Chapitre 5

Musique: say something de Justin Timberlake


Étonnamment, le reste de cette première semaine s'est passé sans embûche et d'un calme olympien. Je ne l'aurais pas cru, j'étais plus que parée à recevoir les foudres de la rouquine. Cependant, cette dernière se tient loin de ma personne et bien qu'elle ne cache pas sa haine à travers ses yeux, elle ne s'approche pas. La bonne nouvelle de cette fin de semaine est aussi que j'ai enlevé mon attelle, enfin. Ma cheville va beaucoup mieux malgré qu'elle reste encore sensible, je dois éviter de courir et de rester appuyé dessus trop longtemps durant quelques jours de plus. Ensuite, je serai à nouveau libre de gambader comme je le souhaite.

Je ne pense néanmoins déjà plus à cette semaine, trop excitée par ce que l'on va faire ce soir avec les filles. Nous sommes samedi et dans quelques heures, je verrai pour la toute première fois, une course de motocross. J'ai hâte!

Je suis tellement surexcitée que je n'ai pas su dormir plus longtemps, je suis debout depuis deux bonnes heures et je m'ennuie comme un rat mort. Ces heures ne passent pas!

- LÉNA! Crie une voix que je ne connais que trop bien.

Je me lève à peine qu'elle ajoute: 

- Tu ne vas pas rester vivante longtemps si tu ne descends pas.

Mon sourire disparait pour laisser place à des sourcils froncés et une moue dubitative. Qu'est-ce qu'elle a au juste? Je la rejoins dans le salon, assise sur l'un des canapés, elle m'attend les bras croisés. Ai-je fait quelque chose?

- Oui? Je souffle, soudainement perplexe.

Je n'ai rien fait, ou du moins j'en suis presque sûr. Alors, pourquoi ce soudain changement de ton?

- Est-ce que tu pourrais aller me chercher mes petits bonbons, s'il te plait?

- Oui.. Attends.. Quoi? Je m'arrête, abasourdie.

- Tu sais, mes petits bonbons jaunes. Tu vois lesquels non? Elle ajoute, l'air de rien en me souriant.

- Tu m'as fait peur, je râle en m'affalant à ses côtés. J'ai cru que j'avais fait quelque chose.

Ma grand-mère plisse ses yeux verts tout en se marrant, comme si je venais de lancer la blague du siècle.

- Pourquoi devrais-je te passer un savon? Tu me caches quelque chose? Elle continue, se foutant clairement de ma tête.

- Je reviens vite, je bougonne en me relevant.

D'un pas pressé, je me dirige vers l'entrée lorsque ma grand-mère m'arrête. Nos yeux s'ancrent en même temps qu'elle explose de rire. Elle a du mal à se remettre de cette histoire je vois.

- Tu n'as pas oublié quelque chose? Elle demande, le visage rieur.

Je me tape le front au moment où ça me fait tilt et cours jusqu'au petit meuble où se trouve de l'argent liquide.

- Pas sur que j'aurais pu payer avec un beau sourire, je pouffe en secouant la tête.

Mia subit un fou rire que je ne comprends pas. Plantée dans le hall, les bras le long du corps et les yeux braqués sur ma grand-mère qui se tient le ventre, je déglutis. Merde, a t-elle pris quelque chose?

- Léna.. tu..tu es.. en pyjama.

Son rire s'agrandit autant que mes yeux s'arrondissent.

- MERDE!

Le souffle court, je monte les marches aussi vite que le peut ma jambe et troque mon beau pyjama Mickey Mouse pour une tenue décente et plus correcte. Heureusement pour moi, Mia a été gentille de me prévenir. Je ne suis pas sûr qu'elle le ferait à chaque fois. Je redescends une fois prête et retrouve ma grand-mère devant son émission débile, calmée de son fou rire.

- C'est mieux, elle sourit en déviant le regard.

- Moque-toi! On verra quand ça t'arrivera, je pouffe.

- Je vais bientôt commencer à perdre la boule donc je compte sur toi.

Son regard vert me transperce et je souris en tournant le regard. Elle a réponse à tout!

- On ira t'acheter des pyjamas bob l'éponge comme tenue de soirée, j'ajoute, joueuse.

- File ou la vieille viendra teinter tes beaux cheveux blonds, elle plisse les yeux, malicieuse.

- Tu n'oserais pas! Je m'offusque.

- Le rose fluo t'irait super bien je suis sûr.

Le regard braqué devant elle, elle semble réfléchir à la question. Je pouffe et l'abandonne dans ses bêtises, préférant aller chercher ses fameux bonbons.

Lorsque j'arrive au supermarché non loin de chez nous, je remarque directement le nombre de véhicules garés sur le parking et soupire. Espérons que je n'ai pas à faire la queue de nombreuses minutes pour un seul paquet de bonbons.

Une fois dans le fameux rayon, j'y cherche le paquet de Yellow qu'elle aime tant. Personnellement je les déteste, je trouve le goût infâme. Maintenant que j'y réfléchis, c'est peut-être bien pour ça qu'elle les aime tant. Pourtant, les secondes passent et je n'arrive pas à mettre la main sur ce sachet blanc rempli de petites boules jaunes. Dois-je m'acheter des lunettes?

- Je peux vous aider?

Je sursaute en tombant nez à nez avec un des employés. Á t-il vu le désespoir couler de mon corps?

- Je cherche les Yellow, je soupire tout de même, espérant qu'il m'aide.

- Je suis désolé, le stock est vide.

Je soupire de plus belle devant sa mine désolée et le remercie, las. Qu'est-ce que je fais maintenant? Ces boules jaunes sont ce qu'elle a de plus précieux, enfin j'exagère un peu, mais tout de même, elle en mange tous les soirs. Si je ne lui en ramène pas, elle va me faire une crise comme une droguée avec de l'héroïne!Je n'ai pas le choix, je vais me rendre à la petite supérette un peu plus loin et j'espère qu'eux, en auront.

Lorsque j'arrive dans cette dernière, tout est désert et calme à l'exception de ma cheville qui m'avertit de calmer la marche. Dans un autre contexte, ce silence pourrait être glauque.Cependant, je chasse ces idées de mon esprit et me dirige en moins de temps qu'il ne faut pour le dire au rayon bonbons. Comme dans un bon film d'horreur, seul le bruit de mes pas se fait entendre, plus tard remplacé par le tintement de la sonnette d'entrée.Le coeur essoufflé, j'attrape deux paquets de boules jaunes et me retourne sans attendre vers la caisse. Plus vite je sortirai d'ici et mieux ce sera.Alors que le caissier m'encaisse, j'aperçois un groupe de mecs, probablement de mon âge, tous habillés de noir et de blanc. Encore des kékés..

Je ne comprendrais jamais cette mode de toujours s'habiller de cette manière, haut blanc, jeans noir, vive l'originalité. On m'a souvent dit que cette coutume faisait vilain garçon, sexy à en mourir. Or, même un chat errant est plus sexy. 

Je secoue la tête en soupirant afin de me ressaisir. Ça ne me regarde pas après tout, chacun son style.

Une fois le caissier salué et les bonbons en mains, je me dirige vers la sortie. Alors que je passe la porte magnétique, je rentre malencontreusement dans une personne. Soudainement gênée, je recule tout en m'excusant sentant mes joues chauffer. Un jeune homme me fait face, de son sourire splendide, il se décale à gauche en même temps que moi. Je vais alors sur ma droite mais encore une fois, ce garçon me suit m'obligeant à rester devant lui. Une fois peut être une coïncidence, deux fois c'est calculé.

- Salut miss.

Fini la gêne et les joues rosées. Je le fusille de mon regard le plus noir et grogne:

- Laisse-moi passer.

Alors que je m'imagine être face à un gentleman qui me laissera passer sans un autre mot, il sourit tout en me reluquant de bas en haut. Je rage.

- Ça y est, t'as fini? Je crache, ahurie.

- Mmh, il souffle en jetant un énième regard sur mes jambes, laisse-moi encore quelques secondes.

- Si j'attends encore, c'est mon pied dans tes couilles molles que tu vas recevoir.

- Du répondant, j'aime bien, il pouffe.

En ayant plus que marre, je le pousse de mes deux mains et l'abandonne à l'entrée de la supérette, lui et son sourire débile. Ce type a réussi à me tendre en un temps record. Un kéké que j'aurais préféré ne pas croiser. N'y a-t-il que cela à San Diego? Des kékés en motocross qui ne portent que des t-shirts blancs et des jeans noirs? Je peste tout le long du retour jusqu'à la maison et lance les bonbons à ma grand-mère tout en m'affalant à ses côtés. Toujours devant sa télé-réalité débile, elle me remercie.

- La prochaine fois, ne compte pas sur moi, je bougonne. J'ai eu dû mal à les trouver et cerise sur le gâteau, un lourd m'est tombé dessus.

- Comment ça? Elle riposte, les sourcils froncés.

- Un kéké, je soupire comme simple réponse.

Mia se marre comprenant de quoi je parle avant de se retourner devant son émission. J'en profite pour m'éclipser dans ma chambre afin d'enclencher la musique dans mes oreilles. J'en écoute quasiment tous les jours, il s'agit d'une sorte de drogue, un peu comme Mia et ses bonbons finalement.



Trente minutes. Voilà le temps qu'il me reste avant que les filles ne viennent me chercher pour partir à la course. Je suis prête depuis bien trop longtemps et je suis aussi excitée qu'une petite fille allant chercher un jouet au magasin. J'ai tenté de m'occuper du mieux que je le pouvais mais je n'ai rien pu faire, je n'ai cessé de regarder les minutes défiler sur mon portable. Ce que le temps peut passer lentement lorsqu'on à hâte de faire quelque chose! Cependant, cette dernière demi-heure passe beaucoup plus vite alors, je me regarde une dernière fois dans le miroir et descends afin d'attendre mes amies.

- Tu t'en vas bientôt? Ma grand-mère me questionne en fermant son roman tandis que je m'assois sur le tabouret de l'îlot central tout en acquiesçant. Amuse-toi bien et surtout, repère de beaux garçons!

Le clin d'œil qu'elle m'envoie me fait à moitié rire.

- Mamy.. Je la sermonne.

- Je veux te voir avec un garçon au bras moi.

Alors qu'elle me regarde d'un drôle d'air, je secoue la tête n'en croyant pas mes yeux. Parfois, je me demande si elle faisait ce genre de coup à ma mère et surtout, comment ma mère réagissait. Je me suis toujours demandé si leur relation était égale à celle que j'ai pu vivre avec ma mère.

- Le temps fera son affaire, je finis par souffler, un fin sourire sur les lèvres.

- Non, il faut que tu te lances pour trouver la perle rare. Si tu attends tu ne la trouveras pas.

- Je finirai avec des chiens dans ce cas. C'est bien aussi, je pouffe devant sa mine effarée.

Elle roule des yeux mais sourit, heureuse de me voir la taquiner et de reprendre goût à la vie.

- Je pense que tes amies sont là.

Il ne m'en faut pas plus pour courir à travers toute la maison afin de vérifier ses dires par la fenêtre. En effet, une sublime Chevrolet Camaro rouge se gare devant la façade, montrant à l'intérieur deux filles sublimes. Toute excitée, je cours embrasser ma grand-mère et ouvre la porte, prête à la claquer, je suis arrêtée par le ton ferme de Mia.

- Fais attention aux Coltons!

Les Coltons? Qui est-ce? Je fronce les sourcils ne comprenant pas pourquoi elle me lâche ça maintenant et répond d'une simple et banale réponse tout en claquant derrière moi.

- Prête? Lance la brune lorsque j'arrive à sa hauteur.

Je souris grandement tout en m'installant sur le siège arrière alors que Maëlys se replace devant, tout aussi heureuse d'être là.

- C'EST PARTI!

Radio allumée, fenêtres ouvertes et le soleil nous dorant la peau, nous partons droit vers la course qui nous attend, oubliant totalement les derniers mots de ma grand-mère par la même occasion.



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Helloooo

Je ne vous raconte pas comment j'ai eu du mal à poster ce chapitre! Je réécris sur l'application Page puis je transfère sur Wattpad et sur google doc histoire que si mon pc plante, je ne perde pas tout. Qu'est-ce que c'est le bordel pour les conversations, mes tirets se transforment en ronds noirs, je ne comprends pas pourquoi 🤯. 

Je deviens complètement dingo avec tout ça 🤣 Je passe plus de temps à tout recharger manuellement qu'à relire purée.

Enfin soit, la minute pour râler s'est écoulé. J'espère que ce chapitre vous a plu ^^

Hâte pour la suite?? 

Á dimanche, 

K


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