Musique: Carry you home d'Alex Warren

Les lèvres entrouvertes, le regard complètement perdu, j'observe l'homme face à moi sans savoir quoi lui répondre. Je suis tout bonnement sans voix, je ne m'attendais pas à cette demande.

- J'ai besoin d'une personne en qui j'ai confiance, toi.

Ses mots me touchent autant que son regard meurtri par la peine et rongé par diverses questions sans réponses. Néanmoins, même si mon cœur est en train de bombarder ma cage thoracique en cet instant précis, je ne sais comment contribuer à sa recherche.

- Je.. Edan, comment t'aider?

Ses yeux noisettes dévient des miens alors que tout son corps se tend face à mes paroles. Je déglutis et ferme les yeux devant la connerie que je viens de lancer.

- Edan, je.. c'était pas ce que je voulais dire, je réplique en avançant vers lui.

- Non, c'était stupide, il me coupe en me tournant le dos.

Je mentirais si je disais que mon cœur ne prenait pas un coup, pourtant, je continue de l'observer, lui et ses traits tirés par la tristesse qu'il contient. Tout son corps me hurle à l'aide tandis que le mien cri à quel point j'ai été stupide.

Bien décidée à rattraper la gaffe que je viens de commettre, je campe devant la porte de la salle de bain. Pièce qu'il a prise en otage afin de ne plus m'affronter. Le temps passe bien trop lentement à mon goût contrairement à mon esprit qui ne cesse de chercher après les bons mots à souffler au pilote.

Je m'arrête net lorsque la porte s'ouvre sur un Edan au regard froid, distant. Je suis d'abord surprise de le découvrir de cette façon, lui qui est toujours souriant, et le laisse me dépasser, les yeux encore grands ouverts. Je dois vraiment me rattraper!

- Edan, attends.

Ma voix est aussi fébrile que mes jambes. Elles pourraient lâcher d'une minute à l'autre que je ne cesserai de me sentir mal pour lui. Quelle horrible personne suis-je pour lui avoir répondu de cette manière? Pourquoi a-t-il fallu que je dise une chose aussi bête?

Bien que je l'ai touché, il plonge ses pupilles brillantes d'émotions négatives dans les miennes, emplies de remords. Je souffle légèrement afin de me donner du courage et pour une fois, réfléchir à ce que je vais dire. Si ce pilote au regard de braise a assez confiance en moi pour l'aider à connaître qui est son père biologique, je dois avoir autant de confiance en lui pour m'expliquer sereinement, sincèrement.

- Oublie ce que je t'ai dit Léna.

Les quelques secondes que j'ai prises pour analyser son regard le font sourire faussement et tourner les talons. Je fixe son corps se diriger vers la porte de sa chambre, pantelante et peste. Il est hors de question qu'il parte sans m'avoir écouté. Je l'enfermerais au besoin.

- Edan s'il te plait, écoute-moi.

- Léna, c'est bon tout va bien, il soupire, las en me jetant un bref regard.

L'ennui que je lis me transperce et je gronde:

- Putain, tu vas m'écouter oui?

La colère n'était pas en sa faveur mais bien contre moi. Cependant, face à son expression ébahi, je ne regrette pas d'avoir haussé le ton. Tel un enfant que j'aurais sermonné, Edan se tourne vers moi, prêt à entendre ce que j'ai à lui dire.

- Ce n'est pas que je ne veux pas t'aider à découvrir ton père, je souffle en baissant les bras le long de mon corps en signe de désespoir. Je ne sais juste pas comment m'y prendre, j'ai peur de ne te servir à rien. C'est vrai, qu'est-ce qu'il faut faire pour découvrir ce genre d'information?

Ses iris étaient autrefois brillants mais à peine ai-je fini ma phrase que je les vois gagner en intensité et pétiller. Cette lueur qui s'allume au creux de son visage me donne le reste de courage qu'il me manquait pour m'approcher encore plus afin de le rassurer. Je veux qu'il sache que je l'aiderai coûte que coûte.

- Ne m'en veux pas, d'accord? J'aimerais tant savoir qui c'est et pouvoir te le dire mais je ne sais pas par où commencer pour le découvrir. Je ne supporterai pas que tu m'ignores Edan.. Tu es devenu tellement dans ma vie. Je ferai tout ce que je peux pour t'aider et être présente pour toi. J'ai regardé pas mal de films d'actions et en y réfléchissant, on pourrait peut-être entrer par effraction dans l'hôpital où tu es né pour dérober ton dossier médical? Quoi que peut-être un peu suicidaire.. Qu'est-ce que tu penses de la fenêtre? Ou non, tu fais diversion et je débarque en faisant un roulé boulé jusqu'aux clés des infirmières et..

Des lèvres. Ses lèvres.

Plaquées contre les miennes, elles se pressent un peu plus tandis que mon cœur semble se décrocher de ma poitrine. Stupéfaite, je ne bouge pas d'un poil alors que sa main chaude vient attraper ma nuque afin d'approfondir ce baisé dès plus inattendu. Mon organe vitale craque finalement, et je laisse ma bouche se fondre avec la sienne dans une danse exquise. Mes doigts attrapent le bas de son t-shirt de manière spontanée, dans l'optique qu'il ne s'arrête jamais.

Malheureusement, il se décolle quelques instants après, à bout de souffle. Mes yeux ne peuvent s'empêcher de fixer ses lèvres gonflées et rougies par notre échange, déjà en manque. Nos corps se frôlent autant que nos lèvres se rapprochent, envieuses de recommencer.

- Je devais t'arrêter, tu ne t'arrêtais plus, il soupire du bout des lèvres, ces dernières frôlant les miennes dans une douce caresse.

Bien que j'ai adoré ce contact, et que j'en redemanderai, je recule légèrement en déviant le regard, les joues probablement cramoisies. Cependant, les doigts du pilote viennent attraper mon menton de sorte à ce que nos regards s'accrochent. Ses billes m'embrassent, brûlent de désir et je rougis de plus belle.

- Je.. Je vais aller me changer, je souffle en me détachant de lui.

Le mieux est que j'évite de me faire consumer par son touché. Pourtant, une fois la porte fermée, je me laisse glisser contre, la respiration complètement en vrac et l'esprit totalement flou. De mes doigts je caresse l'endroit où il y avait sa bouche dans un besoin viscéral de savoir si cela était bien réel. Le reflet que me renvoie le miroir me le fait bien comprendre. Joues rouges, pupilles dilatées et lèvres gonflées. J'ai embrassé Edan Kold.

Edan Kold m'a embrassé. Bordel.

Une porte claque et je comprends rapidement qu'Edan est parti. Je profite de ces prochaines minutes pour me doucher et lui chiper un t-shirt propre. Après ce que nous venons de vivre, je pense qu'il ne trouvera rien à répondre sur cet emprunt. Il s'agit du réveil le plus..

Incroyable.

Le terme inimaginable serait sans doute plus approprié. Un pilote de motocross m'invite chez lui, après des semaines à se côtoyer, à se chercher et à se taquiner. Ce même pilote qui me réveille en m'annonçant vouloir connaître son géniteur et qui m'embrasse quelques minutes plus tard. Tout ça, c'est surréaliste.

La tête sous le jet d'eau, je ferme les yeux afin de cogiter sur la matinée que je viens de passer. D'un côté, j'ai ce petit diable qui saute de joie et de l'autre, un petit ange qui se frappe le front. Choisir l'un des deux s'annonce bien complexe. Je soupire et coupe l'eau. Si quelqu'un peut m'aider à y voir plus clair, c'est certainement ma grand-mère. Mia saura m'aider, une fois qu'elle m'aura embêté avec ses bêtises, évidemment.

Edan étant descendu, je tente de le rejoindre mais je m'arrête à l'entrebâillement de la cuisine lorsque j'entends sa famille discuter.

- Ouais, je les ai écrasés, pouffe mon pilote, fier.

- Qui est arrivé dernier? Sourit leur mère en observant chacun de ses garçons.

Ils ne leur faut pas une seconde pour crier en coeur:

- Chace!

Le cadet des Kold ronchonne tandis que ses aînés se marrent, lui lançant des perches à tout bout de champs. Je me laisse moi-même entraîner par cette joie et ricane face à leurs chamailleries. Un rire qui se coupe aussi vite qu'il n'est apparu. Cinq paires d'yeux se tournent instantanément vers moi et je déglutis. Pourquoi est-ce que ça n'arrive qu'à moi ce genre de situation?

L'attention de la fratrie est vite tournée vers leur mère qui vient consoler son plus jeune en l'embrassant et le cajolant comme on le ferait avec un petit de trois ans. Cette scène me fait à la fois sourire et pleurer intérieurement. Ces images me font inlassablement penser à ma mère. Elle me manque tant..

- Tout va bien?

J'acquiesce simplement et évite son regard qui ne cesse de lire en moi. Je n'ai pas envie qu'il me voit vulnérable, pas aujourd'hui. Le comprenant certainement, il me fait signe de monter et je le suis jusqu'à sa chambre où nous nous asseyons à même le lit.

- Merci.

Je lève les yeux de mes mains pour les plonger dans les siens. Assis à ma droite, il me sourit tendrement.

- Pourquoi? Je parviens à lâcher.

- D'avoir accepté de jouer l'espionne avec moi.

Je pouffe et souffle:

- Avec plaisir.

Alors que je pensais que notre moment s'arrêtait ici, je vois ses pupilles descendre sur mes lèvres désireuses, avides.

- Est-ce que c'est mal? Il demande en tournant ses prunelles.

- Qu'est-ce qui est mal?

La tension qui émane de nos corps respectifs est si intense que je peine à parler à voix haute. Tout son être cri la même chose que le mien, pourtant il arrive à me déstabiliser avec une simple question puérile.

- Ça, il ajoute.

Je n'ai le temps de répliquer que ses lèvres fondent sur les miennes. La tension qui émanait de nous s'échappe complètement et c'est de manière incontrôlée que mes doigts s'insèrent dans sa tignasse brune. Nos langues se retrouvent en une parfaite symbiose, nos mains touchant le plus possible l'autre. De ses doigts, il presse mes hanches et je souris d'extase au moment où nos lèvres se défont pour se retrouver la seconde d'après. Collé l'un à l'autre, nous agissons en auto-pilotage, Edan m'attrape pour me placer sur ses genoux et je l'aide sans même y réfléchir afin qu'il m'encercle de ses bras puissants. Mes ongles caressant sa nuque lui provoquent un frisson dès plus agréable. Je souris, heureuse de l'effet que je lui procure et me détache le temps d'un instant afin de le regarder. Soudain, la boule que je logeais depuis bien trop longtemps dans mon bas ventre explose et je pars dans un fou rire inarrêtable. Le pilote se marre lui aussi, ne comprenant surement pas la raison de mon rire, mais ne détache aucunement ses lèvres de ma peau, embrassant mon cou, ma pommette, mon menton.

- Pourquoi ce fou rire? Il lance une fois ce dernier calmé.

J'hausse les épaules ne sachant pas moi-même et me cache au creux de son cou, soudainement gênée.

Il y a quelques jours nous parlions d'y aller tranquillement, de prendre notre temps et voilà qu'au final, on fait tout de travers.

- Je sais pourquoi, il ajoute en comblant le silence qui s'était installé.

Perplexe, j'ancre mes yeux dans les siens afin de comprendre ce que moi-même je n'arrive pas à discerner. Ses billes noisettes me donnent l'envie irrésistible de le contempler, lui et sa fossette, lui et son rire qui vous contamine, lui et ses lèvres pulpeuses qui ne donnent envie que d'y goûter encore et encore.

Son sourire creuse sa fossette avant qu'il ne vienne poser son front contre mon épaule et répondre à mon interrogation silencieuse.

- C'est ton attirance pour moi, Léna Jenkins.

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Bonjour la team.

Pas de retard finalement. Je pensais avoir du mal à m'y mettre pleinement mais ça a été tout le contraire. Je l'ai toujours dit, Wattpad est un échappatoire et encore une fois, je le comprends. 

L'épreuve que je vis est difficile je ne vous le cache pas. Il se peut que je flanche de temps à autres, ne m'en voulez pas si un chapitre arrive en retard. Il me faudra du temps mais ça finira par aller, je finirai par accepter.. 

J'espère que ce chapitre vous aura tout de même plu! Notre petit duo se lance enfin, premier bisou, espérons que ça continue :)

A bientôt, prenez soin de vous <3

K