M. Chapitre 76
Chapitre 76
- Matthew -
Do you ever feel, feel so paper thin
Like a house of cardsOne blow from caving in
-Firework by Katy Perry
😘Mon cerveau est en ébullition, tous mes muscles sont raides de peur. Mon ventre est serré et c'est à peine si j'arrivais à respirer. J'ai l'impression d'être une statue grecque. Une jolie statue grecque !
Mes yeux sont toujours fermés, appréciant ce moment, n'en perdent pas une miette. Ses lèvres sur les miennes se pressent un petit peu plus en même temps qu'elle enlace nos doigts. Mon autre main est toujours sur son visage brûlant. Je la décolle lentement sentant de la sueur s'accumuler. Elle vient rejoindre son cou pour la serrer encore plus à moi.
Elle embrasse tellement bien, je ne suis pas sûr que la statue grecque soit à la hauteur. Surtout que je dois avoir une haleine mi-clope, mi-oignon. Pas ouf.
Elle s'éloigne de moi, sûrement à bout de souffle mais reste proche. Sa bouche est entrouverte, ses sourcils légèrement froncés, sa tête penchée sur le côté, des yeux fixant les miens avec une telle adrénaline que ça en est déroutant.
Ma main revient le long de mon corps alors qu'on repense tous les deux à ce qu'il vient de se passer.
Je finis par bouger en premier lorsque les lumières s'éteignent. Elle cligne plusieurs fois des yeux en détournant la tête. Je ramasse mes chaussures que j'avais laissé tomber puis la mène, du bout des doigts, plus loin sur la plage. Je m'assois et regarde la mer. Elle vient se nicher dans mes bras quelques minutes après. Elle a du avoir tout un débat avec elle-même avant d'accepter.
Mon bras passe par dessus ses épaules et sa tête vient contre mon cou. Nous observons ensemble le peu d'étoiles que le ciel noir nous laisse apercevoir. Je tourne légèrement la tête pour regarder d'un œil son visage. Elle s'est assoupi, sa respiration est calée sur la mienne. Je me surprends à détailler son minois trait par trait.
Un bouton a fait son apparition sur son front mais il serait impossible de le voir à moins d'un centimètre. Ses cheveux sont d'un blond éclatant, et malgré le peu de luminosité je les vois comme s'ils étaient éclairés. Ses taches de rousseur ressortent peu, elles ont été englouti par une marrée de fond de teint. Ses sourcils sont du même côté, brossés comme on brosserait un cheval, laissés longs comme on tondrait la pelouse. Ses paupières sont maquillés de rose et d'argenté.
Elles les rouvrent lentement en les montant vers moi toujours immobile face à sa beauté. Elle me fait un léger sourire, encore endormie avant de baisser sa tête vers mes jambes d'où elle s'allonge entièrement. Elle referme les yeux et retombe dans les bras de Morphée.
J'observe son cou, blanc, puis ses épaules, carrées comme celles des gymnastes, ses jambes comprimés dans un collant, ses pieds se perdant dans le sable.
Je la sens bouger : elle se tourne vers moi et ouvre ses yeux pour me regarder.
-Tu ne veux pas dormir ?
-J'ai pas sommeil.
Elle baille puis cligne une fois des yeux très lentement.
-Tu veux qu'on parle ?
-Dors, chuchoté-je laissant le vent emporter mes mots.
Elle me regarde, cherchant quoi faire.
-Tu devrais rentrer, je lui dis alors qu'elle referme ses yeux comme si c'était un supplice de les maintenir ouvert.
-Je vais encore me faire engueuler par mes parents. Je vais appeler ma mère.
-Rentre.
-Et toi ?
-Je vais rentrer ?
Elle plisse son front, faisant la grimace.
-Ok.
On se remet debout. Raides comme des piquets, on se dit au revoir alors que quelques minutes plus tôt nous étions avachis l'un sur l'autre.
-Salut, soufflé-je en m'éloignant.
-Salut.
Retour à la réalité.
😘 J'entends ma mère rire, d'un rire franc qui ne se cache pas derrière un sourire et du maquillage. Une voix en plus de la sienne chuchote. Je n'arrive pas à comprendre ce qu'ils se racontent mais je peux dire que je n'avais jamais entendu ma mère rire aussi fort depuis un bon moment.
Je me mets debout, puis passe mes mains sur mon visage en frottant mes yeux. Sans perdre de temps, je me dirige vers la cuisine. Mon ventre gargouille en pensant à mon petit-déjeuner. J'ouvre un premier tiroir où il n'y a plus qu'un fond de céréales.
Je me tourne rapidement pour demander comment c'est possible de n'avoir plus de nourriture en début de mois quand je vois des sacs non rangés dans le couloir. Je m'en approche.
-Oh coucou mon chéri, on a fait les courses.
Ma mère se trouve à côté d'un homme pas très grand, à la barbe naissante et aux traits très droits.
-Bonjour jeune homme.
J'agisse un sourcil alors qu'il me détaille des pieds à la tête. Je vois ma mère me faire un signe pour que je sois gentil puis re-sourire.
-Bonjour monsieur.
-Oh je t'en prie, appelle moi Tom.
Il se lève pour me serrer la main. Je la regarde longtemps avant de l'accepter.
-Et toi, tu t'appelles comment ?
-Matthew.
Il me sourit de toutes ses dents parfaitement blanches alors que je cherche un yaourt dans les sacs de courses à ses pieds. Je vais ensuite à la cuisine chercher une cuillère et m'assoir sur une chaise haute.
-C'est un très beau jeune homme, je l'entends dire dans la pièce d'à côté.
-Il n'est pas très tendre, mais il va s'habituer Tom.
-J'en suis sur.
Il pose un baiser puis part. Ma mère vient immédiatement me rejoindre avec les sacs.
-Tu m'aides ?, bougonne-t-elle.
-C'est qui ?
Elle commence à ranger le frigo.
-Tom.
-Tu fous quoi ?
Elle ne me répond pas et continue de ranger les affaires. C'est bien ce que je pensais : elle fait ça pour affaires, elle va lui briser le cœur.
Je jette mon pot à la poubelle puis vais m'habiller dans ma chambre. J'ôte mon bas pour enfiler mon uniforme. J'attrape mon sac d'une main distraite en observant dehors. Je baisse les yeux sur mon bureau où je vois mes écouteurs que je décide de prendre.
Je claque la porte de chez moi la seconde d'après. Je me retrouve dans la rue d'où je commence à marcher vers le supermarché pour m'acheter un sandwich. Quand j'en ressors, je place une cigarette entre mes lèvres.
Je me demande comment agir avec Justine. Est-ce qu'elle va nier ce qu'il s'est passé ? Est-ce qu'on est en couple ? Tant de questions qui trottent dans ma tête depuis dimanche matin. On ne s'est pas écrit, pas parlé depuis samedi soir. J'ai juste vu une de ses stories où elle disait aller à la messe.
Je n'ai pas du tout envie d'être devant le lycée. Je vais lui dire quoi ? Faut-il que je l'embrasse ou a-t-elle déjà oublié ? Est ce qu'elle l'a fait par dépit ? Par tristesse ? Par fatigue ?
Mes jambes ralentissent alors que je sors mon téléphone de ma poche. Je l'allume et remarque qu'Ethan m'a écrit. Il me demande de lui ramener ses 10€ que je lui avais emprunté. Il parait qu'il en a besoin aujourd'hui. Ça tombe bien, ça fait 1 semaine que je les ai dans mon sac et que j'oublie de les lui donner.
Je reconnais les rues adjacentes au lycée. Mon cœurs s'accélère alors que toutes les questions reviennent en trombe dans ma tête.
J'en ai passé, des nuits
À rêver de nous
Te raconter la vie
Comme on était fous
-Si t'es pas là by M.Pokora
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