rares fois de sa vie, il ne pensait qu'à une chose.

Fuir

Il devait sortir du champ de vision de cet homme, s'en éloigner pour retrouver tous ces moyens. Et sa présence ici voulait dire que les autres étaient potentiellement en danger. Il ne pouvait pas laisser quoi que ce soit leur arriver, lui arriver. Il espérait que Jiyu allait bien et qu'il était toujours caché avec Boran.

- Ne fais pas cette tête là, Numéro 1, ça me rend triste.

Favlos s'installa sur le fauteuil unique de la pièce et sortit un cigare avec un briquet. Il prit son temps pour l'allumer, prendre une bouffée, et souffler avec calme. Son corps trahissait sa confiance et son soulagement d'avoir pu retrouver Numéro 1, mais Yashuu ne comptait pas se laisser embarquer aussi aisément. Jamais il ne retournerait là-bas. Jamais il ne redeviendrait un cobaye.

- Tu sais, Numéro 1, on peut repartir sur de bonnes bases. Je suis conscient que la vie n'a pas toujours été rose au Labo, et que j'ai été dur envers toi. Mais comprends que cela était pour ton bien. Je voulais te rendre plus fort, faire de toi le meilleur. Et tu étais un enfant difficile, soupira-t-il, alors il m'a fallu sévir à quelques reprises pour t'éduquer et te maintenir dans le droit chemin. J'espère que tu me comprends.

- Fermez là, siffla-t-il pour toute réponse.

- Oui, bien sûr. Ce n'est pas avec quelques paroles que je vais faire disparaître les mauvais moments de ton esprit. Mais je trouve cela dommage de rester en mauvais terme avec ton père, tu ne crois pas ?

- Vous n'êtes pas mon père.

- Pas de sang, en effet. Mais je suis l'être qui t'a fait, qui t'a éduqué, donc ne le suis je pas un peu par procuration ? Et puis, je vaux toujours mieux que tes vrais parents.

Yashuu tiqua et son sang se glaça dans ses veines, sans qu'il ne comprenne pourquoi. Ses vrais parents ? Comment cet homme pouvait-il connaître ces gens ? Ils étaient sûrement morts, ou quelque chose du même style.

- Oh, tu n'es pas au courant ? fit mine d'être surpris Favlos. Je pensais que tu t'en souvenais. Après tout, c'est quelque chose qui a tendance à traumatiser. Mais peut-être que les expériences ont effacé ta mémoire d'avant le Labo.

- De quoi parlez-vous ! vociféra Yashuu qui ne comprenait rien.

- Tu veux en savoir plus sur ta famille ? Sur ce qui leur est arrivé ? Et pourquoi tu es arrivé au Labo ? Je possède toutes ces réponses.

Yashuu ne s'était jamais vraiment posé de questions sur son passé, tout simplement car ses souvenirs débutaient au moment du Labo. Sa vie avait commencé là bas, et celle d'avant lui paraissait être un chimère. Mais maintenant qu'il y pensait, personne n'avait jamais évoqué sa vie avant le Labo, ou très peu. Il y avait Azline qui parlait de sa maladie mortelle et du fait qu'elle aurait pu mourir à tout moment, mais elle n'entrait jamais dans les détails.

Leur vie avant était floue, inexistante à leurs yeux. Et pour la première fois de sa vie, Yashuu se demandait qui il avait été avant le Labo. Sa vie aurait-elle été différente ? Peut-être qu'il ne serait pas devenu un monstre et qu'actuellement il mènerait une vie d'étudiant normal, dans une grande école, avec une famille aimante.

- Si tu veux en savoir plus, il ne te reste qu'une chose à faire. Venir avec moi.

Favlos tendit sa main droite vers lui, la gauche tenant encore le cigare. Il arborait un sourire rassurant et presque paternel. Yashuu se souvenait de toutes les horreurs qu'il lui avait fait endurer, mais il se souvenait aussi des tapes sur la tête pour le féliciter, des friandises quand il effectuait correctement son travail, et des compliments sur ces capacités. Cet homme ne l'avait jamais vu comme un monstre, il n'y avait que la fierté qui avait brillé dans ses yeux.

- Rentrons ensemble, Yashuu. Nous pourrons accomplir de grandes choses. Toi et moi.

Il avait une étrange pulsion, celle de tendre la main pour saisir celle de cet homme. Mais avant que ses doigts n'atteignent les siens, une voix déchira son esprit et il prit sa tête entre ses mains.

YASHUU !

Jiyu, c'était la voix de Jiyu. Et il semblait avoir un problème au vu de sa tonalité. Il se sentait idiot d'avoir écouté Favlos et d'avoir presque cedé, depuis quand était-il devenu aussi faible ? Non, il l'avait toujours été face à cet homme. Mais jamais il n'avait eu la force d'y faire face. Il ne devait pas se laisser avoir, il ne devait pas oublier.

- Désolé, mais mon passé est derrière moi. Ce qui compte, c'est ce que je suis désormais. Si mes parents sont toujours en vie, grand bien leur fasse.

- Numéro 1, tu fais une terrible erreur.

Favlos se redressa et la colère commençait à peindre son visage, ainsi que la perte de patience.

- C'est ta dernière chance, je ne serais pas aussi clément les prochaines fois, persifla-t-il avec un air de plus en plus menaçant.

- Il n'y aura pas de prochaine fois.

Son corps semblait se libérer d'une emprise invisible, et il retrouvait sa liberté de penser et de se mouvoir. Il reprenait vie et sa respiration lui appartenait de nouveau.

- Je ne participerais pas à votre utopie. Allez en enfer.

Et les ténèbres vinrent l'aspirer alors que Favlos se jetait sur lui en hurlant.

- NON !

C'est tout ce qu'il entendit avant de disparaître. Maintenant, il devait retrouver les autres, et les sauver s'ils étaient en danger.

Cette rencontre lui aurait au moins permis de se mesurer une nouvelle fois à Favlos, de se rendre compte que malgré tous ses efforts il gardait des séquelles du Labo, et qu'elles ne pourraient pas être soignées en un claquement de doigt. Il n'y aurait que le temps pour panser ses plaies. Mais il savait à quoi s'attendre s'il venait à recroiser cet homme, et il serait différent. Il ne serait plus le petit Numéro 1, il serait réellement Yashuu. 

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