Chapitre 20
Musique: Siempre Brillaras de TINI
J'ai l'impression de ne plus être en symbiose avec mon corps. C'est comme si mon âme était sortie en proie à observer quelle émotion mon corps laisserait ressurgir. Mes yeux bleus fixent l'homme partir au fil des mètres tandis que mon esprit ne pense qu'à une seule et même personne.
- Qu'est-ce qu'il m'emmerde ce type, souffle le cadet Kold, Chace, me ramenant à la réalité.
Je tourne la tête sur Edan, le seul qui m'importe en ce moment et déglutis. Ses prunelles me fixent déjà, emplies d'une intensité nouvelle. Ce que vient de lui annoncer Enzo l'atteint, autant qu'à moi. Il prédit tout connaitre de ma vie ainsi que l'identité du géniteur du pilote. Comment ne pas se sentir décontenancé?
Lui comme moi nous regardons sans bouger ni parler, exprimant simplement notre trouble via ce lointain contact. Malgré le bruit de la foule et de la fratrie à nos côtés qui se marre à pleins poumons, ayant déjà oublié cette altercation, je ne vois et n'entends que le bouleversement d'Edan. Alors j'agis et m'approche à pas feutré de lui, ne lâchant à aucun instant ses iris. Il m'a aidé un nombre incalculable de fois, c'est à mon tour d'être là pour lui.
- Et si on allait à la plage? Je souffle du bout des lèvres, à la fois hésitante et confiante.
Le pilote gagnant acquiesce et je souris. M'apprêtant à le tirer vers moi pour déguerpir au plus vite, je suis saisie de palpitations lorsqu'Edan m'attire dans ses bras, m'entrainant à sa motocross positionnée derrière lui. Il ne prononce rien, se contentant de placer son casque sur ma tête et de me faire grimper dans son dos. Je suis ses mouvements sans rien dire.
Il démarre en trombe peu après sous les regards incompris de ses frères et les cris du public encore présent. Il accélère encore et encore une fois sorti de la piste et je comprends rapidement qu'il doit évacuer, penser à autre chose qu'aux mots d'Enzo. Je ne proteste en aucun cas, préférant resserrer ma prise autour de sa taille, en soutient.
Le temps passe et Edan ne ralentit pas, bien au contraire. Je pourrais avoir peur et lui demander de ralentir, de s'arrêter sur le bas-côté. Cependant, je garde le silence afin de le laisser respirer et surtout, digérer qu'un autre, probablement inconnu, sache qui est son géniteur. Bien que mon corps soit collé au sien, je ne peux empêcher mes yeux d'observer cet homme, ses cheveux bruns virevoltant sous la force du vent et la veine dans son cou gonflée d'émotions qui l'assaillent. Mon ventre se tord face à cette pensée et je comprends le message qu'il m'envoie, ou devrais-je dire ce que me fait comprendre mon piètre organe vitale.
Finalement, la raison prend le dessus et enfin nous ralentissons la cadence, venant s'arrêter quelques minutes après. L'endroit est toujours aussi sublime, les vagues qui frappent contre les rochers apaisent déjà mon être tout entier et je souris en me débarrassant du casque. Le pilote ne me jette aucun regard mais je ne le prends pas personnellement et observe la vaste étendue d'eau un peu plus loin. Dire que nous ne connaissons même pas le quart de ce qu'il se trouve dans ces profondeurs. Certains en ont peur, en ce qui me concerne, ça m'attire. Je me demande ce qui s'y cache, comment sont ces créatures, ce que nous cache l'océan. A vrai dire, l'océan se rapproche fortement de ma famille car au fond, ils gardent autant de secrets les uns que les autres.
- Suis-moi.
Le timbre de sa voix m'appelle et je plonge dans ses prunelles noisettes, vides de malice et de bonheur. Je le suis sagement, sa taille me surplombant tandis que nous descendons marche par marche l'escalier qui nous conduit au sable chaud. Comme à mon habitude, je retire mes chaussures afin de plonger les orteils dans ces milliers de grains et suis Edan jusqu'à la rive.
Ce dernier s'arrête avant que l'eau n'entre en contact avec sa peau. Les mains dans les poches de sa combinaison retroussée sur ses hanches, il observe l'horizon, plongé dans ses pensées les plus profondes. Je profite de ce moment pour m'avancer et sentir le doux contact de l'océan. Lorsque je me retourne vers l'homme derrière moi, il n'a pas bougé d'un pouce, ses yeux ne me touchent pas tandis que je le détaille dans tous les sens passant de ses cils longs à m'en faire jalouser, ses cheveux balayés par le vent de la baie à ses faussetés cachées par ses traits tirés ou encore à sa mâchoire carrée et ses lèvres pulpeuses et rosées dû à la légère fraîcheur du soir. Elles donneraient à n'importe qui l'envie d'y goûter.
Léna, on a dit doucement je te rappelle.
Je secoue la tête afin de chasser ces pensées.. saugrenues et me place face à lui. Nous sommes ici pour nous changer les idées, pour lui faire oublier les paroles d'Enzo, non pour rêver devant la beauté de Dame Nature. Enfin, ses yeux s'ancrent aux miens, son sourcil gauche sourcillant d'incompréhension. Je souris face à ce spectacle et recule légèrement afin de prendre le plus d'élan possible. Mon jeans se mouille au fil des pas mais je ne quitte aucunement l'homme face à moi des yeux. Ses mains toujours fourrées dans sa combinaison, je fais voltiger mon pied en l'air de sorte à ce qu'il reçoive le plus d'eau possible. Son visage change en moins de deux, ses yeux s'arrondissent de stupeur alors que son corps recule davantage sur le sable. Cependant, je continue, ne m'arrêtant que lorsque je constate la peau d'Edan à travers son t-shirt blanc trempé. Mes yeux sont attirés par son torse et je grogne intérieurement d'avoir agi de cette manière. Je quitte son corps musclé pour regarder les gouttes glisser le long de sa combinaison en cuir jusqu'à arriver à ses yeux. L'intensité qu'il me lance est folle, c'est comme s'il s'apprêtait à me sauter dessus afin de me bouffer toute crue.
Cours!
J'écoute la voix dans ma tête et me mets à courir. Je cours à en perdre haleine, le fou rire me gagnant petit à petit. Je l'entends, sa combinaison qui frotte au fur et à mesure de ses pas. Il va me rattraper dans quelques secondes et peut-être, le regretterais-je mais pourtant, je continue de rire en fixant le point face à moi.
Seulement, deux mains m'attrapent la taille en un temps record et mon corps se voit quitter le sable chaud pour rencontrer la brise fraîche du vent. Je ris à m'en faire mal au ventre tandis qu'Edan me balance comme un sac de pommes de terre sur son épaule. Son t-shirt mouillé imprègne mes habits me faisant davantage rire. C'est ce qu'on appelle l'arroseur arrosé!
- Edan, lâche-moi! Les larmes de rire s'accrochant aux coins de mes yeux.
Je le chatouille, je le griffe, je le frappe mais rien ne le fait flancher. Il me nie. Mon rire s'arrête instantanément au moment où j'aperçois l'eau entrer en contact avec ses pieds. Il ne ferait pas ça, si?
- EDAN, S'IL TE PLAIT! Je hurle, suppliant.
Son rire fait écho au sein de mon cœur et je déglutis. Il s'agit-là du premier son depuis notre arrivée sur cette plage, il rit et ce, grâce à moi. Néanmoins, je n'oublie pas qu'il compte me balancer à l'eau et continue de me débattre.
- OK.. OK! Qu'est-ce que tu veux en échange? Je soupire, à bout de souffle.
Son corps s'arrête mais il ne prononce pas un mot tandis que mon pouls s'accélère au fil des secondes face à la pensée que je pourrais être jetée aux poissons d'ici peu.
- Un rendez-vous.
Oh.. il parle. Attendez, quoi?
- Un rendez-vous? Mon étonnement n'étant aperçu que par les poissons dans l'eau.
- Oui, tu sais c'est quand deux personnes font..
- Je sais ce que c'est Edan, je pouffe en m'accrochant à son haut mouillé, par ma faute.
Il se marre à son tour faisant bouger mon corps encore suspendu sur son épaule.
- Alors, marché conclu?
Accepter un rendez-vous avec ce pilote ou finir à l'eau? Mon cœur fonce vers la première option au contraire de ma raison qui me dit que c'est une mauvaise idée. Cela ne fait que quelques semaines que nous nous côtoyons de près, nous sommes toujours en contact, dès que l'on se croise à un événement nous discutons de longues minutes. Un rendez-vous ne signifie pas que l'on va se mettre ensemble maintenant de toute manière. J'enfouis la raison qui me hurle dessus et accepte.
- Marché conclu.
La seconde qui suit, mon porteur me dépose délicatement les pieds dans l'eau, face à lui. Il sourit pleinement, me laissant voir ses dents parfaitement alignées.
- J'aime faire affaire avec toi Léna.
Je grimace et lui montre mon majeur, le sourire ne me quittant pas.
Un fou rire lui vient alors que je l'observe s'époumoner. Les mains de part et d'autre de son corps, il se recroqueville sans s'arrêter de rire. Je me retiens de le suivre, ne voulant pas qu'il se fende la poire sur mon sort encore longtemps. Alors, je fous mes mains dans l'eau translucide et la lui lance dessus. C'est instantané, il s'arrête net.
Ses cheveux ruissellent d'eau salée, ces derniers maintenant mouillés eux aussi. J'explose de rire à mon tour face à la scène qui s'offre à moi. Scène qui dégénère l'instant d'après. Edan m'assaille d'eau à son tour, trempant la quasi-totalité de mes habits, sans la moindre vergogne de mes protestations.
Une bataille commence alors, l'obscurité de la nuit nous encerclant pleinement maintenant. Je ris à gorge déployée, mes cheveux collant à mon visage trempé.
- DRAPEAU BLANC! Je crie, les mains en l'air.
Le pilote s'arrête non sans se départir de son sourire en coin. Tous les deux trempés de la tête aux pieds, on se fixe afin de savoir qui a le plus pris cher.
- Tu rigoles?
Il me regarde le temps d'une seconde et explose de rire. Un sourire me gagne à l'entende de son rire mais je me ravise bien vite, n'oubliant pas qu'il se moque de ma tête, encore.
N'en n'ayant jamais assez, je décide de lui envoyer une dernière rasade d'eau plein la tête, ce qui le stoppe sans attendre dans son rire. Il m'observe, ahuri alors que je souris diaboliquement. Je comprends ma connerie dès l'instant où ses yeux observent l'étendue d'eau autour de nous. Je n'attends pas une seconde de plus pour agir et foncer sur lui. Ne s'attendant pas à recevoir un poids mort sur lui, il tombe à la renverse, ses bras entourant ma taille par réflexe. Je grimace en me voyant tomber avec lui, prise à mon propre jeu.
S'il nous restait des endroits secs sur nos corps respectifs, il est clair qu'il n'y en a plus à présent. Je me redresse de son corps assis dans l'eau, pesant une tonne avec ces habits trempés. Je grimace en apercevant la combinaison prendre l'eau et détourne le regard sur celui qui la porte. Ses yeux sont pétillants mais j'en fais abstraction afin de me diriger sur la plage. C'est décidé, l'eau c'est terminé. Je profite de le voir encore assis dans l'eau pour me diriger vers les escaliers de sorte à me mettre à l'abri. Il n'osera rien faire à côté de son petit bijou.
La main tendue vers la rampe d'escalier, je suis tirée en arrière par ce maudit pilote et perds le contrôle de mes pieds. J'atterris à même le sol tandis qu'il se place au-dessus de moi, trempée et couchée sur le sable. Je n'ose pas me relever. Edan se marre en me tendant sa main tandis que je rouspète en me redressant, seule.
- Il est clair que tu ne monteras pas sur mon bébé dans cet état, il pouffe face à ma grimace.
Je lui envoie un tendre doigt d'honneur et me tourne vers l'océan en soufflant:
- La faute à qui?
Il se marre plus fort alors que je m'approche de l'eau, emplie d'eau salée et maintenant.. de sable. Je jure que je me vengerai!
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Heyyyy
Comment vous allez? :)
Encore mieux, comment vous vous sentez après ce chapitre? 👀
Je m'en passe pas de ces deux-là, je sais pas vous 😍
A votre avis, Léna va t-elle y aller doucement comme elle l'a dit et demandé?
A dimanche prochain pour peut-être le découvrir. Portez-vous bien.
K
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