Chapitre 12

Musique: Gorilla de Bruno Mars

- Tu peux le dire tu sais.

Appuyé contre la porte de sa chambre, Edan me fixe, un fin sourire sur les lèvres alors que j'arque un sourcil.

- Je sais que ma famille est folle, il ajoute.

Je ricane doucement en plongeant mon regard dans ses prunelles noisettes.

- Ma grand-mère est un cas à elle toute seule. Niveau folie, je connais, je pouffe.

- Et tes parents?

Mon rire s'estompe au même instant que ces mots sortent de ses lèvres. Je baisse les yeux face à son regard brûlant qui analyse chaque geste que j'effectue.

- Ils..ils sont morts.

Le penser fait mal mais le dire, le confier à quelqu'un m'arrache le cœur à chaque fois. Si seulement ce connard n'avait jamais existé je ne serais pas orpheline, mes parents seraient probablement les plus heureux et ma vie aurait été toute autre.

- Je suis désolé Léna.

- Ça ne fait rien, tu n'étais pas au courant, je réplique, un fin sourire sur les lèvres.

Mon sourire se veut rassurant mais la grimace que fait Edan me fait comprendre que ce que je tente de faire est complètement raté.

- Et si on allait manger? Vraiment cette fois, il ricane et mon ventre s'illumine de sensations.

J'acquiesce frénétiquement et m'approche du brun toujours debout contre la porte. On se sourit mutuellement avant de descendre une énième fois. Contrairement à toute à l'heure, la cuisine est déserte, cela pour mon plus grand plaisir. Bien décidé à nous trouver de quoi remplir nos estomacs, il plonge la tête à l'intérieur. Après plusieurs secondes, il se recule et m'observe.

- T'aimes les lasagnes?

Je hoche simplement la tête et le brun ferme la porte du réfrigérateur, un plat de lasagnes dans les mains.

- Maman les a faites hier je crois. Tu vas voir, elles sont.. incroyables, il soupire en bavant.

- J'ai déjà mangé des lasagnes tu sais, je pouffe en l'observant nous prendre le nécessaire afin de manger.

- Peut-être, mais pas celle de ma mère.

Son sourire en coin me réchauffe autant que la lasagne dans le micro-ondes. Mince, qu'est-ce que je radote?

Alors qu'Edan met la table, je ne peux m'empêcher de l'observer. Lui et son corps athlétique, ses lèvres pulpeuses et rosées, sa barbe de trois jours, ses cheveux bruns ébouriffés. Ce pilote de motocross arrive à me rendre toute guillerette alors qu'il réchauffe simplement deux morceaux de lasagne. Je suis en train de divaguer!

J'arrive à chasser ces pensées beaucoup trop.. trop quoi même? Je n'en sais rien non plus.. Et nous mangeons dans un silence reposant car j'ai l'impression qu'au sein de cette maison, le silence se fait rare.

- Maman, qu'est-ce qu'on mange?

Je sursaute face à cette voix tandis que l'homme à mes côtés soupire. Face à mon incompréhension, il me fixe en plaçant son index sur sa bouche en signe de se taire. Son doigt dévie ensuite de ses lèvres à son oreille afin que je comprenne. Tais-toi et écoute.

- Chace, tu vas avoir 17 ans.. tu sais te préparer à manger non? Râle la seule femme de la maison.

- Si je te dis non, qu'est-ce que tu vas me dire?

- Moi aussi j'ai faim! S'écrit une nouvelle voix qui ne peut être que l'un des jumeaux.

- Vous êtes trois, avec six mains vous devriez savoir vous débrouiller, rouspète leur mère, semblant installée confortablement dans le canapé.

- Mais m'man..

- William cesse un peu tes caprices, t'as 19 ans merde.

C'est définitif, j'adore leur mère. Je ris en silence tout en finissant ma lasagne.

- Et si on faisait un compromis?

- Qu'est-ce que tu veux dire par là Chace? Lui demande la voix douteuse de Jennifer.

- Tu nous fais à manger et nous en échange on..euh..on..

- NETTOIE LA MAISON!

- Jordan! T'es con ou quoi? Pourquoi tu dis ça?

- Tu sais très bien qu'elle ne dira pas oui si on ne fait pas le ménage William.

Les voix s'enchaînent et se superposent ne me laissant pas comprendre qui est qui et qui dit quoi.

- Ce que dit Jordan est vrai! Réplique une voix féminine que je discerne comme étant celle de Jennifer, leur mère.

- D'accord, va pour le ménage.

- J'aime faire affaire avec vous les garçons. Je veux que la maison soit nickel d'accord? Vous le ferez dimanche prochain pour être sûr que vous ne me mentez pas pendant que je travaille.

- Ok.. Qu'est-ce qu'on mange ce soir du coup? Continue les frères.

- Un plat de lasagne vous attend dans le frigo. Bon appétit.

Ma bouche s'ouvre en grand tout en regardant fixement Edan qui lui, semble loin dans ses pensées. Occupé à manger le reste de son assiette, c'est à peine s'il écoute ce qu'il se passe dans la pièce voisine.

- Tu nous as dupé. T'es forte.. trop forte, souffle l'un des frères, l'amertume et l'amusement s'entendant dans sa voix.

- J'habite avec cinq garçons, je dois bien gérer la ruse, elle pouffe.

-J'adore ta mère! Je pouffe à mon tour face à un Edan toujours absent.

Cependant, il semble revenir à la réalité et alors que ses yeux plongent dans les miens, il est coupé par l'arrivée de ses frères.

- Ah bah tiens! Tu ne savais pas prévenir? Réplique l'un des jumeaux, je ne saurais dire lequel.

D'un mouvement lent, Edan se tourne vers eux et leur fait un doigt d'honneur accompagné d'un sourire resplendissant.

- Astiquez bien surtout.

- Enfoiré! Lance Chace, le cadet si j'ai bien compris.

Un sourire me gagne devant leurs mines boudeuses. Mine de rien, je plains Jennifer qui doit se coltiner cinq garçons tous les jours, mais elle a l'air de s'en sortir à merveille vu ce joli spectacle.

- Comment peux-tu être sur que ce n'est pas une groupie au juste?

Seul face à nous, l'un des jumeaux nous regarde à tour de rôle, ses sourcils marqués par l'animosité pendant que les autres se servent dans le frigo.

- Ça se voit, non? Répond Edan sans même lui jeter un regard.

- Elle est peut-être bonne actrice, continue son frère comme si je n'étais pas juste à côté.

- Arrête un peu William, soupire mon pilote en se redressant. Si elle en était une, elle ne serait pas simplement assise à côté de moi.

Ledit William me fixe de bas en haut, dédaigneux avant de revenir sur son frère. Super.

- Je ne suis pas confiant.

- Vous pouvez arrêter de parler de moi comme si je n'étais pas là? Je lance, franchement agacée de leur comportement. Je ne sais pas de quoi vous parlez et je m'en contre-fiche d'ailleurs mais s'il y a un quelconque problème avec moi qu'on me le dise clairement.

William me sonde, complètement neutre alors qu'Edan me sourit, compatissant.

- On peut?

Je sourcille tandis que mon ami sourit de manière désolée.

- Vas-y doucement, finit par souffler Edan,le regard dur envers son frère.

Je n'ai le temps de comprendre la situation que je suis soulevée de mon tabouret. Mon corps est balancé contre l'épaule de William et je fusille du regard celui qui est censé être mon acolyte. Qu'il le mette là où je le pense son désolé.

Qu'est-ce qu'ils vont me faire au juste?

Je suis trimballée sur son épaule sans comprendre un mot de ce qu'ils se racontent. Je flippe complètement. Purée, mais qu'est-ce qu'ils veulent de moi? Je suis finalement balancée sur un lit que je ne connais pas, les jumeaux se plaçant face à moi. Leurs yeux verts clairs m'observent d'une lueur malicieuse et je déglutis, mal à l'aise.

- Tu sais qui nous sommes? Lance celui qui m'a attrapé, William, en se pointant lui et son jumeau.

- Les frères d'Edan, je sourcille, perplexe.

- C'est tout?

Je ne comprends rien à la situation.

- Je ne sais pas ce que vous voulez mais ça commence légèrement à me faire flipper.

Assise face à ces grandes perches, je chipote à mes doigts sans pour autant quitter leurs regards. Je ne leur montrerai pas à quel point ils me mettent mal.

- Comment tu connais notre famille? Continue William sans prendre mes paroles en considération.

Je pense qu'ils sont paranos.

- C'est Edan que je connais, je réplique plus fermement.

- Comment tu l'as connu? Ajoute le deuxième dont je ne connais toujours pas le nom.

- Ne me faites pas parler de ça, je soupire malgré moi.

- Parle.

Mes yeux s'arrondissent comme des soucoupes devant leur ton. On est où ici? A un interrogatoire?

- L'histoire où il a sauté au-dessus d'une fille avec sa motocross. Ça ne vous dit rien? Surprise, je crache, c'était moi.

Les frères se fixent mutuellement semblant se parler par télépathie. Ils acquiescent finalement alors que je cherche du regard un moyen de déguerpir au plus vite. Mon avis sur cette famille à dorénavant changé, ils ne sont pas géniaux mais ce sont de vrais psychopathes!

- Vous êtes vraiment flippants, je soupire.

- Depuis combien de temps est-ce que tu vis à San Diego?

- Ça va faire trois mois. C'est bon maintenant, je peux partir de cet interrogatoire? Je grogne, les fixant à tour de rôle.

Bien qu'ils soient de parfaites copies conformes, leurs regards semblent différents. William semble plus méfiant tandis que l'autre est prêt à me laisser prendre mes jambes à mon cou.

- EDAN!

Ce dernier rapplique la seconde suivante. Il entre les mains placées dans son bas de survêtement, l'air de rien. Je le fusille de mon regard le plus sombre tandis qu'il se place aux côtés de ses frangins.

- C'est bon, ce n'est pas une groupie.

- Je te l'avais bien dit William, grogne Edan en croisant les bras.

- Faut toujours se méfier de l'eau qui dort.

- Tu vas voir quand l'eau se réveillera, je crache, haineuse.

Leurs regards à tous les trois dévient vers ma personne encore assise sur le matelas et sourient. En ce qui me concerne, je suis loin de rigoler, bien au contraire.

- Je veux des explications et maintenant. Sérieusement, qui fait ça? Vous êtes les cousins de Justin Bieber ou quoi? Je clame les mains en l'air.

Edan soupire, prêt à m'expliquer mais son frère le devance.

- On fait tous de la motocross dans la famille, on est un peu la famille célèbre dans ce domaine. Beaucoup de filles ont tenté de nous choper. Bon, faut se l'avouer, on a jamais dit non à chaque nana mais à force c'est devenu chiant. Elles en sont venues à se faire passer pour quelqu'un de perdu pour nous parler. C'est à partir de ce moment-là que tous les quatre nous avons mis en place un interrogatoire spécial groupies. En leur posant des questions on peut remarquer si elles sont excitées et heureuses du fait de nous parler ou bien l'inverse. C'est comme ça que l'on constate si groupie ou non.

Je fronce les sourcils et soupire.

- Ça n'a aucun sens. Si une fille est amoureuse de toi et que tu n'y crois pas justement parce qu'elle est excitée du fait qu'enfin tu t'intéresses à elle, comment fais-tu pour le savoir?

- Quand une fille est sur l'un d'entre nous, c'est un autre qui lui pose les questions. Comme on l'a fait avec toi, me répond William, semblant toujours aussi sûr de lui.

- Sauf que je ne suis pas sur Edan, je réplique, oubliant totalement leur plan anti-groupies débile.

- Façon de parler, il hausse les épaules, désinvolte, tandis que le concerné nous observe en silence.

Mon regard bleu passe sur ces trois garçons complètement barges mais malgré l'envie de les insulter eux et leur plan débile, je souris jusqu'à en rire. Je me marre de la situation, je décompresse de cette journée complètement surréaliste. J'ai un fou rire tant cette journée est hallucinante!

Si j'avais su que ma vie à San Diego serait aussi tumultueuse, j'aurais probablement demandé à rester en Floride..



***********

Hey hey hey!

Comment allez-vous en ce jour? 

Et, comment avez-vous trouvé ce petit chapitre? On en découvre des choses sur ces Kold dites-moi ahahah! Barges ou pas barges selon vous? 

D'ailleurs, vous adhérez au plan groupies?

A la semaine prochaine! 

Portez-vous bien.

K

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top