Chapitre 24
Musique : Mots To A Flame de Swedish House Mafia et The Weeknd
- Ils sont lents, râle Vicky à mes côtés.
Posées contre les casiers, nous attendons patiemment que les portes du lycée s'ouvrent. Non pas pour commencer les cours mais bien pour observer les terminales du lycée public.
- Pourquoi tu sembles si.. impatiente? s'étonne Maëlys en la dévisageant.
Cela fait bien quelques minutes que notre belle blonde tape du pied, jette de nombreux coups d'œil entre son portable et les portes encore fermées. Je ne sais pas ce qu'elle nous cache mais il y a bien quelque chose.
- Pour rien. Pourquoi tu penses ça? Lui répond la blonde, l'air nonchalant.
Je sais qu'elle nous ment, son visage rayonne beaucoup moins. Je dirais même qu'elle stresse. Que se passe-t-il?
- Vicky, tu peux nous dire si..
Je suis coupée au même instant par le bruit sourd de la porte qui claque. Cette dernière s'ouvre en grand et comme connectées les unes aux autres, les filles et moi nous tournons vers l'entrée du lycée. Je déglutis lorsque je comprends qu'ils sont enfin là. Je scrute la foule d'étudiants à la recherche du pilote mais pour l'instant, mis à part des lycéens qui discutent et observent les lieux en s'avançant dans le couloir, je ne vois rien.
- Léna, à ta droite.
Tel un robot à qui on donne un ordre, je tourne les yeux vers la direction indiquée et tombe directement sur la personne qui convoite la moindre parcelle de mes pensées. Un sourire ma gagne mais ce dernier est rapidement remplacé par de l'étonnement. La personne avec qui il discute, c'est Chace, son petit frère. Edan aurait doublé son année?
Je secoue la tête, oubliant cette question pour le reluquer sans vergogne. M'a-t-il vu?
- Edan!
Je sourcille en déviant le regard vers cette voix bien trop aiguë à mon goût. Les joues cramoisies, une fille lui saute dessus pour lui chuchoter je ne sais quoi à l'oreille. Mon pilote lui sourit et je serre les poings. Ça m'énerve.
Mon agacement monte en flèche au moment où Vicky me donne un coup de coude, ce qui à tout de même le don de me ramener à la réalité. Plus particulièrement à Edan qui marche tel un prédateur, ou plutôt, tel un Roi. Je n'avais pas encore aperçu cette facette de lui. Joue t-il un rôle?
Son aura domine celles des autres, elle les écrase une par une et tous semblent subjugués lorsqu'il passe devant eux, moi de même. Il s'approche petit à petit, semblant ne pas m'apercevoir alors qu'il salue différentes personnes sur son chemin. D'un côté, ça m'embête mais de l'autre, ça me ravie. J'ai peur d'avoir la discussion.
- LÉLÉ!
Je sursaute au moment où deux billes noisettes plongent dans mes iris spectatrices. Un sourire se lit instantanément sur son visage alors qu'il avance vers nous, tiré par son petit frère.
- Comment va ma petite Léna? Relance Chace une fois à ma hauteur.
Son frère suit de près, peut-être même de trop près. Pourquoi est-ce que je me sens soudainement si nerveuse? C'est à peine si je vois leurs amis nous saluer.
- Heureuse? On va se voir tous les jours pendant une semaine, lâche Edan en s'approchant encore plus. Tu en as de la chance.
Pourquoi ai-je l'impression qu'il ne parle pas que du lycée? Cette pensée sordide me rend toute chose, merde.
- C'est toi qui a de la chance, je réplique, peu sur de moi.
Complètement débile.
Son rire gagne mes oreilles et je rougis face à ce timbre des plus incroyable. Tout chez lui me donne des papillons dans le ventre, c'en est effrayant.
Néanmoins, je mets de côté ces idées pour le laisser présenter ses différents amis. Un en particulier me rend perplexe, ses yeux bruns fixent avec une telle intensité Vicky que je me retourne afin de lire dans ses yeux une réponse à ma question silencieuse. Cependant, seul un regard noir me répond. Est-ce qu'ils se connaissent? La tension qui règne entre les deux ne présage bizarrement rien de bon.
- Notre directeur et le votre nous attendent pour leur speech. A plus!
Un clin d'œil à mon égard et Edan tourne les talons, entouré de sa troupe. Je les suis du regard jusqu'à ne plus les voir au détour d'un couloir et relâche la pression en soupirant. Merde, qu'est-ce que c'était tout ça?
Nous avons tous les deux agi comme de simples connaissances, comme si nous ne nous étions jamais embrassés. C'est déstabilisant.
- On devrait nous diriger vers notre classe, lance Maëlys, le visage soucieux.
J'acquiesce non sans me demander ce qu'il se passe dans leurs têtes respectives. Toutes deux semblent complètement ailleurs.
- Faudra que tu m'expliques certaines choses, j'annonce à la blonde en attrapant son bras.
Ses yeux bleus se plissent tandis que j'ajoute:
- J'ai vu comment vous vous regardiez avec ce type. Tu le connais?
Son regard se dérobe et je souffle légèrement. Elle le connaît.
- Vicky..
- Léna!
Je suis coupée dans ma marche par une voix masculine que je peine à reconnaître. Un coup d'œil vers mes amies et je me retourne complètement. Un soupir d'agacement traverse mes lèvres lorsque nos regards se croisent. Qu'est-ce qu'il fout là?
- Enzo.
Il sourit en se plaçant face à mon corps tendu de sa présence.
- Comment tu vas?
D'un mouvement de tête, je fais comprendre aux filles de ne pas m'attendre. Étonnamment, il ne leur en faut pas plus pour s'éclipser.
- Tu pourrais arrêter de jouer au faux-cul? Je lâche sans préambule en croisant les bras sur ma poitrine.
- Explique.
Sa posture lasse, joueur, m'énerve à un point de non retour et je peste.
- Tu as déjà oublié ton spectacle lors de la course?
Un sourire en coin le gagne alors qu'il vient poser une main sur mon épaule. J'arque un sourcil et l'enlève sans attendre. A quoi joue t-il?
- J'ai peut-être pris un mauvais ton à la course, désolé.
Un mauvais ton, pardon? Il lâche des bombes, se marre de nos têtes, nous nargue complètement et il vient s'excuser pour le ton qu'il a employé? Il est barge. Excédée, je roule des yeux et lui tourne le dos. Je n'ai pas le temps de m'énerver contre lui, il est inutile.
Malheureusement, sa main attrape mon bras et m'arrête dans mon mouvement. Je le fusille des yeux et retire mon membre de sa poigne. Il m'irrite fortement.
- Écoute Léna, il soupire en se grattant la nuque, je n'ai rien contre toi. On ne s'aime pas Edan et moi. C'est un conseil que je t'ai donné, reste loin de lui c'est mieux.
- Pourquoi ferais-je ça ? Je rétorque, agacée.
- Parce-que je connais toute la vérité.
- C'est-à-dire?
- Tu le sauras en temps voulu. Pour ton bien, ne traîne plus avec lui, il termine, le regard dur.
La bouche entrouverte, je vais répliquer mais il ne m'en laisse pas le temps, partant déjà loin de mes dizaines de questions et moi. Pourquoi devrais-je me méfier du seul homme qui semble sincère? Entre Edan et Enzo, celui que je crois c'est le pilote, certainement pas l'autre abruti.
Je soupire une énième fois depuis ce matin et me rends à ma classe. La sonnerie à déjà sonnée depuis plusieurs minutes maintenant mais heureusement pour moi, notre professeur d'anglais n'est pas encore arrivé. Finalement, le cours se passe et mes pensées divaguent des deux garçons, jusqu'à ce qu'on arrive à l'heure du midi.
A peine faisons-nous un pas au sein de la cafétéria que je suis appelée par Edan Kold. Les filles et moi jaugeons l'avis de chacune avant qu'on ne hausse les épaules, indifférentes. On s'avance vers leur table, le pas lourd pour ma part. Mes pensées reviennent en masse et je ne contrôle pas l'angoisse qui s'annonce petit à petit. Mince, Enzo à réussi à me faire avoir des doutes sur toute la situation. Edan ne serait en aucun cas une menace tout de même?
Au moment où j'arrive dans son dos, le pilote me sourit et se recule afin de me laisser une place à ses côtés. J'accepte sans réfléchir, pour le plus grand plaisir de mon cœur et au détriment de ma raison.
- Cet après midi nous venons dans vos classes, me lance Edan, en croquant dans son sandwich.
- Tu sais déjà dans laquelle? Je réponds en déballant mon dîner.
Il hausse les épaules, nonchalant.
- Le directeur va nous y conduire tout à l'heure. Faudrait pas que l'on se perde, il pouffe.
Ses amis le suivent dans son hilarité tandis que je souris. Notre directeur à probablement peur que les lycéens viennent détruire son merveilleux bâtiment, voire pire, sa réputation. Les différences entre le public et le privé sont nombreuses, des stéréotypes comme on en entend partout. Les riches d'un côté, les pauvres de l'autre.
- Sinon Léna, tu..
- Edan!
Je ferme les paupières en reconnaissant cette voix fluette. Mon estomac se tord alors que je rouvre les yeux, Nyce dans mon viseur. Son sourire de peste n'est lancé qu'à Edan, c'est à peine si elle jette ne serait-ce qu'un seul regard aux autres personnes attablées. Dos à elle, les filles se tournent comme elles le peuvent vers leur ancienne meilleure amie. Mae se replace la seconde d'après, le regard vide.
Fidèle à lui-même, Edan redresse les épaules afin de carrer son attaque. L'air je m'en foutiste, il l'observe d'un drôle d'air. Il doit déjà penser au plan anti-groupie!
- Tu ne me reconnais pas? Lui demande l'orange, le regard aguicheur.
Un sourire rieur lui vient tandis qu'il me jette une œillade perplexe. Je plisse les yeux sans savoir réellement s'ils se connaissent ou non.
- Je devrais?
- Je suis Nyce.
A l'entende de son prénom, mon pilote accroche son regard au mien, me fixant intensément. Une lueur allume ses pupilles noisettes alors qu'il se détourne, un fin sourire sur les lèvres.
- Et qu'est-ce que tu me veux Nyce? Il ricane, son ton dégoulinant de confiance.
- Je vais être franche avec toi, j'aimerais beaucoup faire ta connaissance.
Je grogne intérieurement. Si je pouvais l'encastrer dans un mur, je le ferai sans hésiter une nanoseconde.
- Ça ne va pas être possible, lui répond Edan d'une voix monotone en reprenant une bouchée de son sandwich.
- Et pourquoi?
Quel culot. Si on te dit non, tu tournes les talons et tu pars te cacher. Or, notre très chère Nyce veut mon pilote et elle ne semble pas comprendre qu'elle doit aller voir ailleurs s'il n'y est pas.
- Nyce, c'est ça?
Cette dernière acquiesce, victorieuse, et me jette un regard des plus agréables. Et si je lui envoyais ma purée à la tête, cesserait-elle de lui sourire de cette façon?
- Comment dire? Amorce Edan, l'air las. Les psychopathes dans ton genre ne me plaisent pas. De plus, j'ai une merveilleuse copine.
Un sourire espiègle se dessine sur mes lèvres, heureuse de la voir aller se faire mettre. Pourtant, la rouquine ne se laisse pas abattre et réplique:
- Toi, en couple? Elle ricane, amer. Et avec qui au juste?
- Tu dois bien la connaitre, t'as tenté de la tuer, il rétorque en mordant une énième bouchée de son dîner, son attitude démontrant qu'il n'en a rien à faire d'elle.
*******************
Coucouuu
Cette dernière phrase, vous en pensez quoi? Folie ou pas?
A votre avis, que se passe t-il dans la tête de Vicky? Pourquoi ce regard noir, elle qui est toujours débordante de joie?
Votez et commentez en masse, j'adore vous lire!
A bientôt, portez vous bien <3
K
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