M. Chapitre 54
Chapitre 54
- Matthew -
I hate to turn up out of the blue uninvited but I
Couldn't stay away I couldn't fight it
-Someone like you by Adele
🥰Mes pieds restent plantés au sol. Allez Anderson, ce n'est pas le moment de foirer. Mais je fais quoi ?
Pas le temps de réfléchir, ma jambe fait un premier pas. Mon cerveau pense à toute vitesse rendant ma tête plus lourde qu'elle ne l'est habituellement. Je ne sais même pas ce que je vais lui dire une fois devant elle mais je continue d'avancer.
Je me retourne pour faire signe à Kate que je m'en vais mais elle a l'air déjà sur une autre planète, se déhanchant comme si elle était seule au monde. Je renverse quelqu'un avant de me remettre dans le sens de la marche pour continuer vers la sortie.
J'observe à peine les gens, tentant de ne pas la quitter des yeux. Elle a la tête baissée mais le dos droit, lui donnant un air assuré alors que je les ai vu ses yeux tout à l'air.
Un mec m'attrape par le poignet, je le regarde de la tête aux pieds avant qu'il s'excuse et me dise qu'il m'a confondu.
Je l'ai perdu, putain. Je cours au plus vite vers la porte par où elle a du s'enfuir et j'aperçois une silhouette si loin qu'elle paraît inaccessible.
Je marche à grand pas vers elle jusqu'à l'apercevoir un peu mieux. Elle est assise sur un banc, regarde au loin, comme perdue. Je ne peux pas voir son visage mais je l'imagine déjà détruit. Et cette pensée me fait mal.
Le bruit de la fête n'est plus qu'un lointain souvenir.
Je m'approche à petits pas pour poser mes mains sur le dossier en bois de la place libre à côté d'elle.
-Hey, je dis calmement.
Elle tourne simplement sa tête en faisant un tout petit sourire. Elle observe mon visage en silence, mais je ne comprends pas la conclusion de son analyse. La mienne est qu'elle est belle, éclairée par la lune et les lumières de la ville.
-Hey, lance-t-elle de sa triste voix.
Je suis surpris de l'entendre me répondre alors je fais le tour pour m'assoir à côté d'elle. On regarde tous les deux en face jusqu'à ce qu'elle me tende un de ses écouteurs que j'observe fixement pendant de longues minutes.
-Prends le.
J'attrape l'objet en touchant sa main froide et je le place dans mon oreille. Je voudrais la prendre dans mes bras et ne plus jamais la lâcher parce qu'à ce moment, elle semble avoir tous les problèmes du monde sur le dos.
Sa musique résonne à voix basse. Elle écoute un morceau sans parole d'une mélodie lente et douce. Je ne reconnais pas la chanson mais elle est magnifique.
-Ecouter ce genre de musique me fait du bien quand ça ne va pas.
Je la regarde mais elle fixe l'horizon qui s'offre à nous. Elle soupire longuement quand le morceau se finit et change de position pour regarder les étoiles.
-Ça ne te détend pas d'observer le ciel ?, me demande-t-elle.
-...
Un nouveau son se lance. D'abord des petits coups de batterie, comme des battements du cœur lents et réguliers.
-J'imagine comment l'espace pourrait être, ce que pourrait devenir la terre dans des milliers d'années, continue-t-elle.
-Imaginer le futur fait peur.
-Ça dépend comment tu l'imagines.
Des petites notes pas très fortes jouées au triangle se rajoutent.
-Quand j'étais en France, je me mettais tous les soirs sur mon balcon et je regardais les étoiles en pensant aux milliers de choses qui se passent au dessus de nous.
-Pourquoi tu ne le fais plus ?
-Je sais pas. Ma routine a changé, et j'ai enlevé cette partie.
-C'est dommage.
Je respire fortement en essayant de faire le moins de bruit possible, manquant soudainement d'oxygène. Je reviens à mon calme quelques secondes plus tard alors qu'un piano a commencé à jouer un air très connu.
-J'adore cette chanson, chuchoté-je.
Elle sourit.
-Moi aussi.
Je la regarde un instant, la détaillant dans chaque recoin. Ses longs cheveux blonds ont été détaché volontairement, ils lui retombent le long du dos comme une cascade d'eau, une jolie cascade. Ses yeux verts scrutent le paysage, comme si elle voulait en capturé chaque détail. Ses cils, longs et habillés d'une fine couche de mascara, s'abaisse et se redresse à chaque clignement d'œil. Sa bouche, aux lèvres fines, s'ouvre de temps en temps pour laisser sa langue les humidifier. Tout en elle me fascine.
-Arrête de me regarder comme ça, dit-elle calmement en tournant sa tête vers moi, un lèger sourire pendant au bout de ses lèvres.
-Comment ?, demandé-je, également un sourire suspendu aux lèvres.
-Comme ça.
Elle agite sa main devant mon visage.
-Tu me fixes et m'analyses. C'est perturbant. Si tu me cherches un défaut, regarde j'ai des petits boutons là dans le cou. Ma mère pense que c'est une allergie, moi je crois simplement que c'est lié à l'acné.
-Fais voir.
Elle penche sa tête en arrière et me laisse apercevoir une peau blanche parsemé de petits boutons rouges rapprochés.
-Elle a sûrement raison. Ça ressemble fortement à une réaction allergique.
-T'es médecin ?
-J'ai regardé tous les épisodes de docteur house !
-Je prends !
Elle rigole puis revient sérieuse la minute suivante.
-Ok, j'irais voir un docteur pour vérifier.
J'allonge mes jambes pour les dégourdir en regardant à droite pour éviter de croiser son regard.
-Elle était vraiment nulle cette soirée, lâche-t-elle en se recroquevillant sur le banc.
Elle place sa tête entre ses genoux dans un long soupir.
-J'ai connu mieux.
-...
-Elles étaient comment les soirées en France ?
-Comme ici. Sauf qu'on avait des gobelets blancs en plastique en guise de verre et parfois un lieu miteux pour les accompagner.
-L'année dernière on allait tout le temps dans une maison abandonnée, une sorte de décharge publique. Mais on s'est fait choppé par les flics un soir en train de fumer et de boire et maintenant ils ont protégé la zone.
-On ne peut plus y aller ?
-Si, ça doit toujours être possible mais il faut escalader une grande barrière. On n'a pas testé.
-Vous avez peur ?
-Le père de Kevin est policier, il était dans l'équipe qui nous choppé. Il a prévenu tous les parents et le lycée. On a été exclu pendant une semaine.
-Ha merde chaud, pourtant vous avez pas bu au lycée ?!
-C'est interdit, pour les mineurs, de consommer de l'alcool et le lycée est strict avec l'application des règles. On a une réglementation très spécifique à suivre.
-Comme par exemple ?
-Tu peux te faire exclure pour un oui ou un non. Limite si tu pisses à côté des toilettes, t'es renvoyé...
-Ha ouais ?
-Hum. C'est terrible et ça ne va pas en s'arrangeant, les règles sont pires en prépa !
-Catastrophe. En plus à tous les coups, mon père va vouloir que j'étudie là-bas.
-Mais c'est une superbe école. Elle est classée dans les meilleures, toutes catégories confondues.
-J'aurai plus le droit de sortir de la semaine.
-Ha bah ca c'est sur ! Mais déjà maintenant je crois qu'il y a une règle qui spécifie que nous ne devons pas sortir plus de deux fois par semaine du lycée pour raison non valable, en gros tu peux sortir qu'à la fin des cours. Si tu veux t'acheter un sandwich ou autre, tu peux le faire que 2 fois par semaine. Peut-être qu'ils ont enlevé cette règle...
-Nan mais c'est n'importe quoi, il y en a d'autres des comme ça ?
-Tu n'as pas lu le règlement intérieur ? « Tout élève n'ayant pas appris le règlement intérieur de l'école, peut être sanctionné. Les adultes sont autorisés à demander à un élève de reciter un article de celui-ci. »
-Oh misère. Faut que je l'apprenne par cœur ?
-Perso je n'ai pas eu le choix, l'année dernière on avait une note de notre professeur de langue sur la récitation. Mais le pire c'est avec les neuvièmes année. La grande rentrée au lycée s'immortalise par des week-ends entiers passés à apprendre ces putains de règles.
-Moi qui pensais qu'aux US les enfants faisaient ce qu'ils voulaient...
-Ils font ce qu'ils veulent dans les écoles publiques. Tu nous voyais comme des supers héros !?, me moqué-je.
-Bah ouais, je suis grave déçue. Je pensais que tout le monde venait en Porsche au bahut et avait le permis dès 16 ans.
-Ha non pas du tout ! Tu regardes trop de films de merde.
-De merde ? Et puis quoi encore ? Je vais y aller avant de te vomir dessus.
-Épargne moi ça, je lui lance alors qu'elle s'éloigne déjà.
🥰 Je vais chercher Kate chez elle afin qu'on aille au lycée ensemble. Je suis en retard et je sais pertinemment que je vais me faire engueuler. Je toque à sa porte, elle débarque en furie et court jusqu'au lycée. On arrive en sueur cinq minutes en avance.
-Que de sport dès le matin !
-Si tu n'étais pas arrivé en retard aussi !, me reproche-t-elle.
On s'assoit sur un banc.
-T'es fâchée ?
Elle croise les bras sur sa poitrine. Mais malgré ses airs colériques, je sens une énorme tristesse et un poids planté sur ses épaules. Mon sourire disparaît aussitôt. Depuis son retour, chaque fois que je la regarde, j'ai ce besoin de la protéger. Je sais à quel point elle peut avoir des problèmes graves et je ne veux absolument pas la laisser seule avec.
-Vas y, raconte.
Elle tourne sa tête vers moi. Elle essaye de sourire normalement mais ses yeux en disent tellement long sur ses émotions. Ce sont comme deux baies vitrées où on a mis un rideau transparent comme seul rempart.
-Arrête, dit elle sèchement en détournant son regard.
Elle sait que je peux lire en elle comme dans un livre ouvert. Je passe un bras sur ses épaules.
-Alors je commence. Samedi je suis allé à une soirée mais ça s'est plutôt mal fini. La française a piqué une crise et est partie. Je ne sais pas ce qui m'a pris mais je l'ai suivi.
Elle me regarde et sourit, pour de vrai cette fois.
-Je n'en pouvais plus de devoir supporter des petits regards dégouttés. Je commençais à me détester moi-même alors je suis allé lui parler. Et crois moi, il m'en a fallu du courage...
Elle pose sa tête sur mon épaule.
-On a discuté de tout et de rien pendant une heure à peu près.
-Vous avez l'air de bien vous entendre.
-Il y a des hauts et des bas, surtout des bas à vrai dire en ce moment.
-Je me rappelle quand j'étais petite, avec maman on passait nos journées au parc et un jour j'ai rencontré un garçon, il était hyper beau. On faisait de la balançoire ensemble tous les mercredis.
-Il est passé où ?
-Je ne sais pas, ça date d'il y a longtemps, on s'est perdu de vue au collège.
-...
-Enfin, il m'a tourné le dos comme tous mes autres amis. Ça change tellement les gens le collège. On passe de « tout le monde joue ensemble » à « les populaires d'un côté méprisent les intellos de l'autre ».
-...
-Avant tout le monde avait des amis !
-Maintenant aussi t'as des potes.
Elle me regarde en haussant un sourcil.
-Pfff cherche pas, je suis un cas désespéré.
-Mais nan, ne dis pas ca, tenté-je en la bousculant légèrement alors qu'elle semble déjà avoir pris sa décision.
They get everything they want and people like all of their posts
Get to go wherever whenever they want with all their friends
Cause they got the coolest parents
And yours just don't understand
-So alive by MattyBraps
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