M. Chapitre 8
Chapitre 8
- Matthew -
Observer, ne veux pas dire aimer.
🗑Je me réveille une fois de plus mais cette fois ci, j'ai l'impression qu'on m'a enlevé une partie de mon cœur. Je ne suis plus capitaine. J'ai du mal à le diriger, je dois bien l'avouer. Ma fierté en prend un coup.
Le pire dans tout ça, c'est ma mère ; quand je lui ai avoué j'ai tout d'abord cru qu'elle allait me battre mais elle est finalement restée calme et a juste hoché la tête puis elle est partie en claquant la porte (sûrement pour rejoindre un de ces nombreux prétendants).
Je m'habille rapidement pour ensuite aller prendre mon petit déjeuner. La cuisine est vide et sale. Il ne reste que trois céréales au fond du paquet alors qu'on est au début de la semaine. Je rempli tout de même l'entière totalité de mon bol avec du lait, qui va sûrement périmer d'une minute à l'autre.
Quand j'ouvre le tiroir des couverts, je remarque qu'ils ont tous disparu. Génial, je vais devoir laper mon lait comme un chat... J'essaye de boire sans m'étouffer. Ma mère rentre quand je commence et je me renverse tout dessus. En pestant, je nettoie les dégâts sans adresser la parole à ma génitrice : c'est notre mode de communication.
Je me rechange en me brossant les dents. Heureusement que j'ai plusieurs uniformes et que je me lève suffisamment tôt pour éviter la catastrophe.
Je me dépêche pour éviter de louper le bus mais en regardant l'heure je constate que je suis 15 minutes en avance alors je m'affale sur mon lit et ouvre mon portable. Mon doigt clique sur le logo carré d'Instagram et je me mets a aimer plusieurs photos. Je me surprends même à taper le nom de la française et directement il m'affiche son compte. Malheureusement pour moi, elle est maligne et elle a mis celui-ci en privé. De toute façon qui de nos jours est assez con pour laisser sa vie privée aux yeux de tous ?
Je regarde l'heure et cours dehors pour prendre mon bus que j'attrape de justesse. Et une demi-journée d'ennui mortel commence. Même pas eu le temps de me détendre avec une cigarette...
🗑L'après-midi est beaucoup plus intéressante puisque j'ai mon entraînement de basket. Ça arrive toujours à me détendre. Je me rappelle bien vite que je ne les dirigerais plus alors je tire la gueule. Il a voulu me piquer ma place, il va souffrir. C'est quoi cette habitude que j'ai de vouloir faire du mal à toutes personnes qui se met en travers de mon chemin ? Après tout, c'était peut-être son rêve également.
Je tire quelques paniers sous le nez du prof qui ne bronche pas. Toute ma passion pour ce sport redescend au point mort et je n'ai plus envie de faire des efforts. Je rate les suivants, mes bras deviennent flagada.
Logan essaye de nous donner des conseils et de nous gérer mais ça se voit qu'il n'a aucune expérience. Le coach reste tout de même patient, ce qui n'est pas dans ses habitudes : dès que je faisais mal mon rôle de capitaine, il me hurlait dessus. Il savait que j'étais le meilleur, il était juste exigeant.
Au milieu du cours, je vais le voir pour résoudre l'interrogation qui trône dans ma tête.
-Matthew, qu'est ce que tu veux ?
-Je voudrais comprendre pourquoi vous l'avez choisi lui comme capitaine, plutôt que.. plutôt qu...
-Plutôt que toi !?, m'interrompt-il.
J'hoche la tête, tout d'un coup honteux. Ses yeux me scannent, il sait que je ferais tout pour le basket.
-Tu as de grandes qualités et tu as géré l'équipe d'une main de fer l'année dernière, mais j'ai l'impression qu'à part ce sport, rien ne compte pour toi. À ton âge, on essaye plein de disciplines pour choisir la bonne, on tombe amoureux, on s'embrouille avec ses parents tout en sachant qu'on les aime. Je veux essayer de te détacher du basket un petit peu.
-Mais depuis quand, quand on fait du bon travail et qu'on est motivé, voire trop motivé, on se fait virer ?
-Écoute, ce n'est pas ma décision. Tu es trop attaché au basket et de plus, je veux que tu redescendes sur terre. En fin d'année tous tes professeurs ont remarqué que tu avais un comportement exécrable avec certains de tes camarades.
-Donc vous avez fait ça pour me montrer que des fois j'obtiens pas tout ce que je veux ?
J'ai envie de lui crier tout ce qui manque dans ma vie que j'aurais aimé avoir, tout ce qu'il y a et que je souhaiterais effacé. Mais au lieu de ça, je me contente de retourner sur le terrain en retenant mes larmes. J'ai déjà assez pleuré pour ce sport.
Kévin vient me taper l'épaule, il sait que c'est difficile pour moi. Pas le temps de m'apitoyer plus sur mon sort : on commence un match 5 contre 5. Je ne suis pas du tout concentré, mes pensées sont prises en grande partie par cette histoire de capitaine. Mes passes sont approximatives, mes tires, jamais réussis. C'est une catastrophe.
Les cheerleaders arrivent pour réviser sur le terrain d'à côté. Tous les mecs ne se privent pas de les relooker une par une. Il faut avouer qu'elles sont craquantes dans leur tenue. Je ne sais même pas pourquoi ils leur donnent une jupe aussi courte et un haut aussi moulant. Pas besoin de ça pour qu'elles soient jolies.
Je me surprends même à détailler Justine. Ses cheveux sont longs et ils lui tombent dans le creux du dos même s'ils sont attachés en queue de cheval sur le dessus de sa tête, lui donnant un air d'Ariana Grande. Pas un seul ne lui tombe dans le visage, laqué et plaqué, parfaitement lisse. Sa bouche est ouverte pour dévoiler ses dents toutes alignées et d'un blanc si pur. Pub colgate. Ses épaules sont dénudées et mon regard traîne sur sa peau d'une blancheur ravissante. Je suis ses courbes marquées par sa robe, de sa cage thoracique à ses jambes un peu rebondies. Et pour finir, j'admire ses pieds, enveloppés d'une chaussure blanche. Sa cheville est dans un bandage et j'oublie que pas plus tard qu'hier je la détestais.
Elle a du mal à marcher et boitte à chaque pas. Rachel l'accompagne jusqu'à un banc où elles s'assoient toutes les deux. Elle enlève rapidement son attelle avant que leur coach n'arrive, et se place au milieu des filles pour leur faire un débriefe. Je n'entends pas ce qu'elle leur raconte mais je suis obnubilé par ses lèvres qui bougent a chaque syllabe.
Si ce n'était pas Justine, j'aurai sûrement cru que c'était le coup de foudre. Malheureusement c'est elle et même si sa beauté est irrésistible, essayons de résister.
Peut on réellement se priver de ce
qu'on aime par dessus tout ?
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